Le jour où je me suis libére d'un psy toxique

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paradiselost85
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Le jour où je me suis libére d'un psy toxique

Message par paradiselost85 »

Bonjour
Petit avant-propos:
J'ai longtemps réfléchi avant d'apporter un témoignage qui risque de jeter opprobre sur les psychiatres. Attention, ce que je vais raconter ne vise pas à discréditer la psychiatrie ou les praticiens. Je tiens simplement à m'exprimer à propos une "expérience"personnelle assez lamentable. Peut-être qu'elle résonnera pour certains d'entre vous. En aucun cas, ce récit est un pamphlet contre la psychanalyse. Pour ceux qui ont trouvé un bon psy, ainsi qu'un traitement approprié, ne lâchez pas vos efforts. :wink2: J'ai tout simplement pas eu de chance, c'est tombé sur moi, c'est la vie...

Les débuts chaotiques au sein de l'Education Nationale: (c'est bien connu tous les enseignants sont des dépressifs...)

Mais d'abord, un petit rappel des faits. Qu'est-ce qui m'a conduit à consulter? C'était il y a sept ans environ. J'étais à l'époque stagiaire pour devenir professeur d'anglais. Après des longues études, la réussite au CAPES du premier coup, j'ai sans doute fait l'erreur de ne pas avoir pris une année sabbatique avant d'entamer cette année de titularisation à l'IUFM et enchaîner les stages dans des collèges difficiles. Je me rappelle qu'après la réussite à l'exam, j'ai fait un burn-out pendant l'été 2007. Mais celui-ci n'a pas été officiellement diagnostiqué. Le médecin que j'avais consulté sur le lieu de vacances avait conclu à une fatigue passagère due à une décompression nerveuse, après toute la tension accumulée durant l'année de l'examen. Il m'avait simplement donné des gélules de vitamines, qui n'ont pas eu un effet très probant. Je dormais toute mes journées, paralysée dans mon lit, incapable de faire une petite ballade sur la plage, etc... Je suis donc fait mon entrée dans l'Education Nationale dans un état physique fragile, sans parler de la peur, somme toute humaine, d'être plongée dans un nouvel univers qui m'est vite apparu impitoyable. Je n'étais pas préparé psychologiquement à ce "choc", à cette transition entre le cocon que m'avait offert mes années à la fac et ce plongeon brutal dans des classes d'adolescents surexcités, qui ne cessaient de me tester de façon perverse. J'étais très (trop?) jeune, à peine 23 ans... J'avais beau faire preuve d'une autorité de fer qui s'affirmait de plus en plus à leur contact, rien à faire. Je trébuchais dans les "pièges" qu'ils me tendaient pour me faire craquer, au sens propre comme au sens figuré. Je n'ai eu aucun soutien de la part des responsables de l'IUFM, qui passaient leur temps à nous rabaisser et à nous formater. Et pour couronner le tout, l'ambiance au sein de ce collège, collège que je n'avais d'ailleurs pas choisi, était épouvantable. Aucune aide, aucune écoute de la part de l'équipe pédagogique. Pire, des tensions ont commencé dès le départ avec le principal de ce collège, qui, en raison d'un malentendu autour d'un projet pédagogique que nous avait imposé de faire l'IUFM, m'avait pris en grippe toute l'année. Ma maître de stage n'était pas d'un grand secours non plus. Un soir, pendant près d'une heur et demie, elle m'avait quasiment séquestrée dans sa classe pour me faire une leçon de morale: elle prétendait en avoir assez d'entendre parler de mes problèmes, avait menacé de me lâcher et de lancer un avertissement auprès de l'IUFM... Avait-elle été briefée par ce principal pour exercer une pression supplémentaire pour me réduire au silence et ainsi mieux me manipuler?

