Quand la psychanalyse engendre une dépression

Règles du forum

:fle: Avant d'ouvrir un nouveau sujet dans cette partie du forum, pensez à utiliser Les moteurs de recherche du forum.
:fle: Un point bleu s’affiche devant les messages sans réponse Image
Répondre
Avatar du membre
Frefre
Messages : 8
Enregistré le : lundi 16 mars 2015 11:20

Quand la psychanalyse engendre une dépression

Message par Frefre »

Bonjour,
Je suis nouveau sur ce forum et je salue toutes celles et ceux qui prennent de leur temps pour répondre aux nombreuses questions des personnes en difficultés .
Pour expliquer brièvement mon histoire,je vais commencer par dire que je suis en analyse depuis 3 ans et demi.
J'ai choisi ce type de thérapie apres avoir consulté differents types de psychothérapeutes ( tcc,emdr,psychiatre ).
Le déclencheur de tout cela a été un sommeil de très mauvaise qualité et non réparateur,du moins je consultais pour cela au départ .
Je me suis rendu compte au fil des séances que j'étais terrifie par la peur du rejet et que je me suradaptais aux autres pour être accepte avec un bémol au niveau professionnel.
Ces peurs d'abandon,cette dépendance affective m.a éloigné de moi meme de sorte qu'à ce jour je touche le fond,je m'isole ,je n'ai plus de repères,je ne trouve plus ma place auprès de mes amis.
J'ai masque cet Etat pendant très longtemps par honte ou peur d'être rejete bien sur mais la les symptomes physiques,les émotions negatives me paralysent .
Je me dis par moment que cette depression est "normale " car j'ai choisi d'affronter mes démons mais elle est néanmoins par moment insupportable
Y'a t'il des personnes qui comme moi ont choisi d'essayer à leur rencontre et éprouve les mêmes doutes,questionnements et angoisses ?
PS: je précise que je suis sous AD ( prozac) et que cela ne m'aide pas beaucoup
Merci à celles et ceux qui m'auront lu
Avatar du membre
Zooey
Messages : 701
Enregistré le : dimanche 13 juillet 2014 13:15
Localisation : à l'ouest du Pecos

Quand la psychanalyse engendre une dépression

Message par Zooey »

Hello Frefre,

J'ai des symptômes/comportements similaires aux tiens.
Ne te laisses pas faire, essaie, dans la mesure du possible, d'aller contre l'évitement.
Enfin je sais combien ça peut être difficile, perso l'évitement a gagné la partie ce coup-ci, mais bon... faut pas désespérer.

Oui c'est normal quand on fait une thérapie analytique ou d'inspiration analytique de passer par des moments durs comme ça.
Il faut envisager la dépression comme une déconstruction qui te permettra de reconstruire.
Ça veut pas dire que c'est l'analyse qui fait chuter, mais tout simplement que les émotions cachées sortent et s'expriment sous différentes formes qu'on appelle symptômes.

Personnellement ça a pris beaucoup de temps, je suis sortie de dépression et retombée. Là encore relativement récemment, après une période où ça allait mieux.

Pour le médoc, si ça marche pas sur toi, c'est soit que le dosage n'est pas bon, soit que le médoc te convient pas pour soigner la dépression. Car les AD agissent sur les deux plans, dépression et angoisse, certains mieux que d'autres sur l'un ou sur l'autre ou les deux. A faible dose -> dépression. A haute dose -> sur l'inhibition psycho-motrice, les comportements de contrainte (angoisse, compulsion).

Mais faut savoir que la dépression en elle-même, c'est un état assez particulier et qui est limité dans le temps, à ne pas confondre avec un état anxieux qui comporte aussi des signes d'épuisement, d'abattement, d'inhibitions motrices et sensorielles. Et bien sûr la dépression s'accompagne très fréquemment de troubles anxieux. Bref c'est difficile, j'ai trouvé au fil du temps en tout cas que c'est pas facile de distinguer les choses là-dedans.

