Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

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Cassandra1824
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Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par Cassandra1824 »

C'est vrai que ça a rien à voir lol
A mon avis le seul point positif que tu a dans l'enseignement ce sont les vacances :smile2:
Le soucis c'est que je ne travail pas assez voir pas du tout quand je n'en est pas envie en plus cette année c'est le bac ça veut dire des oraux de 20 minutes et j'aime vraiment pas ça malgré que je m'exprime très bien.

En septembre tu est donc en cours ou tu a déjà passé tes examens ?

@super-régis : moi aussi j'ai également du mal à dormir , je pense à mon chéri mais je me torture "moins" sauf que quand tu n'est pas fatigué tu pense et quand tu pense le sommeil vient encore moins , c'est le toc qui parle, il cherche à t'embêter . Comme ta peur est de ne plus aimer ton épouse et que tu est avec le toc ce fera plaisir en te montrant sa présence
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Cassandra1824
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Enregistré le : dimanche 10 août 2014 13:42

Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par Cassandra1824 »

Bonjour .

J'aurais une question à vous poser quand vous ressentez que vous l'aimez est ce que c'est un réel sentiment ou bien c'est seulement quand on pense positif ou le toc qui nous fait croire ça ? Ce matin et même hier ça m'a fait ça mais ça n'a duré que 5 minutes puis après je me dis que je l'aime peut-être pas assez ou même pas du tout ou que je ne veux plus l'aimer . En tout cas quelque chose me gêne pour aller vers lui
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Pitchoune54
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Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par Pitchoune54 »

Tout d'abord bonjour !

Je suis encore une femme parmi tant d'autres auquel ce problème dit de "tocs" lui mène la vie dure. Cela fait maintenant plus d'une semaine environ que j'ai commencé à lire ce topic et j'ai enfin pris mon courage à deux mains pour y poster un commentaire.

Bien évidement, je me retrouve dans beaucoup de toutes les situations que j'ai pu lire et il est vrai que l'on ressent un certain "soulagement", si je puis dire, de trouver enfin quelqu'un qui ressent la même chose que vous.

Pour ma part le problème est apparu il y a 1 mois maintenant, du jour au lendemain, j'étais en vacances (l'endroit ou justement on devrait se sentir le mieux et projet tant attendu après une année d'étude assez rude). J'ai été pris d'une vague de questionnements sur "Est-ce que je l'aime vraiment ?", "Serais-tu en train de perdre tes sentiments ?", etc. Et là mon corps s'est complètement braqué, prête à suffoquer... c'est la que j'ai pété un câble et pleurer toutes les larmes de mon corps devant mon compagnon.

Suite à cet épisode je lui ai bien fait comprendre que je ne voulais pas le quitter, j'avais tellement mal sans pour autant pouvoir lui avouer mes sentiments et de répondre à la question si je l'aimais... Bref un anéantissement.

Je suis rentrée de vacances et s'en ai suivi une semaine de pause entre nous pour que je puisse faire le point. Je ne m'alimentais plus pendant plus d'une semaine, suivi de crises d'angoisses et de larmes tout les jours et toute la journée. C'était l'épuisement total. Après j'ai pris du courage pour le revoir et j'ai bien senti que je ne voulais pas m'arrêter là et que je l'aimais encore. Seulement après une semaine à peu près calme, sans oppressions dans la poitrine, mes crises m'ont reprises avec tout les questionnements qui s'en suivent.

J'ai l'impression de rechuter... cela fait un mois maintenant que je suis dans ce gouffre qui à l'air de m'aspirer de l'intérieur sans pouvoir quoi faire. C'est comme si je luttais constamment contre les pensées de mon propre corps. Ca fait si mal d'être frappée par une chose pareil alors que justement mon couple était la seule chose de solide dans ma vie. Mais est-ce possible que l’enchaînement d'événements extérieur auraient pu se répercuter sur la dernière chose de stable qu'il me restait ? Aurais-je peur de l'engagement dans un tournant de ma vie ? (fin des études et insertion dans la vie active).

Une chose est sûre c'est que j'ai pris la décision de me faire aider par mon médecin. Il m'a prescrit un anxiolytique. Et je pense même prendre la décision de prendre rdv chez un psychologue qui semble être ma dernière porte de sortie.

Je voulais vous dire en tout cas que ce poste me permet de tenir le coup dans mes moments les plus noirs. J'aimerai tellement sortir la tête de l'eau et retrouver cette complicité que j'avais avec mon compagnon et être sûre de mes sentiments sans me poser de questions.
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Ecila51
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Enregistré le : dimanche 30 décembre 2012 20:30

Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par Ecila51 »

Pitchoune,

Bienvenue dans le monde des toqués.

Les événements que tu décris s'apparentent effectivement aux tocs. Je ne sais pas si tu as parcouru un peu les dix dernières pages du forum mais moi aussi j'ai fait des crises d'angoisses et j'ai quitté mon copain sous le coup d'une peur foudroyante. J'ai versé toutes les larmes de mon corps, je ne mangeais plus, je ne dormais plus jusqu'à ce que mon psy diagnostique une rechute de tocs.

