Agoraphobie et vouloir être une maman normale

[Piaf]

Voilà je stresse et vis dans l angoisse de manière quotidienne .j ai énormément de mal a sortir peur d avoir un malaise ou de mourir ,.... Je sais c est déconne mais c est en moi et je n arrive pas a m en défaire. Je suis maman d un petit garçon de 2 ans je donnerai ma vie pour lui tellement je l aime.la dernière fois que j ai été le chercher chez sa gardienne grosse crise de panique sudation tremblement pleurs étouffement nausée palpitation,.... J en suis gênée. Je sors très peu avec mon fils seul j ai l impression qu il n est pas en sécurité avec moi tellement j angoisse tout le temps.je sais même pas comment je vais faire pour le conduire et aller le rechercher a l ecole je panique déjà et pourtant j ai tellement besoin de le voir épanoui et qu il ne ressente pas mon malêtre. J ai l impression qu il aurait du avoir une maman plus forte. Je me force tout les jours mais tj la peur dans l âme. Help aux mamans qui vivent la même chose et qui s en sortent

--edit--

Sans parler que je dors angoissée de la nuit donc pas sommeil réparateur alors chuté de tension de la journée et puis repos. Je suis fatiguée et vidée d être comme ça. J aimerai être comme toute les mamans et la j ai m impression de le priver. Je culpabilise aussi car je comptais déménagé pour avoir un jardin pour lui son rêve. Et malheureusement financièrement pas avant 3 ans. Donc j ai encore plus l impression de le prive

[Piaf]

J ai vraiment besoin de votre aide je me sens seule face a moi alors si l un ou l autre pouvait me parler et me comprendre

[celia]

Bonjour Piaf,

J'ai vécu ce que tu traverses actuellement, mon fils avait alors quelques mois . Je vivais alors dans la Marne et je voyais mon mari qu'une fois tous les 15 jours . Je ne sortais pas beaucoup moi non plus . As-tu des amies, de la famille ? Il faudrait que tu trouves des personnes qui puissent dans un premier temps t'accompagner pour aller chercher ton fils, car j'imagine bien que celà doit être éprouvant pour toi chaque jour . En plus j'imagine que tu sors très peu, parviens-tu à faire des courses ? Celà te dirait de t'inscrire à une association pour connaître du monde ? Sinon au niveau psychologique, il y a des AD (j'en prends encore car je ne suis pas complètement guérie) qui t'aident dans les crises de panique .
Mais je suis persuadée que tu peux en guérir . Je me déplaçais très peu il y a une bonne vingtaine d'années . Et depuis environ 7 ou 8 ans, celà va nettement mieux : je fais mes courses, je prends les bus (pas le métro par contre) et j'ai pu travailler et aller dans différents endroits qui m'effrayaient avant .
Alors, courage et confiance! Bonne journée Piaf . Prends bien soin de toi

[Empowerment]

Bonjour Piaf.

J'imagine à quel point cela ne doit pas être facile pour toi. Est-ce que tu as de la famille (mari, ami(e)s,...) autour de toi ?

Ce que tu décris ressemble beaucoup à des crises d'angoisse que l'on appelle "attaque de panique".

Es-tu angoissée toutes les nuits ? Arrives-tu à bien dormir quelque fois ou bien ton sommeil est tout le temps pertubé ? Parce que toute cette souffrance que tu ressens au quotidien pourrait
correspondre à une "anxiété généralisée" (mais ce n'est qu'une supposition). As-tu déjà consulter un professionnel (psychologue ou psychiatre) ? Qu'en pense ton médecin traitant ?

Je m'explique: toutes les personnes comme toi et moi avons une angoisse (celle de de voir exister). Lorsque "tout va bien", nous arrivons à fixer notre angoisse sur quelque chose, sans que cela perturbe notre quotidien. Nous allons investir l'énergie de notre angoisse dans les actions que nous faisons. Par exemple: au fond de moi, j'ai l'angoisse "de mourir" mais au quotidien, j'utilise l'énergie de cette pulsion
(pulsion d'angoisse) en me concentrant sur les actions que je vais faire dans la journée. J'emploie le mot "pulsion" parce que l'angoisse est aussi le moteur de la vie.

Aller au travail, s'occuper de ses enfants, faire la cuisine... tant de tâches au quotidien nous permettent de nous centrer sur les autres et de ne pas laisser notre angoisse à l'état brut.
Cependant, il arrive dans la vie que des évènements perturbent cet équilibre (décès, rupture, trahison amicale, échec, perte d'emploi, grossesse, carence affective...).

