Chambre d'isolement, vous avez connu ?

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Aglaë
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Aglaë »

Coucou

Je n'ai pas lu tous le sujet mais comme j'ai connu bien souvent aussi je me suis dis que j'allais répondre

J'ai été hospitalisée 4 fois, dont 2 en clinique pour mineurs, et c'est dans celle-ci que j'ai connu bien des fois le "chambre" d'isolement. Ou une plutôt une pièce aux murs sol et plafond recouverts d'un matelas. Avec seulement un petit rectangle en plexiglass pour être surveillé et une porte sans poignée. Pour ma part je pourrais vous donner au moins 10 raisons, si ce n'est plus, qu'ils ont utilisées pour ce débarrasser de moi quand ils n'avaient pas le temps pour discuter ne serait-ce que 5 minutes. J'y ai passé des heures, des jours, des nuits entières avec pour seules visites infirmières et psychiatres. Shootée aux médicaments, on sait jamais, j'aurais pu essayer de m'étouffer la tête plaquée contre le sol.
Les HP sont bien souvent gérés par des incompétents avides de frics. Ces gars sont peut-être des Psychiatres mais ils ne sont pas du tout psychologues au sens figuré.
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« Je suis devenu fou avec de longues et horribles périodes de raison. » Edgar Allan Poe
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Miet
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Miet »

Le message que j'avais posté dans ce fil était sûrement plein de bon sens, mais c'était avant que je connaisse moi même la chambre d'isolement ...

Hospit' de février à avril 2013 en HP, hospit libre pour anorexie.

Placée à l'isolement parce que je ne mangeais plus et refusais la sonde. J'avais beaucoup plus de droits que la plus part des patients dans cette chambre : livre, papier, stylo, téléphone portable, et même un poste de musique dans le sas. Les infirmiers passaient bien toutes les heures, et un médecin tous les jours pour surveiller le somatique. Psychiatre assez fréquemment. J'avais donc la sonde naso-gastrique, et on me passait les contentions le temps que la poche passe (entre 2 et 6h selon le débit). C'était assez traumatisant. J'y suis allé trois fois pour à peu près une semaine (donc 3 semaines en tout).
Je n'avais pas de sédation importante. J'avais des temps de sortie dans l'unité assez fréquent (plusieurs heures le matin, l'aprem après la poche, et le soir pour regarder la télé)
Ca reste très traumatisant, mais rien à voir avec les conditions de l'hospit suivante.

Hopsit' de nov 2013 à janvier 2014 en HP dans la même unité (mais pas la même psychiatre) pour idées suicidaires.
Au bout de quelques temps, je demande ma sortie, on me la refuse et l'hospit' libre devient une hospit sous contrainte pour péril imminent (donc sans tiers).
Je suis placée en chambre d'isolement, avec 100mg de tercian 3x par jour. Je suis tellement shootée que je n'arrive plus à parler à un rythme normal, ni à déglutir (je fais des fausses routes avec ma propre salive).
J'ai un début d'infection pulmonaire et une tachycardie. Je suis sous antibio mais rien n'est fait.

On est en décembre et il n'y a pas de chauffage. Je suis à 16-17 d'imc j'ai froid en permanence, et il n'y a pas non plus d'eau chaude dans la douche (salle d'eau et wc accessible uniquement depuis le sas, donc pas d'accès direct aux toilettes pour moi, il faut que je tambourine à la porte de la CSI pour qu'on vienne me voir). Les infirmiers passent en coup de vent toutes les heures (ou un peu moins, de toute façon je dors)
Je n'ai le droit qu'à 1h de sortie par jour dans l'unité. 1 cigarette après chaque repas à la fenêtre de la salle de bain surveillée par un infirmier.