Par ex actuellement je ne suis plus en dépression mais je suis déprimée, et toujours incapable d'agir car trop inhibée par mes soucis d'anxiété. Je suis sous AD à faible dosage, suffisant pour guérir la dépression chez moi - je ne veux plus d'AD à haute dose car ça me permet certes de fonctionner très bien, sans angoisse, mais ça me rend aussi un peu tarée, euphorique et du coup, j'organise ma vie en fonction d'un "moi augmentée" en quelque sorte (moi+AD), ce qui équivaut à me condamner à en prendre ad vitam aeternam! Or j'ai pas envie, donc petite dose, et je vais essayer d'organiser ma vie en fonction de moi+tempérament anxio-dépressif et tocs compensés :wink2:

Mais voilà quoi, je vais essayer de faire des choix en fonction de QUI JE SUIS avec mes vulnérabilité, et arrêter de me sentir obligée de me forcer à être quelqu'un d'autre + médocs pour supporter des choix qui ne me correspondent pas !

Alors petite recommandation pour le travail analytique :
Il ne faut pas négliger les périodes d'éclaircies, juste parce qu'il y a rechute: ce sont des moments de vie, d'apprentissage.
On a tendance à ne voir que l'échec, le bas, le noir, dans une espèce de sombre continuité.
Puis après on regarde son psy l'oeil revanchard en pensant "bon alors monsieur mon psy, ça fait un bail là qu'on se voit, et je suis toujours au même endroit! Vous foutez quoi ??"
Or les éclaircies devraient être des instants tout aussi saillants dans nos biographies que les moments plus sombres.

Rechuter ne veut pas dire revenir à zéro. C'est toujours nouveau.
Et tout prend fin: certes les bons moments, mais aussi la douleur, l'angoisse, la peur, ça s'arrête à un moment.

Il faut profiter des instants où ça nous lâche.
C'est pas toujours évident de se rendre compte quand l’étau se déserre. Perso dès que ça me lâche je me demande si j'ai encore le droit de voir les soignants. Si ma demande d'aide est légitime. Et pouf je me remets à aller mal parce que je supporte pas que ma demande soit pas légitimée par de la souffrance. C'est pas facile à contourner, ces mécanismes de défense.
En fait on a le droit de voir un psy par simple curiosité de soi, oui oui, ah M.... je viens de réaliser un truc

Voilà les conseils que je peux te donner. D'expérience, je pense que ce sont des choses importantes à mentaliser.
Des choses importantes à intégrer dans le récit qu'on se fait de nos existences, pour pouvoir explorer ces émotions avec l'assurance qu'on restera pas bloqué là.

Bon je suis très brouillon désolée, pas beaucoup dormi : tentative de recalage!


PS: qu'as-tu pensé de tes TCC et de l'EMDR ? Tu as senti des bénéfices?
Avatar du membre
Zooey
Messages : 701
Enregistré le : dimanche 13 juillet 2014 13:15
Localisation : à l'ouest du Pecos

Quand la psychanalyse engendre une dépression

Message par Zooey »

ah oui et il ne faut pas négliger les effets néfastes du manque de sommeil !
Je pense pour ma part que j'ai du mal à avancer en ce moment car mon sommeil est trop perturbé (sédentarité, 0 nécessité de me lever, seule chez moi, du mal à m'endormir, du mal à me réveiller...) et du coup ça joue vachement sur mes capacités, je me sens bien diminuée et ça augmente l'angoisse de pas être capable de faire face si je dois être capable de travailler, voir du monde tout ça...

zut ça a pas fait --edit-- automatiquement, j'ai trop tardé à ajouter ce ps
Avatar du membre
Frefre
Messages : 8
Enregistré le : lundi 16 mars 2015 11:20

Quand la psychanalyse engendre une dépression

Message par Frefre »

