Epuisée par mes crises d'angoisse au travail ....

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scorpionne
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Epuisée par mes crises d'angoisse au travail ....

Message par scorpionne »

Bonsoir à vous toutes et tous,

Je n'ai pas écris sur le forum depuis fort longtemps. Je tenais mon Salon, alors que j'étais dans une période très noire.

J'ai besoin de venir parler ici de ma situation, car je me sens très seule et les idées suicidaires étant revenues de façon dramatique, il faut que j'extériorise mon mal être qui devient très invalidant, voire incompatible avec une vie normale.

Il faut savoir que je vais mal depuis quatre ans environ. Je n'ai jamais été d'une nature très optimiste, mais jusqu'à il y a quatre ans, j'avais une vie à peu près normale et il me semblait que mes besoins étaient satisfaits, je n'avais pas le sentiment d'avoir râté ma vie. Malheureusement, il a suffit d'une séparation d'avec mon ami de l'époque, pour sombrer littéralement en dépression, allant jusqu'à faire une tentative de suicide en septembre 2010.

C'est là que sont apparues les crises d'angoisse, symptome que je ne connaissais absolument pas. Et depuis c'est mon cauchemar au quotidien.
Bref, six mois après ma séparation, j'ai démissionné de mon travail car j'avais eu des arrêts maladie "ponctuels" suite à mes angoisses et j'ai rapidement senti beaucoup d'hostilité de la part de mes collègues, une mise à l'écart évidente. Aller au bureau me tordait les tripes (je suis assistante commerciale).

J'espérais ne plus jamais revivre un tel sentiment, autant de méchanceté et d'incompréhension.

Suite à ma démission, j'ai retravaillé en interim et même si j'effectuais de petites missions, j'appréciais d'avoir pu échapper à mes anciens collègues. J'avais subi trop de pression, à la limite du harcèlement (ma hiérarchie me reprochait de discuter avec des collègues "hommes", mais me reprochait d'être asociale, aller comprendre .....).

Et puis en octobre 2011 j'ai retrouvé un CDI dans une entreprise qui compte environ 300 personnes (à côté de mon ancien employeur !). J'étais très heureuse, car je visais cette entreprise depuis longtemps, et globalement ma vie n'allait pas trop mal, j'avais retrouvé un compagnon, et mes quelques missions interim m'avaient redonné confiance en moi (rien que passer des entretiens relevait du miracle).

Les premiers temps se sont magnifiquement déroulés. J'étais heureuse, détendue bien qu'en formation, et chaque matin était un plaisir.
J'ai été très à l'aise jusqu'au mois de janvier 2012 malheureusement, où une sphère de ma vie s'est écroulée : mon ami de l'époque m'a brutalement quittée et je n'ai pas pu faire face à cette situation. La dépression qui au fond, était restée dans l'ombre, attendant de resurgir, s'est abattue sur moi. Très rapidement, tout ce que j'avais réussi à cadrer je dirais, s'est remis en place, notamment les crises d'angoisse au travail.

Et maintenant cela fait deux ans que je vis un vrai calvaire. Je sais que beaucoup de personnes actives et souffrant de dépression n'osent pas se mettre en arrêt maladie, de peur du jugement des autres, de l'employeur, et des conséquences. C'est exactement ce que je pensais aussi, mais à un moment donné il a bien fallu que je m'arrête pour me faire soigner, je n'y arrivais plus. A ma charge, je m'absentais trop souvent pour une journée, et cela mon employeur en a eu très vite assez. J'avais des remarques de mon chef et je voyais bien que l'on me regardait de travers.

Alors un jour, j'ai u un arrêt de trois mois, parce que j'ai été hospitalisée en psychiatrie pour dépression.
Mais comment aller raconter cela à son employeur ? à son chef avec qui la communication n'a jamais été simple ?
Pourtant, j'envoyais des relevés de situation aux ressources humaines, et j'ai quand même essayé d'expliquer à la DRH mon "problème" au début de mon arrêt, elle m'envoyait des emails pour savoir, grosso modo, ce qui se passait. Pour apaiser les choses, il a bien fallu que j'explique que j'étais en dépression, mais pas simple à vivre comme situation.

Ce n'est pas tant avec ma direction des RH que j'ai un souci, d'ailleurs je les remercie intérieurement, de ne pas m'avoir accablée à mon retour, j'aurais pu être licenciée, or je n'ai pas senti de désaccord de leur part. Il reste un soupçon d'humanité j'ose croire. Mais le pire et le plus ingérable pour moi, ce sont mes collègues directs ....

