Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

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Oiseau-de-Pluie
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Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

Message par Oiseau-de-Pluie »

Qu'est-ce qu'ils te donnaient comme traitement ? Toi aussi, ils t'ont abrutie jusqu'à ce que tu t'évanouisses dans les couloirs ? :/
La chambre d'isolement, en fait, c'est juste un matelas par terre, tu dois faire tes besoins dans un seau, et tu n'as pas le droit de sortir, avec le droit à RIEN ?
Franchement, c'est pire que la prison... C'est complètement barbare !
Comment peut-on prétendre soigner une personne en la traitant ainsi ?! Non mais tu sais, ils te diront que tout est thérapeutique. Moi, ils me disaient que les 50 gouttes de Tercian allaient me calmer et m'apaiser.
Des maux de têtes intenses, des vertiges hallucinants, une vision extrêmement floue, 2 écroulements dans les couloirs, impossible de me lever du lit ne serait-ce que pour aller aux toilettes sans m'écrouler à terre : voilà ce qu'ils appellent "apaiser".

Le téléphone portable, moi aussi, c'était la seule chose qui me restait, j'ai cru mourir quand le médecin me l'a retiré.
Comme toi, j'ai souvent eu envie de me débattre, de me défendre, et même de les insulter. Mais je savais que cela n'aurait fait qu'aggraver les choses.
Si j'avais osé dire quelque chose ou refuser les médicaments, ils me l'auraient injecté de force dans les fesses et sûrement mise en chambre d'isolement aussi (il y en a une dans le service).
Comme toi, j'ai fait semblant d'aller bien pour sortir.
D'ailleurs, quand j'avais demandé au médecin quand est-ce que je pourrais sortir, il m'avait répondu : "Tout dépend de vous, de votre évolution."
(traduction : pour sortir, il faut faire sourire, rire, faire comme si tout allait bien...)
Parce qu'aller mieux dans un endroit pareil, c'est tout simplement impossible. Même une personne qui va très bien peut vite sombrer dans la dépression si on la met là-dedans (exemple : mes parents).
Alors, je souriais. J'étais très mal. Si j'avais envie de pleurer, je me retenais et me cachais dans la salle de bains pour fondre en larmes. S'ils me voyaient pleurer, j'étais fichue : ils auraient sûrement doublé la dose de médicaments et m'auraient forcé à rester très longtemps... Jusqu'à ce que je devienne folle peut-être...
Parfois, je n'arrivais même plus à pleurer, mon visage avait vidé toutes mes larmes, mais ma souffrance intérieure était atroce.

J'ai 18 ans, et je ne supportais pas d'être dans un tel endroit, c'était un pur enfer (toi, c'est pareil, et tu en as 24). Mes parents ne supportaient pas non plus, mon père pleurait même alors qu'il a 58 ans... Donc, qu'est-ce que ça doit être pour un petit garçon de 4 ans ! :/
On a besoin de ses parents à tout âge, mais à son âge, encore plus, quelle honte de ne pas t'avoir laissé sortir dans le parc pour passer un peu temps avec lui...

Tu me rappelles quelque chose. Il y a quelques mois, ma grand-mère qui a des problèmes de santé a été hospitalisée à la Pitié Sâle-Pétrière (problème cardiaques).
Dans le service où elle était hospitalisée, il y avait écrit : "Visites interdites aux enfants de moins de 15 ans".
J'ai demandé à une infirmière quelle en était la raison, elle m'a répondu : "Parce qu'il y a des enfants qui ne supportent pas de voir la famille malade, les lieux d'hôpital comme ça, y'en a qui sont tombés dans les pommes, même à 16 / 17 ans..."

Alors là, les visites sont interdites aux enfants, mais par contre, dans un hôpital psychiatrique (qui est selon moi encore mille fois plus horrible), on laisse un petit garçon de 4 ans entrer... Et on y enferme des gens contre leur gré, enfants ou adultes d'ailleurs (car il y a aussi des enfants qui vont en HP et parfois même en chambre d'isolement, oui), on les force, peu importe qu'ils supportent ou non, c'est la règle.
Je suis complètement révoltée...

La Maison de Solenn, non il n'y a pas uniquement des dépressifs qui sont pris en charge. D'ailleurs, cette maison est surtout spécialisée dans les problèmes alimentaires (anorexie/boulimie).
(Elle a été crée en hommage à Solenn, la fille de Patrick Poivre d'Arvor, qui souffrait d'anorexie/boulimie et qui s'est suicidée à l'âge de 19 ans. Elle aussi, elle avait vécu deux mois d'isolement... :/ )

Pour en revenir à ce que je disais, la Maison de Solenn prend aussi en charge d'autres pathologies comme la dépression, les phobies, les TOC etc.
L'hôpital de jour, c'est un ou deux jours par semaine, mais je verrais ça en septembre.

J'aimerais faire quelque chose pour que cela change, mais que peut-on faire ?
Ecrire ? Oui, j'aime beaucoup ça. Mais une fois mon témoignage écrit, encore faudrait-il qu'un éditeur m'accepte (ce qui est très difficile...)
Connais-tu le livre "Le Pavillon des enfants fous" de Valérie Valère ? (regarde mon image perso).
C'est une jeune fille anorexique, malheureusement décédée à l'âge de 21 ans, qui raconte l'enfer de ses quatre mois d'internement dans ce livre. Accepté par les éditions Stock (une grande maison d'édition) en 1978, ce roman était à l'époque devenu un best-seller. Elle avait même gagné l'indépendance financière avec ses droits d'auteurs (et avait finie par devenir une écrivaine célèbre).

Mais quand je pense que malgré son immense succès, les méthodes barbares sont toujours d'actualité, je me dis : à quoi ça sert ? Est-ce que même si je parviens à être publiée, les méthodes vont changer ? J'en doute...

C'est pour ça que je me sens parfois complètement découragée.
C'est tellement horrible de se sentir totalement impuissante face à toutes ces tortures, de devoir subir sans RIEN pouvoir faire, sans n'avoir droit à AUCUNE défense, d'être traitée comme un cobaye de laboratoire... Les psychiatres ont tout pouvoir sur nous et dans ces institutions, ils peuvent faire de nous ce que bon leur semble, et nous, nous n'avons AUCUN mot à dire.
Et même si on leur dit qu'on a vécu le pire traumatisme de notre vie à l'hôpital, tu parles, ils s'en foutent bien.
Je me souviens, quand la psychiatre voulait m'interner, je pleurais et n'arrêtais pas de dire qu'ils m'avaient enfoncé et que j'avais déjà vécu l'enfer dans cet hôpital (car j'avais été hospitalisée dans le service des adolescents en 2008. C'était moins pire que chez les adultes, mais j'en garde un mauvais souvenir quand même. Et puis, comme j'avais déjà vu le reportage de l'hôpital psychiatrique "adultes", je savais qu'ils allaient m'amener là-bas et me conduire en enfer...)
J'avais beau dire ça à cette psychiatre, j'avais beau pleurer, elle haussait le ton et me hurlait dessus : "On vous laisse pas le choix Mademoiselle, sinon j'appelle la Préfecture de Police et le Maire !", puis elle a ordonné aux infirmiers de m'attacher.

Je la hais, j'ai encore une haine effroyable contre elle, c'est dégueulasse, affreux, monstrueux de traiter les gens ainsi.
Quand on voit une adolescente pleurer, généralement on a envie de lui venir en aide, de la sortir de sa tristesse, non ? (moi en tout cas, je suis très sensible et voir les gens pleurer, ça me fait parfois pleurer...)
Eh bien non, elle, elle me criait dessus encore plus. Elle n'a aucun coeur, aucune compassion, aucune empathie (enfin elle et tous les autres...)

Je peux te dire que maintenant, quand je me sens très mal, je n'en parle à personne et je préfère cacher mes souffrances, je suppose que pour toi, c'est la même chose ?
(Et il m'arrive fréquemment de me sentir mal en repensant à cette horrible expérience...)

Ma phrase perso sur Skype demeure : "Etre malheureux(se) est un crime puni d'enfermement, de contention, de bourrage de médicaments jusqu'aux malaises, et parfois d'isolement. Si vous allez mal, faites attention avant de consulter..."

Et sinon, c'était la première fois que tu étais hospitalisée dans un service de ce genre ? Moi, je savais à l'avance que j'allais vivre un enfer car je savais déjà comment étaient ce genre de milieux, mais toi ?

Sur certains forums, il y a même des personnes qui disent avoir préféré la prison à l'hôpital psychiatrique ! (et en plus, en prison, on a le droit à un avocat pour se défendre. En hôpital psychiatrique ? Je ne sais même pas si on le droit !!!)
Et puis la prison, on sait pourquoi on y est : parce qu'on a fait des conneries / des trucs graves. C'est une sanction, une punition oui.
Mais il faut croire qu'une tentative de suicide est plus sévèrement sanctionnée que quelque chose de bien plus grave...

En tout cas, si jamais tu te sens mal, confie-toi à des gens en qui tu as confiance. Et évite de raconter tes problèmes sur Internet (c'est à cause de ça que je me suis retrouvée en HP... Il a juste fallu que j'écrive "je veux mourir" sur un forum pour que je me retrouve dans cet affreux hôpital psychiatrique...)
C'est très simple de se faire enfermer, alors il faut faire très attention :/
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Envie d'ailleurs
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Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

Message par Envie d'ailleurs »

Alors j'avais du tercian et un anti-dépresseur qui s'appelait "mayancérine" si je me souviens bien ou un truc de ce genre.
Oui le tercian a un effet malsain sur les gens. Déjà il provoque des malaises, j'en avais 80 gouttes par jour... Et quand je leur disais que c'est leur médicament qui me rendait malade on me disait que c'était pas vrai et que ça allait passer. Ensuite ce médicament te désinhibe complètement ce qui fait que c'est comme si tu n'étais pas toi-même. Si tu veux t'énerver tu ne peux plus, tu n'es plus maître des tes émotions, tu as la bouche pâteuse, tu réfléchis, parle et marche au ralenti, tu ne peux plus te concentrer. Moi qui lis énormément en temps normal, là-bas je n'ai pas réussi à lire car la concentration me faisait défaut. Je bavais car ce médicament augmente la production salivaire. J'ai pris ce traitement pendant un mois... Une horreur. Au bout d'un moment tu ne fais plus de malaise et les vertiges partent mais la sensation d'être au ralenti reste, la fatigue aussi.

