Obsession de l'univers carcéral / Totalitarisme & c.o.

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zenitude
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Obsession de l'univers carcéral / Totalitarisme & c.o.

Message par zenitude »

Bon, mon topic va probablement en surprendre plus d'un ou d'une mais il fallait que j'en parle car cette "obsession" devient récurrente et perdure dans la durée.

Voilà, depuis visiblement trop longtemps j'agis de manière "extrême", des manières, attitudes, qui auraient pu me faire passer derrière les barreaux (rien de terrible, je vous rassure),
néanmoins ce schéma est toujours d'actualité, il se résume ainsi : je commets une faute, je culpabilise, je me repentis, et ainsi de suite.

Pourquoi l'univers carcéral ou l'aspect totalitariste ? Peut-être parce que mon père était surveillant en maison d'arrêt...
Je ne sais pas, j'ai l'impression d'avoir ma place uniquement dans ce type de cadre, très stricte, fonctionnant uniquement sur des règles et privations.

Et puis quelque part, il y a un "lâcher prise" car une fois sous ce type "d'encadrement" : vous acceptez et marchez au pas tout en recevant le strict minimum vital, sous uniforme, etc, ou vous mourrez.
L'ensemble doit vous paraître super "space", voir totalement dingue...

Suis-je "masochiste" ?

Là c'est vraiment la toute première fois où j'en parle, et je pense que cela est important.
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Equinoxe
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Message par Equinoxe »

zenitude a écrit :
Suis-je "masochiste" ?
Pas sûre. Pour moi ça ressemble plus à un besoin d'être dans un cadre fermé et rassurant. Être encadré a un côté rassurant, voire bénéfique. Cela soulage de penser, parce que c'est bien le problème des gens comme nous, nous sommes persécutés par nos pensées. Un cadre strict c'est un peu comme des béquilles, ça soutient. Dans un tel cadre tu n'as plus besoin de prendre de décision, donc plus besoin de réfléchir, de peser le pour le contre encore et encore, pas besoin d'anticiper de quelconques conséquences. Tu es pris en charge de A à Z.
Je comprends tout à fait ton sentiment, ça ne me paraît pas aberrant quand on y réfléchit 2 minutes.

:offre:
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zenitude
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Message par zenitude »

Je pensais que ce topic était tombé à l'eau, que j'étais réellement un "cas" (mais pas de le bon sens hein),
et là, une réponse, hyper sensée, oui je crois que tu as très bien résumé la chose...

:newblush:
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Equinoxe
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Message par Equinoxe »

Tu n'es pas un cas non.
J'aime beaucoup l'encadrement aussi.
Chez moi tout est organisé, mon planning en particuliers.
Être carrée me rassure.
J'ai juste étendue ma propre pensée à la tienne :smile:
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zenitude
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Message par zenitude »

Equinoxe a écrit :
Chez moi tout est organisé, mon planning en particuliers.
Être carrée me rassure.
Idem... :newblush: d'ailleurs ma précédente psy me disait que j'étais beaucoup trop dans le contrôle qu'elle qualifiée de "massif".
Equinoxe a écrit :
J'ai juste étendue ma propre pensée à la tienne :smile:
Et tu as bien fait car tu as tapée dans le mille...
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tilly

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Message par tilly »

:bye:
Je connais aussi cette obsession, et comme toi j'évite d'en parler... par peur de "ce que je crains, je le crée".
Je suis d'accord avec le point de vue d'Equinoxe.
Je pense aussi qu'il y a une part de culpabilité... Parce qu'être incarcéré, c'est une faute avérée, le stade ultime de la culpabilité... Peut-être est-ce un certain "effroi" devant tes excès, qui t'amène à penser à la punition extrême...
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zenitude
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Message par zenitude »

Hello tilly !

Bon ça va, je ne suis pas seul à avoir ce type d'idée, cela me rassure quelque part :wink2:

Il y a une grosse part de culpabilité qui permettrait dans les cas détaillés d'être jugé pour enfin lâcher prise.

Je ne suis pas un criminel mais je ne suis pas un saint, et parfois j'ai l'impression que je serai capable de créer (in)consciemment des situations pouvant m'amener à l'emprisonnement.