En résumé, j'ai vite craqué psychologiquement. A ma fatigue physique s'ajoutait ce harcèlement moral. Et les premiers symptômes classiques de la dépression ont fait leur apparition: fatigue immense dès le matin; je devais me traîner le matin pour me lever, je n'avais pas encore de voiture pour me rendre à ce bahut qui était éloigné de chez moi, je devais transporter tout mon matériel toute la journée car on ne m'avait pas attribuée de salle fixe . Je souffre d'une scoliose en plus, alors je devais faire appel à mes dernières ressources pour transporter cartable, livres, poste audio, petite gamelle, etc.. Mon dos me faisait souffrir, mais je me taisais. Les élèves et leurs parents me faisaient souffrir, mais je me suis tue pour ne plus faire de vague. En effet, j'ai vite compris grâce à ce baptême du feu que seul le silence était la seule option pour se faire titulariser et se faire "bien voir" auprès des autres... "Never explain, never complain". J'ai vite intégré les principes d'un système s’apparentant à un régime totalitaire.
Bref, l'année s'est révélée cauchemardesque... Je perdais l'appétit. Il faut dire qu'on n'avait à peine 30 minutes le midi pour "manger". Il n'y avait pas de frigo, ni de micro-onde, alors je mangeais avec dégoût un sandwich tout ratiné et plus frais qui avait passé sa matinée dans le casier... Je n'avais plus de goût à rien, seul comptait mon boulot. Les mois étaient rythmés par diverses inspections. La pression se faisait de plus en plus forte, le boulot aussi, les préparations de cours, les projets obligatoires à réaliser, etc... Je dormais mal, et j'avais pour la première fois de ma vie des idées noires. Intérieurement, je voulais démissionner. Mais mes proches, ainsi que l'IUFM me pressait de continuer pour être titularisée. Comme le disaient ces formateurs, qui m'ont bien déformée d'ailleurs, on devait "essuyer les plâtres" d'une année difficile pour tous. Je n'étais pas la seule à sombrer dans la dépression. Dans mon petit cercle, je voyais des visages s'assombrir de plus en plus, nos traits marquaient l'épuisement. On avait perdu tout espoir de s'épanouir dans ce métier.

Le début d'une pseudo prise en charge médicale
J'ai commencé à consulter un psy pour m'assurer si oui ou non je souffrais d'une dépression. Tout m'était pénible, je broyais sans cesse du noir, je pleurais matin et soir, je ne pouvais plus arrêter ces larmes. Qui plus est, pour pimenter cette "anus horribilis" (année horrible), j'ai été confrontée à des problèmes familiaux. Mon père a déclaré une cirrhose qui a failli le mener à la tombe. On m'avait cachée qu'il buvait depuis la mort de sa mère.
Il nous menait, à ma mère et moi une vie infernale. Quand il avait trop bu, il s'emportait pour un rien, nous beuglait dessus... Je ne le reconnaissais plus. Il s'en fichait pas mal de mes soucis. Il était bien plus préoccupé à s'approvisionner en bouteilles de rosé, et flasques d'alcool... Ma mère n'en pouvait plus, elle parlait de divorce. Il ne manquait plus que ça! J’assistais impuissante à la déliquescence de ma famille; ainsi qu'à ma ma propre déliquescence... Jusqu'à un soir de décembre, peu avant Noël, mon père avait fait une hémorragie du foie. Comme on voulait me "protéger", on m'avait dit qu'il avait dû être transporté d'urgence à l'hôpital pour une gastro. Ce n'est que quelques mois après, en jetant un coup d'oeil sur les rapports des médecins et ses analyses de sang que j'ai compris. J'étais blême de rage, de colère à son encontre mais aussi envers ma mère qui m'avait tout cachée. Je n'en pouvais plus, je voulais mourir. Tout se disloquait autour de moi.
Même si mon père est redevenu sobre et que les choses reprenaient un cours normal dans la vie de couple de mes parents; ma mère ayant pardonné les "écarts" de mon père, c'était mon état qui les préoccupait. C'est sur les conseils d'une cousine, même pas de mon médecin traitant, que j'ai consulté un psy qu'elle m'avait recommandée. Il l'avait aidée...
Le premier contact s'était plutôt bien passé. Il avait posé le diagnostic d'une dépression "unilatérale" sévère (pas "bilatérale" comme dans le cas d'une bipolarité). Tout de suite il m'a prescrit des AD, des anxiolytiques et somnifères. Bref, le cocktail classique... Mais voilà, il s'est avéré au fil des années que je ne tolérais pas les AD! Autant je supportais bien les autres psychotropes, les AD ont été une catastrophe. Le premier, dont je ne me rappelle plus le nom, m'avait déclenché des crises sérotoninergiques, l'un des effets secondaires les plus graves des AD. J'avais comme des convulsions, je ne tenais plus en place, et j'avais un comportement disons inhabituel: j'étais prise d'ccès de délire de ... danses, de chants... Je dansais sur... du Claude François que je fredonnais, alors que je n'écoutais jamais du Cloclo! ça peut faire sourire, mais je ne me contrôlais plus. J'étais hilare. Puis, après la crise de "délire" passée, j'avais des maux de ventres, des maux de têtes, etc... J'ai alors lu la notice et j'ai compris qu'il fallait absolument arrêter ce traitement, sinon c'était le coma.
C'est alors que s'est engagé la début des conflits, des incompréhensions entre mon psy et moi....