La chambre d'isolement est l'une des pires expériences de ma vie. Rien que d'y penser, j'en ai la chair de poule, mon cœur s'accélère et l'angoisse remonte. Dans le pavillon ou j'étais il y en avait une mais ils y avaient déjà mit quelqu'un alors ils m'ont transférer dans un autre pavillon qui possède un couloir avec 4 chambres d'isolement (ou 3? j'ai un trou de mémoire). Ce couloir est bien sûr fermé à clef, dans ce couloir il y a une table de jardin et deux chaises (tu sais les meubles en plastique blanc qu'on utilise dehors) et derrière une porte il y a un petit sas ou il y a un wc et une douche. Et quand tu y vas tu n'as pas le droit de fermer la porte et de toute façon tu ne peux pas y aller comme bon te semble. Donc les chambres d'isolement se suivent, elles ont des portes sans poignées et elles ont une petite lucarne qui se referme avec une planche en bois coulissante dans la partie supérieure de la porte.
Quand ils veulent t'y mettre, déjà ils t’emmènent attachée. J'avais mes mains attachées dans le dos avec des liens de sécurité qu'ils ont, comme si j'avais des menottes aux poignets. Une fois dans la salle ils te prennent tout, tes lunettes si tu en as (si tu les as pas déjà perdu en te défendant comme moi), ils te prennent tous tes bijoux et piercings et boucles d'oreilles, ils m'avaient même prit mon alliance et couper en 2 le bracelet brésilien que j'avais fais avec mon fils :ohnon: donc en gros même les bracelet qui sont pas en matière dures. Ils te prennent tout! Et ensuite ils te prennent tes vêtements, tu n'as pas le droit de les garder "sur ordre du médecin". Et ça c'est très humiliant. Dans cette chambre il y a un matelas à même le sol sur lequel il y a une couverture. dans un coin de cette petite pièce il y a bassin (comme quand tu es à l'hôpital et que tu as subi une chirurgie et que tu ne peux te déplacer) pour faire tes besoins et bien sûr pas de papiers toilettes, rien. Il y a une fenêtre en verre très épais, floutée, ben oui puisque ça donne dans le parc ou les gens se promènent, donc faut pas qu'ils puissent voir dedans et toi faut pas que tu puisse voir. Et derrière ces vitres il y a des barreaux, comme en prison. J'ai réussi à obtenir une seconde couverture afin d'avoir de quoi "m'habiller" en plus d'avoir de quoi me couvrir, mais ils m'ont l'ont pas laissée longtemps... Lors de ma mise en isolement ils voulaient me donner un médicament (du prozac si je me souviens bien), j'ai refusé, ils ont voulu me l'injecter alors j'ai accepté de le prendre en pensant pouvoir les berner et le recracher mais ils sont restés jusqu'à ce que je l'avale... Ensuite ils sont partis en me disant que je ne resterais pas longtemps là et que je verrai bientôt le médecin. Plus de deux heures après (il y avait une horloge analogique dans le couloir en face de la porte de ma chambre, mais je ne l'ai pas vu de suite, et sans lentilles ou lunettes j'avais beaucoup de mal à lire l'heure car trop loin pour mes yeux de myope) je les ai entendu commencer à apporter le repas aux autres qui étaient dans les chambre d'isolement à côté de la mienne et en même temps ils regardaient (les soignants) à l’intérieur de ma chambre pour voir comment j'allais et alors je leur ai demandé pour le repas et on m'a dit que je l'aurais plus tard, quand l'équipe de sécurité sera disponible parce-qu'ils n'avaient pas le droit de me donner le repas sans la sécurité donc j'ai encore attendu puis ils sont arrivés plus d'une demi heure après que les autres avaient déjà rejoint leurs chambres respectives. Le repas était pas bon, servi dans une assiette en plastique et on devait manger avec des couverts en plastique et boire dans un gobelet. Pour le repas, c'était dans le couloir, sur les meubles de jardin. A ce moment j'ai pu demander à aller aux toilettes mais interdiction de fermer la porte....
Ils venaient toutes les 2heures pour regarder comment ça allait. Et entre temps on avait aucun moyen de les joindre, on aurait pu faire un malaise qu'ils s'en seraient rendu compte trop tard. Et voilà comment se sont déroulées les 24h en chambre d'isolement. Pour le repas du soir c'était pareil que pour le repas précédent. Je n'ai vu le médecin que en milieu d'après-midi et c'est là qu'elle m'a annoncé que je resterai au minimum jusqu'au lendemain matin pour que ça fasse 24h et que ensuite si j'allais en sortir ou pas dépendrait de moi. Là-bas en HP ils te disent tout le temps ça.... Le lendemain matin, j'ai eu droit au petit-déjeuner à 8h et on m'a dit que je pourrais sortir bientôt, à 10h les soignants sont venus, sans la sécurité et j'ai eu le droit de prendre ma douche, toujours interdiction de fermer la porte vraiment et j'ai pu récupérer mes vêtements. Ils avaient rien pour que je puisse me brosser les cheveux après mon shampoing alors je ressemblait vraiment à une sorcière. J'étais entrée en isolement à 10h du matin la veille en j'en suis complètement sortie, à presque 11h.
Donc oui, c'est pire que la prison, c'est plus que barbare, c'est inhumain, c'est humiliant, honteux et inacceptable. Mais tu le vois, que certains soignants ont du mal avec cette mesure. Une des soignantes qui s'est occupée de moi avait particulièrement des difficultés et c'est la seule qui a essayer de me comprendre. Durant ce temps en isolement je n'ai pas eu droit au temps de parole auquel on a droit et pourtant c'est une clause régit par la loi. De même qu'à ma sortir d'isolement je ne l'ai pas eu non plus alors que c'est également la loi. Donc rien est respecté...
Je ne sais pas si tu voulais que je te détaille ces horreurs mais pour être honnête c'est la première fois que j'en parle avec autant de détails et cela me fait du bien d'extérioriser.
Je souffre encore aujourd'hui d'avoir vécu cela.

Je savais qu'ils n'apprécieraient pas que je me révolte mais je ne pensais pas qu'ils iraient si loin et moi je suis impulsive et je ne supporte pas ce qui me semble injuste, je n'ai pas la langue dans ma poche et les épreuves de la vie ont fait que je ne me laisse plus faire ou plus autant et c'est pour cela que je me suis débattue à l'hôpital mais si j'avais su, honnêtement je ne sais pas si je l'aurais quand même fais, je ne peux me prononcer là-dessus.
Là ou j'étais également ils menaçaient d'injecter les médicaments si on refusait de les prendre...

Je demandais tous les jours au médecin quand je pourrais sortir et lui aussi, sa phrase fétiche était "cela dépend de vous uniquement, je ne sais pas quand vous sortirez". Alors je lui disais que j'allais mieux et alors il me répondait que ce n'était pas suffisant! Et je ne comprenais pas vu qu'il ne me connaissait pas en tant que personne, il ne peut juger si je vais suffisamment mieux ou pas, et par rapport à quoi?! :vue0: Et alors l'autre psychiatre me répétait inlassablement "je vois encore de la tristesse dans vos yeux donc vous ne sortirez pas". Mais ces "docteurs" ne me connaissaient même pas! Ils haussaient tous les deux le ton avec moi et c'est eux qui décidaient quand nos entretiens étaient terminés, quand je posais des questions je n'obtenais aucunes réponses. Ils modifiaient la posologie de mes médicaments sans même m'en avertir!
Là-bas il faut être docile et c'est tout et ça c'est quelque chose que je ne suis pas alors me soumettre à leur jeu à été humiliant pour moi mais la liberté coûte cher visiblement....
Pareil jamais je ne leur laissait percevoir quand j'avais des baisses de moral alors ils me l'ont reproché! Alors je suis rentrée dans leur jeu en leur disant parfois que j'étais un peu triste au vu de ce qui m'étais arrivée et que mon fils me manquait terriblement et j'ai dû jouer l'hypocrite en leur disant que leur traitement finalement m'aidait un peu au bout de 2semaines. Beurk!!!!!!!! On est prêt à tout pour rentrer chez soi!

Je crois que peu importe l'âge qu'on a, on ne peut supporter un endroit comme celui-là.
Effectivement, normalement mon fils n'aurait pas eu le droit de venir me voir parce-que c'était interdit au moins de 15ans mais les soignants, certains étaient gentils, faisaient l'exception pour moi et pour un autre patient, on était presque les plus jeunes, les autres étaient plus âgés et leurs enfants déjà adultes. Donc ils laissaient mon fils venir, mais seulement au réfectoire en passant par dehors, mon fils ne voyait pas les autres patients mais il sentait qu'il y avait quelque chose. Quand il venait on était toujours enfermé et par sécurité, la porte du réfectoire était fermée à clef, comme toutes les portes dans ce genre d'institution....

Oui je connais ce livre mais je ne l'ai encore jamais lu, je ne sais pas si je supporterai de lire cela. Il doit être horrible et criant de vérité.

Je sais que malheureusement il est très dur de faire quelque chose et voir impossible. :poing:

J'ai également une haine incommensurable envers ce médecin qui m'a mise en HO et tous les autres qui ont cautionné cette décision.

Enfait, je n'ai jamais partagé mes souffrances, sauf avec mon mari à qui j'ai appris à me confier.
Lorsque je suis allée demander de l'aide à mon généraliste c'était la première fois de ma vie que je demandais de l'aide et ce qu'il s'est passé ensuite m'a prouvé que pendant toutes ces années j'avais eu raison de ne jamais vouloir d'aide.
Quand je vois des gens autour de moi qui commencent à aller mal je les mets en garde et leur dis de ne surtout pas aller voir un médecin parce-qu'on ne sait jamais ce qu'ils vont faire de nous et qu'ils ont bien trop de pouvoir.

Ta phrase sur skype est malheureusement vraie et je suis d'accord avec.

Oui, en prison ils ont plus de droits.
Le truc c'est qu'en HP ils ne t'informent pas de tes droits, en tout cas c'est ce qui s'est passé pour moi. Parce-que normalement oui, tu as le droit d'avoir un avocat et de demander une séance auprès du juge mais tout cela ils ne le disent pas.
Oui, en prison ils sont mieux lotis et ont plus de liberté. Je dis toujours qu'en HP on est traité comme si on était pire que des criminels. C'est une honte. Et je ne comprends pas pourquoi c'est comme cela alors que j'estime que chacun doit pouvoir agir sur sa vie comme il l'entend, dans le sens ou s'il veut se suicider alors oui c'est triste mais il ne fait pas de mal aux autres, uniquement à lui-même si l'on considère que le suicide est un mal.