J'y reste 21 jours d'affilée, parfois avec usage des contentions (24h en continue le 19 décembre jour des 20 ans du suicide de mon père parce qu'ils ont peur d'un passage à l'acte : comment je peux passer à l'acte en iso ?)
Je passe noël en iso...
Les repas sont pris seule dans la chambre : on me dépose un plateau sur le sol et on passe le reprendre 20 min après. (je fini par ne plus manger alors que je m'étais sortie de l'anorexie après des mois d'hospitalisation dans cet hopital et dans une unité spécialisée)
Le matelas est à même le sol. Je n'ai pas de draps, juste deux couettes "anti-suicide" posée sur un matelas recouvert d'une à-l'aise en plastique.
Je n'ai le droit à rien, pas un livre (de toute façon je ne suis plus capable de lire), pas de musique, pas de téléphone même pendant mes sorties de l'iso dans l'unité.
Je passe mes journées à dormir et à réclamer du tercian, parce que je n'ai rien d'autre à faire que dormir et que je veux me défoncer pour supporter ce que je vis. Les si besoin, c'est 75 mg de tercian (en plus des 100mg normaux). Je prends entre 3 et 4 si besoin par jour. Je suis un légume ...

On m'a mis là pour écarter un risque suicidaire. Je ne comprends pas comment je peux aller mieux et avoir à nouveau envie de vivre en étant recluse du monde de la sorte. Je n'ai jamais eu autant envie de mourir que dans cette chambre, seule avec mes pensées 23h sur 24 ...
Ma mère -qui réclame la levée de l'hospitalisation et la sortie de l'iso depuis le début sans être entendue et sans pouvoir rien faire- vient me voir le 24 décembre. Je n'ai droit qu'a une heure passée avec elle, sur mon heure de sortie habituelle.
Le 25, on obtient une permission de quelques heures pour fêter noël ensemble dans l'appartement qu'elle a loué (elle habite à 900km de là).
Quand je rentre à l'hôpital le soir, je réintègre une chambre normale de l'hôpital, le calvaire est fini.

Je suis maintenue en hdt dans l'hôpital, pas le droit de sortir de l'unité.
Ma mère a contacté l'avocate commis d'office pour le passage de mon dossier devant les juges des libertés. Je n'étais pas au courant de ce passage, j'étais en iso et on ne m'a rien dit. Si j'avais su, j'aurais pu faire des déclarations. Le jugement a eu lieu le 19 décembre, jour où j'ai été maintenue sous contention...
Ma mère donc est en train d'organiser un recours avec cette avocate, et prépare les contacts avec la presse pour espérer me faire sortir.
Le 9 janvier, je profite de l'erreur d'une femme de ménage qui m'ouvre la porte pour fuguer. Je n'y remettrai jamais les pieds. Ils lèvent l'hdt quelques jours plus tard (surement par peur parce que j'aurais jamais du pouvoir m'enfuir)

Toutes les nuits, j'en fais des cauchemars. Je ne réalisais pas jusqu'à peu que j'avais été victime d'abus de pouvoir, que ça avait été une décision arbitraire.
J'ai décidé de réagir et d'écrire à l’hôpital et à des associations de droit des malades, et au contrôleur des lieux de privation de liberté.
Ca me demande beaucoup d'efforts de rassembler ces souvenir et de pointer du doigt tout ce qui a dysfonctionné. Je ne sais pas encore si je pourrais aller au bout ...
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Perséphone
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Message par Perséphone »

Chapeau poulette, tu as été maltraitée, pas étonnant que tu fasses des cauchemars.
Il va te falloir du temps.
Je pense que les démarches que tu mets en place te permetront de repartir du bon pied
Tu es courageuse.
"Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale que d'être parfaitement intégré dans une société malade"
" Je ne regrette pas les moments où j'ai souffert, je porte mes cicatrices comme des médailles. "
Paulo Coelho

Perséphone, de retour parmi les vivants.
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Onagre
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Onagre »