Première TS ou la spirale infernale
Après l'échec de ce premier traitement, le psy s'est empressé de m'en donner un autre. Nouvel échec. Et puis encore un autre, le fameux "Fluoxétine". Je l'ai quand même pris pendant plus de 3 ans. Mais bizarrement, je n'allais pas mieux. Bien au contraire!
Certes, entre temps, j'ai été titularisée puis a commencé une nouvelle source de stress: les mutations! C'est ainsi dans la Fonction Public. On vous fait croire que vous avez le choix pour vos mutations quand vous saisissez des "voeux". Mais étant jeune, célibataire, non pacsée, vous êtes sûr que vos vœux ne seront guère exaucés. Des voeux pieux... C'est ainsi que je me suis retrouvée dans des régions parisiennes "chaudes". J'ai dû subir des lynchages psychologiques de la part des hiérarchies qui m'estimaient incompétentes, pas faite pour ce métier! . S'en sont suivis des arrêts maladies successifs et quelques TS. J'ai dû attendre 2 ans pour regagner ma région. (chez les Ch'tis! :wink2: ). Malgré ce retour, j'ai été à nouveau affectée dans un établissement sur la Côte, dans un centre pour handicapés moteurs. Pour une fois, j'avais été exaucée dans mes souhaits. Mais ma condition de santé mentale et physique s'empiraientt. Je n'en pouvais plus de tous ces déménagements. Je ne pensais qu'à la mort comme délivrance. Je ne voyais plus mon psy, sauf pendant les vacances scolaires. Autant dire qu'il n'y avait pas de suivis réguliers. Pas un seul coup de fil, aucun contact, ni avec le psy, ni avec mon médecin traitant. J'étais seule, au fond du trou jusqu'au jour où j'ai fait une énième TS qui a faillit être fatale. C'était quand j'étais sur la Côte. Après une matinée particulièrement éprouvante, j'avais envie d'"aller voir la mer" pour en finir... Rappelons que j'étais sous AD et anxio. Normalement, si le traitement avait fonctionné, je n'aurais jamais dû en arriver à de tels extrêmes. C'était novembre, j'avais enlevé mes chaussures une fois arrivée sur le sable, je m'approchais de la marée qui commençait à monter. Je tremblais de froid, je regardais les ciel et je me disais que bientôt j'allais voir un nouvel azur lumineux, la fin du tunnel... Mais j'ai été prise soudain d'une peur panique, l'eau s'encerclait autour de moi, je pensais à mes parents, à leur douleur qu'ils éprouveraient si je commettais l'irréparable. Alors, bien qu'usée, transie de froid, j'ai fait demi-tour et après je ne sais plus. Je suis tombée dans les paumes sur le sable, j'entendais au loin des gens qui venaient me porter secours. Les pompiers étaient sur les lieux, j'étais en hypothermie.
Ce jour-là, j'ai failli être internée en HP. Ils m'ont gardé 24h en observation. La police avait alerté mes parents qui se sont dépêchés de venir sur place. Ils ont fait près de 2h de route pour signer une décharge afin qu'on ne m'interne pas. J'ai quitté les lieux, la Côte et suis revenue chez moi.
Je devais revoir mon psy de toute urgence...
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paradiselost85
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Message par paradiselost85 »