Je n'ai jamais écris mes soucis sur internet, je ne parlais jamais de mes soucis auparavant. Je suis sur ce forum parce-que j'ai réussis à prendre du recul et que j'ai besoin de raconter ce qu'il s'est passé et aussi parce-que je voudrais essayer d'aider ceux qui en ont besoin.
Mais il est vrai que malheureusement c'est comme si, quand on est mal, on a le droit de ne rien dire et c'est pas normal.
Oui, tu as raison, il faut faire très attention à ce que l'on dit ou fait :-(

--edit--

Non, jamais de ma vie je n'était aller dans un HP ou un autre endroit y ressemblant avec cette hospitalisation.
Une fois me suffit amplement, jamais plus je n'y retournerais.
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Oiseau-de-Pluie
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Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

Message par Oiseau-de-Pluie »

J'ai tout lu... Je ne sais pas quoi répondre... Je suis en larmes :'(
Ton message me fait pleurer, c'est atroce, affreux, barbare... Combien de temps va-t-on encore maltraiter les gens ainsi ?

80 gouttes de Tercian... Moi, avec 50, je tombais déjà dans les pommes et j'ai fait les pires malaises de ma vie (et ils trouvaient encore le moyen de me dire que c'était soit-disant parce que je "mangeais pas assez". Je peux jeûner un jour entier sans faire le moindre malaise...)
Et pendant toutes ces heures d'isolement, que faisais-tu ? Moi, je ressassais sans cesse, ma souffrance a atteint son paroxysme dans cet hôpital, je me demandais quand est-ce qu'allait finir ce calvaire et le temps me semblait éternel : une minute me semblait être une heure, un jour une semaine...

Ce sont des monstres, c'est tout.

"Et alors l'autre psychiatre me répétait inlassablement "je vois encore de la tristesse dans vos yeux donc vous ne sortirez pas". --> Parce qu'ils croient sans doute que c'est en te séparant des gens que tu aimes, en te retirant tout ce que tu aimes, en t'enfermant en chambre d'isolement, en t'attachant et en te droguant de médicaments que tu vas aller mieux, ne plus ressentir aucune tristesse et rayonner de bonheur ?
Je crois que même la personne la plus abrutie de la Terre saurait que ce genre de méthodes ne peut qu'enfoncer une personne. Les psychiatres disent que "c'est pour notre bien", mais il m'est impossible de croire qu'ils le pensent réellement. A mon avis, ils savent qu'ils nous torturent mais ils s'en fichent (sauf deux ou trois qui ont un peu de compassion, comme tu le dis...)
C'est tout simplement impossible de croire qu'on peut rendre heureuse une personne en la traitant d'une manière aussi infâme, aussi humiliante. Ou alors il faut être pire que complètement timbré...
Ils font ceci dans le seul et unique but d'empêcher la personne de se suicider, même si ça la traumatise à vie, car ils ont peur que cela se retourne contre eux (mon médecin me l'avait dit : "S'il vous arrive quelque chose, j'en serai responsable" et cela est passible de prison pour "non-assistance à personne en danger" (perso je dirais plutôt : pour "non torture à personne en danger"...
Alors, pour éviter l'amende et la prison, ils nous torturent...

Il y a peu de temps, j'ai lu sur un site que quelqu'un a écrit quelque chose comme : "On commémore la Shoah, on dit qu'on ne doit jamais oublier les victimes et faire en sorte qu'une telle barbarie ne se produise plus jamais, mais qu'en est-il des victimes de la psychiatrie ? Tant de gens sont torturés dans ces institutions mais très peu de personne le savent, ils sont ignorés, dans le silence total, la solitude..."


"Lorsque je suis allée demander de l'aide à mon généraliste c'était la première fois de ma vie que je demandais de l'aide et ce qu'il s'est passé ensuite m'a prouvé que pendant toutes ces années j'avais eu raison de ne jamais vouloir d'aide.
Quand je vois des gens autour de moi qui commencent à aller mal je les mets en garde et leur dis de ne surtout pas aller voir un médecin parce-qu'on ne sait jamais ce qu'ils vont faire de nous et qu'ils ont bien trop de pouvoir."

--> C'est ton généraliste qui t'as envoyé en HO ? :(
A propos de généraliste, sais-tu ce qu'a fait mon propre médecin généraliste ? Eh bien, déjà, je ne lui ai jamais parlé de mes problèmes. Il ne sait même pas de quoi je souffre. Mes parents lui ont simplement dit que j'étais déprimée (en novembre-décembre dernier, il m'avait parfois vue assise par terre dans la rue).
Alors, il a dit à mes parents que je devais être internée dans un centre psychiatrique et m'a prescrit du Zyprexa, un des pires neuroleptiques qui existent (destiné aux schizophrènes et aux personnes souffrant de troubles psychotiques, mais tu sais bien qu'ils en prescrivent à N'IMPORTE QUI...)
Je ne suis ni schizophrène, ni psychotique, il ne connait ABSOLUMENT RIEN de mes problèmes, mais il a prescrit cette horreur (c'était avant mon internement en enfer, oui, j'appelle ça l'enfer maintenant).
Moi, mon problème de base, c'est la dépendance affective, qui vient d'une carence affective durant l'enfance. (je suis très accro à une personne : elle est gentille avec moi et je suis au paradis, elle est méchante avec moi et c'est l'enfer...)
En décembre dernier, elle m'avait rejetée, c'est pour ça que j'allais très mal et que j'avais voulu me suicider. Et c'est à cause de ça que je m'étais retrouvée en HP.
Au fil du temps, je suis allée mieux car elle est redevenue très gentille avec moi. Mais... Mais je reste totalement traumatisée par l'expérience que j'ai vécu à l'HP, j'en pleure encore. Et en lisant ton témoignage, mes larmes ont redoublés. Je crois que je n'arriverais jamais à m'en remettre.

La liste des effets indésirables du "Zyprexa" contient au moins une page entière... Et on peut y lire : "Mort soudaine inexpliquée".
Ah, c'est un effet indésirable ça ?...

C'est mon médecin généraliste depuis ma naissance, je le croyais gentil, j'avais confiance en lui, mais maintenant, je le déteste, je le hais. Il est comme les psychiatres : "Une personne dépressive ? Il faut la droguer et l'enfermer dans un centre psychiatrique" (voir pire encore...)

Et le pire, c'est que mes parents font confiance à ce médecin et voulaient me forcer à avaler cette drogue qu'est le Zyprexa ! Mais j'ai refusé.
Mon père disait que je "refusais de me soigner".
Bien sûr, je vais avaler une drogue psychiatrique et ça va me soigner, je ne serais plus accro à cette personne et je vais éclater de joie... Pff, j'ai parfois la rage que même ma propre famille ne comprenne pas ça.
Mais heureusement, je n'ai jamais pris ces médicaments. Les psys peuvent peut-être me forcer à les prendre, pas ma famille. On m'avait laissé sortir sous contraintes de l'hôpital (toi aussi ou pas ?) : "prendre le traitement et être suivi".
Je l'ai pris un moment (c'était du Séroplex), mais j'ai fini par l'arrêter. De toute façon, comment peuvent-ils savoir si je le prends ou non ? Ils n'en ont aucun moyen.
On m'a souvent dit : "Si, ils peuvent le voir dans ton comportement..."
Mon comportement ? C'est toujours le même. Je suis heureuse quand la personne dont j'ai précédemment parlé est gentille avec moi, je suis très malheureuse si elle est méchante avec moi, point final, même si on me bourre de 10 millions de cachets...
(D'ailleurs, elle est redevenue gentille avec moi vers le mois de février. Je ne prenais plus aucun médicament, et d'un coup, grâce à sa gentillesse, toutes mes envies suicidaires se sont envolées, je me suis sentie à nouveau mieux... sauf à propos d'une chose : le traumatisme de l'hôpital psychiatrique, qui hélas était, est et restera toujours en moi).

La psychiatre du CMP (qu'on m'avait forcé à voir après mon internement) me disait "pour que la thérapie marche, il faut que vous me fassiez confiance".
Comment pouvais-je lui faire confiance alors qu'elle travaille pour le service affreux où ils m'ont envoyé ? C'est comme si on me demandait de faire confiance à un violeur : "soyez tranquille, j'ai déjà violé des centaines de filles mais si vous n'attentez pas à votre vie, si vous coopérez, je ne vous violerai pas" !

Ma comparaison peut sembler absurde, mais en réalité, c'est exactement la même chose. Comme je sais que tu as toi aussi vécu l'enfer (même pire que moi), je pense que tu comprendras très bien :'(


Elle m'avait également dit qu'il fallait que je prenne mon antidépresseur pendant DEUX ANS pour soit-disant "éviter les risques de rechute". Avant, c'était six mois... Tu verras, bientôt, ils diront que pour éviter les risques de rechutes, il faut les prendre pendant trois ans, puis cinq, puis dix, puis même parfois à vie !
Maintenant, si on envoie un enfant d'à peine 5 ans (ou même moins) chez un médecin car il est un peu agressif, allez hop on lui prescrit un médicament psychotrope ou un neuroleptique...
Et ça peut détruire complètement le cerveau (encore plus chez les enfants et les adolescents, dont le cerveau n'est pas entièrement développé, d'ailleurs je crois qu'il n'est pas entièrement développé jusqu'à l'âge de 24 ans...)
Mais ils doivent sûrement prescrire des médicaments à tout va, même s'ils causent des dommages irréversibles, pour l'argent (je crois que cela rapporte énormément d'argent à l'industrie pharmaceutique...)