Pendant mes trois mois d'arrêt personne n'a pris de mes nouvelles (ils ont pourtant mes coordonnées, mail et téléphone). Quand j'ai repris mon poste (j'en avais la boule au ventre d'ailleurs) j'ai été très mal accueillie, c'était un peu comme si je revenais d'un séjour au soleil et que j'avais attisé la jalousie de tout le monde (eh oui, je n'avais pas une jambe cassée, et tout le monde devait penser que j'avais passé trois mois à profiter du système). J'ai rapidement constaté qu'on ne me parlait plus, en dehors de l'intérimaire qui m'avait remplacée pendant ce temps et qui heureusement, était très gentille et douce.

et cela fait des mois que cela dure ..... en fait ma plus grosse problématique, c'est la CULPABILITE qui fait que j'ai honte de moi, je ne me sens pas à ma place, j'ai l'impression d'être dans l'imposture et que tout le monde me regarde de travers, j'en ai même développé une espèce de "paranoïa", j'ai l'impression que l'on parle de moi et qu'on me jauge en permanence.

Evidemment, j'ai des crises d'angoisse quotidiennes, dès le matin, et c'est plus qu'invalidant. J'ai quand même une fonction qui m'amène à travailler en équipe et à devoir prendre des initiatives à défaut de décisions, or je suis tellement mal que je m'enferme dans ma bulle et hop, je recommence à angoisser, à trembler, avoir des vertiges, des envies de vomir. C'est un véritable enfer. Aujourd'hui, comme j'avais eu quelques jours de congé la semaine passée, reprendre le travail a été une torture, d'autant plus que tout le monde est rentré de vacances et ça n'a pas arrêté de défiler dans le bureau pour les vœux. Ca a été un supplice de chaque instant.

Evidemment j'évite toutes les situations sociales qui me terrifient : manger le midi avec les collègues (je mange seule, de toute façon je n'ai rien à raconter de passionnant); les pots pour les anniversaires et évidemment, le traditionnel café à dix heures devant la machine à café (impossible pour moi, alors qu'avant ma rupture, je pouvais le faire sans vraiment éprouver de malaise).

Finalement tout cela n'a été qu'un cercle vicieux de A à Z : rupture > dépression majeure > hospitalisation > rejet de mes collègues > re-dépression et angoisses. Je ne sais plus comment faire. Je passe pour une fille qui n'a aucune conscience professionnelle, alors que toujours je me suis montrée disponible (ne pas compter les heures, être réactive par mail même pendant mes congés ....). Bon, certes je dois avoir qu'il y a quelques spécimens dans mes collègues qui n'inspirent pas confiance ; quand j'entends parfois des ragots (parce que je suis dans le même bureau) je n'ose pas imaginer ce qui peut être dit à mon sujet :(

Voilà, je suis désolée de poster ce genre de message car je sais que beaucoup hésitent à se soigner à cause du travail, moi-même j'ai très longuement hésité bien que mon médecin me suggérait de m'arrêter car mon état empirait. Mais je m'aperçois que la dépression reste un problème (une maladie) qui n'est pas reconnue humainement, sauf pour ceux qui le vivent et savent de quoi il s'agit réellement. Entre collègues il n'y a pas de pardon, et je ne sais pas si un jour je me sentirais enfin reconnue et appréciée dans mon travail. Je voudrais surtout me débarrasser de cette terrible culpabilité. De plus, je suis le genre de personne qui, lorsqu'elle ne se sent pas "aimée", va éprouver un terrible malaise, je vais me renfermer, ne pas oser prendre la parole en groupe, fuir les situations sociales, imaginer le pire, voir le mal partout .... Est-ce une vie ? j'en doute.

Merci de m'avoir lue, j'espère pouvoir échanger sur tout cela avec ceux qui le voudront bien.
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Tsong64
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Message par Tsong64 »

Bonjour,
J'ai vécu une situation un peu similaire (un peu :smile2: ).
En gros pour des problèmes d'anxiété/dépression (j'ai aussi connu ces nausées horribles, avec envie de vomir, mal au ventre, gros "coup de blues"), j'ai du râté un semetre de cours (enseignement supérieur). A mon retour, 5-6 mois plus tard (qui n'a duré que quelques jours :bloque: ), 2 profs m'ont dit littéralement "alors c'était bien les vacances?"....
Bref 0 compassion.

Et l'année suivante, changement de structure. Les profs ont été beaucoup plus HUMAINS et m'ont accordé "le temps qu'il me faudra pour me soigner", je leur ai quand même présenté un certificat médical de psychiatre.

Tout ça pour dire que, si certaines personnes semblent être indifférentes au problèmes des autres, d'autres y sont très sensibles.

PS: Bravo car tu arrive à travailler malgré les nausées, moi je n'y arrivais pas.