J'ai pourtant fait des économies qui me serviraient à profiter d'une vie meilleure dans le futur, et pourtant j'ai souvent l'impression que je vais devoir dédommager quelqu'un.

C'est d'ailleurs pour cela que je fais très attention à ne pas péter les plombs avec mon voisin, ça me ferait excessivement mal de lui offrir des $$$ (le cauchemar)

Et puis, dans l'univers carcéral il y aurait deux cas de figures : soit je deviendrai bien plus "dur", soit je me ferai dessouder (un final limite théâtrale...) étant, je pense, adepte du mélo-dramatisme...

La "punition extrême"... ces mots ne me laissent absolument pas indifférent...
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Equinoxe
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Message par Equinoxe »

zenitude a écrit :
Idem... :newblush: d'ailleurs ma précédente psy me disait que j'étais beaucoup trop dans le contrôle qu'elle qualifiée de "massif".
Ahah, même chose pour moi. Hyper-contrôle.
Comme si c'était un mal.... Bon je sais qu'au fond c'est le symptôme d'autre chose mais en soit être ultra organisé c'est plutôt bénéfique.
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zenitude
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Message par zenitude »

Encore une fois, je confirme :jap: mais je pense avoir fait des progrès sur certaines choses,
avant j'essayais de contrôler des trucs totalement futiles, à présent j'essai de privilégier l'essentiel.

Oui, je pense, en tout cas pour moi, qu'il s'agit de vouloir me rassurer en comblant un vide,
et puis j'ai vu mes parents s'enfoncer dans des dettes pas possible, et ça je ne souhaite pas le vivre.

:offre:
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chak
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Message par chak »

je remonte un peu ce sujet que je viens de découvrir et qui me parle beaucoup, merci zenitude :offre: et merci équinoxe et tilly :offre:


ce dans quoi on est né, ce qui nous a construit, l’éducation qu’on a reçue…

mon éducation a été presque totalitariste on pourrait dire…
enfin, pas tout à fait, j’ai des parents contrastés à l’extrême… ce qui m’a rendu la tâche un peu difficile pour comprendre et travailler sur moi.
donc, d’un côté, éducation hyper rigide à l’ancienne, avec des parents royalistes, catholiques, limite moyenâgeux, un père sévère, violent, sadique, et une mère soumise à son mari… totalement en décalage avec les mouvements de société en cours… internats de filles sous haute protection, très stricts et très fermés, avec prières, obligations, et punitions…
de l’autre côté, en bons chrétiens qui rachètent leurs fautes, hyper actifs dans les associations humanistes et humanitaires, voyageurs incontestés, respectés et aimés de beaucoup de gens…

déjà eux dehors et moi dedans…
déjà eux avec leurs libertés et moi avec mes interdictions…
déjà eux avec l’amitié qu’ils recevaient et moi avec la violence que je recevais…
déjà l’injustice, dès toute petite…

j’ai souvent rêvé d’être tireur d’élite et de tuer…
assassiner les ordures que personne ne tue et qu’on protège…
et terminer en taule pour qu’on cesse de m’emmerder.

envie de prison… ça ne se fait pas de penser comme ça…
et pourtant… je le vois comme un univers simple, plus simple en tous cas que la vie dehors…
hard aussi, mais la vie dehors m’a été trop hard de toute façon, donc, quitte à choisir…
au moins, j’aurais été utile (de mon point de vue) avant de finir enfermée…
et puis j’aurais été au milieu de gens qui me ressemblent… dont la violence a été, dès très jeunes, un mode de vie…

c’est curieux, ma psy française m’avait dit un truc, il y a quelques mois, que j’ai eu du mal à digérer.
grâce à vos écrits, j’en comprends mieux le sens.
elle m’a dit que j’étais dans le contrôle total et incessant.
j’ai détesté ce mot « contrôle », ça m’a énervé qu’elle me dise ça, je ne comprenais pas.
pour moi, c’était mes parents qui contrôlaient tout, et moi je subissais… puis par la suite… je me trouvais des « contrôleurs » et je continuais de subir… parce que c’est ce que je connaissais…
mais moi ? contrôler ?
je le comprends mieux maintenant…
oui, je contrôle tout ce que je fais…
je fais des listes, des plannings, je vérifie tout tout le temps, mes affaires, celles de mon chéri qu’est bordélique comme c’est pas permis de l’être, j’organise tout tout le temps, je range, je classe, je nettoie, je m’active et j’observe tout tout le temps…
oui, en effet, je suis dans le contrôle permanent… sans répit… de moi, de ce que je fais…
je ne m’en étais juste pas rendue compte avant il y a quelques mois…
je pensais le contraire…

