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Je n’aime pas trop parler de moi mais là, j’en ressent vraiment le besoin.
Voilà, je me trouve dans une situation un peu compliquée. Je suis une femme de 29 ans vivant à Bruxelles. Ma vie professionnelle, sentimentale et affective ont toujours été toujours été au point mort.
Depuis la sortie de l’enfance, je suis seule ( sans amis, sans petit ami et sans autres personnes que ma famille nucléaire).
13 ans, c’est aussi l’âge auquel ma sœur ainée (18 ans à l’époque) a décidé de mettre fin à ce jour.
Cela a eu d’énormes répercussions sur ma famille. Il faut savoir que ma famille (papa, maman, frères et sœurs a émigrée ici il y a 22 ans, (j’étais enfant) et dans nos traditions, le suicide est considérée comme une malédiction ce qui explique pourquoi aucun des membres de la communauté que nous fréquentions depuis des années ne nous adressait la parole.
13 ans c’est aussi l’âge auquel j’ai changé d’école (sous les recommandations de ma grande sœur avant son décès car j’étais bonne élève.)
13 ans, c’est aussi l’âge auquel je suis tombé amoureuse pour la première fois :
- D’abord d’une fille de ma classe
- Puis en été, d’un garçon qui habitait près de chez moi.
Ce garçon était également amoureux de moi ( mais n’était pas de ma communauté). Avec tous les interdits liés à mon éducation (par exemple, si mon frère ou ma mère ou mon père l’apprenaient, je ne sais même pas ce qu’ils m’auraient fait ) ont fait que l’on est jamais sorti ensemble.
Du coup, j’ai décidé de NE PLUS JAMAIS tomber amoureuse. J’ai commencé à avoir des préoccupations de plus en plus éloignées des filles de mon âge. Par exemple, je ne faisais même plus l’effort de chercher à avoir des amies (ça non plus, c’était mal vu par ma mère => peur qu’elles m’influencent) A partir de là je n’ai plus que des relations superficielles avec les gens. Généralement, même quand je suis dans une pièce, on ne me remarque pas (c’est encore le cas aujourd’hui).
Moi qui adorait lire, je ne lis plus. J’aimais également écrire, mais mis à part mon journal intime, je n’écris plus rien. De plus, l’adolescence est une période durant laquelle on construit sa personnalité, mais là j’avais juste l’impression de n’être PERSONNE
Mes notes se sont mises à chuter. Je n’arrivais plus à étudier et je me trouvais vraiment nulle. J’avais alors 14 ans. Mes parents étaient énervés que mes notes chutent, mais ils n’ont pas voulu voir que j’allais mal ( normalement, selon moi, ils auraient dû me pousser à m’ouvrir aux autres en me faisant faire une activité extra-scolaire avec des jeunes de mon âge par exemple => hé ben NON, ils ne l’ont pas fait car cela signifierait que j’allais m’ouvrir aux autres et ça ils ne voulaient vraiment pas)
14 ans ans, (sans amis, sans copain, pas de communication possible avec mes parents…), de plus je dois changer d’école car mes notes sont trop nulles.
15 ans, (idem)
16 ans, (idem)
17 ans, mon frère ainée décède d’un accident de la route. Au début je suis juste très triste. Ensuite, je ressens des boules d’angoisse à chaque fois que je dois aller à l’école. Sans le dire à mes parents, je ne vais plus en cours ( Je signale juste que pour mes parents il était inenvigeable que je n’ai pas de dipl^me supérieure, je le voulais exactement mais bon)
A partir de là, je ne sors plus de chez moi. A l’extérieur, personne ne s’inquiète (n’ayant pas d’amis)
Donc de mes 17 ans à mes 21 ans JE NE SORS PLUS DE CHEZ MES PARENTS A cette période, pour accepter le quotidien, je souffre de dépression. Mis à part la honte que ressente mes parents, personne ne m’aide.
Voyant mon avenir bouché, je décide à 21 ans de préparer seule mon jury central (examens correspondant au bac) et le réussi. En fait, ce qui m’a motivé à le faire était que ma petite sœur était en dernière année du secondaire et je me sentais donc gênée.
Ensuite à 21 ans donc, ma petite sœur et moi, on s’inscrit dans une école de gestion. Ça a été l’horreur pour ma sœur car je la collais tout le temps (n’ayant jamais appris à aller vers les autres) => ma petite sœur était beaucoup plus sociable que moi car après avoir vu dans quel état leur éducation de m***** m’as mis, ils l’ont éduqué un peu différement.
Donc, je foire mes études supérieures n’ayant pas les bonnes aptitudes relationnelles ainsi que de confiance en moi, de plus après coup ce n’était vraiment pas le bon choix d’études car je suis plutôt littéraire.