Hello Zooey,
Merci pour ta reponse
En ce qui concerne l'évitement,je suis en plein dedans et cela est amplifié par le fait que je suis en arrêt de travail depuis 2 mois après avoir subi une chirurgie de l'épaule .
Je n'arrive plus qu'à voir un cercle très restreint d'amis,à chaque fois je trouve une raison ou pas d'ailleurs pour éviter car l'anxiété est trop forte,c'est un cercle vicieux.
J'ai la sensation de ne plus savoir qui je suis,j'ai porté un masque pendant de nombreuses années,le bout en train,le mec sympa mais qui se faisait bouffer par des personnalités qui voulaient que toute la lumière soit sur eux et moi par crainte d'être mis de côté je me suis en quelque sorte soumis,et puis un jour je n'ai plus supporte cette image de moi et je suis rentrer dans un mal être tel que j'ai décidé de faire une analyse .
J'avais tenté d'autres style de thérapie auparavant pour restaurer mon " moi" mais pour moi cela n'a pas fonctionné ni l.emdr d.ailleurs,il faut dire que pour l.emdr je n'ai pas trop persiste .
Mon psy me dit que le plus important est de me rencontrer moi ,je comprends cela mais c'est si difficile au quotidien de se sentir instable et sans repères .
J'ai un tel sentiment d'infériorité ou mon idéal de moi est si fort que je me juge en permanence
Ton message me fait du bien et je te souhaite de trouver ta vérité et ton équilibre
Quant au sommeil,il est pour moi un cauchemar !!!
Avatar du membre
Zooey
Messages : 701
Enregistré le : dimanche 13 juillet 2014 13:15
Localisation : à l'ouest du Pecos

Quand la psychanalyse engendre une dépression

Message par Zooey »

Fais les choses pas à pas Frefre, tu es en arrêt c'est que tu as besoin de te reposer.

Mais le printemps arrive (enfin, si tu es dans le même hémisphère!), et avec lui un peu plus de confort pour de petites sorties.

Je te dirais, quand tu es en pleine angoisse comme ça, le mieux c'est quand même de retourner voir un psychiatre pour un petit traitement AD.
Cela te soulagerait bien, te permettrait peut être de mieux dormir, ce qui préservera aussi tes fonctions cognitives pour la suite, pour vivre, et puis pour faire ta thérapie.

Les anxio, c'est pas la réponse. C'est des doudous, alors c'est bien les doudous, j'ai repris un doudou pour de vrai :newblush: , mais c'est un doudou qui coûte cher au sens où il y a des effets sur la mémoire tout ça, c'est pas formidable. Donc une fois de temps en temps, oui, mais genre quand d'angoisse tu passes à panique quoi. Ou quand vraiment c'est trop insupportable et faut dormir, rien à faire d'autre.

Perso je suis suivies par différentes personnes, cela me permet de sortir pour chaque rendez-vous, c'est déjà ça. Appuis-toi peut être sur ces moments où tu sors de toute façon pour faire un petit détour, puis plus long la prochaine fois.
Vas-y doucement mais essaie de retrouver le goût d'être dehors, debout, de côtoyer des gens. Après j'ai envie de te dire que chaque chose en son temps et si pour toi actuellement c'est un temps de repli et d'effondrement et que tu dois en passer par là, bon faut pas non plus te juger.

Ensuite je te dirais que c'est assez normal de se sentir un peu parano vis-à-vis du psy. Il y a là une confiance à construire entre vous. Personnellement, pour faire face à la parano, j'essayais de me rappeler que c'est un relation thérapeutique, de médecin à patient (enfin toi je sais pas si il est médecin), et que donc ce que je vivais là, même si c'est réel, c'est quand même aussi irréel, enfin j'explique pas bien mais au sens où j'essayais de me dire que ce que je vivais avec lui c'était ce que je vivais avec les autres au sens large.

Après, encore une fois, prends quand même rdv avec un psychiatre, il n'y a pas de raison que tu souffres à ce point quand un médoc peut te soulager.
Et quelque part, ce serait peut être déjà un pas vers toi, être une bonne mère pour toi, que de t'autoriser à avoir un peu moins mal.

:bye:
Avatar du membre
Frefre
Messages : 8
Enregistré le : lundi 16 mars 2015 11:20

Quand la psychanalyse engendre une dépression

Message par Frefre »

Encore une fois merci pour tes conseils et encouragements
J'ai rdv demain chez mon médecin et vais lui parler du traitement (actuellement sous fluoxetine 10mg)
J'avoue que l'idée d'augmenter la dose ne m'emballe pas mais il est vrai qu'en ce moment c'est difficile
Encore merci pour ces échanges
PS:le printemps arrive chez moi aussi,je suis du sud ouest !
Avatar du membre
Zooey
Messages : 701
Enregistré le : dimanche 13 juillet 2014 13:15
Localisation : à l'ouest du Pecos

Quand la psychanalyse engendre une dépression

Message par Zooey »

:smile:

Pense quand même un jour à voir un psychiatre, car un médecin généraliste ne saura pas diagnostiquer tes troubles psy et donc pas forcément te trouver le médoc adapté.
Il y a des AD qui marchent mieux dans certaines situations. Si tu as confiance en ton médecin traitant, tu peux peut être lui demander de te référer à un psychiatre qu'il connait.