Pétages de plomb et une thérapie inefficace

Pour ne rien arranger à mon problème, mon psy commençait à montrer des signes d'irritation face à mon comportement. Le premier pétage de plomb a eu lieu en 2010 je crois. Je me plaignais, à la suite de mes TS et de la dégradation de mon état de santé, que le traitement n'avait pas fait effet. Et j'ai osé dire LE mot qui l'a plongé dans une colère noire: j'ai dis que j'en avais assez d'être traitée comme un "cobbaye" à force d'essayer ces médocs! O malheur! Il ma criée dessus comme une gamine car j'avais osé "insulter la communauté scientifique" qui se donne du mal dans leurs recherches pour nous soigner. C'était honteux de ma part, "ignoble". J'étais abasourdie par cette crise si soudaine. Lui qui était calme... Mais j'ai compris par la suite le pourquoi de sa fureur.
Le reste de la séance s'est passée dans le silence de mes larmes. Je ne pouvais plus m'arrêter de pleurer. Il me dédaignait, et avait vite mis fin à la séance.... en me prescrivant néanmoins un nouvel AD, du Stablon! Voilà à quoi ressemblait une thérapie:à des médocs, des médocs et rien que des médocs. Il n'a jamais procédé à une vraie analyse... Il m'écoutait certes, prenait des notes, mais c'était tout. Rares étaient les fois où ils me posaient des questions. Pendant plus de 7 ans de consultation, au lieu de me remonter le moral, il m'enfonçait davantage. Quand je lui faisais part de mes problèmes au boulot, il généralisait la chose en disant que c'était pour tout le monde pareil. Il avançait à chaque fois la crise économique, l'impact désastreux que cela avait sur des patients au chômage, etc.. C'était ça aussi sa thérapie: me faire comprendre, à travers cette litanie, que je n'étais pas la seule à souffrir, au contraire c'était normal dans le contexte actuel. Il me racontait davantage les misères des autres, brisant au passage le secret médical. Il en profitait par la même occasion pour raconter ses propres malheurs qu'il avait eus avec la Sécu, qu'il avait eu un blâme. Qu'il maudissait la loi Juppé et autres, il ne cessait de déplorer le manque de praticiens en France, bla, bla... Certes, ils avait raison sur ce dernier point, mais était-ce fait pour me rassurer? Ils ne tenaient à longueur de séances que des propos pessimistes sur le triste sort de notre pays, qu'on était en perdition, surtout la jeunesse d’aujourd’hui! Très rassurant quand il disait d'un ton dépité, au bord des larmes: "Qu'est-ce vont va vous léguer, les jeunes d'aujourd'hui et de demain? Une catastrophe tout ça!" Bien sûr, je devais acquiescer au risque de me faire prendre une nouvelle gueulante. Car depuis sa première crise, je contrôlais désormais mes propos pour éviter de froisser ou contredire Monsieur! Tout le contraire d'une thérapie! Moi qui suis déjà dans le contrôle permanent, j'étais presque muette durant ces séances qui se résumaient à ses soupirs dépités. Parfois, je comprenais plus ou moins son état de santé aussi arrangé que celui de ses patients.
Mais je me sentais de plus en coupable et honteuse. Il avait perversement réussi à renforcer mon sentiment de culpabilité, que je n'arrivais pas à me défaire.

Les rôles s'étaient inversés: c'était moi, la patiente qui était devenue une sorte de "confidente". En effet, il m'avait confié qu'il souffrait énormément depuis les deuils successifs de sa sœur et de sa mère. Lui même n'ayant pas de famille, ni de compagne, il semblait vivre dans une solitude absolue. D'où ses pétages de plomb, et sa neurasthénie profonde. Non pas que je lui cherche des circonstances atténuantes, mais je faisais le constat que j'avais affaire à un homme malade. Il avait eu aussi des problèmes de santé qui lui avait plombé le moral. Il disait souvent qu'il ne pouvait pas se permettre d'être malade ou de prendre sa retraite, car il avait une "mission: sauver ses patients"! L'intention était louable, mais les moyens pour y parvenir, un peu moins...
Cependant, il y avaientt des moments où je bouillais de colère face à un être si incompétent, qui ne répondait jamais à mes appels au secours. J'en avais assez de rentrer chez moi tout aussi mal qu'avant

Deuxième pétage de plomb... et l'histoire d'un grand-père Résistant: bienvenue à "délire land!"