quant à la prison, une de mes idée de tatouage, depuis très très très longtemps (que je planifie de faire avant cet été), est tout à fait en lien avec le milieu carcéral.
mais il y a aussi nos prisons mentales.

pour ma part, c’est lié…

je me suis + créé un monde carcéral mental que réel.
je n’ai jamais fait de trucs hors-la-loi, bien au contraire, j’ai toujours tenté d’être, ou de faire « dans les rangs »… c’est terrible…
tout en étant hors normes comme il se doit… bref… en totale contradiction finalement…
de dehors, on me voit comme « la sauvage, la marginale », et à l’intérieur, je suis carrée.

et dans mes cauchemars, univers de violence et de terreur, il m’arrivait de tuer pour ne pas qu’on me tue, ou par haine de ces gens qui font du mal avec des visages d’anges.

rongés par la culpabilité du « jamais assez bien, jamais assez parfait »…
comme tilly l’a souligné, la faute avérée, le stade ultime, la punition extrême…

la peur panique du crime, et à la fois, l’envie irrépressible que quelque chose se produise…


bon, pareil que toi zen, y’a eu un sacré travail de fait… tout ce que j’ai raconté ci-dessus, c’est une construction de moi…
j’ai changé et je me suis apaisée, vraiment vraiment… beaucoup…
il n'y a que cette histoire de "contrôle" qui est un peu nouveau et que je commence à comprendre.
j'avoue que l'éloignement, la solitude et l'inactivité m'ont forcée à un travail sur moi qui était nécessaire et qui est, d'un certain côté, bénéfique.
il est dur de se guérir, il est dur de changer, il est dur de sortir d'une condition, d'une habitude.
pour moi, le changement radical était ce qu'il fallait, pour reprendre les bases, pour reconstruire.

je ne rêve plus de violences et de milieu carcéral… sauf en période de gros down… ou quand on m’attaque.
j’ai le sentiment de mieux gérer toutes ces peurs et ces besoins.

merci d’avoir créé ce sujet, ça fait du bien d’en parler :offre:
Détachement

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Message par Détachement »

:bye:

Je me retouve un peu dans tout ça. J'aime bien l'idée de ce fil, elle est intriguante et pousse à l'introspection.

Mon père était un militaire fils de général, et sa mère était une femme importante politiquement et très riche (à beaucoup réfléchir et spéculer / contrôler donc) et il a vécu dans un régime totalitaire.
Il lui a fallu absolument tout contrôler pour tenter de survivre à ce massacre.
Sa famille était des "bourgeois" pour ne pas en dire trop, et malgré les précautions de mon père, elle a été entièrement décimée par le régime totaliste communiste.

Ma mère, famille un peu plus ordinaire, plutôt aisée et fille unique.
Elle a vécu dans plusieurs châteaux parce que ses parents servaient un comte et une comtesse (et ça paie pas mal).
Ses parents avaient forcément le soucis des choses bien faites (ils ont même servi le Prince Charles :rire2: ) et contrôlaient absolument tout. Ma mère déclare qu'elle a eu une enfance avec beaucoup de libertés tout de même, malgré les difficultés.
Des difficultés car la vie, en campagne, même dans un château est assez exigente : chercher du bois pour le poële le matin en se caillant les miches par exemple, pour la bouffe c'est compliqué aussi, etc ...
Elle faisait quinze fois plus de choses quotidiennes, que ses amies, pourtant issues de familles modestes.
Ma mère est une grande contrôleuse du coup, ce qu'elle a hérité de ses parents mais aussi de son mode de vie.