Cela fait six ans que je souffre de ce trouble, connaissant des périodes de paix parfois très longues et des crises plus ou moins aiguës.

J'ai eu exactement la même pensée que toi concernant le changement de vie (ancienne prof de philo, je vais commencer des études d'infirmière dans une semaine) : "je choisis une nouvelle vie, ton copain appartient à ton passé, il faut désormais passer à autre chose et ne pas vouloir prolonger une relation anachronique en t'agrippant à tes souvenirs". Evidemment, cette pensée créer de la souffrance.

Je te conseille d'aller voir un psychiatre car le médecin généraliste n'est pas assez pointu pour te soigner sur cette maladie, surtout sur le toc du couple qui est assez méconnu contrairement aux tocs de propreté qui vont régulièrement l'objet d'émissions télévisées à grand spectacle. Tu peux aller au CMP (centre médico-psychologique) près de chez toi, les consultations chez les psychiatres et psychologues y sont gratuites. Pour le psychologue, je te recommande un psychologue spécialiste des Thérapies comportementales et cognitives (tcc). Le mieux, c'est de se faire suivre par un psychiatre et un psychologue spécialiste de la tcc. Ces derniers sont difficiles à trouver, surtout si tu désires des séances gratuites et non facturées de 50 à 100 euros la séance.

Tu prends quoi comme anxiolytique? A quelle dose?

--edit--

Super-régis,

Je souffre aussi de troubles du sommeil depuis au moins trois semaines.

Le psy m'a prescrit un demi Lexomil pour favoriser le sommeil mais cela ne me fait plus rien. Je reste éveillée jusque vers 6h à 8h du matin et je dors jusqu'à 13h ce qui me vaut les foudres de ma mère et qui me rend toute honteuse.

Depuis deux semaine, le psy m'a également donné du Stilnox (un somnifère) que je ne dois prendre qu'en cas de nécessité. Malheureusement, les cas de nécessité commencent à se multiplier. J'ai pris un demi Stilnox en plus de mon demi Lexomil au moins une dizaines de fois. Cette nuit, même avec cela, insomnie. Je désespère, j'ai l'impression que je me mens, que je n'aime plus mon copain et que je persiste à le nier, que c'est cette vérité que je ne veux pas admettre qui me prive de sommeil.

Je vois mon psychiatre dans une heure, j'ai peur qu'il me dise que je n'aime plus mon copain et que je ne peux pas placer tout mon malheur sur le dos des tocs.
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Pitchoune54
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Enregistré le : dimanche 24 août 2014 19:42

Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par Pitchoune54 »

J'ai commencé avec du Stresame la semaine dernière (matin, midi et soir) mais mes symptômes ont empirés alors j'y suis retournée ce matin et il m'a prescrit du Alprazolam Zentiva (1/2 comprimé matin, midi et soir), je peux passer à un comprimé entier si je vois que ce n'est pas suffisant.

Le problème c'est que je n'ai toujours pas l'envi de manger... les aliments passent un peu maintenant contrairement au début ou je refusais tout (même l'eau, c'est pour dire que je me laissais dépérir) mais je ne ressens toujours pas la faim. Je fais souvent des cauchemars aussi et je suis H24 stressée avec la pression dans la poitrine et la totalité du corps contracté, autant dire que je me sens épuisée ! Je dois aussi passer faire des test au cardiologue pour voir si je n'ai effectivement rien au coeur mais je sais pertinemment que le problème vient de mon angoisse. Le hic c'est que j'ai l'impression de m'avoir traumatisé la première fois que les événements se sont produis et j'ai tellement peur que ca ne redevienne pas comme avant sur mes sentiments. J'ai vraiment eu une semaine ou je sentais que je reprenais le dessus et la ca retombe, c'est super frustrant et décourageant.

Mon médecin m'a effectivement dirigé vers le CMP (centre médico-psychologique) de ma ville. Il m'a dit que j'aurai d'abord un rendez-vous avec un psychiatre pour évaluer avec quel psychologue je devrais consulter. On verra bien même si j'appréhende un peu ses conclusions, mais je pense que c'est la dernière solution que je vois de possible pour aller mieux.

J'aimerai m'arracher le cerveau ou encore de tomber dans un sommeil profond ! :rire2:
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super-regis
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Enregistré le : jeudi 13 février 2014 8:14

Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par super-regis »

Cassandra pour le bac ne t en fais pas il faut travailler regulierement.
Ecilia moi aussi j ai tjrs peur que ma psy me dise cela je la vois jeudi et j angoisse...
Je me raccroche a la phrase de ma psy comme quoi je tenais bcp a mon epouse. apres je sais y en a qui von t me dire que ca veut pas forcement dire aimer et d ailleurs c tjrs ce que j ai peur quelle dise ma psy.
Ce matin j ai bcp pleurer en me cachant en repensant a nos bons moments en vacances et a la peur de la faire soufrir qu elle m abandonne.
Du coup j ai peur quelle decouvre ce que j ecrit et que cela la blesse.
Moi aussi ma psy pense que mes peurs (elle ne m a jamais parler de toc elle ne savait meme pas ce que c etait) c c est reveiller suite a la mutation ds une autre ville de mon epouse d ou la peur de l abandon que j ai tramsformer en peur de plus l aimer.
Enfin au debut ce n etait que la peur de pas dormir et de pas assurer au boulot c qd j ai commencer a aller faire de la sophrologie que j ai eu peur de decouvrir autre chose et biensur peur de decouvrir qu en fait je ne l aimais pas.