Et tu as raison, il y a sûrement des criminels qui sont mieux traités que nous, comme si tuer quelqu'un était beaucoup moins grave que d'attenter à sa propre vie.
Mais je suis d'accord avec toi, pour moi, le suicide est un droit, de quel droit empêcherait-t-on quelqu'un de se suicider et l'obligerait-t-on à vivre ? Pour moi, chacun fait ce qu'il veut de sa propre vie.
Si encore ils voulaient AIDER une personne qui veut se suicider (car généralement, une personne qui veut se suicider est une personne très malheureuse), oui je comprendrais. Mais enfermer, attacher, droguer etc, est-ce de l'aide ?
Leur seul but, c'est tout simplement d'empêcher un suicide. Les tentatives de suicide sont punies par la loi, il s'agit même de l'acte le plus sanctionné, puisque comme tu le dis, en prison, les criminels sont mieux traités...

Parfois, quand je pense à Solenn Poivre d'Arvor ou à Valérie Valère qui ont toutes les deux vécus l'enfer de la psychiatrie et qui se sont toutes les deux suicidées, je pense : "Elles ont tellement de chance, aucun psychiatre ne peut plus leur faire de mal maintenant..."
Dans "Le Pavillon des enfants fous", Valérie écrit sans cesse : "Ils ne m'auront pas !"
Le fait d'être vivante m'effraie, car tant que je suis vivante, ils peuvent m'avoir. Même s'il n'y a aucune raison qu'ils viennent me chercher, j'ai peur qu'ils viennent quand même. Je ne veux plus jamais qu'ils "m'aient".

C'est terrible de penser qu'à chaque fois qu'une personne voit qu'on va mal (ou si on lui dit qu'on va mal), sa première réaction est "il faut consulter / va voir un psy", comme si c'était la seule et unique solution qui pouvait résoudre tous nos problèmes, alors qu'en réalité, cela peut nous enfoncer mille fois plus dans notre malheur...
Je parle en connaissance de cause, car j'ai 18 ans mais je souffre d'un mal-être depuis l'âge de 13 ans, et dès l'âge de 13 ans, j'ai été droguée de toutes sortes de psychotropes, vu énormément de psys etc.

La seule expérience qui m'a été positive, c'était à la Maison de Solenn... Le reste, un pur enfer.

Si ça te fait du bien d'écrire, continue à écrire alors (et même si personne ne lie, tu peux avoir un journal intime...Tu vas peut-être me dire que ça, ce n'est que pour les ados, mais non, moi je pense qu'on peut en avoir un à tout âge ^^)
Il ne faut pas garder toute ta douleur cloîtrée, il faut la faire sortir.


Même si je sais que ça n'effacera malheureusement pas le traumatisme, je te souhaite beaucoup de courage...
Modifié en dernier par Oiseau-de-Pluie le samedi 24 août 2013 20:54, modifié 1 fois.
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Envie d'ailleurs
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Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

Message par Envie d'ailleurs »

Si rien est fait, je pense que ça durera encore très longtemps, vu que cette maltraitance existe depuis un bail maintenant... La loi initiale sur l'HO remonte à 1838!! C'est pour dire!

Je sais rester deux ou trois jours consécutifs sans manger et jamais cela ne m'a rendue malade comme le tercian m'a rendue malade.
En chambre d'isolement il n'y avait vraiment rien à faire puisqu'on y est nu et sans distraction, on a comme affaire, uniquement cette couverture et ce matelas, puisque cette chambre est sensée être là pour ne plus stimuler et "agresser" notre cerveau... Donc pendant ces fameuses 24h je n'ai fais que dormir, pleurer, réfléchir, essayer d'élaborer des plans minables pour sortir de là parce-que même si je savais que c'était impossible cela me maintenait lucide.
Et sinon pendant la HO je dormais, j'essayais de parler avec les autres patients et on faisait des jeux de sociétés. Le temps ne passait pas. Rien à faire. Et tu le résume très bien, une minute était comme une heure et une journée comme une semaine.

Les psychiatres exerçants dans ce genre d'institution, sont, comme je l'ai mentionné sur le forum, je ne sais plus où, tellement obnubilé par leur fameuse responsabilité à l'égard de notre vie qu'ils ne prennent plus le patient en compte dans son intégralité. Cela en fait de mauvais médecins. Le système est vraiment mal fait. Si une personne veut se suicider ben c'est son droit! C'est sa vie, c'est un "cadeau" de chaque parent. Chacun peut en disposer comme il le veut!
A quoi cela sert-il de garder des gens en vie si c'est pour les torturer???

Il est vrai que jamais on parle des victimes des HP.... Ce sont les oubliés de l'histoire...

Mon généraliste m'a envoyé tout droit chez le psy en HP qui m'a mise en HO. Mon généraliste a appeler l'HP tout de suite après que lui ai parlé de ma TS, alors que je lui faisais confiance! pour m'obtenir un rdv et j'ai refusé, elle l'a fait quand même. Elle m'a ensuite dit que j'étais obligée d'y aller, le rdv était pour le lendemain matin, car si je n'y allais pas la police serait venue me chercher! J'ai voulu protéger mon fils alors je suis allée à ce rdv, je ne voulais surtout pas qu'il voit la police débarquer chez nous pour me chercher, cela l'aurait traumatisé à vie. Mon pauvre petit ange...
Elle s'est bien gardée de me dire qu'elle savait que le psy allait m'hospitaliser, donc pour moi, oui elle est directement responsable de mon HO...

Ton généraliste est pas mal dans le genre aussi.... (c'est ironique bien sûr)
Comment a-t-il pu te prescrire un tel médicament alors qu'il te suivait depuis toujours???
Il y a des médicaments ou on se demande vraiment pourquoi ils ont été élaborés!
Oui, l'industrie pharmaceutique gagne beaucoup d'argent avec les médicaments psychiatriques, c'est une vraie usine.

Comment arrive-tu à gérer ta dépendance affective? Arrive-tu désormais à l'atténuer?

Moi on m'a dit, je pense que c'était pour me faire peur lorsque j'ai pu rentrer chez moi en permission, que si je ne prenais pas mes médicaments ils le verraient en me faisant une prise de sang et alors je me suis dis que s'ils peuvent s'en rendre compte alors ils vont de nouveau me remettre en chambre d'isolement, alors quand j'étais en permission (au bout de plus de 15 jours de HO) ben j'ai continué à prendre les médicaments car j'avais peur.

Non, à ma sortie définitive je n'avais aucunes contraintes de l'hôpital puisque le juge me rendait toutes mes libertés. J'ai dû, pour la forme, leur dire aux médecins à l'HP que je continuerai à me faire suivre. Mais après si je le fais ou non, ils ne peuvent le savoir et ce n'est plus de leur ressort, je fais ce que je veux et c'est tout.

Je comprends tout à fait ta comparaison. Et même si elle est rude, oui c'est pareil.

A l'HP lors de ma sortie ils m'ont dit que je devrais probablement suivre le traitement pendant minimum un an!
Mais quand j'ai vu le psy en libéral il m'a dit que non mais de toute façon ensuite je les ai arrêté de moi-même. Je ne supporte pas l'idée d'être droguée comme cela.

Tu as eu de tels médicaments si tôt? Ma pauvre :-(
Es-tu encore sous traitement?

Je pense qu'il y a beaucoup plus de patients d'HP qui se suicident suite à l'hospitalisation qu'on ne le pense.

Oui, il est déjà bien ancré dans le cerveau des gens que soit-disant les psychiatres sont la seule solution, c'est n'importe quoi.

Je ne peux tenir un journal intime, je ne peux me parler à moi-même, j'ai besoin que l'échange écrit soit constructif et qu'il m'amène à la réflexion.
Mais l'idée peut être bien pour pas mal de gens
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terrefroide
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Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

Message par terrefroide »

Nue en chambre d'isolement ?. En principe, ils mettent le pyjama de l'hôpital. C'est de la mal traitance et en plus il me semble que vous pourriez porter plainte car cela ne rentre pas dans le protocole de mettre une personne nue en chambre d'isolement. Au pire, ils peuvent sangler et médicamenter à bloc mais pour mettre nue, là il me semble qu'il y a manquement à la loi.

J'ai vu beaucoup de chose lorsque mon père était hospitalisé en hospitalisation libre dans l'hôpital de ma ville mais là !!!!! Moi, je passais tous les jours pour contrôler ce que faisait le psychiatre et je demandais même à le voir avec mon père pour faire le point. Je ne leur laissais pas le choix. Même si je n'étais pas hospitalisée, lors des visites à mon père j'ai vu des choses que me hante encore. Je croix vraiment qu'il ne faut pas tomber malade ! Mon père a la schizophrénie psycho affective et résultat à cause de médecin incompétent , j'ai du mal à le faire soigner correctement. En plus les psy ont l'air aussi malade que lui ce qui craint !!! C'est pour cela que je lui ai fait arrêté le CMP et il ne voit plus qu'un seul psy en libéral même si c'est pas le top. Moi je suis pour le libéral car on choisit le médecin que l'on veut. Les CMP et l'HP il ne faut pas y aller car c'est la loterie.
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Envie d'ailleurs
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Message par Envie d'ailleurs »

Oui, au début j'ai réussi à négocier pour avoir une chemise ouverte, mais ils sont vite revenus en me disant qu'ils n'avaient pas le droit de me la laisser, que c'était sur ordre du médecin... Donc oui, j'étais nue en chambre d'isolement et c'est pour cela que j'avais demandé à avoir une seconde couverture pour essayer de "m'habiller" un peu. J'y étais comme un animal sur lequel on fait des expérimentations. J'étais droguée aux médicaments et on venait m'observer toutes les deux heures par la lucarne. j'ai eu droit de porter quelque chose sur moi que lors de ma sortie, après ma douche quand j'ai récupéré mes vêtements.
Je ne sais pas si c'est un manquement à la loi que de laisser quelqu'un nu en chambre d'isolement mais oui, pour moi il y a eu clairement des vices de procédure dans tout ce qui c'est passé et je réfléchis à porter plainte contre l'HP.

Non, il est vrai qu'il ne faut ni être dépressif ni souffrir d'une pathologie mentale parce-que sinon on va direct en enfer...
Oui, c'est mon opinion aussi et c'est ce que j'ai commencé à penser et à dire dès le début de ma HO, les psychiatres sont parfois entre eux et les patients, les plus malades. Et dire que ce sont eux qui ont les pleins pouvoirs...
Ne jamais aller dans le public, toujours aller dans le libéral, c'est mieux et on est traité différemment. Bon maintenant je ne consulte qu'une psychologue, je ne vais plus chez aucun psychiatre et jamais plus je ne le ferais.

Cette expérience était la première et sera la dernière.