Aujourd'hui mes parents n'ont pas eu le niveau de vie du milieu dans lequel ils ont vécu.
Tous les deux ont quitté leur milieu pour chercher une vie moins exigeante, plus libre et sécure.
Avant sa retraite, mon père était ouvrier. Ma mère travaillait en auto entrepreneur, mais dans l'aide à domicile (elle a été touchée par un licenciemment économique en 2007 et c'est l'un des seuls jobs qui recrutaient des femmes de son âge aussi rapidemment). Mais toute leur vie, ils ont du contrôler des dépenses / et leur héritages à chacun, pour s'acheter leur liberté et surtout pour nous nourrir nous, les 4 enfants terribles :rire2:
Oui, ils nous ont fait nous 4. Ma mère adorait les enfants et a été enfant unique, vivant seule dans des châteaux en pleine campagne et parce que mon père a perdu ses frères et sa soeur, ses parents, puis toute sa famille.
Leur héritage a suffit un temps mais heureusement, mon père a vite trouvé du boulôt.
Il a été ouvrier et malgré ses plaintes il n'a jamais voullu changer en 30 ans. Car avec ce qu'il a vécu, il trouvait une certaine paix dans un travail manuel et indépendant, avec des machines.
Nous-mêmes, nous avions eu bien peu de libertés dans notre enfance.
Certes nous étions devenus une famille modeste mais nullement miséreuse / pauvre.
Nos parents ont simplement trop priorisé et n'ont pas cherché à nous faire plaisir ou nous faire vivre dans l'abondance.
Ce n'était pas leur culture, et ils ont préféré économiser (pour notre héritage à l'avenir surtout).
Avec le recul, j'ai longtemps été frappée par leurs manières de faire.
Où eut été leur liberté finallement ?

Mes parents n'ont pas eu d'éducation catholique à proprement parler.
Enfin, si, pour ma mère, mais elle a toujours dit que ça l'a barbait :rire1:
Mes parents ont toujours été actifs humanitairement.
Mais on a eu, nous les enfants, une éducation extrêmement rigide, mais dénuée de clichés sociaux. Genre j'ai jamais fait de solphège, de danse classique, etc ... Mais on a eu tout de même une cuillère d'or à la bouche petits (cuillère qu'on s'est amusés à tordre et à casser par la suite :rire2:
On ne voulait pas de virtuoses artistiques dans la maison, mais d'enfants qui se débrouillent et survivent.
Ce qui nous a pas empêché ironiquement de communément avoir fait tous les 4 des études ayant un rapport avec l'art.
C'est curieux car nos parents n'ont aucunement une main artistique :rire2: , mais je pense que n'ayant pas de jouets du coup, on a du se forger notre univers enfantin par de l'imagination.
Un crayon et du papier ne coûtaient pas cher et ce n'était pas un fort investissement personnel qui aurait pu nous empêcher de suivre notre scolarité.

Bien qu'issus de milieux aisés, voire extrêmement aisé pour mon père, mes parents n'ont jamais vécu le confort.
Je pense que ça différencie pas mal du cursus des familles de milieu aisé que je vois aujourd'hui.

Résultat, je suis une enfant hyper contrôleuse tout comme l'ensemble de ma fratterie.
J'ai aussi beaucoup de phobies ou de peurs qui viennent du contrôle (je pense à ma phobie de vomir et bien malheureusement, c'est une phobie reposant énormément sur le contrôle, quand, des gens ne se posent absolument pas de questions sur le fait de manger. Mon père vient aussi d'un pays pauvre, ce qui explique aussi mon contrôle sur la bouffe).
Mais bizzarement, pour les trucs vraiment urgents, je ne me prends pas la tête et j'agis comme si j'étais surarmée.
Cela vient peut être du fait que mes parents m'ont beaucoup appris sur le sens des priorités et l'instinct de survie (que ce soit dans un château rustique où à moins d'être un comte, on doit lever ses fesses pour vivre, ou pendant la guerre où il faut se battre tous les jours pour survivre).
Il m'a été transmit aussi beaucoup de "morale". Mais plus dans l'éthique je dirais car ma mère ne nous a pas du tout éduqué de manière catholique.