Sinon pr les tcc ds mon cmp elle ne fait pas de tcc et j ai pas les moyens de payer 50 80 euros.....
Pr le sommeil ecilia j ai tjrs eu une tendance insomniaque et la peur de pas dormir alors je serais pas de bonconseil pdt les vacances je prenais plus rien sf des tisanes la ca fait 1 semaine que j ai replonger ds le lexom avecc dse reveil trop tot a mon gout. sinon j ai deja pris du tercian a tres faible dose.

Courage.
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Cassandra1824
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Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par Cassandra1824 »

Moi j'ai l'impression que je n'est plus peur, plus d'angoisse, je ne suis même pas jalouse.
C'est limite je m'en fiche maintenant mais je n'est pas l'attention de lui dire que c'est fini. Il y a plus d'amour non ?
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Ecila51
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Enregistré le : dimanche 30 décembre 2012 20:30

Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par Ecila51 »

Bonsoir à tous et à toutes,

J'ai vu le psy cet après-midi, il m'a répété que je souffrais de tocs et que j'aimais mon copain. Il m'a aussi répété que quand on n'aime plus quelqu'un on s'en fiche vraiment c'est-à-dire (je m'adresse surtout à toi Cassandra) qu'on s'en moque de s'en ficher. Les patients de mon psy qui veulent quitter leur conjoint ont hâte de rompre et se réjouissent à l'idée d'être enfin libres et tranquilles.

Je me répète à mon tour pour toi Cassandra : tu t'inquiète de plus plus t'angoisser à l'idée de le quitter, l'idée de l'indifférence te préoccupe. Conclusion : tu restes prisonnière du toc et tu es encore amoureuse de ton mec.

Une chose aussi que mon psy m'a conseillé : arrêter de culpabiliser quand on ne pense pas à son copain, cesser de se dire qu'on se voile la face quand on ose se divertir et ne pas répondre aux idées angoissantes. C'est très dur, pour mon cas, l'accusation "tu te voiles la face" est très forte et persistante, elle me fait mal au crâne et me prive de sommeil. Quand je suis heureuse et créative comme il y a quelques jours, je me dis que c'est une fuite euphorique dans l'art mais que cette évasion lâche ne durera pas. J'ai très peur de revoir mon copain vendredi et que ça se passe mal. Le psy dit que je suis victime du toc, l'idée de ne pas s'avouer quelque chose et de se faire mal avec cela, c'est typique du toc.

Pour Pitchoune : le fait de se sentir bien une semaine et de replonger ensuite est aussi typique du toc. Moi même, depuis deux mois, j'ai connu des instants où j'étais heureuse et certaine d'aimer mon copain puis deux jours après ou même le lendemain, je me remettais à douter et à souffrir. Le psychiatre m'a dit que les vérifications auxquelles on s'adonne tous les jours (pour toi Cassandra, demander aux autres membres du forum si tu aimes encore ton copain, pour moi respirer un t-shirt de mon homme avant de dormir ou me tester quand il me téléphone) entretiennent le toc parce que ces vérifications ou compulsion finissent par perdre leur pouvoir calmant. Plus on vérifie plus on veut vérifier et plus on alimente le toc.


Nous avons l'impression que la vérification ou compulsion va apporter une réponse à nos angoisses, nous prouver que nous aimons encore mais justement, parce que nous sommes atteints d'un toc, ces multiples vérifications ne fonctionnent pas sur le long terme, rassuré une seconde, on stresse à la minute suivante.

Voici les compulsions que j'ai repéré chez moi, elles sont toutes des tests :

Sentir le t-shirt que mon homme a porté pour voir si son odeur me plaît toujours. Si l'odeur me ravit, je suis encore amoureuse. Si je reste indifférente ou que je me dis que je me raccroche à n'importe quoi pour l'aimer encore : je ne l'aime plus.
Regarder les photos de mon copain sur son profil Facebook. Si je le trouve toujours beau, je l'aime toujours. Si je ressens moins d'attirance ou lui trouve des défauts : je ne l'aime plus.
Penser au goût de nos baisers. Si cela m'émoustille, cela montre que l'amour perdure. Si je reste indifférente, si j'ai peur de me forcer à l'embrasser ou feindre le plaisir : je ne l'aime plus.
Penser à notre sexualité. Si je me souviens du désir et de la volupté de nos caresses, si je veux encore le voir nu et toucher son corps : je l'aime. Si je n'ai pas de libido, si j'ai peur de ne plus avoir envie ou de me forcer : je ne l'aime plus.
Penser à nos activités favorites. Si je pleure à l'idée ne plus en profiter : je l'aime. Si je ne réagis pas : je ne l'aime plus.
Penser à sa vie au Havre. Si je me revois lui rendre visite dans cette ville où j'ai fait des crises d'angoisse : je l'aime. Si je ne veux pas retourner au Havre : je ne l'aime plus.
Penser à habiter ensemble. Si je me vois travailler en Normandie et habiter un pavillon dans la campagne avec un cheval et un chien : je l'aime. Si je n'envisage pas de quitter la région pour le moment ou si cela me fait peur : je ne l'aime plus.
Penser aux membres de sa famille. Si j'apprécie tout le monde et si je suis fière de son frère et de ses nièces : je l'aime encore. Si je pense que son frère est ringard et ses nièces laides (j'ai honte d'écrire cela) : je ne l'aime plus.
Penser aux projets. Si je forme encore des projets avec lui, si j'ai encore envie de faire des projets avec lui (artistiques, voyage, achat d'animaux etc.) : je l'aime. Si je ne projette rien : je ne l'aime plus.
Penser à mon mode de vie. Si je dors, mange correctement sans me sentir mal, si je ressens l'envie de vivre : je l'aime. Si je n'ai pas d'appétit, subis des insomnies à répétition et peine à survivre : je ne l'aime plus.