Votre père a eu de la chance que vous ayez eu le pouvoir d'intervenir et de faire des mises au point.
Lorsque j'étais en HO, mon mari n'arrivait pas à obtenir de rendez-vous avec le psychiatre, n'obtenait aucune information sur ce qu'il se passait. Le seul moment ou le psychiatre a accepté un entretien avec mon mari c'est lorsqu'il l'a menacé, seulement là bizarrement le médecin a eu du temps... Et l'entretien a duré que très peu de temps et mon mari en est ressorti bredouille.
Ils prennent les gens pour des cons et abusent clairement de leur pouvoir.
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terrefroide
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Message par terrefroide »

chère envie d'ailleurs,

Il ne faut même pas réfléchir,il faut porter plainte contre l'hôpital. Je suis secrétaire médicale et moi je connais les procédures et à force j'ai quelques notions de médecine. Moi, on ne me la fait pas ! A chaque fois, que je vois un médecin pour une raison x ou y il me demande mon métier. Cela les embête que l'on comprenne leur jargon. Moi, pour avoir ce que je veux j'harcelle et crois moi cela marche. Mon père était en HL. A l'HP, il voulait me faire signer une HDT et je n'ai pas voulu.Je leur ai dit que pour qu'une hospitalisation se passe bien, il fallait le consentement du patient car sinon la relation n'est pas bonne et le soin aussi. En plus HDT, veut dire service fermé et cela je ne le voulais pas. Il est donc allé dans une annexe de l'hôpital avec un réglement moins stricte. Il a eu le droit à des visites tous les jours dès le départ. Dès le lendemain, je suis allée dans le service pour vérifier ce qui se passait et le questionner pour savoir si les soignants étaient sympas avec lui. Il est sorti au bout de 15 jours. Heureusement car je commençais à être fatiguée de faire des allers-retours. Mais bon. Aujourd'hui, je fais moi aussi des cauchemards concernant cette période et je ne suis pas prête de l'oublier.
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Envie d'ailleurs
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Message par Envie d'ailleurs »

Je savais que certains de mes droits avaient été bafoués, mais j'ignorais que ça c'était illégal :-(
Je n'avais droit à la chemise ouverte que lors des repas puisqu'il fallait prendre les repas dans le couloir.

J'avais envie d'aller consulter une association, il doit surement y en avoir, et ensuite, si effectivement d'autres personnes telles que des autres médecins ou des avocats (il y en a souvent dans les associations) m'auraient confirmer qu'ils n'ont pas respecté la loi alors je serais allée porter plainte. Mais mon mari ne préfère pas, il dit que ce sera trop long et pense que cela ne pourrait me faire de bien. Alors que je pense que si les faits sont reconnus cela serait une bonne chose pour moi et peut-être pour d'autres patients. Mais ce qui m'inquiète c'est que les médecins ont énormément de droits, donc est-ce-que cela aboutirait? J'ai de gros doutes :-(

Oui il est vrai que les médecins n'aiment pas quand on les comprend et qu'on connaît également le sujet.

Je suis tout à fait d'accord quand tu dis qu'il faut que le patient soit d'accord pour que tout ce passe bien et c'est ce que j'avais dis au psychiatre qui m'a mise en HO. Mon mari était avec moi, le psy m'a proposé une HL que j'ai refusée. Je lui ai dis que je viendrais en hôpital de jour par exemple ou que je prendrais un traitement et que je viendrais à des rdv avec lui mais que je refusais une hospitalisation complète. Il a haussé le ton donc moi aussi et là il ne m'a pas laissé le choix, il m'a mise en HO. La procédure veut qu'il soit obligé de proposer une HDT avant d'en arriver à la HO et cela non plus il ne l'a pas fait. La mise en HO a été violente et selon moi et le peu que je connaisse de ce système, abusive, intrusive et avec vice de procédure.
Donc bien évidemment j'étais dans un pavillon fermé et je n'ai pas eu le droit de sortir pendant plus de 15 jours, jusqu'à la levée de la mesure complète par le juge. Mais ils avaient le droit de me garder quelques jours. Ils devaient juste me laisser quelques permissions pour rentrer chez moi.

Mon mari et mon fils étaient fatigués également à force de venir et ça affectait leur moral, surtout celui de mon petit garçon.

Ton papa va mieux?

--edit--

Pardon, je vous ai tutoyer par réflexe :intero:

Je reformule donc, votre papa va mieux? :smile:
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terrefroide
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Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

Message par terrefroide »

Pour moi avant de porter plainte, il faut demander la photocopie du dossier patient. C'est le droit de tout patient. Ils peuvent juste faire payer les photocopies. Puis à l'aide d'une association, porter plainte contre le psychiatre ou l'établissement. Je pense que cela pourrait vous aider à aller mieux. C'est une réparation. L'état de mon père est en dent de scie. Il est suivi mais le psy est space. Il ne veut pas me parler pourtant quand mon père n'est pas bien c'est à moi qu'il téléphone hors habitant bordeaux et mon père le pas de calais c'est difficile. Mon bon le psy semble convenir à mon père même si le traitement ne me semble pas suffisant. Je précise cependant que je ne suis pas pour abrutir les gens mais les fonctions cognitives de mon père sont altérées et parfois il redevient speed (hypomanie) ce qui me fait penser que le traitement n'est pas à la hauteur. Mais bon tant que cela tient.
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Oiseau-de-Pluie
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Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

Message par Oiseau-de-Pluie »

Moi aussi, j'essayais de chercher un quelconque moyen de m'enfuir : mais comme tu le dis, c'est hélas impossible :'(
D'ailleurs, aux urgences, j'ai voulu m'enfuir... Je ne voulais pas qu'ils m'enferment, plutôt mourir, alors j'ai couru, mais ces monstres m'ont attrapé pour me sangler sur un lit, me droguer au Tercian et m'enfermer en enfer :'(
On peut penser : "mais tu sais, si tu t'étais enfuie, ils t'auraient recherché et quand ils t'auraient retrouvé, tu serais restée encore plus longtemps".
Eh bien non, car à ce moment là, je voulais en finir, partir à la gare d'en face et me jeter sous un train. Je pensais : "comme ça, ils ne m'auront pas ! Morte, ils ne pourront pas m'enfermer !! Il vaut mille fois mieux mourir plutôt que d'être enfermée en enfer !!"

Et d'ailleurs, si jamais j'ai à nouveau un jour des envies suicidaires, je n'en parlerai jamais.
On dit souvent aux gens qui vont mal ou qui sont suicidaires : "Il faut absolument en parler. Le suicide est la seconde cause de mortalité chez les jeunes, la solution : en parler."
En parler ? En parler, c'est la solution pour aller en enfer et être traumatisée à vie, oui !
Je vais te dire, même à la Maison de Solenn qui est pourtant un endroit cool, je n'ai jamais osé en parler, même quand j'avais des envies suicidaires...
Dès que tu parles de suicide, de toute manière, un psy a carrément l'obligation de t'interner d'office : La Maison de Solenn, ce n'est pas un service d'urgence, il y a parfois plusieurs mois d'attentes avoir d'obtenir une place, alors ils m'auraient peut-être envoyé en enfer eux aussi :(
Voilà pourquoi je me méfie de tout... J'ai peur de tout...

A quoi cela sert-il de garder les gens en vie si c'est pour les torturer ? Bonne question. A mon avis, comme je l'ai dit précédemment, ça leur sert surtout à se protéger.
Ils nous disent : "on vous protège de vous-mêmes" : en réalité, c'est eux-mêmes qu'ils protègent.
C'est sûr qu'en étant attachée, enfermée, droguée aux médicaments jusqu'à être totalement inconscient, mis en chambre d'isolement, il n'y a plus AUCUN risque qu'on attente à notre vie : Donc, les psychiatres sont rassurés, il ne peut rien nous arriver. On souffre ? Ils s'en foutent, du moment qu'on reste en vie et qu'ils ne risquent pas la prison pour "non-assistance à personne en danger" (ou "non-torture à personne en danger")...

Qu'est-ce que tu as dit à ton généraliste pour qu'il t'envoie en HP ? Que tu avais des envies suicidaires ? Il ne faut JAMAIS parler de suicide à des médecins / psys, c'est extrêmement dangereux :(

Tu es sûre qu'on peut voir si on prend un médicament dans une prise de sang, ou ils ont dit ça juste pour te faire peur ?
Non, je ne suis plus sous traitement. Et j'ai bien fait d'arrêter les médicaments, car le 14 juin dernier, je suis allée faire le don du sang : si j'avais pris des médicaments, je n'aurai pas eu le droit de le faire...
Et moi, j'ai envie de me rendre utile. Je suis en parfaite santé, j'ai envie d'en profiter. Ce geste, c'est une des rares choses qui me fait vivre, une des rares choses qui me fait penser que je peux être utile... Avec leurs médicaments, ils m'auraient encore interdit de faire une chose qui m'apporte un peu de joie...

De toute façon, en HP, c'est ça : TOUT ce qui t'apporte de la joie, on te le retire. Et en échange, on te donne tout ce qui peut te faire souffrir...

Moi, ils m'ont laissé sortir sous contraintes, alors tu crois qu'ils peuvent savoir si je suis encore suivie ou non ?!
(j'ai arrêté le suivi au CMP mais j'ai repris à la Maison de Solenn...)

Oui, hélas, j'ai eu de tels médicaments très tôt : du Tercian matin, midi et soir, à l'âge de seulement 13 / 14 ans... A l'époque, on disait aussi à l'infirmière du collège de m'obliger à les prendre (quand après mon hospitalisation, je retournais au collège à mi-temps). Je n'avais pas envie, mais si je ne me rendais pas à l'infirmerie, elle venait me chercher...
J'étais donc complètement amorphe. Le jour du Brevet Blanc, je n'avais vraiment pas envie de les prendre, alors j'avais essayé d'expliquer à l'infirmière que ces cachets m'assommaient : tu parles, comme si elle allait écouter les idioties d'une gamine de quatorze ans... Elle m'avait encore forcé à les prendre (et à chaque fois, elle me demandait d'ouvrir grand la bouche pour voir si je les avais bien avalés).
Tu ne vas pas être étonnée, mais lors du Brevet Blanc, j'étais complètement dans les vapes...