Lors d'une séance où j'étais particulièrement angoissée à propos de mon avenir, j'avais un peu haussé le ton face à cette statue immobile qui se tenait en face de moi, face à cette mine toujours renfrognée... Je lui tapais sur les nerfs, lui aussi. Il a explosé, ne pouvant plus contrôler son "ça" colérique. Pas très professionnel cette attitude. Je me suis prise une nouvelle gueulante:
"Mais j'en ai marre de ces jeunes et de vos problèmes de boulot! C'est toujours la même chose! Vous savez dans quel contexte on vit, .... bla... bla. Je n'en peux plus, je vais arrêter moi!"
J'avais envie de dire: "Qu'est-ce que vous attendez?"mais je me suis retenue... A nouveau, j'ai fondu en sanglots.
Mais il avait inclus un "argument" plus ou moins discutable pour étayer sa colère: l'histoire de son grand-père résistant durant l'Occupation! En effet, je n'avais pas le droit de me plaindre ainsi de ma condition e, sachant que ses ancêtres avaient connus des événements bien pires que les nôtres! Très culpabilisant, encore et encore. Son grand-père s'était battu pour nous assurer un avenir et nous les "ingrats" de jeunes avec nos soucis, on était responsables de saboter le courage qu'avait déployé son grand-père! Non vous ne rêvez pas en lisant ces lignes. Je suis sobre, je ne fais que rapporter ses propos qui frisaient le délire. Mais qu'est-ce que faisait son grand-père dans son discours? Je ne comprenais plus à rien, on était en pleine absurdité. Non pas que je remette en cause le courage de son grand-père, mais qu'est-ce que son histoire pouvait apporter à la thérapie?
Après cette deuxième crise, je ne voulais plus le revoir. Il devait lui aussi se faire soigner. Comme nous tous, ils avait vraisemblablement des fêlures, mais est-ce le rôle d'un psy de les exposer avec une telle impudeur et avec une telle véhémence dans ses propos de plus en plus culpabilisants, de plus en plus sombres?
Autant, je lui avais accordée une deuxième chance après se première crise, autant ici, je n'en pouvais plus! Mais je me sentais prise dans un piège et j'en veux à mes parents de m'avoir forcé à continuer à le consulter, même lorsque je leur ai rapporté ces scènes.
Ils me disaient: "Oublie, il est malade. N'oublie pas que c'est grâce à lui qu'on te prolonge ton congé longue maladie, car il est ami avec ton psy expert!" J'étais outrée! Je devais le voir rien que pour des raisons administratives et non thérapeutiques!!!
J'étais dans un mauvais rêve... Il fallait que ça craque pour me libérer de ce piège...

(Suite est à venir... je suis fatiguée)
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paradiselost85
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Le jour où je me suis libérée d'un psy toxique

Message par paradiselost85 »

Dernière crise....dernière séance!

C'était il y a une semaine. Exceptionnellement, j'avais autorisé à ce que ma mère vienne assister à la séance, car elle se faisait de plus en plus de soucis concernant ma récente rechute. Elle avait aussi des questions à poser sur mon éventuelle mise en retraite en invalidité. Il a accepté sans broncher. Il l'a accueillie très gentiment. Autant dire que le courant est passé tout de suite. Je savais, connaissant mon psy qu'il avait trouvé une nouvelle "auditrice" pour écouter ses éternelles complaintes. Il a agit de la même manière avec ma mère qu'avec moi. Comme on a surtout évoqué mes angoisses concernant la fin de mon CLD, et la question de l'avenir (reclassement, mise en invalidité, etc...)il a une nouvelle fois rabâché son sempiternelle angoisse concernant l'avenir de notre avenir économique et des "menaces" qui pèsent aussi sur le métier, etc... Au fil de la conversation, ma pauvre mère s'est enfin rendue compte ce que je devais endurer depuis plus de 7 ans. Quand il a parlé de la dépression en général, il a mentionné un reportage télé qui l'avait frappé. Il a raconté avec moultes détails le témoignage d'une ancienne dépressive qui s'était jetée sous un train et qui avait dû subir diverses amputations. Malgré cela, elle a survécu, s'est mariée et a eu des enfants! Certes, en racontant ce sombre témoignage, il voulait faire passer le fameux message sur la résilience: cette capacité à rebondir après un traumatisme. L'intention était assez louable, mais extrêmement maladroite! Raconter le récit d'un suicide devant une patiente suicidaire et devant une proche de la patiente, qui a vécu l'horreur d'une telle situation, cela m'a parut indécent et non professionnel de sa part. Mais avec lui, je n'étais plus à une mauvaise surprise près. Le pire, c'était qu'il était conscient de l'impact négatif que ses propos auraient sur moi: "A c'est vrai, je ne devrais pas raconter ça devant Mlle..." Là, je me suis demandée si je n'avais pas eu affaire à un pervers masqué depuis le début!
J'avais honte pour ma mère, qui gardait pourtant son éternel flegme.