Bref, voici mes compulsions de toquée. Quand la conclusion de la compulsion (test) est "je l'aime" je suis rassurée un instant mais peu de temps après, je crains ou je m'accuse de me mentir à moi-même pour ne pas voir la réalité en face.
Quand la conclusion la compulsion (test) est "tu ne l'aimes plus" une angoisse me gagne, je ne tiens plus sur place, je n'ai plus envie de rien. Ou bien, si je ne ressens pas de peur à la sentence "tu ne l'aimes plus" j'angoisse de ne pas angoisser.

Voilà, je pense que vous connaissez très bien cela, le psychiatre m'a dit que c'était tout à fait le cercle vicieux du toc et qu'il fallait le briser sans quoi notre souffrance deviendra plus grande et les tocs plus puissants et vicieux. Cela commence par arrêter de se dire qu'on se voile la face, accepter de vivre avec ces questionnements et idées qui s'en iront quand progressivement, on n'y prêtera plus attention.

Anecdote de mon psy, certains tocs peuvent être extrêmement handicapants et violents : il connaît indirectement un patient qui craint de laisser un pli se former sur le drap quand il fait son lit. Il s'assure à plusieurs reprises que le drap est bien tendu, parfaitement plat et lisse. Il recouvre le drap de la couverture ou de la couette mais là, angoisse. Il a peur que sous cette couverture, le drap ne se soit froissé entre temps. Il panique et recommence à faire son lit. Si cela ne l'inquiète pas, il se stresse. Il passe huit heures par jour à s'adonner à cette torture si bien que ses proches sont parfois contraints de l'attacher pour qu'il cesse son activité obsessionnelle infernale.

Avec cet exemple, on réalise à quel point un toc peut empoisonner la vie et la transformer en un enfer, même l'enfer semble plus vivable que cet état de questionnements, d'accusations, d'idées angoissantes et de culpabilité qui nous envahi.

J'espère vous avoir donné un peu d'espoir, j'essaie de le retrouver aussi et de me calmer, de cesser de me flageller en me disant que je me mens à moi-même.
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Cassandra1824
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Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par Cassandra1824 »

Je vois ma psy demain moi , mais dans ce que tu dis je m'en fiche de m'en fiche ou je sais pas si c'est une phase ou bien je me protège de quelque chose parce que tu te souviens il y a quelques jours je disais que j'étais capable de dire je t'aime sur le forum vis a vis de mon copain & la c'est comme ci j'en avait plus rien a faire et j'essaye de pas penser pour éviter de me dire que je m'en fiche vraiment ou autre.

Je ne les pas vu depuis 1 mois et des fois j'ai l'impression que chaque moment passé avec lui je les oublie.

C'est positif si il te dit que tu aime encore ton chéri ça te permet de garder espoir et te dire que c'est réellement le toc qui t'embête beaucoup
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Ecila51
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Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par Ecila51 »

Sinon, Super Régis, mon psy m'a dit que je pouvais prendre du Stilnox tous les soirs pour dormir car les insomnies m'épuisent et m'affaiblissent face aux tocs.

Ton psy peut peu être te prescrire un hypnotique comme le Stilnox pour dormir car nous avons tous le droit au sommeil (droit dont j'ai l'impression que mon mal-être me prive depuis un certain temps).

A propos de droits:

Oui nous avons le droit de penser à autre chose qu'à notre conjoint
Oui nous avons le droit de ne pas paniquer si l'on reste indifférent aux pensées obsédantes, cela ne veut pas dire que nous n'aimons plus l'autre.
Oui, nous avons le droit de nous divertir (peinture, lecture, travaux manuels, visionnage de film, cuisine, voir des amis, aller au musée, au cinéma, pratiquer un sport...) sans nous accuser de nous voiler la face et de fuir dans les activités.
Oui, nous avons le droit d'aller mieux puis de rechuter sans se sentir coupable ou nul.
Oui, nous avons le droit de dormir, de manger, de travailler sans se dire que si l'on réussi à faire cela, c'est parce que l'on se ment à soi-même sur l'amour que l'on porte à notre conjoint.
Oui, nous avons le droit de ne pas nous sentir prêts à s'engager dans un projet d'emménagement, d'enfant, de mariage etc. avec notre ami(e) si on se sent fragile et angoissé, cela n'est pas une preuve de désamour.
Oui, nous avons le droit de vivre une relation imparfaite qui pour autant n'est pas dénuée d'amour
Oui, nous avons le droit de rester avec l'autre si nous sentons bien avec lui même si on ne sait pas si c'est de l'amour ou de l'attachement
Oui, nous avons encore le droit de dire qu'il s'agit d'un toc si notre indifférence aux câlins ou mots de notre ami(e) nous laissent indifférents.