Dans l'anxiété généralisée, nous n'arrivons plus à nous fixer ou à nous concentrer sur quelque chose. Cette comme si nous étions tout le temps angoissé: l'angoisse reste à l'état libre sans être investie énergétiquement. Physiquement, en cas de crise d'angoisse, nous pouvons ressentir le coeur qui palpite, une gêne respiratoire, des sueurs, des tremblements, des nausées parfois des vomissements.
A cela s'ajoute une peur de mourir, une peur qu'un danger survienne ou de commettre un acte dangereux.

Dans l'agoraphobie, les symptômes sont similaires à ceux de l'anxiété généralisé (car il y aussi des attaques de panique) sauf que notre angoisse est fixée sur les grands espaces et lieux publics (au lieu d'être "flottante" à l'état brut).

Est-ce que ton angoisse est chronique (tout le temps) et tu ne sais d'où elle peut venir ? Ou alors, ton angoisse est-elle fixée sur un objet/quelque chose en particulier (cela peut être un lieu publique comme un ascenceur, ou être dans une foule) ?

Ne t'inquiète pas, tu es une déjà une bonne maman en souhaitant le meilleur à ton fils. Peut-être qu'un peu de relaxation te ferait le plus grand bien: personnellement j'en ai fait et cela m'a aidé à mieux gérer
mes émotions.

Bon courage et tiens-nous au courant.

[lodiz]

Contre l'agoraphobie: une solution (pas rapide mais çà marche vraiment très bien: la thérapie comportementale). La seule façon de se débarrasser complètement de ce type de phobie c'est de l'affronter, lentement, petit à petit, avec l'aide d'un professionnel quand on ene est au même point que toi. Et un jour, pouf elle a disparu...

Plus on évite, plus la phobie s'accroit...

[Piaf]

Merci pour votre soutien non je n ai pas de famille qui me soutien. C est plutôt moi qui doit soutenir ma famille. Mes parents ne s intéressent pas a leurs enfants juste quand il y a des choses biens . Amies j en ai 3 mais qui ont enfants et boulot et ne me comprennent pas tout le temps. A part ça je sors la mort dans l âme pour mes courses ou autres je m oblige au moins 3 fois par semaine de sortir seule mais avec calmants et même comme ça j ai dur.
Quand je dors j angoisse aussi j ai commencé l accuponcteur pour ça pour récupérer un sommeil récupérateur. Tout les week end je me force de sortir mais rien ne me détend vraiment j ai tj les larmes aux yeux. J espère que ça va s améliorer car je fais pas mal pour m en sortir mais je n ai pas encore d améliorations merci a vous tous de gros bisous

[lodiz]

Toutes les techniques de relaxation aident sur le long terme aussi: yoga, auto-hypnose, méditation,... mais bien sûr c'est compliqué pour un agoraphobe de sortir de chez lui pour en suivre des séances (moi j'étais claustrophobe, le tout c'était d'éviter les techniques et les psys qui m'auraient obligé à les rejoindre en ascenseur au début, plus simple bien sûr que pour l'agoraphobie).

bien sûr dans un premier temps, voir un médecin qui pourra te prescrire peut-être certains anti-dépresseurs (pour limiter la panique, c'est une caractéristiques du mien) et en plus, temporairement un peu d’anxiolytiques peut-être. Une chose est sûre tu n'es pas la seule...

[Empowerment]

Bonjour Piaf.

Je comprends que cela ne doit pas être évident pour toi, notamment de ne pas avoir beaucoup de soutien autour de toi. C'est bien si tu a commencé l'accupunture. Même si tu angoisses encore, malgré les calmants quand tu sors, c'est déjà très bien que tu réussisses à sortir au moins 3 fois par semaine. Rassure-toi, il y a des personnes dans le même cas que toi et qui peut-être ne pourraient pas en faire autant que toi. Je pense que dans un premier temps, il faut que tu arrives à comprendre ce qui t'a amené à devenir agoraphobe. En effet, on ne nait pas agoraphobe, on le devient. Alors quel est le mécanisme qui nous emmène à avoir peur de tout ? A ne plus pouvoir sortir ? Ne plus pouvoir "vivre" ?

Parce que plus on connaît notre ennemi et ses manières d'agir, plus on est armé pour le combattre, il est important de connaître ce qui a déclenché notre agoraphobie. Te rappelles-tu de ta 1ère crise de panique ? Dans quelle contexte est-elle survenue ? Etais-tu épuisée moralement, physiquement, à ce moment là ? Certainement.