Puis, comme il avait un"public "tout ouïe, il a été pris d'un délire mégalomaniaque à propos de ses études. Comme on évoquait mon sentiment de frustration vis-à-vis de ma situation actuelles, des études que j'avais faites, etc.. il en a profité pour parler des siennes. En bon égocentrique qu'il est, il fallait toujours qu'il ramène tout à lui, il a fait son paon devant ma mère. En effet, c'est avec un hybris, un orgueil démesuré qu'il a raconté qu'il on avait en face de nous être "un psychaitre-chercheur qui a faillit avoir une renommée internationale!"Si, si! Pas "nationale", mais "internationale"! Il a raconté qu'il avait préparé une thèse qui avait été rejetée par son tuteur, car l'expérience qu'il voulait mener aurait coûtée trop chère, etc... Dépité, il en avait fait une dépression et a même avoué qu'il avait pensé à mettre fin à ces jours en raison du mal qu'il s'était donné. Certes, je peux comprendre qu'on puisse être blessé, mais de là, à avouer cette fêlure intime devant la patiente et sa mère, cela relevait encore de l'indécence pure et dure! Mais plus rien ne me surprenait. Tout ça pour dire qu'il "compatissait" et "comprenait" mon sentiment de frustration...
Mais il a , par lui-même fait remonter un souvenir douloureux, qui allait à nouveau faire craquer le vernis.
Après, je ne sais plus comment, mais il a reparlé de son grand-père Résistant, en lien peut-être avec la résilience... Mais toujours avec ce message implicite et culpabilisant: je n'avais pas le droit de me plaindre de ma condition. Nos ancêtres ont vécu des temps pires que les nôtres, ils ont combattu pour assurer notre avenir, donc il serait ingrat de notre part de ne pas reconnaître cette part d'héritage et qu'on devait arrêter de gémir sur notre sort.
Puis, vers la fin de la séance, après avoir plus parlé de lui que de mon cas, il m'a posé cette question en voyant ma mine renfrognée: "Alors, Mademoiselle, vous entendez ce que je viens de dire... ça ne vous a donc rien fait? Tout ce que j'ai dit n'a donc servi à rien?"
Là, j'ai peut-être été un peu trop "cash". Cette séance m'avait donné la nausée. Non seulement, je me sentais mal par rapport à ma mère surtout quand il a évoqué à plusieurs reprises le sujet du suicide. Je n'en pouvais plus non plus de voir la pupille de mon psy pétiller à la vue d'une femme! Rappelez-vous qu'il est célibataire! Ma mère a certes un certain âge, mais elle un tempérament solaire, elle dégage un charisme solaire. Tout le contraire de sa fille qui ne dégage rien d'autre que la tristesse et une profonde mélancolie. J'ai sans doute ressenti une pointe de jalousie infantile "Touche pas à ma mère ou sinon...!"Quand j'apercevais une once de lubricité dans son regard, j'étais partagée entre colère et amusement. Bref, j'avais hâte que ça se termine.

Donc à la question posée: "Tout ce que je viens de dire n'a servi à rien?", j'ai préféré jouer la carte de l'honnêteté et répondre: "NON!"
Aïe! ça m'apprendra à être trop honnête! J'avais oublié que Monsieur était susceptible à l'extrême. Il s'est à nouveau emporté avec cette violence qui m'était maintenant coutumière...
Il m'a carrément culpabilisée en évoquant ENCORE son grand-père, car selon lui, je l'avait indirectement insulté!
Je me souviens de ces propos bien culpabilisants:
- "Vous venez de me blesser! Vous avez blessé ce qu'il y a de plus cher en moi! C'est impardonnable de votre part! Inqualifiable! Après tout, ce n'est pas moi qui vient vers vous, c'est vous!"Et puis vous êtes une patiente difficile, vraiment difficile! Je ne peux plus vous voir, ou sinon venez accompagnée de votre mère!"
Il n'a même pas pu réprimer sa fureur devant ma mère qui tentait de le calmer et temporiser les choses. Plus elle essayait, plus sa colère montait. Heureusement qu'il s'en est pas pris à elle! Je ne savais plus où me mettre. Auparavant j'avais payé et m'avait rendue ma carte vitale, donc la séance était finie.
Je n'ai même pas pleuré. Non, j'étais franchement gênée face à ma mère. Mais un mal pour un bien, elle a pu s'apercevoir que ce psy n'était plus dans son état normal.
Elle a été témoin de toute sa crise. Il était tellement en colère envers moi qu'il n' a même pas daigné me serrer la main et nous raccompagner à la porte!
En effet, cette image me choque encore, quand je lui ai tendu ma main tremblante pour quand même lui dire au revoir malgré son état colérique, il a détourné le regard et a eu un geste dédaigneux en voyant ma main, comme si il avait vu la main d'un lépreux!