Punaise Miet j'ai la rage en te lisant.
Mais y'en a marre de ces hôpitaux/cliniques qui abusent totalement de leur pouvoir sur des patients.
Tu fais bien d'en parler, aux assocs, à l’hôpital lui-même, à nous, il faut que ça sorte et il faut que ça se sache.
Le milieu psy est tellement obscur et caché. On ne voit quasiment jamais rien dans les médias sur ces structures où il y a des abus.
Je comprends qu'avec le recul tu sois sous le choc de ton vécu, ne lâche pas l'affaire, fais toi entendre.
Tout ça est honteux.
Tu es sacrément courageuse Miet :palpi:
Hello darkness, my old friend...
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Colombine
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Message par Colombine »

J'ai connu qu'une seule fois la chambre d'isolement : le jour de mon départ de la clinique où j'étais internée. Pour comprendre il faut savoir le contexte : je me suis fait viré après avoir été surprise pour la 2e fois en train de fumer un joint. Mes parents ne savaient pas encore que je fumais du cannabis. Ils allaient l'apprendre dans la journée, en même temps d'apprendre que j'étais virée de l'établissement.

Ca n'a pas été une expérience traumatisante pour ma part, on ne m'y a pas obliger à y aller . J'y suis allée de plein gré car je voulais me calmer et on me l'a proposé. Je penses que je suis une des rares personnes qui a fait cette démarche ... Je me souviens à peine du temps que j'ai passé dans la chambre, pas très longtemps je pense.
Mais lors de mon séjour, j'ai vu tout ceux autour de moi y passer, parfois juste une fois, parfois tous les jours. J'ai même une ami qui devait dormir dans la chambre d'isolement pendant presque une semaine . De mon point de vue, la chambre d'isolement c'est juste une pièce où enfermer les éléments "perturbateurs" en attendant que ça passe car bien sur, pourquoi essayer de résoudre le problème quand il peut se résoudre tout seul en attendant ! Presque comme une punition, comme si on nous envoyait "au coin" . Mais à la clinique, ce n'était pas appelé "chambre d'isolement" mais "chambre d'apaisement", les soignants ayant bien précisé que c'était un endroit où l'on devait s’apaiser (limite faire de la méditation :rotfl: ) et que par conséquent nous ne devions pas taper dans les murs car pour cela il y avait le "sac de frappe" (concept assez bien pensé d'ailleurs, instauré par les patients bien sûr).
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Puma
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Puma »

Bonsoir Miet'

Je suis tombé un peu par hasard sur ce post et ai lu avec attention ton expérience... Mais quel courage tu as, je suis tout simplement ébahi !

Tant de barbarie que l'on est venu mêler à ta propre souffrance, c'est à peine croyable...

Il y a un contraste marquant que tu relèves et que je partage aussi, c'est notre envie profonde de toucher la mort, et notre volonté de la fuir parfois, justement pour vivre. C'est, il me semble, un point que tu soulèves en voulant fuir à tout prix ta chambre d'isolement ou tu te voyais mourir.

Mais vraiment, je t'envoi tout le courage que je peux avoir en ce moment, spécialement pour toi, tant j'ai eu de peine en te lisant.

Bonne nuit

Pascal.
"Devant un enfant, j'éprouve de la tendresse pour ce qu'il est et du respect pour ce qu'il peut devenir..."Pasteur

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Miet
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Message par Miet »

Merci Puma :mercipoli:
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Aïsha

Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Aïsha »

Merci Oiseau-de-Pluie et Miet pour vos témoignages, je suis totalement pour qu'on fasse la lumière sur ces institutions de torture.

C'était pire avant, c'est pas mieux maintenant !

Je suis navrée pour vous que vous ayez dû passer par là...