Évidemment tout comme vous, j'organise tout, contrôle tout, surtout les trucs futiles. Mais ce qui est différent dans mon cas, c'est que je suis obsédée par l'essentiel et la priorisation.
Et le hasard eut choisi que je me trouve un conjoint absolument irresponsable :rire2: , ce qui n'arrange rien (différence d'éducation car il a vécu dans l'abondance et à l'Américaine, dans le confort extrême ... la vie de "fils de" est absolument ... "Spéciale" et j'avoue ne pas tout comprendre, à la façon de procéder de sa famille, même avec beaucoup de recul et d'empathie).

Depuis deux ans, mes parents sont des gens qui se laissent complêtement aller. Ça me fait plaisir de les voir comme ça.
Ça me redonne de l'espoir.
Lorsque je les ai revus après une longue absence, je les ai trouvé méconnaissables.
Après, mon père je n'ai jamais pu connaître sa famille et ma mère a perdu ses parents il y a 3 ans. Je ne sais pas si ça a un lien mais mon père considérait les parents de ma mère comme les siens.
Cela a peut être joué sur leur laisser aller.

Bref, je ne sais pas pourquoi j'ai écris tout ça. Mais je vois beaucoup les thèmes de culpabilisation, morale, contrôle, etc, donc j'ai eu envie de raconter mon petit "contexte" à moi, qui est lui aussi, pas banal pour un sou :smile:
En fait, je compatis.

Bref, tout ça pour aussi dire que j'ai aimé vous lire et que je vous comprends beaucoup mieux individuellement parlant. :smile:

---

Edit :

Du coup j'étais une garçonne manquée dans mon enfance, je n'ai pas connu les poupées.
Je me construisais une épée et un arc. J'incarnais une héroïne qui tuait les méchants riches hypocrites (oui bon c'est très manichéen hein à l'enfance :rire2: ) et je volais pour les pauvres, quitte à finir en prison ou à en mourir.
J'aimais bien faire mourir mon personnage.
D'ailleurs les héros que je dessinais, les histoires (j'écrivais aussi) c'était ça.
Des mecs /meufs indépendants, assassins des méchants et qui pillaient pour lutter pour le droit de vivre de tous.
Et je les faisais toujours mourir à la fin car j'étais satisfaite de ce que je leur avais fait faire.

J'ai déjà rêvé de devenir une tueuse d'élite aussi, pour tuer ces gens-là. Mais évidemment, avec ce qu'a vécu mon père, je culpabilisais aussi de penser à la simple idée de tuer un Homme.

Je vais préciser que je n'étais pas la seule de ma fratterie à être space.
Oui, un cadre est rassurant, il n'y a qu'à obéir.
Si je faisais quelque chose de mal, les sanctions de mon père étaient lourdes. Quand je dis lourdes, c'est vraiment lourdes.
Je ne vais pas m'épancher mais voilà, avec mon frère et mes soeurs, nous avions été maltraités.
Mais j'ai beaucoup souffert de ce manque de liberté à force de me plier parce que ça ne collait pas à l'imaginaire que j'ai déployé petite pour palier au manque de jouets et d'autres choses.
Donc je bravais souvent l'interdit, quitte à me prendre cette sanction.
J'ai peur d'avoir un jour un enfant et d'inculquer malgré moi ce "totalitarisme" paternaliste que j'ai subi. C'est aussi une raison au pourquoi je ne désire pas d'enfants pour le moment.
Jeunes, mes parents ont bien cherché la liberté en fuyant leurs univers natal.
Mais cela nous a tyrannisé / emprisonné finallement, même si les intentions de base n'étaient pas mauvaises.
On ne peut pas être libre / rendre quelqu'un de libre, tant qu'on a pas fait table rase de tout cela.

D'autre part, notre père n'a jamais aimé qu'on ai des amis parce qu'il a perdu les siens à la guerre et qu'il en a beaucoup souffert. Il nous a surprotégé face à la probabilité d'une dépendance affective.
J'essaie de me reconstruire aujourd'hui aussi face à ça. J'essaie d'apprendre l'amitié. J'essaie de me détacher de mon détachement affectif, j'essaie d'être plus engagée affectivement pour avoir des limites dans mes libertés. Une liberté que j'ai trop longtemps cherché suite à la maltraitance qu'on a subit et à l'éducation rigide.
La liberté c'est aussi d'assumer ses limites. Sinon, c'est une prison dans laquelle on s'enferme seul.
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