Enfin en tout cas bravo d'avoir contacté ton médecin. J'espère qu'il est gentil et à l'écouter.
Avatar du membre
Frefre
Messages : 8
Enregistré le : lundi 16 mars 2015 11:20

Quand la psychanalyse engendre une dépression

Message par Frefre »

Bonjour Zooey,
J'ai déjà vu des psychiatres mais on peut dire que je suis à chaque fois assez mal tombé !
Entre celui qui tel la caricature ne dit rien et l'autre qui te parle de tarifs avant tout,ça me un peu refroidit.
Quant à mon médecin traitant il est plutôt sympa mais te reçoit 5 minutes et est plus un distributeur de médicaments .
J'ai augmenté la dose de fluoxetine mais j'avoue que j'en ai assez de prendre ces AD meme si je sais qu'en ce moment j'en ai besoin .
Tu prends quoi comme traitement et quels sont les bénéfices et effets secondaires ?
Ta reponse me paraît pertinente d'adapter un traitement en fonction du ou des troubles et de la personne mais je n'ai pas eu l'opportunité de tomber sur un spécialiste a l'écoute a ce jour !
Avatar du membre
Zooey
Messages : 701
Enregistré le : dimanche 13 juillet 2014 13:15
Localisation : à l'ouest du Pecos

Quand la psychanalyse engendre une dépression

Message par Zooey »

Ben en fait, pour les psychiatre, il faut bien voir que ce sont avant tout des médecins spécialistes des maladies et troubles psychiatriques. Donc ils soignent les personnes qui ont des maladies mentales et des maladies psychiatriques avant tout, ça peut être une personne trisomique qui a un souci à un moment, ça peut être une personne schizophrène, ça peut être un diagnostique de troubles anxieux ou de dépression.

Une partie de la formation des psychiatre, c'est la psychologie, mais comme tout médecin, la plus grosse partie, c'est de la clinique (c'est à dire le savoir acquis par l'expérience auprès des malades). Par exemple, fut un temps, quand il n'y avait pas de lithium, ils apprenaient à adopter certaines attitudes vis-à-vis des personnes en crise maniaque aigu pour les aider à redescendre.

Et avant cette spécialisation, bien évidemment, ils ont une formation de médecin, avec des internats dans différentes spécialités. Par ex, mon psy a fait de la cardiologie à une époque, et de la gynécologie aussi. Il a mis au monde plusieurs bébés.

La formation spécialisée, les généralistes ne l'ont tout simplement pas. Les généralistes, aujourd'hui, c'est censé être une spécialité en soi. Mais leur formation sur le plan psychiatrique est totalement insuffisante.

Bien sûr que les médicaments s'adaptent en fonction des troubles. Si ton troubles a des aspects psychotiques, si ton angoisse est de nature psychotique (pas besoin d'ÊTRE psychotique pour ça), un psychiatre te prescrira éventuellement un anti-psychotique pour te soulager. Si ton trouble est une dépression, il y a des niveaux de dépression, de la déprime existentielle à la mélancolie, et il peut préférer prescrire un AD plutôt qu'un autre selon que tu as besoin de quelque chose de plus sédatif ou de quelque chose de plus stimulant. Si tu es sensible aux effets secondaires, il peut préférer te donner l'un des médocs qui a le moins d'effets secondaires. Et s'il juge que ta déprime a un sens, qu'au contraire de la faire taire par des médocs il faut la faire parler pour la dépasser de façon à t'aider à faire face à l'avenir, peut être qu'il ne t'en donnera pas.

Mais bon, faut quand même savoir que malgré la théorie qui sous-tend la psychiatrie (parce qu'évidemment, c'est impossible de réduire les troubles psychiatriques au biologique, parce qu'on en pense toujours quelque chose et qu'il y a des zones d'ombre), tous les psychiatres ne sont pas psychologues.