Bref, oui, nous avons le droit de vivre et d'être heureux.

--edit--

Cassandra,

Je te cite "là c'est comme si j'en avais plus rien à faire et j'essaye de pas penser pour éviter de me dire que je m'en fiche vraiment ou autre." C'est bien la preuve que c'est un toc. Si on se fout de quelque chose, on s'en fout point barre. Par exemple, j'imagine que tu te fiches de savoir si je porte des chaussettes noires ou blanches. Tu ne te dis pas "j'évite de penser à la couleur des chaussettes d'Ecila pour éviter de me dire que je m'en fiche vraiment". Comme tout le monde, il y a plein de choses dont te te fiches et tu n'essaye pas de ne pas y penser pour éviter de te dire que tu t'en fiches vraiment.

;)
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super-regis
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Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par super-regis »

Salut.
Donc si je suis le raisonnement de ton psy qd on zime plus quelq un et qu on veut le qiitter on ne ressent pas d angoisse de peur de culpabilite d envie de pleurer de sentiments d etre un menteur.
Moi j ai peur de tt en ce moment peur de reprendre le boulot peur des que je quitte ma maison pr faire du velo ou faire les courses comme si j avais peur d etre separer d elle ou de tt perdre.
Moi ce qui differe de vous c que j ai bcp plus a perdre. une epouse un fils une maison me retrouver seul loin du reste de ma famille alors je me dis sue c peut etre pr ca que j ai peur de la quitter et que je joue a min insue la comedie et dc que je l aime plus je suis juste attacher a tt ce confort...
Prtant si c etait cela j auraiw pas ete heureux pdt 8ans de mariage ni pdt nos vacances auxquelles je repense avec nostalgie ou alors je suis un super comedien a moi meme??
Je ne penserais pas qu elle va me manquer....
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Cassandra1824
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Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par Cassandra1824 »

Bonjour tous le monde ,

Merci à Ecila et super-régis pour vos réponses,

Par moment je me dis que je profite de lui ou que je fais comme on ma fait à moi c'est à dire d'en avoir rien à faire de ce qu'il éprouve pour moi par vengeance mais quand on me dit de faire quelque chose je me dis non je peux pas lui faire ça et quand je suis avec lui je lui fais pleins de bisous mais maintenant que j'y pense . En fait, je veux sûrement que des bisous et des câlins mais ça s'arrête là . De penser ca, ça ne me fait pas peur. Mais je dois avouer que je pense à lui non stop.

Hier il me répondait plus des fois j'en ai rien à faire mais hier je retournais vers lui même si c'est lui qui me chercher. Des fois je me dis " Je m'en fiche de plus lui parler " mais j'aime ses messages. Si il menvoi pas de messages le matin (il le fait tout les jours) je vais être pas fâché mais voilà je vais y penser & après je vais faire celle qui s'en fou de ses messages. En fait mes réactions font princesse, capricieuse. Donc je joue avec lui parce qu'il est gentil mais y a pas d'amour
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Cassandra1824
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Enregistré le : dimanche 10 août 2014 13:42

Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par Cassandra1824 »

Ça veut dire que je chercher un mec avec ses qualités mais pas lui . Fin je me comprend , peut-être que je suis attachée a lui pour toutes ses qualités que je chercher mais que mon amour s'est estompé .
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Pitchoune54
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Message par Pitchoune54 »

Cassandra, si je devais te donner mon point de vue sur cette situation c'est que si tu penses à lui non-stop c'est bien que tu ne t'en fiches pas.
Et si toutes ses qualités te correspondent pourquoi aller chercher ailleurs ? Enfin je dis ça mais étant dans le mal aussi en ce moment c'est compliqué d'être optimiste dans ce que l'on pense c'est vrai. Mais bon par exemple, moi tu vois je me dis que justement que rien ne m'embête chez lui, on est vraiment sur la même longueur d'ondes (enfin avant que les tocs fassent leurs apparitions), et puis c'est tellement difficile de nos jours de trouver une personne qui nous corresponde alors pourquoi abandonner celle que nous avons déjà trouvé ?

Je pense qu'il faut vraiment que nous arrivions à nous ressaisir parce que se serai tellement bête de gâcher tout ca et puis surtout si c'est pour le regretter après parce qu'il sera trop tard. Certes, je suis défaitiste en ce moment mais j'essaie de garder espoir !


Pour ma part les nouveaux anxiolytiques font un peu plus d'effets que les précédents par contre j'ai encore fait un cauchemars mais alors là super bizarre... j'ai rêvé que c'était lui qui voulait mettre fin à notre relation et que j'étais complètement triste et sous le choc :blink: ....et je me suis réveillée.
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Ecila51
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Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par Ecila51 »

Cassandra et Super-régis,

Le toc vous torture constamment.