Pardonne moi si je trompe mais je pense que tu dois être perfectionniste ? Arrives-tu à dire non ? Tu sembles en tout cas très dévouée pour ta famille mais peut-être que tu aurais simplement besoin de prendre soin de toi. En effet, comment ne pas angoisser si l'on a peur d'être jugé(e), peur de décevoir les autres et de n'avoir peu voire aucune confiance en soi pour arriver à lâcher prise et à être moins sévère envers soi-même ? A force de donner, de prendre sur toi, d'affronter tes problèmes et de porter ceux des autres en même temps, de ne pas écouter ta fatigue et ton envie de craquer, ce qui se passe c'est que c'est ton corps qui le fait à ta place et c'est la crise de panique. La 1ère crise de panique est souvent très traumatisante: on ne l'oublie pas. L'angoisse d'avoir peur (notamment de refaire une crise) va déclencher soit une nouvelle crise, soit des manifestations gênantes et handicapantes de l'anxiété.

C'est à ce moment-là que tu va alors avoir peur de tous les endroits d'où il n'a pas la possibilité de s'enfuir pour se réfugier dans ton cocoon, ton chez-toi. Pour se protéger de cette peur incontrôlable, entre un mécanisme d'évitement: la peur accrue de sortir, par peur d'une crise, par peur d'avoir peur.

Parfois, quand on est devenu agoraphobe , on pourra se trouver un objet ou une personne contra-phobique: quelque chose ou quelqu'un sans lequel on n'acceptera pas de sortir, qui nous rassurera dans une certaine mesure. Cela peut être le conjoint, un ami, l'anxiolitique, le téléphone portable, ou un objet porte-bonheur... La clé pour sortir de l'agoraphobie est de reprendre le dessus sur nos angoisses, et d'accepter enfin de ne plus porter le fardeau des autres. C'est un travail sur soi, qui demande du temps et des efforts, mais qui vaut la peine d'être effectué. La clé est dans notre enfance, car c'est en étant enfant que l'on se forge un caractère, une personnalité. Voilà pourquoi il est bon de prendre le temps d'analyser notre histoire: un traumatisme, un modèle familial particulier, des déceptions, un enfant livré à lui-même ou au contraire trop surprotégé...

Or, même si cela peut nous faire du bien, ce n'est pas en trouvant la ou les causes que l'on guérit de l'agoraphobie, mais en apprenant à ne plus avoir peur. Pour cela il est nécessaire de faire un travail sur soi, et d'avancer à son rythme, étapes par étapes, en se faisant aider, soit d'un psy, et/ou de médicaments, mais surtout à grands coups d'efforts. Et comme l'a dit Lodiz, le thérapie comportementale peut être vraiment efficace. Après c'est vrai que ça peut être long. C'est pour cela si tu pouvais réussir à trouver un espace extérieur pas très loin de chez toi et qui te permettrait de te détendre (club de relaxation, association ou autre), cela pourrait peut-être t'aider. Par exemple, si tu arrives à sortir avec ton fils pour venir le chercher à l'école, peut-être que tu pourrais essayer de faire une activité avec lui, rien qu'entre lui et sa maman.

Personnellement, je suis étudiant et au départ, quand on m'a parlé de relaxation (à la visite médicale, ils ont vu que j'étais du genre anxieux), je me disais que ce n'était pas pour moi. Mais une période difficile de ma vie m'a suffit pour me lancer dans la relaxation (dans le cadre de l'université, c'est gratuit pour les étudiants et c'est animé par un infirmier): les premières séances, je n'en voyais pas le bénéfice. J'étais même nerveux pendant la séance. Je me suis forcé à continuer,¨puis au bout de là 3ème séance, j'ai commencé vraiment à apprécier: aujourd'hui, je lâche prise plus facilement et la respiration abdominale marche de mieux en mieux pour me relaxer (alors qu'avant ce n'était pas le cas). A côté, je pratique de la natation et franchement la combinaison des 2 est spectaculaire: j'arrive enfin à être plus confiant, je n'ai plus peur de dire non aux personnes qui abusent de leur pouvoir. J'ai appris à me déculpabiliser.

Une chose est sûre c'est que dans la vie rien n'est définitif et on peut réussir à nous transformer si notre but c'est d'être heureux et de transmettre ce bonheur aux autres.

Courage, je crois en toi