Le service des adolescents, même si c'était moins pire que chez les adultes, j'en garde un très mauvais souvenir. J'ai bien envie de raconter ce que j'y ai vécu, tiens :

----------------------

Première semaine : Interdiction totale de voir ma famille ni de leur téléphoner. Pas le droit au courrier non plus. Rien. C'était soit-disant pour "s'habituer à l'hôpital" : pff, cette méthode apporte uniquement de la souffrance. A la Maison de Solenn, au moins, on ne sépare pas les adolescents de leur famille (sauf sur demande), on pense au contraire qu'il faut travailler avec eux.
J'avais été hospitalisée deux mois et demi là-bas (d'octobre 2008 à début janvier 2009), à l'âge de 13-14 ans (en fait, j'avais "fêté" mes 14 ans à l'hôpital).
Et durant tout ce temps d'hospitalisation, les visites des amies étaient interdites. Une amie était venue me voir le jour de mon anniversaire : ils ne m'avaient laissé que cinq minutes avec elle, puis lui ont dit de ne plus jamais revenir.
A la Maison de Solenn, des amies étaient venues me voir, j'ai pu rester plus de 2-3 heures avec elles...
Les visites des parents étaient autorisées jusqu'à 19 h (car à 19 h, on prenait le dîner). Un jour, mes parents sont arrivés à 19 h pile : ils leur ont interdit l'accès...
Le portable ? Totalement interdit.
A la Maison de Solenn, on a le droit au portable deux heures par jour.

Dans cet hôpital, j'étais rentrée au bord de l'anorexie, je ne mangeais presque plus rien. Premier repas : hamburger-frites (oui ça a l'air bon dit comme ça, mais en réalité c'était dégueulasse, les frites étaient à peine cuites etc.)
Une infirmière m'avait dit : "Tu ne sortiras pas de table quand t'auras pas fini ton assiette" (super...)
Et après, je m'étais faite vomir !
(Et finalement, heureusement que je n'étais pas encore végétarienne à l'époque, car je reste persuadée qu'ils n'auraient pas respecté ce choix).
Un jour, j'ai eu des vertiges, je ne voulais pas manger et une autre infirmière m'avait dit : "Peut-être que ça t'intéresse de faire des malaises, peut-être que t'aimes ça ?" (super sympa...)

Pour les activités, il y en avait. Mais nous étions tous obligés de les faire (même quand c'était du foot, la piscine, ou des trucs que je déteste...)
(Et oui, la piscine aussi, même si à cette époque là, j'avais plein de cicatrices d'automutilation sur les bras...)
Si on refusait de les pratiquer, ils nous engueulaient et nous disaient "tant pis, tu ne sortiras pas".
A la Maison de Solenn, il y a plein d'activités mais... Absolument aucun infirmier ne nous "force" à en faire. Ils encouragent les adolescents, ils les soutiennent, mais le "forcing" ? Jamais.
Même pour les repas d'ailleurs... un jour, une jeune fille anorexique mise sous sonde n'arrivait à finir son yaourt au goûter. Une infirmière l'avait encouragé à manger, l'avait certes un peu "boostée", mais lui avait quand même dit "après, je sais que ça reste quelque chose de très dur, mais tu es capable de faire des efforts."
Dans le service d'adolescents de ma ville, ils s'en fichaient bien que ça soit quelque chose de dur ou pas : la seule chose qu'ils utilisaient, c'était la force, la brutalité, l'engueulade... Aucun encouragement, aucun soutien.

Il y avait des infirmières sadiques. Un jour, je pleurais et une infirmière m'avait réconforté. Le lendemain, elle m'avait revu pleuré et m'avait dit : "Oh, arrête ton cinéma ! Je veux bien que tu sois triste, mais pas que tu sois triste 24 H / 24 !"
(Elle croyait que j'étais en colonie de vacances ?...)
Une autre infirmière, elle s'appelait Jessica je m'en souviens, n'arrêtait pas de crier sur les adolescents, pour tout et pour rien... Un jour, la table était très propre mais sans aucune raison, elle me l'avait fait nettoyé six fois de suite.
En plein hiver, elle a demandé à une adolescente de marcher dehors nus pieds... Et j'en passe...

Aussi, dans ce service, les adolescents avaient des pathologies bien plus lourdes que la mienne aussi. Parfois, j'avais très peur, il y en avait qui se battaient avec les infirmières, il y avait des cris dans le couloir, des bagarres absolument hallucinantes, certaines filles frappaient les infirmiers d'une manière très forte.
J'ai cru qu'il allait y avoir un meurtre à un moment.

A la Maison de Solenn, tout est très calme, il n'y a aucune bagarre. Et les adolescents sont lucides, ils ont à peu près les mêmes problèmes que moi, pas comme là-bas...

Ah et aussi : à la Maison de Solenn, ils donnent parfois des médicaments, oui. Mais ils nous écoutent. Je veux dire, si on leur dit qu'un médicament nous assomme ou qu'il ne nous convient pas, ils en prennent compte, ils baissent la dose ou changent.
Dans ce service ? Rien à foutre, "c'est nous les médecins, c'est à toi d'obéir" : tercian matin, midi et soir à 14 ans...

----------------

Donc voilà.
Certes, cela n'a rien à voir avec la chambre d'isolement ou même l'enfer que j'ai vécu en décembre dernier, mais c'est un mauvais souvenir quand même.

Tu dis qu'il y a beaucoup plus de gens qu'on ne le pense qui se suicident suite à une hospitalisation en HP... Peut-être est-ce vrai.
J'ai déjà lu sur Internet : "Un jeune homme de 17 ans se suicide dans un hôpital psychiatrique" (des articles comme ça).
Mais tu vois, paradoxalement, j'ai plutôt peur que ce genre d'articles fasse l'effet inverse de ce qu'on espère.
Car les parents ont porté plainte contre l'hôpital psychiatrique en question. Mais d'après ce que je lis, ils n'ont pas porté plainte pour mauvais traitements, mais parce que leur fils est décédé, donc c'est sans doute car ils estiment que les "soignants ne l'ont pas assez surveillé".

Alors, suite à ce genre d'article, pour éviter les suicides, j'ai peur qu'ils augmentent la torture au lieu de la retirer : "Encore plus de contention et de chambre d'isolements", etc.
Tu vois ce que je veux dire ? :/


Tu étais nue ? Quelle humiliation :(
(Et tu n'avais pas froid ? En plein hiver en plus :/ )

Remarque, nue ou pas, moi je pense que la chambre d'isolement, ça reste un pur traumatisme ! Je ne l'ai pas vécu, et pourtant ce que j'ai vécu en décembre dernier me traumatise encore, alors je n'ose même pas imaginer :/


Porter plainte, est-ce que cela servira à quelque chose ? On m'a aussi souvent conseillée de le faire, mais moi, j'ai plutôt peur que ça se retourne contre moi.
Que vaut la parole d'une gamine cataloguée "malade mentale" et qui n'a aucun diplôme, contre celles de plusieurs psychiatres hyper diplômés et ayant tout pouvoir ?...
Car oui, ils abusent de leur pouvoir...

D'ailleurs, le reportage de mon hôpital psychiatrique, on peut le trouver sur Internet, il s'intitule "Les infiltrés - Hôpitaux Psychiatriques".
Et l'hôpital de ma ville avait porté plainte contre ceux qui l'avaient diffusé, donc tu vois...

A propos, tu sais, il m'arrive fréquemment de poster mon expérience traumatisante sur divers forums, et notamment sur des forums où traînent des infirmiers psychiatriques. J'ai envie de leur montrer la torture qu'ils m'ont fait subir, alors j'écris.
Mais sais-tu ce qu'il se passe à chaque fois ? Comme c'est bizarre, ils SUPPRIMENT mes posts !!! A chaque fois !! En disant que ce que j'écris est soit-disant "hors-charte" (alors que je n'insulte personne, que je suis très poli, bref la seule chose que je fais, c'est raconter mon expérience traumatisante...)

Mais moi, je sais pourquoi ils suppriment mon post : ils ne veulent tout simplement pas qu'on ait une mauvaise image d'eux. Ils n'acceptent que les commentaires et les témoignages POSITIFS. Si on ose exprimer la torture qu'on a vécu, notre message est automatiquement supprimé...
Ils empêchent les victimes de la psychiatrie de s'exprimer, alors évidemment, on reste dans le silence.

Sur le forum "Psychiatrie" du forum Doctissimo, un jour, une personne a demandé de raconter nos vécus en hôpital psychiatrique. J'ai donc raconté le mien.
Résultat : je me suis faite complètement rembarrée, tout le monde m'a accusée d'être dangereuse, m'a accusée de mentir, tout le monde a dit que ce que je disais était absolument faux, etc.

Ce forum, c'est un des rares où j'ai pu poster mon expérience sans qu'elle soit supprimée, alors merci.
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Oiseau-de-Pluie
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Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

Message par Oiseau-de-Pluie »

http://groupeinfoasiles.org/

Envie d'Ailleurs, tu peux peut-être poster ton témoignage ici.
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Envie d'ailleurs
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Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

Message par Envie d'ailleurs »

Bonjour!
Désolée pour ma longue absence mais j'ai été très prise par mon travail et là c'est bon je trouve enfin un peu de temps alors je viens répondre

Merci terre-froide pour vos conseils . Je vais alors essayer de récupérer mon dossier médical.

Oiseau de Pluie, oui il ne faut jamais parler de ce genre de choses ou alors il faut extrêmement bien choisir son interlocuteur.

Oui, les médecins veulent uniquement se protéger, le reste ils s'en fichent royalement, on l'a bien vu :-( Et dire que ce genre de choses ont autant de pouvoirs sur les autres, ça craint....

J'étais allée voir mon généraliste suite à TS en lui expliquant que je ne pouvais aller travailler et que j'avais besoin qu'elle me mette quelques jours en arrêt le temps d'attendre mon rdv avec le psychiatre libéral que j'avais contacté. Et là elle m'a fait aller là-bas... Depuis je regrette amèrement d'être aller la voir...

Je ne sais pas si c'est vrai, mais étant donné que j'avais peur et que je me sentais déjà impuissante face à tout cela, j'ai préféré ne pas prendre de risque et les prendre quand même pour ne pas qu'ils se rendent compte d'une manière ou d'une autre que je ne les avais pas pris... Je voulais juste rentrer définitivement chez moi, c'est tout...