Voilà, ma mère et moi, on a été aussi bien accueillies que raccompagnées avec une incorrection la plus totale! Elle n'en revenait pas de son comportement. Elle a surtout été choquée par ses propos sur le suicide. Elle a dit que c'était honteux de dire de telles choses face à une patiente encore fragile. Elle m'a enfin comprise. Il était évident que je ne devais plus le revoir, qu'il avait une mauvaise influence pour moi.

Conclusion:

Je ne m'attendais pas à ce que cette dernière séance se finisse par une telle esclandre. Mais comme je le pressentais, quelque chose devait craquer. Ce n'est pas plus mal que ma mère ait été témoin de cet épisode, car je crois que jusqu'alors ni elle, ni mon père ne se rendait compte que ce thérapeute était un incompétent. Je suis désolée d'en arriver à le qualifier ainsi, mais il faut admettre un constat d' échec flagrant quant à cette "thérapie" ou plutôt cette "tragie-comédie" a duré presque 7 ans!
Le soir même, ce sont mes parents qui étaient remontés contre lui. Ils prenaient enfin conscience de la souffrance que je ressentais depuis que je le consultais. Ils sont allés le voir pour mettre les choses au clair, avec politesse. Ils m'ont raconté que ce pauvre docteur se repentait de son comportement, qu'il s'en voulait de s'être ainsi emporté, mais il a admis que c'était plus fort que lui, qu'il ne pouvait pas se contrôler! Trop tard, le mal était fait et il a perdu une patiente. Enfin, je suppose qu'il a dû êtte plus soulagé qu'autre chose; lui qui se plaignait tout le temps d'avoir trop de travail!
Aujourd'hui, qu'est-ce je ressens? Mes sentiments sont partagés...Je suis d 'abord soulagée de ne plus le revoir ... Soulagée de m'être libérée d'un être toxique. Toxique par son comportement, toxique à cause de ses saletés d'AD qu'il ma fait prendre, jusqu'à ce que j'arrête par moi-même l'an dernier, sans lui en faire part, sinon il m'aurait internée d'office! J'ai constaté à temps que les AD pouvaient dans de rares cas majorer les idées noires et aggraver les risques de passage à l'acte. Je fais partie des 30% des dépressifs qui ont une intolérance face à la prise des AD. Ce constat fut pourtant bien amer... ça aurait dû être le spécialiste et non le patient de faire ce constat. Mais pour ce Monsieur mégalomane qui doit avoir des petits arrangements avec les labos, cela aurait constitué un échec de sa thérapie, et dans le cas de ces personnes là, elles sont incapables de se remettre en cause. Cette année, France 5 avait diffusé un reportage sur les effets néfastes des psychotropes, en particulier les AD! C'est avec effroi et indignation que je me suis reconnue dans ce reportage...Je n'étais donc pas la seule "victime" de ces psys qui considèrent davantage leurs patients comme des "cobayes" et qui utilisent les médocs pour camoufler leur incapacité à entreprendre une vraie thérapie qui se fait dans l'écoute, la compréhension et le respect de l'autre
Je me "soigne" plus qu'avec les anxiolytiques et les somnifères. J'ai certes de sérieux coups de déprime, je sais que je suis encore fragile, que les idées noires se tapissent dans un coin de ma tête, mais je tente de me contrôler. Je sais que j'ai le soutien indéfectible de mes proches. Comme le dit mon père, ils sont tous fous ces psys!
Je ressens certes de la colère envers ce psy, mais en même temps je le plains...
Pour des raisons à la fois médicale et administratives, j'ai pris un rendez-vous avec un autre psy. J'ai eu du mal à en trouver dans un délai correct, c'est-à-dire pas avant 2 mois! Certes, il y a un manque flagrant de psy dans le Nord-pas-de-Calais (on est la région la plus déficiente en France), mais est-ce une raison d'en perdre... la raison? That's the question...
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