Si tu vas en voir un, je te recommande de le voir en tant que médecin spécialiste de ta médication.
Si par ailleurs il est thérapeute et qu tu t'entends bien avec lui, pourquoi pas le voir régulièrement. Mais s'il ne te plaît pas, vas-y juste pour sa spécialité.

Bref. Moi je suis sous paroxetine @30mg. C'est un petit dosage. C'est ce qu'on a décidé avec mon psy car si les IRS à haute dose me désinhibent et me rendent super en forme, c'est too much mon comportement et ça me condamne à rester au même dosage et sous médoc à vie pour pouvoir tenir les boulots dans lesquels je m'aventure.

Donc là, petit dosage, gestion suffisante de ma rechute dépressive, angoisse toujours mais pas de crises de panique depuis un moment. Et donc un état totalement "imparfait" si je puis dire, mais le but c'est justement que j'oriente mes choix (boulot, formation, etc) en fonction de qui je suis avec mes vulnérabilité et non plus qui je suis en version augmentée au médocs.

Mon psy est thérapeute et très à l'écoute. J'ai fait un sacré chemin avec lui. Ça a pas toujours été facile. Il faut savoir que travailler sur soi, c'est se remettre en question, remettre en question son passé, ses souvenirs, c'est aussi assumer la responsabilité de qui on est en tant qu'adulte, certes produit de notre passé mais aussi affranchis de lui par nos choix et le temps qui passe. Mais en tout cas, il sait ce que c'est que l'angoisse. Il sait aussi ce que c'est qu'un état alterné de conscience. Il c'est ce que c'est qu'une dépression. C'est quelqu'un de bien, quelqu'un que je respect pour le métier qu'il exerce et sa façon de l'exercer, pour son implication dans la vie de la cité, pour l'importance qu'il donne à son rôle de médecin.

enfin bref... je radote... c'est un peu de la procrastination là.... :wink2:
donc je m'arrête, je crois que j'ai répondu à peu près
Avatar du membre
Frefre
Messages : 8
Enregistré le : lundi 16 mars 2015 11:20

Quand la psychanalyse engendre une dépression

Message par Frefre »

Hello!
Il est vrai qu'il est essentiel d'avoir une confiance en son thérapeute et de ton côté je vois que c'est le cas et que tu avances
J'ai confiance au miens mais je n'arrive pas à rentrer proprement dit dans les règles de l'analyse dans le sens où je contrôle ce que je dis,je n'arrive pas à faire de l'association libre ,j'intellectualise et rationalise mes discours,
C'est certainement des résistances pourtant cela fait un moment désormais que je le vois.
J'ai l'impression de ne pas avancer meme si objectivement j'ai quand même evolue mais je ne sais pas ce que je veux,meme pas qui je suis et c'est déroutant et angoissant.
Le chemin est encore long ...
Bon Dimanche
Avatar du membre
Zooey
Messages : 701
Enregistré le : dimanche 13 juillet 2014 13:15
Localisation : à l'ouest du Pecos

Quand la psychanalyse engendre une dépression

Message par Zooey »

Coucou Frefre,

Je comprends ton impression car je suis passée par là aussi, je trouvais que je "n'y arrivais pas" car trop dans l'auto-contrôle. Et souvent quand le psy me proposait quelque chose mon espace mental devenait complètement blanc, c'était le vide total. Ca me faisait angoisser, car l'impression de pas être à la hauteur, d'être nulle, de pas être assez intelligente ou je ne sais quoi. Et au lieu d'expliquer ça au psy, qui était bel et bien CE QUE JE RESSENTAIS, j'essayais de trouver mes idées et des choses à associer.

Bref, ne te prends plus la tête, aborde CE QUE TU RESSENS. Il n'y a pas de vrai ou fausse réponse, il y a juste ce que tu ressens par rapport à ce que tu perçois. C'est ça qui fait le travail, en fait.
Par ex, quand mon psy me dit qu'il pense que je ne réalise pas combien j'ai changé, je lui réponds "je veux bien, mais moi là tout ce que j'entends c'est que je suis une fainéante et une lâche qui se complaît dans sa misère et ça me met à la fois en colère contre moi, ça me désespère, et ça me met en colère contre vous."