Vous seriez tentés d'écrire un livre racontant ce que vous avez vécu ? Moi je suis très intéressée par la lecture sur ce sujet, qu'on nous montre la vérité qu'ils veulent cacher.
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Brocheuse26
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Message par Brocheuse26 »

Aïsha a écrit :
C'était pire avant, c'est pas mieux maintenant !
En fait ça dépend où. Certaines institutions ne sont plus du tout comme ça et n'utilisent presque plus les chambres d'isolement, il ne faudrait pas généraliser, même si c'est vrai que c'est vraiment barbare quand c'est utilisé sans justification comme des membres l'ont raconté.
Aïsha

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Message par Aïsha »

Oui, il y a des endroits où il y a encore le respect du patient... mais ce n'est malheureusement pas le cas partout, j'ai vu beaucoup de témoignages des années 50 à 70, c'était vraiment horrible !

Je suis quand même consternée qu'en France, certains professionnels de la santé se comportent d'une façon aussi moyenâgeuse, j'aurais porté plainte en tout cas.
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Brocheuse26
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Message par Brocheuse26 »

Ah oui C'est sûr dans les années 1950 jusqu'à même 1990, c'était pas top top.
Mais depuis les années 2000, ça a évolué pas mal. Heureusement.
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Miet
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Message par Miet »

Pas partout, malheureusement. Ce que j'ai vécu, c'était entre 2012 et 2013, à l'HP de Rennes ...

Écrire un livre témoignage sur ces traitements, j'y pense souvent. Injections paradoxales, même, ca s'appellerait. Mais pour l'instant j'ai surtout écrit des moments durs de ma vie, parmi lesquels trônent en bonne place ces pratiques folles des médecins à mon égard.

Un livre entier juste sur la psychiatrie, il faudrait le mêler de fiction pour que ca soit lisible. Enfin c'est mon avis. Trop de choses dures et violentes.

Je n'ai même plus envie de publier mon premier récit (qui s'appelle Résilience surveillée), je le trouve trop naze. Mais c'est sans doute parce que je suis dans un mauvais jour et trop critique envers moi même.

Là n'est pas le sujet. A la clinique où je suis en ce moment, il n'y a pas de chambre d'isolement, mais il y a des patientes isolées en chambre, pour anorexie. Ce qui revient presque au même. Et j'en veux énormément à la psychiatre de soigner de cette façon. J'espère sortir bientôt, finalement, elle ne m'aide pas. Les avancées je les ai faites toute seule et je n'ai plus besoin d'elle...
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banzai
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Message par banzai »

Bonsoir,

En ce qui me concerne je suis allée en CSI suite à une TS faite à l’hôpital psychiatrique (j’avais prévenu au réveil une infirmière de ce que j’avais envie de faire et la réponse que j’ai eue ça a été bon courage (!)).

J’ai vu un psy de garde pas mon psy habituel et j’avais prévenu une infirmière que je venais de faire deux TS (je me suis sentie partir j’ai arrêté) et lui ai demandé à être enfermée (je ne savais pas que les CSI existaient puisque je ne connaissais pas les HP).

J’ai atterri dans une pièce carrelée avec des fenêtres opaques qui donnent sur un autre pavillon de l’HP. Un médecin avec une horde d’infirmière venait me voir tous les matins. Les repas étaient face à moi-même dans la pièce et je ne me souviens pas avoir eu le droit de sortir ou de prendre une douche et quand je tapais à la porte en métal on m’envoyait me faire foutre. Il n’y avait pas de toilettes mais un seau. J’avais supplié d’en sortir on m’y a laissée et en suis sortie au bout d’une semaine.

Quand je suis sortie j’ai eu du mal avec le fait d’être a coté de la CSI et d’entendre que quelqu’un y était quand j’ai parlé de mon mal être vis a vis de ça aux infirmières ou psy, je suis allée me faire foutre.