Aujourd'hui je me sens mieux car je repense à ce que m'a dit mon psy : l'impression de jouer la comédie et de fuir quand on n'y pense pas, les reproches dont on se flagelle viennent du toc.

Les raisonnements "j'aime encore l'embrasser" ou "j'ai passé d'excellentes vacances" sont des compulsions qui rassurent sur le moment mais qui entretiennent le toc. L'idée c'est de ne pas répondre au toc, vérifier ou compulser c'est donner du crédit au toc, le prendre au sérieux alors qu'il raconte n'importe quoi. D'où le fait paradoxal que plus on vérifie et compulse, plus on s'inquiète, plus les questionnements et les idées deviennent vicieuses et intrusives. Après c'est sans fin.

Exemple pour Cassandra "J'ai peur de ne plus l'aimer." Compulsion "Mais j'adore l'embrasser". Angoisse apaisée un instant. Nouvelle peur "Et si je n'appréciais que ses baiser sans l'aimer vraiment". Compulsion encore etc. C'est sans fin et douloureux. Attitude à tenter d'adopter "J'ai peur et alors?" "J'aime ses baisers point barre" + ignorer les questions et idées horribles, les laisser passer comme un orage, ne pas leur répondre, elles ne le méritent pas.

Exemple pour Super-Régis. "J'ai peur de tout, de ne plus aimer ma femme et de rester avec elle par habitude". Compulsion "Pourtant, j'ai passé des vacances de rêve avec elle". Apaisement provisoire. Nouvelle angoisse "Et si pendant ces vacances, je jouais un jeu, je me figurais un bonheur illusoire". Compulsion "Cela fait dix ans que je la connais, je ne peux pas jouer un jeu, elle s'en rendrait compte". Sérénité de courte durée. "Et si je ne restais que par habitude ou pour les enfants?". Compulsion "Mais non enfin, je suis en couple avec elle depuis dix ans, j'ai partagé des moments formidables, même encore récemment en vacances". Calme retrouvé quelques instants. Nouvelle angoisse "Et si je disais cela pour me rassurer pour me cacher une vérité que je n'ose affronter?". Compulsion : pleurs et auto-flagellation mentale comme preuve de l'amour, si on ne se torture pas on se dit "je ne l'aime plus" ce qui est absurde. Imaginez que tous les couples du monde soient obligés de s'infliger nos souffrances pour sentir leur amour, comme si cette flagellation mentale était obligatoire plusieurs fois par jour pour être un bon amoureux, un peu comme pour un musulman intégriste, le respect absolu des cinq prières journalières atteste de son statut de bon croyant, s'il en oublie une, attention, il se punit il se traite de mécréant.

Essayons de sortir de cette logique angoisse/compulsion/angoisse/compulsion... qui n'en finit plus de nous faire souffrir et qui au final, n'apporte aucune réponse à la question "je l'aime ou non?". Essayons de couper court à ces raisonnements sans fin qui jamais ne s'avèrent constructifs.
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Cassandra1824
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Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par Cassandra1824 »

Merci Ecila ,

Je sais qu'on devrait ce dire tout ça mais quand je dis ça j'ai l'impression en moi que c'est faux que je mens et que c'est pas vrai.
Concernant le je n'aime plus je me dis que je tente de chercher de l'espoir alors que je sais que je ne l'aime plus c'est pour ça que j'essaye de me dire je m'en fiche alors que des fois non
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Carapuce
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Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par Carapuce »

Pitchoune54, j'aurais pu écrire ces mots il y a 6 mois quand le toc est arrivé. Je vois parfaitement ce que tu as pu vivre et ce que tu ressens actuellement. Les premières semaines avec le toc sont un réel enfer, surtout lorsqu'on ne sait pas encore ce qu'il nous arrive.
J'étais comme toi au départ, je faisais crises d'angoisse sur crises d'angoisse et j'étais dans un état physique et moral déplorable. Mon corps entier souffrait, et j'étais épuisée autant physiquement que moralement. Je ne pouvais plus rien avaler et me nuits étaient cauchemardesques. Je ne comprenais pas comment ma vie avait pu basculé du côté sombre comme ça du jour au lendemain.
Mais sache que cette phase ne dure pas éternellement, c'est un peu triste à dire mais une fois qu'on "s'habitue" au toc on "souffre" moins, enfin de manière moins vive et surtout on apprend à intégrer le fait que c'est quelque chose qui ne se passe nul part ailleurs que dans notre tête. Même si parfois on doute, souvent même, qu'il s'agit du toc, on avance doucement mais sûrement. Il faut être très patient.
L'appétit reviendra, le sommeil s'améliorera et ton corps souffrira moins. Et surtout tu auras un peu plus de "recul" par rapport à tout ça ...
Je comprends aussi parfaitement le fait que tu aies peur que ça t'ai traumatisé au point de ne plus retrouver tes sentiments d'avant, j'ai la même peur que toi mais je pense et j'espère qu'on retrouvera nos sentiments petit à petit, pour ça il ne faut pas s'alarmer quand on se rend compte par moment que ce n'est "pas comme avant", ça progressera tranquillement, et il ne faut pas être trop exigeant avec soi même.