Tu as raison, il faut se rendre utile, c'est bon pour le moral

Non je ne pense pas qu'ils puissent savoir si tu es encore suivie ou pas si déjà maintenant eux ne te suivent plus. Je pense que maintenant c'est bon.

Je trouve cela honteux de prescrire un tel médicament si tôt :-(
Ah les infirmières scolaires... Elles font malheureusement également partie du système... Et là aussi, elle s'inquiétait seulement de sa responsabilité c'est tout. Et tes parents te forçait à prendre ce médicament????

Si je comprends bien, au vu de ce que tu décris, la maison de Solenn est une institution privée, c'est ça? Si c'est le cas, alors cela permet de bien voir la différence entre le privé et le public... Et le public n'est vraiment pas adapté.
Si jeune à l'hôpital et privée de tout comme ça?! ça a vraiment dû être difficile :-( Je ne comprends pas qu'on puisse hospitaliser des personnes si jeunes là-bas! Bon peu importe l'âge je ne comprendrais jamais ce que des dépressifs font dans ce genre d'endroits...

Les infirmières que tu avais ont manqués cruellement de tact, de savoir-faire, de patience et d'empathie etc... :-( Alors qu'elles devaient s'occuper de si jeunes patient(e)s.....

Les dépressifs, n'ont selon moi, rien à faire dans des services ou il y a des gens avec des pathologies beaucoup plus lourdes. Là ou j'étais, c'était également le cas... La femme qui partageait ma chambre était schizophrène....

La maison de Solenn permet justement ce calme si elle est spécialisée dans une catégorie de pathologie et que les malades tels que les borderlines, schizophrènes etc ne sont pas mélangés aux dépressifs.

Oui bien sûr parce que malheureusement personne ne remet en cause les conditions d'hospitalisation et donc forcément si une personne sortant d'HP se suicide ils pensent tout de suite que l'hôpital a laissé sortir la personne trop tôt etc... Au lieu de se poser les vraies questions...

Oui, c'est très humiliant.... J'en ai la chair de poule en y repensant...
la pièce était chauffée mais bon... Je me chauffais et me couvrais avec la couverture, je n'avais que cela. Heureusement qu'ils ne m'ont pas retiré la couverture "sur prescription médicale" comme mes vêtements....
Oui mais, nue, ça alourdit le traumatisme parce que là tu as encore plus l'impression d'être une personne qu'on traite pire qu'un animal et qu'on vient observer à travers la lucarne...

Tes posts ailleurs sont supprimés dès lors que tu raconte ce qu'il s'est passé?! Sérieusement?!
Oui forcément, on ne doit refléter aucuns traits négatifs des HP, puisque voyons comme tout le monde ce sont des saints là-bas! pfffff

Moi qui pensait qu'avec un peu de chance ce genre de traitement restait "exceptionnel" je veux dire dans le sens ou j’espérais que ce ne soit pas partout pareil comme cela et ben de lire tout cela me montre bien que c'est une généralité et ça fait peur...
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terrefroide
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Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

Message par terrefroide »

chère envie d'ailleurs,

Si besoin de conseil administratif, n'hésite pas. je suis secrétaire médicale. Mais ceci dit, je n'ai toujours pas compris pourquoi tu étais nue en chambre d'isolation. En principe, il oblige à mettre le pyjama de l'hôpital. Si la raison était d'éviter les strangulations, tu aurais pu le faire avec la couverture. Tout cela n'a pas de sens ! De toute façon, je conseil une fois le dossier intégral récupéré, d'aller voir un avocat car il y a manquement. En plus, il y a une chartre du patient !

Bon courage !
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Oiseau-de-Pluie
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Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

Message par Oiseau-de-Pluie »

Tiens, le 10 septembre, il me semble que c'est la Journée Mondiale de la Prévention du Suicide. Ils vont sûrement encore dire que la solution est d'en parler et d'aller consulter...
Solution qui peut s'avérer atrocement destructive et traumatisante :(

Tu es allée là-bas alors que tu n'avais fait aucune menace suicidaire, juste parce que tu as dit que tu ne te sentais pas très bien et que tu voulais quelques jours de repos : décidément, n'importe qui peut se faire enfermer !!! C'est terrifiant...

Les gens croient que pour qu'une personne puisse être admise en HDT ou en HO, il faut des preuves, il faut qu'elle qu'elle ait des sérieux désordres psychologiques, qu'elle trouble l'ordre public... Alors que la réalité est tout autre. J'en viens même à penser qu'on peut hospitaliser une personne contre son gré alors qu'elle va très bien, juste pour une simple mésentente par exemple (d'ailleurs, je l'ai lu dans le site que je t'ai envoyé, j'y ai posé mon témoignage, tu peux le voir dans la rubrique "témoignages" et si tu en as envie, tu peux aussi y poster le tien).

Non, je ne crois pas que la Maison de Solenn soit une institution privée (enfin, pour être tout à fait honnête, je ne connais pas la différence entre une institution privée et public...)
Mais je viens de poser la question à ma mère, et elle m'a répondu que c'était public car la Maison de Solenn fait partie de l'hôpital Cochin. Et toutes les consultations sont remboursées par la Sécurité Sociale. Elle m'a dit que si c'était privé, elle aurait payé beaucoup plus cher sans remboursement.

(en effet, je vois une sophrologue privée et la consultation coûté 42 euros, 53 euros pour l'hypnose ericksonienne, sans remboursement...)
Moi, je n'ai pas d'argent, j'ai de la chance que ma mère accepte de me le payer.

A propos, est-il vrai que si on a aucun statut social (ni études, ni travail), on a plus de sécurité sociale ??
(en fait, j'ai arrêté le lycée en 1 ère L, en décembre 2011, à cause de ma dépression, j'étais au bord du suicide, et puis en plus, j'avais choisi cette filière par défaut, et puis depuis, bah je ne fais "rien"...
En espérant que personne ne me jugera... :/ )


Tu sais, tu es choquée qu'on m'ait donné de tels médicaments si tôt, mais hélas, il y a même des enfants de 5 ans à qui on prescrit des neuroleptiques...
Et un jour, j'ai lu le témoignage de quelqu'un sur un forum qui avait écrit : "Un gamin de 12 hurlait qu'il voulait sortir et les infirmiers (ou psychiatres-je ne sais plus) l'ont attaché"..

Ils s'en foutent de notre âge ou de notre sensibilité... Ils font de nous ce que bon leur semble... :'(

A la Maison de Solenn, non il n'y a pas de schizophrènes, enfin en tout cas pas à ma connaissance. La majorité des ados y sont pour des troubles du comportement alimentaires (anorexie ou boulimie). Il y en a d'autres qui sont là pour dépression.
Mais ce que je veux dire, c'est qu'ils ont un mal-être certes, mais qu'ils sont tous très lucides, ils n'ont pas l'air fous comme à l'HP où j'étais (ils comprennent très bien ce qu'on leur dit, n'ont pas les yeux qui tournent ou qui bavent, enfin des trucs comme ça :/ )


Oui, j'imagine, nue, ça doit être horrible :(
En gros, tu étais seule dans la chambre d'isolement pendant 25 heures (c'est ça ?), avec interdiction de sortir, seule avec ta couverture ? Et un matelas à même le sol ?
J'imagine que tu n'avais pas le droit de lire, bref absolument le droit de rien, il y avait juste un matelas et ta couverture ? :/
(enfin remarque, personnellement, moi ma mère m'apportait des magazines à l'HP, j'avais le droit de les lire, mais ma souffrance était si intense que j'étais devenue totalement incapable de lire quoi que ce soit, je ne pensais qu'à une chose : en finir. Parce qu'il vaut mieux mourir plutôt que de rester enfermée dans ces horribles endroits ! :/ )

Et est-ce qu'il y avait de la lumière au moins ? Ou tu étais dans le noir ?!


Oui, sur plein de sites, j'ai posté mon témoignage et ils l'ont supprimé (soit en m'envoyant un mail pour me dire que c'était hors-charte alors que je n'insulte personne, je raconte juste mon expérience, soit sans ne rien me dire du tout, comme ça). Bref, sans aucune justification quoi.

Mais je pense (et suis quasiment sûre) que c'est parce qu'ils ne veulent pas que des gens aient une mauvaise image d'eux. A mon avis, ils n'acceptent que les commentaires positifs. Les négatifs, ils les suppriment automatiquement...
Et oui, même sur Internet, ils gardent le pouvoir...

Malheureusement, non ce n'est pas exceptionnel... D'ailleurs, même si la Maison de Solenn est un endroit bien, parfois ils veulent refiler les ados ailleurs (soit parce qu'ils habitent trop loin, soit parce que ce lieu n'est soit-disant pas adapté pour eux). Perso, j'ai insisté pour y aller, car au début la psychiatre voulait que je retourne là où j'étais avant ! ...
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Oiseau-de-Pluie
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Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

Message par Oiseau-de-Pluie »

Sur le forum de France 2, Ils parlent de l'hôpital où j'ai été internée de force.

Voyez ce qu'ils disent :

L'émission « présente les choses de manière sensationnelle, qui ne correspond pas à la réalité dans le service », selon Me Peru.

C'est donc exactement ce que je pensais ! Ils veulent cacher la réalité et faire croire que toutes ces horreurs n'existent pas.

@Tout à fait d'accord avec le message de "ledire".
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Envie d'ailleurs
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Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

Message par Envie d'ailleurs »

Chère Oiseau de Pluie,

désolée pour mon absence... Quelques soucis de santé...
As-tu mis ton témoignage sur le site que tu as mis en lien le 30/08?

J'ai vu le lien que tu as mis a propos de l'hôpital qui a porté plainte contre France 2, je trouve que c'est une aberration! Tout le monde a droit de savoir ce qu'il se passe en HP et il faut enfin lever les tabous...

Oui exacte alors la Maison de Solenn doit être publique.

Pour ce qui est de la Sécurité Sociale, oui au bout d'un moment, sans statut social on fini par perdre les droits à la Sécu. Mais dans ce cas-là essaie de faire une demande pour la CMU.
Pourquoi te jugerait-on? J'espère qu'un jour tu pourra reprendre le fil de tes études :).

Donner des neuroleptiques à des enfants si jeunes... Je pense vraiment qu'ils devraient revoir l'attribution des médicaments.