Un dernier petit conseil "en accord avec ma psy", "affronte l'anxiété affrontable, mais tu ne peux affronter une anxiété trop forte. PENSEES, EMOTIONS et COMPORTEMENTS sont liés".
"Dieu ne joue pas aux dés".

Einstein.

"Si vous êtes encore attaché à l'argent, à la renommée, à la nourriture, au confort, vous n'avez pas encore atteint le niveau d'un pratiquant de faible capacité".

Tenzin Gyatso, le XIV ème Dalaï-Lama.
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scorpionne
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Message par scorpionne »

Merci Tsong d'avoir pris le temps de me répondre, je vois que tu connais bien la problématique de devoir "travailler"/étudier, tout en subissant de fortes angoisses. Est-ce que tu sais pourquoi, de ton côté, tu ressentais autant d'anxiété ? dans le milieu étudiant je ne savais pas comment les "profs" pouvaient réagir.

Je trouve que dans la dépression et dans le fait d'être obligé de te faire soigner, donc de manquer des cours, c'est surtout toi qui est pénalisé. alors que dans la vie active, j'ai l'impression que l'employeur se dit que parce qu'il te paye tu n'as aucun droit d'être malade (je parle surtout des maladies "non visibles").

Certes je ne m'attendais pas à des élans d'affection lorsque je suis revenue après mon hospitalisation, mais quand je vois le comportement de mes collègues ça me bouleverse et ça me replonge dans la souffrance. Ce matin par exemple, un de mes collègues fêtait son anniversaire, il avait apporté des croissants. Il a invité dans le bureau un certain nombre de personnes, dont moi (bien obligé, vu que je partage le bureau avec). Eh bien personne ne m'a adressé la parole. Nous formions un groupe, debout autour de la table. Je passe sur les collègues qui se sont carrément mis de l'autre côté du cercle pour ne pas avoir à me parler. Sinon personne ne m'a regardée. J'ai bien essayé de participer à des discussions, surtout sur ce qui pouvait m'intéresser, mais à part le sentiment d'être de trop, rien n'a été concluant. Ce genre de moment est un véritable supplice pour moi, mêlé d'ennui, de honte et de confirmation d'échec.

Suite à cela je me suis sentie mal toute la journée ..... Je sais que la terre entière n'est pas forcément inhumaine, mais je n'ai pas envie de devoir encore quitter un CDI en cette période délicate, simplement parce qu'on ne m'excuse pas d'avoir été malade et d'avoir essayé de me soigner .....
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Tsong64
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Message par Tsong64 »

Est-ce que tu sais pourquoi, de ton côté, tu ressentais autant d'anxiété ?
En vérité j'étais en classe préparatoire 2ème année en période de dépression, et j'interprête ces nausées comme un rejet de la situation. Une sorte d'appel à l'aide de mon corps qui m'a dit "va te soigner! tu as trop de travail pour t'occuper de toi, va-t-en!". Et au final il m'a semblé que le fait de quitté les cours a été une décision judicieuse. Parce que l'accumulation de la depression + travail allait être de plus en plus insupportable.

Après dans ton cas c'est un peu différent. Je connaîs une personne "normale", qui a eu une invalidité de 3 ans pour une soit disant "dépression nerveuse" grâce à un ami qui était psychiatre. Cette personne a donc abusé du système, car elle était parfaitement en état de travailler.

Peut-être que tes collègues de bureau/patron ont connu une personne dont le comportement est similaire/ou un profiteur du système ce qui la rend la situation difficile dans ton cas. De plus, la dépression est souvent négligée par les personnes qui n'y sont pas affectées.

A ta place je ne serais que faire, peut-être convaincre tes collègues que tu es bel et bien dépressive et non une "profiteuse du système", en misant sur la "pitié". Dans mon cas ça a un peu marché, les personnes qui savent que je suis réellement en dépression sont beaucoup plus humaines envers moi.
Mais ce n'est pas moi qui ai fait le premier pas, c'est très difficile (à mon sens) d'aller vers l'autre en criant au secours...
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lodiz
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Message par lodiz »

A partir du moment où l'entourage professionnel n'est pas un peu compréhensif, j'ai fini par me dire que le bonheur valait bien une fuite quand on le peut, ce n'est qu'un... boulot pas un sacerdoce(sacerdoce, nom masculin: Sens 2 Fonction jugée respectable par le dévouement qu'elle exige.)

A la première occasion... changer de boulot, surtout si celui-ci n'est pas votre boulot de rêve (pas évident en ces temps bien sûr, mais rien que chercher et espérer un jour leur sire aller vous faire... çà fait déjà plaisir). La dépression fait souvent oublier qu'on est capable de faire autre chose que son boulot actuel, mais c'est une impression.
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