En ce moment je me sens mieux, j'essaye de ne plus m'affoler, de ne plus me tester et me questionner en permanence et ça me permet de respirer un peu du coup je suis moins agressive, moins angoissée et moins mal tout simplement.

Mais justement en rapport avec ce que je viens d'écrire au dessus, je remarque donc que je me sens mieux mais je n'ai pas retrouver tout mon amour pour autant, j'ai encore des doutes même si je me sens vraiment bien avec lui, il manque cette étincelle d'avant le toc. Alors je me demande si c'est comme ça que les choses seront définitivement, si je ressentirais toujours les choses en demi teinte envers mon copain, sans fougue et sans passion ou si c'est encore Lucien qui me fait ça. C'est quelque chose qui me fait quand même un peu peur et c'est en général quand je commence à me rendre compte de ça et à me questionner par rapport à ça que je replonge alors je voudrais savoir si vous pensez que le toc a vraiment cassé quelque chose ou si, comme je l'ai dis à Pitchoune, il faut juste beaucoup de patience pour laisser les choses se remettre en place correctement ?
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Ecila51
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Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par Ecila51 »

Carapuce,

Je subis des crises de tocs plus ou moins violentes depuis six ans. Ma réponse est claire : oui, tu retrouvera ton insouciance et ton plaisir d'avant. Comme dans toute relation amoureuse, parfois tu sera passionnée et enthousiaste, d'autre fois blasée ou agacée. Les couples de longue durée ne sont pas des passions éternelles où le corps vibre à chaque instant, ils sont une relation humaine avec tout ce que cela implique.

La peur que rien ne devienne comme avant, c'est encore une suggestion de Lucien qui se sent abandonné. Ne l'écoute pas, il est sadique et ferait n'importe quoi pour te faire souffrir, il se réjouit de ton malheur et se lamente de ton bonheur.
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Cassandra1824
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Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par Cassandra1824 »

Rendez vous chez la psychanalyste aujourd'hui ,

Elle m'a dit que je cherchais la rupture sans la vouloir, que je cherchais à tout maîtriser sauf qu'on ne contrôle pas les individus. Elle m'a demandé si j'étais dépendante de mon copain, comment je le voyais & lorsqu'on aime pas on ne pense pas a la personne alors que là j'en parle tout le temps. Elle savait pas si j'avais peur de m'avouer que je tenais à lui , elle sait pas mais que mon comportement montrer l'opposer de quelqu'un qui s'en fiche.
Et quand je lui expliqué que des que je pensais le quitter je pleurais bah elle a vu parce que j'ai pleurer et je disais que c'était quelqu'un de bien que j'avais beaucoup de chance de l'avoir .
Puis après je lui disais peut-être qu'il était trop gentil mais il a tout de même son caractère fin y a un truc qui me gêne c'est comme ci j'le voulais pas lui mais je pleure a son sujet c'est trop bizarre . Du coup je sais pas trop quoi penser
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Ecila51
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Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

Message par Ecila51 »

Cassandra,

Si tu veux min avis, les obsessionnels doivent éviter les thérapies analytiques (séances de psychologie classique ou la plupart du temps le thérapeute se tait et laisse parler le patient) et la psychanalyse. Ces deux thérapies prétendent trouver l'origine de ton mal-être et affirment qu'une fois qu'on connait la cause réelle de notre souffrance, on se sent mieux.

1/Déjà, cela est contestable : ce n'est pas parce que je sais que ma douleur dans le bas du ventre vient de mes règles que je me sens mieux lol.

2/Je l'ai déjà écrit sur ce forum mais je le rappelle attention à la psychanalyse, ce n'est pas une science mais une pratique. Je connais très bien le sujet, ayant lu quasiment toute l'oeuvre de Freud pendant mes études. J'ai travaillé sur Young et Lacan également. Je peux vous dire qu'il y a de quoi rire et désacraliser la psychanalyse.

Je vais expliquer vite fait le fonctionnement de la psychanalyse chez Freud (sur laquelle les psychologues classiques s'appuient pour aider leur patient). Vous allez voir que beaucoup de choses sont posées comme vraies alors qu'elles ne sont pas prouvées.
En gros, la psychanalyse considère que notre esprit est formé d'une partie consciente (la conscience) et d'une partie inconsciente (l'inconscient). Pour Freud, la majorité de nos gestes, paroles et comportements ne viennent pas de notre conscient mais de notre inconscient. Par exemple, quand on exerce un métier et qu'on déclare fièrement "c'est moi qui l'ai choisi!" "c'est ma volonté" on se trompe, ce sont des éléments inconscients qui nous ont orientés vers ce métier et pas simplement notre volonté.
L'inconscient renferme toutes les pulsions, désirs et pensées inavouables, que notre moral, notre éducation, notre moi jugent insoutenable (précisions que ce jugement se fait à notre insu, les désirs et pulsions inacceptables deviennent inconscients sans que l'on s'en rende compte, c'est un mécanisme de notre esprit qui se déroule en dehors de toute volonté et conscience). Le passage de ces pulsions, désirs, événements, pensées insupportables dans le champ de l'inconscient se nomme "refoulement". Le refoulement est un processus naturel et indispensable à la survie de tout être humain. Sans lui, nous ne pourrions pas vivre. Un homme qui ne refoulerait pas aurait à l'esprit milles pensées, parfois affreuses comme "j'ai envie de tuer mon père" ou "tiens, j'aimerais bien goûter la viande humaine" "j'ai envie de violer mon enfant" etc. Tout le monde refoule.