J'espère que ça t'aidera. Mais sinon ne t'inquiètes pas, perso je résistais très fort, mon psy s'est cassé la tête pour essayer de me faire parler, de me détendre, de me "mélanger" en discutant de plein de choses pour que je me laisse aller et que je ne cherche plus à contrôler ce que je disais... on a admis tous les deux que ça avait été une sacrée paire de manche mais au final, ben la confiance a grandi, je me suis habituée... enfin la confiance, c'est... même quand tu choisis de la donner, ça va pas forcément de soi, surtout quand on a une sale estime de soi, on se sent vite persécuté, donc c'est aussi avec l'expérience que ça s'installe. Au fur et à mesure que le temps passe, qu'on confie des choses, qu'on s'est senti ridicule ou horrible en disant ou en agissant de telle ou telle manière devant le psy, et que lui est resté là et n'a pas jugé, et continue d'être bienveillant, ben au fur et à mesure tu sais qu'il ou elle te connaît très bien et que tu es protégé dans son cabinet.

enfin voilà, courage :smile:
Avatar du membre
Frefre
Messages : 8
Enregistré le : lundi 16 mars 2015 11:20

Quand la psychanalyse engendre une dépression

Message par Frefre »

Coucou Zooey,
Un petit message pour prendre de vos nouvelles,le printemps vous allége t'il ?
Moi je retombe éternellement dans le même schéma dicté par une sale estime de moi.
Il me faut cravache pour me sortir des mêmes pensées qui tournent en boucle dans ma tete ...
J'ai le sentiment de refuser la vie,un sentiment de culpabilite qui me fait aller chercher le négatif comme pour me punir
J`en prends lentement conscience mais c'est tellement là,faisant parti de mon fonctionnement !
Je vous souhaite une bonne journee :-)
bidulbuk
Messages : 3
Enregistré le : dimanche 12 juin 2016 16:36

Quand la psychanalyse engendre une dépression

Message par bidulbuk »

Bonjour à tous ! J'ai découvert le forum il y a quelques jours. Merci d'abord à ceux qui l'administrent et le font vivre ainsi qu'à tous ceux qui y déposent une part intime d'eux-mêmes. Beaucoup de témoignages que j'ai pu y lire font écho à mon ressenti et cela fait malgré du tout du bien de voir qu'on n'est pas absolument tout seul à connaître ça. Je me reconnais particulièrement dans ce fil.
Cela fait maintenant 3 ans et demi que je suis pas au top: ça a commencé un peu comme un burn-out (c'est du moins ce qu'on me disait et j'avais un peu envie d'y croire), mais ça a dégénéré en angoisse permanente, quasiment détachée de tout contexte. Des moments dépressifs sont venus se greffer là-dessus, avec des hauts et des bas (un bas lors duquel j'ai été 6 mois sous seroplex), mais globalement je ne me sens pas dépressif, même si j'ai une estime de moi très altérée. Mais c'est surtout l'angoisse dont j'aimerais me débarrasser, cette angoisse dont j'ai l'impression qu'elle m'empêche de vivre heureux, alors que par ailleurs, j'ai tout (ou presque) ce que je pourrais souhaiter dans ma vie.
Je suis en psychanalyse depuis 3 ans, avec des moments d'interruption un peu naïfs lors de "hauts", et je me reconnais assez dans le témoignage de frefre: j'ai l'impression d'avoir cassé mon ancien "moi" qui était peu déglingue, mais qui au moins faisait le boulot et me rendait pas maboul, et de l'avoir remplacé par une coquille vide... Je vais tester très prochainement l'hypnose car j'ai gardé l'espoir qu'il pouvait y avoir des remèdes satisfaisants à court-terme pour mieux vivre tout ça, même si la guérison est sans doute plus lente et plus difficile.