Sinon aujourd’hui je viens d’aller voir mon psy pour demander à être placée directement en CSI et à y être attachée afin que je ne puisse pas me faire de mal, il l’a refusé (« je ne suis pas sadique »), et refuse aussi le fait que je sois hospitalisée (alors qu’il y a un mois il voulait me mettre en HP). Donc je suis considérée comme folle c’est ce qu’il m’a dit aujourd’hui mais je n’ai pas le droit d’aller en CSI (je souhaite y aller car je ne supporte plus la présence d’autrui, ni de moi-même, ni des portables…) sachant aussi que les HP sont sectorisés et que je retournerai au même endroit où je me suis fait plusieurs fois insultée par les infirmières et que deux patients ont voulu avoir des relations s… avec moi ou m’ont chopée par le pied… Le même psy m’a dit aussi que j’avais qu’a me suicider, que je m’étais mal comportée en hp (je n’y ai rien fait (on s’est trompé dans mes traitements…)) et me reproche deux ans après d’y avoir fait des TS alors que je ne vois même pas en quoi ça peut le déranger. Quand on m’a laissée sortir de l’HP, je ne voulais pas et j’avais l’impression que c’était ma maison alors qu’a priori pour certains c’est l’enfer. Je ne sais pas si c’est moi qui ne vais pas ou si c’est mon psy.

Pour information j’ai eu le droit d’aller au tribunal pour voir deux juges car c’est honteux d’avoir voulu se suicider (et qu’un placement en CSI entraîne une hospitalisation d’office) et j’ai été défendue brièvement par un avocat commis d’office. On n’est pas obligée de s’y présenter. J’ai appris plus tard qu’un des médecins qui m’a examinée en CSI et qui ne me connaissait pas avait noté des choses que je ne suis absolument pas, ce qui fait toujours plaisir sachant que les juges l’ont lu.

Cordialement,
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Miet
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Message par Miet »

Je signale juste ici un bouquin qui vient de sortir, je l'ai commandé mais pas encore lu, mais je le signale quand même !

C'est "Lieu d'asile. Manifeste pour une autre psychiatrie" de Thierry Najman, chez Odile Jacob (232p. 22,90€)
Il y parle de l'isolement en psychiatrie et présente d'autres moyens de soigner, du trauma des patients ayant subis l'isolement, et puis des unités fermées aussi, et en quoi les laisser ouverte change le rapport soignant-soigné puisqu'il repose sur une confiance mutuelle.
J'en dirais plus quand je l'aurais lu sans doute, mais ça peut faire du bien à ceux qui comme moi ont vécu ce cauchemar et y pense encore après des années ...
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Kanelle
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Kanelle »

La chambre d'isolement... Mon Dieu, quel traumatisme...

J'y ai fait deux séjours, l'un pendant il me semble trois jours-deux nuits (mais j'avais eu le droit de prendre mes repas en salle et de sortir pendant une après-midi), et l'autre pendant juste une nuit.

Le premier séjour : c'était le matin de ma deuxième nuit en secteur fermé, j'étais terriblement mal, je me sentais horriblement seule, ma famille me manquait, j'étais en manque d'attention et d'affection, j'étais allée voir les infirmières qui m'avaient un peu parlé, rassurée, puis dit de retourner dans ma chambre. J'y suis retournée, puis je suis sortie à nouveau. Il devait être dans les 7 heures. A force, elles ont appelé le psychiatre de garde, m'ont donné des gouttes pour me calmer, puis à nouveau des gouttes, sans effet. Ils ont fini par en avoir marre alors ils m'ont dit que sois je retournai dans ma chambre soit c'était l'iso. Je me suis obstinée à refuser de retourner dans ma chambre, alors ils ont fini par m'attraper par les pieds et les bras et m'ont portée jusqu'à une des trois chambres dans le couloir fermé derrière le bureau infirmier, m'ont balancée sur le lit, un faux matelas dur avec juste des draps, et m'ont déshabillée, sous-vêtements compris, alors que j'hurlais en pleurs que j'avais été abusée sexuellement. La seule réponse que j'ai eu fut "n'importe quoi", j'ai répondu qu'ils avaient qu'à aller voir dans mon dossier, que c'était marqué. Je n'ai jamais réussi à réellement en parler, c'était écrit dans une liste de choses que je ressentais après une crise de larmes provoquée, il me semble, par ma psychiatre à la quatrième hospit' qui avait cru que je n'avais pas pris mes médicaments (je l'avais déjà fait) parce que j'avais répondu un "hm" à une infirmière après avoir pris mes médicaments, n'ayant tout simplement pas envie de parler. Deux heures plus tard, ils m'ont apporté le petit-déjeuner. J'ai passé cette journée entre pleurs et moments de calme, l'après-midi un psychiatre et des infirmières sont venus me voir mais sont repartis car je pleurais, pour me "laisser me calmer", alors que je voulais qu'ils restent. A un moment, je les ai aussi entendu parler de ma mère, ils disaient qu'elle était là, elle était venue m'apporter des affaires. Je me suis remise à pleurer, je voulais tellement la voir... C'est à peu près tout pour le premier séjour en iso, qui fut le moins traumatisant.