Oui c'est ça, seule pendant tout ce temps avec juste ma couverture et un matelas, nue. Non bien sûr je n'avais pas le droit de lire, je n'avais aucune affaire avec moi, on m'avait tout retiré.
Dans cette chambre il y avait la lumière du jour qui passait par les fenêtres floutée et pendant la nuit que j'y ai passée, j'ai pu remarquer qu'ils mettent une lumière tamisée. Mais à quoi sert la lumière si de toute façon tu ne peux strictement rien faire??

Aufait, comment ça se passe pour toi actuellement à la Maison de Solenn? Tu t'y plais? Tu vas mieux?


Chère Terre froide,

peux-tu m'en dire davantage sur la charte du patient que tu mentionne? Je n'ai pas encore eu le courage de réclamer mon dossier médical, j'ai peur qu'ils refusent de me l'envoyer et j'ai peur de lire ce qu'ils y ont écrit aussi...
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Oiseau-de-Pluie
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Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

Message par Oiseau-de-Pluie »

Coucou !

Soucis de santé moraux ou physiques (si ce n'est pas indiscret) ? :/
J'espère que tu vas mieux ! En tout cas, si c'est le moral qui ne va pas, au moins tu sais où il ne faut jamais s'adresser :'(
Viens plutôt sur ce forum.

L'hôpital qui a porté plainte contre France 2, c'est le mien... Oui, "les infiltrés", c'est là où j'ai été internée :'(
Tout le monde a le droit de savoir, certes, mais eux ne veulent pas qu'on sache... Car cela leur donnerait une très mauvaise image ! Ils préfèrent torturer des personnes malheureuses en silence. Ils souhaitent que les individus ignorant tout de l'univers psychiatrique restent dans l'idée qu'il s'agit d'un milieu idyllique où les gens sont admirablement soignés.
Eh oui, il y a des personnes qui ne connaissent rien à ce milieu et qui m'ont dit "Mais on est plus au moyen-âge" quand je leur ai raconté mon expérience !!!
Et c'est ce que veulent les psychiatres, que les gens croient que ces horreurs datent du Moyen-âge...

Pourquoi est-ce qu'on me jugerait ? Je ne sais pas, car il y a tellement de gens qui jugent des personnes sur ce seul critère (ce qui est absurde, mais bon...)
Et surtout à propos d'une chose : je t'avais dit que je souffrais de dépendance affective. Eh bien, je souffre de dépendance affective à propos d'une de mes anciennes professeurs (les gens peuvent aussi me juger là-dessus, car ce n'est franchement pas courant : d'habitude, à cet âge-là, c'est plutôt le petit copain, donc ils ne me prennent pas au sérieux etc).
Pourtant, certains moments sont aussi douloureux que s'il s'agissait d'une histoire d'amour... D'ailleurs, en décembre dernier, c'est parce qu'elle m'avait rejetée que j'avais voulu me suicider et que j'avais atterri dans cet espèce d'asile de fous...
Mais heureusement, par la suite, elle est redevenue gentille. Mais mon bonheur dépend un peu d'elle, donc j'ai toujours peur qu'elle m'abandonne, peur qu'elle me rejette (même si maintenant, ça fait plus de 4 ans qu'on est en contact et qu'elle m'a dit plusieurs fois qu'elle ne me laisserait pas tomber, mais bon...)
Comme elle est "prof", évidemment, elle pense aux études, alors j'ai très peur qu'elle me rejette pour ça.

Mais moi, je ne me sens pas capable de faire des études et en plus, rien ne m'intéresse :/
Au lycée, c'était terrible, je pleurais et me scarifiais en cours, j'étais au bord de la crise de nerfs dès qu'un prof m'engueulait :/
Et je n'ai la force de rien, je peux rester au lit ou devant l'ordinateur du matin au soir :/

Enfin bon, je n'avais pas envie de raconter ma vie, surtout sur un forum public (on ne sait jamais qui peut tomber dessus) mais comme je ne peux pas te parler ailleurs, bah je te le dis quand même ici, mais bon j'évite d'entrer dans les détails.


Pour la chambre d'isolement, la lumière aurait pu servir à être moins angoissée (moi, j'ai 18 ans, 19 dans trois semaines mais en fait j'ai peur du noir comme une gosse :/ )
Mais bon, tu as raison, lumière ou pas, être enfermée dans une chambre d'isolement sans rien, c'est ATROCE, il n'y a pas d'autres mots (et je me demande même si celui-là est assez fort ! :/ )
Tu y étais restée combien de temps au fait ?

Moi, je parle à un garçon rencontré sur un forum. Il aime une fille comme sa soeur, une adolescente de 14 ans. Mais elle est anorexique. Récemment, elle a fait une tentative de suicide et... Elle s'est retrouvée en chambre d'isolement aussi (je ne sais pas si elle y est toujours, j'espère que non !)
Je ne la connais pas, mais ça me fait de la peine... ça me fait mal... J'aimerais pouvoir faire quelque chose pour cesser toutes ces méthodes barbares, mais je me sens impuissante :(

Et toi, est-ce que tu t'es un peu remise de ce traumatisme ? :/

Pour la Maison de Solenn, pour l'instant, j'y vais en hôpital de jour. Ils m'ont proposé plusieurs activités (oui, car contrairement aux HP, il y a PLEIN d'activités là-bas :) ).
Pour l'instant, je fais de l'escalade le lundi de 11 h 30 à 13 h, et oui ça me plait :)
Et puis, ça n'a rien à voir avec le sport de collège ou de lycée (j'avais une phobie de cours d'EPS, surtout collectifs... En 5ème, on faisait de l'escalade, le prof m'avait expliqué comment assurer. Je n'avais pas compris, et il m'avait engueulé et menacé de me mettre une croix --' )
Là, on sait que les jeunes viennent de la Maison de Solenn et qu'ils sont en souffrance. Donc ce qui est bien à la Maison de Solenn, c'est que les activités ne sont pas du tout des contraintes, mais des soins !
Pour l'instant, je n'ai choisi que ça pour "ne pas aller trop vite", "ne pas en mettre trop d'un coup", mais je ferai sûrement autre chose après. Il y a une infirmière très gentille qui me comprend aussi et à qui je vais parler de mes problèmes.
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terrefroide
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Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

Message par terrefroide »

Pour information : il existe une chartre du patient hospitalisé dans chaque hôpital : Pour bordeaux il faut aller sur le site de charles perrens. Tout y est indiqué.

Pour le dossier patient : il faut écrire au directeur de l'établissement en joignant une photocopie de la carte d'identité et en indiquant les dates d'hospitalisation. A la suite de ce courrier, un devis détaillé correspondant à la photocopie va être envoyé sous huit jours à compter de la date de réception de la demande. Puis à la réception du paiement, l'hôpital a huit jours pour envoyé le dossier si moins de cinq ans. Réf article L111-7 du code la santé publique. Loi du 30 avril 2002.


Demande du dossier patient pendant une hospitalisation en HDT ou en HO :

Lorsque, dans les circonstances prévues au quatrième alinéa de l'article l.111-7 du code de la santé publique, le détendeur des informations recueilles dans le cadre d'une hospitalisation d'office ou d'une hospitalisation sur demande d'un tiers estime que la communication de ces informations au demandeur ne peut avoir lieu que par l'intermédiaire d'un médecin, il en informe l'intéressé.
Si celui-ci refuse de désigner un médecin, le détendeur des informations saisit la commission départementale des hospitalisations psychiatriques, qui peut également être saisie par l'intéressé conformément aux dispositions de l'article L 3223-1 du code de la santé publique.
L'avis de la commission, qui s'impose au demandeur et au détendeur, leur est notifié. La saisine de la commission ne fait obstacle à la communication des informations si le demandeur revient sur son refus de désigner un médecin. Dans ce cas, lorsque la saisine a eu lieu, le détendeur en informe la commission.

Bon courage, il faut aller au bout pour obtenir réparation de ce défaut de soin et de respect de la chartre du patient. Il y en a une dans chaque hôpital.
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incarmal
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Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

Message par incarmal »

J'ai enfin pris le temps de regarder le documentaire.

Bon déjà c'est un documentaire à charge, donc effectivement ils montrent surtout les images pouvant déranger en occultant probablement d'autres prises en charge plus convenables.

Je trouve que le psychiatre tient des propos vraiment abrutis. C'est comme tout, il y a les bons et les mauvais psychiatres. Celui-ci tient des propos qui me dérangent vraiment.

Le passage qui m'a le plus marqué est la discussion entre un infirmier et la jeune qui veut se couvrir pour fumer.
Ce n'est pas l'interdiction qui me choque, mais la façon dont il s'adresse à elle et les propos qu'il lui tient.
Ce qui est vraiment rassurant c'est la réaction de l'autre infirmière qui le remet à sa place et qui lui dit qu'il a tort sur toute la ligne. Elle semble bien plus respectueuse.
Je pense qu'après coup il a dû passer un sale quart d'heure et c'est justifié.

Je ne trouve pas que le point de vu dans ce documentaire soit très intéressant. Ici on est dans les images crues, et on laisse le téléspectateur libre d'interpréter les images selon sa propre sensibilité, alors même qu'il lui manque les clefs pour comprendre le pourquoi de telle ou telle prise en charge.

Le point positif de ce positionnement est que le spectateur peut s'identifier assez facilement aux patients qui eux-même vivent ces prises en charge.
ça permet de se questionner sur la façon dont ça peut être ressenti par les patients (lui même comme le spectateur, n'a pas toujours les clefs pour comprendre les décisions prises)
Dommage que l'on nous montre principalement que les côtés négatifs des prises en charge car ça donne une image erronée de la psychiatrie.
C'est pas parce que les gens sont plus nombreux à avoir torts qu'ils ont forcément raison.
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Oiseau-de-Pluie
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Le 7 mai 2010 à 2 ARTE : "Sainte-Anne, hôpital psychiatrique

Message par Oiseau-de-Pluie »

Bonsoir,

"Dommage que l'on nous montre principalement que les côtés négatifs des prises en charge car ça donne une image erronée de la psychiatrie."

--> Est-ce que tu connais le reportage "Les Infiltrés" ? Il s'agit de l'hôpital de ma ville.
Pour y avoir été internée EN VRAI pendant 4 jours, je peux t'assurer que ce reportage ne ment pas et qu'il n'y a absolument rien de positif.
ça fait neuf mois maintenant, et je ne peux même pas y repenser sans pleurer, sans avoir mal... Traumatisme à vie...
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