A 22 ans, un garçon de ma promo s’est intéressé à moi (il avait 20 ans). Quand j’ai commencé à m’intéresser à lui à mon tour, il s’était déjà fait une idée de moi (car il est vrai que j’étais un ovni car trop, mais vraiment beaucoup trop différente, de plus, je ne respirais vraiment pas la joie, ça a dû l’effrayer )
Donc jusque là => JAMAIS eu d’amis, pas de copain,…
23, rien de glorieux, reste à la maison
24, Je commence une thérapie chez une psychiatre avec qui ça ne se passe pas très bien. De plus, je n’ai pas de lien de confiance avec elle. Elle me prescrit un antidépresseur après un an de thérapie
Je décide de me réinscrire en commerce (n’aime pas ce choix d’études mais n’ose toujours pas suivre ma voie)
Je prends les antidépresseurs pendant 3 mois et l’arrête subitement car lors d’un travail de groupe important (on en faisait souvent) , j’ai prévenu à l’un des membres (une fille) que les autres essayaient de l’éjecter car elle ne fait pas grand-chose. Elle a demandé aux autres si c’était vrai, ils ont bien sûr nié et ont tout fait pour m’éjecter MOI et ont même mis la titulaire de notre option à dos. Du coup en plein milieu de l’année académique, j’ai abandonné…
25 ans, mes parents divorcent. Je suis soulagée car mon père entretenait une liaison avec une femme de 30 ans sa cadette. Ensuite je suis hospitalisée en hôpital psychiatrique pendant 3 mois : cela m’aide beaucoup car j’apprends petit à petit à me détacher de ma petite sœur. Par contre, je ne sais toujours pas aller vers l’autre du coup après l’hospitalisation, je reprends mes vieilles habitudes (solitude). On me prescrit à nouveau des antidépresseurs.
A 26 ans, je continue le suivi avec la psychiatre (1 fois par mois) + les médocs
A 27 ans, je suis de nouveau hospitalisée. Mon grand frère a voulu que je sois la marraine de son fils (pour que j’apprenne à m’accorder de l’importance). Je fais une tentative de suicide suite à ça (car je m’en sent incapable, je sais c’est absurde)
Quelques mois après ne sachant que faire, je décide d’être jeune fille au pair à l’étranger. C’est la première fois que je voyage seule. J’ai énormément la trouille d’y aller (car je ne suis pas du tout autonome, et aussi la peur de faire une crise là-bas) mais je veux me prouver à moi-même que je peux réussir quelque chose dans la vie pfff
J’arrête les médocs (chose à ne surtout pas faire seule) Là-bas, je m’étonne moi-même. Je rencontre d’autre au-pair super géniales, on fait des sorties et tout. Je rencontre une superbe fille avec laquelle je m’entends super bien.Quand je me rends compte que j’en suis amoureuse et que je lui en fais part 1 mois plus tard, elle ne me donne plus signe de vie. => Dieu seul sait à quelle point notre entente était parfaite) Je rencontre également un garçon avec lequel je couche (juste pour le fait de le faire) alors qu’au départ je ne voulais pas trop.
Mais avec la famille d’accueil, ça se passe moins bien car j’ai du mal à cacher mes nombreux coup de blues et que je ne parviens pas à masquer. => Je reste 7 semaines au lieu des 12 mis prévus :/
J’ai honte de dire à ma mère que la famille d’accueil ne veut plus de moi et n’ose pas rentrer chez elle. Du coup je fais du couchsurfing pendant deux semaines pfff
Quand je rentre enfin chez ma mère, je m’enferme dans ma chambre et n’en sors plus. J’ai des paroles de désespoir et songe au pire. Ma mère s’inquiète et veux me faire hospitaliser de force.
Je rentre à nouveau en hôpital psychiatrique. Mais je n’assume pas du tout d’être aussi faible. Je fais une TS deux jours après et tombe dans le coma et n’en sort que…. Trois jours plus tard. Ma mère prend congé et viens tous les jours à mon chevet. Un de ses collègues lui conseille même d’appeler un prêtre pour me donner le dernier sacrement…
Quand je me réveille, je suis en colère contre moi-même. Je reste hospitalisée pendant 4 mois.
Aujourd’hui, j’ai 29 ans, je n’ai jamais travaillé (mis à part quelques job étudiant), jamais eu de copain (je me dis que je pourrais essayer les sites de rencontres mais je n’ai vraiment aucun intérêt dans la vie, et ça n’attire pas les foules ça !), jamais eu de petit(e) ami(e) => oui je sais c’est pathétique de ne pas savoir si l’on est gay ou lesbienne à mon âge !!! => Je ne saurais même pas décrire mon genre de partenaire… donc voilà, jamais eu d’ami(e).
Histoire de me donner quand même une chance, j’ai repris des études comme assistante sociale en septembre 2013. J’aime les cours, mais j’ai souvent l’impression que mon passé me rattrape. Par exemple quand je donne mon âge, je me sens obligée de rajouter que j’ai travaillé plusieurs années avant de décider de reprendre des études car si je dis la vérité hé bien ça craint ! Et surtout la solitude !
Je dois rajouter que je ne paraît pas bizarre au premier abord. D’ailleurs, si je disais aux autres que j’ai été hospitalisée 3 fois en psychiatrie, elles seraient choquées !!
Les étudiantes ont des préoccupations assez légitimes genre se trouver un chéri etc…
Moi je me dis que personne ne voudra jamais de moi. Je ne sais pas comment sortir de ce cercle vicieux et aimerai beaucoup me trouver un(e) confident(e), chose que je n’ai jamais eu
Attention : Je ne prétends pas être la personne au monde qui souffre le plus, J’ai conscience que l’on traverse chacun de passages difficiles. La seule différence c’est que dans mon cas, il n’y a que des bas…
Aujourd’hui, je vis chez ma mère, pendant encore 2 ans et demi (au mieux)... PS: j'ai déjà essayé la colocation, (2 fois) et à chaque fois je ne parvenais pas à vivre au milieu des autres donc je payais mon loyer pour rien vu que j'étais chez ma mère.