Le second. Mon Dieu. Le second. C'est sans hésitation celui qui a été le plus traumatisant. J'étais arrivée aux urgences avec les pompiers car je voulais me suicider et avais prévu de le faire, mais mes parents l'ont découvert et ont donc agit (cf ma galerie si vous voulez plus d'explications, ce n'est pas le sujet du topic), j'étais en pleurs pendant tous le trajet des urgences au secteur fermé, suppliant les infirmiers de me laisser partir. Je me suis mise à pleurer encore plus quand j'ai vu que j'allais devoir retourner en isolement. Ils m'ont mise sur le lit, fait une piqûre de calmant et ont essayé de partir, mais aussitôt je me suis relevée pour essayer de sortir, ils sont re-rentrés pour me remettre sur le lit, je les suppliais de me laisser sortir, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'une infirmière me menace de me mettre les contentions si je continuais. J'ai fini par abandonner après qu'une infirmière m'ait remise dans mon lit et m'ait couverte avec les draps, je crois que j'étais épuisée de me battre et que ce geste m'ayant touché, j'avais décidé d'abandonner.

Pour les conditions, ça pouvait aller. Il y a une grande fenêtre, et surtout, l'heure. Je ne sais pas comment j'aurais fait sans cette si précieuse horloge numérique... Au premier séjour, j'ai eu le droit à un livre (et j'avais le droit à plusieurs livres mais ils n'ont pas trouvé mon sac dans la salle de casiers car il y avait eu une erreur d’étiquetage.) ainsi qu'à pouvoir allumer la lumière la nuit si je voulais (ça m'angoisse un peu de ne pas avoir accès à de la lumière si besoin...) ; et au deuxième, le deuxième jour, on m'a proposé de me mettre la télé mais au final ils ne l'ont pas fait, peut-être car pas de télécommande. Ce jour-là aussi, ils m'ont laissé la salle de bain (et donc toilettes) ouverte, une chance car la seule fois où j'avais appuyé sur le bouton pour les appeler, ben... je les attends encore, alors qu'ils sont censés venir dans les 10 minutes. J'avais aussi droit à une bouteille d'eau. En conclusion, même si je n'aime pas l'avouer, à chaque fois, en sortant de la chambre "d'apaisement thérapeutique", ça allait mieux. Mais y repenser reste très dur. J'ai failli pleurer de nombreuses fois en écrivant ce post... :sad:
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Ostinato
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Ostinato »

La chambre d'isolement ?
Je crois que j'ai connu ça, mais j'en ai des souvenirs tellement bizarres que je me demande si je n'ai pas rêvé. Je cognais contre la porte, j'imaginais des plans d'évasion. Un détail : cette chambre donnait sur le poste infirmier par une baie vitrée occultée par un store métallique. Au centre des lattes ils avaient coincé ma montre face contre la vitre pour que je puisse voir l'heure. Charmante attention.
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