J'aurais souhaité savoir où en était frefre depuis les derniers messages postés, en espérant bien sûr très fort que s'il ne fréquente plus le forum, c'est qu'il n'en a plus besoin !!!
Merci !
Avatar du membre
Frefre
Messages : 8
Enregistré le : lundi 16 mars 2015 11:20

Quand la psychanalyse engendre une dépression

Message par Frefre »

Bonjour Bidulbuk,
J'ai été un peu surpris de recevoir un mail concernant ce forum,j'avais oublié que j'y avais posté un message !
Pour ma part,je suis dans une phase "down",c'est á dire que je me sens seul meme si j'ai des amis et quelques activités mais un sentiment de solitude intérieure que je n'arrive pas à gérer par moment et qui m'angoisse pas mal.
Des problèmes au travail n'arrange pas trop les choses mais je suis dans ce domaine decide à me faire respecter .
J'ai stoppé l'analyse environ un mois mais j'ai senti le besoin d'y retourner et bien qu'il n'y ai pas de miracle,il n'y en aura jamais,elle me soulage.
J'ai progressé par rapport à une certaine affirmation de mes besoins,mais cette peur du rejet,ce sentiment de vide se manifeste encore dans beaucoup trop' d'occasions et m'inhibe pas mal et me déprime par moments .
Bref,c'est pas gagné mais je lutte avec mes moyens !
Bon courage à vous,je suis ouvert à toutes discussions .
Bonne journée
bidulbuk
Messages : 3
Enregistré le : dimanche 12 juin 2016 16:36

Quand la psychanalyse engendre une dépression

Message par bidulbuk »

Merci pour la réponse ! Je suis un peu désolé de lire que tu (je passe au tutoiement...) n'es pas complètement tiré d'affaire, mais ça ne m'étonne pas vraiment lorsqu'on lit tant d'autres témoignages du forum. C'est une croix à porter... Dans la panoplie des thérapies que tu as essayé, au final, laquelle considères-tu comme la plus aidante ? As-tu essayé l'hypnose ?
bon courage à toi également.
Avatar du membre
Frefre
Messages : 8
Enregistré le : lundi 16 mars 2015 11:20

Quand la psychanalyse engendre une dépression

Message par Frefre »

J'ai essaye l'emdr et l'hypnose mais sans succès si ce n'est sur le moment par effet de suggestion.
On m'a parlé du massage métamorphique,je n'ai pas essayé .
Je pense que toutes ces méthodes peuvent aider ponctuellement au niveau émotionnel mais dans mon cas il me faut faire un travail en profondeur de déculpabilisation et gagner mon droit de vivre,je l'ai compris mais je résiste !!!
bidulbuk
Messages : 3
Enregistré le : dimanche 12 juin 2016 16:36

Quand la psychanalyse engendre une dépression

Message par bidulbuk »

ah... la culpabilité, ça me renvoie beaucoup à ce que me dit mon analyste... Mais quant à s'en libérer, c'est encore autre chose. Pour ta part, sais-tu à quoi elle est liée ? Moi ce que l'analyste me dit fait tellement cliché que j'ai du mal à adhérer, même si dans les détails ou les explications partielles, je suis sur le coup hyper convaincu: en gros un oedipe mal fait ou pas fait, une image du père en berne, un mépris pour mes parents inavouable, la mort prématurée de mon grand frère il y a quelques années pour couronner le tout.
As-tu réussi à préserver ton entourage familial et amical de ton état ? Comment l'assumes-tu au travail ? Je suis en train de m'accepter comme durablement ultra-angoissé et donc diminué, en gros comme malade, mais c'est vrai que ni mon épouse, ni mon analyste, ne m'encouragent dans cette voie: elles disent que c'est une manière de faire de mon angoisse un doudou, un fétiche auquel je m'identifie, mais que ça ne va pas m'aider. Je trouve quand même que ça déculpabilise un peu de me dire qu'il y a un truc plus fort que moi que pour le moment je ne peux pas bien combattre. ça n'enlève pas tout espoir, mais ça permet au moins d'anticiper les assauts de tristesse et de déprime qui vont m'assaillir après une situation où l'angoisse me paralyse.
Bon, je vais quand même tenter l'hypnose, histoire de cocher la case sur la liste. Je suis en train de faire micro-nutrition/phytothérapie, ça allège plus le portefeuille que les angoisse, mais ça n'a pas l'air complètement stupide.
Je vais quand même essayer de bosser un peu aujourd'hui (je bosse de chez moi la plupart du temps), donc je ferme l'onglet forum, mais j'y reviendrai volontiers pour prolonger la discussion.
bonne journée!
Répondre