Le problème, c'est quand le processus de refoulement n'est pas efficace et que l'élément perturbant chassé dans l’inconscient a du mal à y rester, fait pression pour revenir dans le champ de la conscience. Freud compare ce phénomène à une situation simple. Dans une salle de conférence (qui représente la conscience) un auditeur perturbe le bon déroulement de la séance. Le conférencier décide de le faire sortir dans le couloir. Le perturbateur (qui représente la pensée, le souvenir, la pulsion ou le désir insoutenable) se retrouve dans le couloir. En cas de refoulement efficace, le perturbateur (pulsion, désir... inacceptable) reste sagement dans le couloir et la conférence se déroule parfaitement. Mais dans le refoulement inefficace, le perturbateur entend bien entrer de nouveau dans la pièce et continuer ses activités. Alors, il chante, frappe à la porte et la martèle de coups de pied. Des vigiles présents dans la salle tentent de le maintenir dans le couloir, cette défense contre l'intrusion du perturbateur se nomme "résistance". Appliquons cela à l'esprit (en simplifiant un peu les choses) : dans le refoulement inefficace, l'élément inconscient ne reste pas sagement dans l'inconscient, il veut à tout prix revenir sur la scène de la conscience. L'esprit résiste contre cela (résistance). Revenons à la salle de conférence et au perturbateur. Face à l'attitude des vigiles, le perturbateur adopte une autre stratégie car il sait que personne ne voudra qu'il assiste à la conférence. Alors, il va se déguiser pour déjouer l'attention des vigiles, se faire passer pour un autre et s’asseoir tranquillement sur un banc de la salle ni vu ni connu. De la même manière, la pulsion, le désir, la pensée etc. insoutenable inconsciente va se transformer, se déguiser pour franchir la frontière de la conscience, éviter la censure de l'esprit. Le problème c'est que cet élément inconscient, même déguisé, continue à perturber l'esprit mais d'une autre manière.

Selon Freud, le névrosé (hystérique, dépressif, personne souffrant d'un trouble anxieux ou de tocs) vit cela. Un élément inconscient insupportable n'est pas refoulé correctement et resurgit dans la conscience en se déguisant. Le patient souffre alors mais ignore la cause réelle de ce malheur et lui désigne un faux coupable, une fausse cause. Exemple : Martine (je prend un prénom au hasard) est attirée par le mari de sa sœur Germaine (nom au hasard) qui s'appelle Robert (nom pris au hasard), il a les cheveux blond et les yeux bleus. Martine se fait une raison, elle ne va pas saccager le mariage de sa sœur sous prétexte que Robert est charmant, elle n'en souffre pas, ce n'est qu'une simple attirance physique, pas de quoi en faire un plat, avec le temps, elle s'en fiche et vit des histoires d'amour, elle se sent épanouie. Un jour, Germaine décède brutalement dans un accident de voiture. Martine a une pensée qui lui traverse l'esprit si vite qu'elle a à peine le temps de s'en rendre compte. La pensée atroce devient immédiatement inconsciente, Martine ne s'en rend pas compte. Cette pensée est "Bien, maintenant que ma sœur est morte, la voie est libre, je vais pouvoir épouser Robert". Problème : l'esprit de Germaine ne parvient pas à refouler correctement cette pensée. Alors elle se manifeste autrement. Germaine ne met subitement à détester les hommes blonds aux yeux bleus, dans les transports en commun, elle détourne le regard dès qu'elle aperçoit un homme répondant à cette description. Dès qu'elle croise un blond aux yeux bleus, elle a peur et se dit "au secours, quel homme effrayant". Phobique des blonds aux yeux bleus, elle finit par ne plus sortir de chez elle. Elle n'ose même pas allumer son téléviseur de peur de voir un visage masculin à la chevelure claire et aux yeux azur. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive, elle souffre et devient dépressive, elle a si peur! Elle consulte un psychanalyste.

Le psychanalyste a pour but de ramener à la conscience l'idée traumatisante qui a été mal refoulée et qui s'est déguisée. Au fil des questionnements et de la parole libre de la patiente, celle-ci va se rappeler que c'est la pensée de se marier à son beau-frère une fois sa sœur morte qui l'a troublé. Comme son beau frère est blond aux yeux bleus, elle réalise que sa phobie pathologique vient de là. En voyant les hommes blonds aux yeux bleus, elle voyait Robert et avait inconsciemment peur de recontacter ce dernier pour entamer une histoire d'amour. Maintenant que Germaine a identifié la pensée atroce, elle peut soit la réaliser sans culpabilité (épouser Robert) soit y renoncer sans culpabilité ni trouble "je ne préfère pas me mettre en couple avec lui, non que ce soit horrible, mais cela serait surement compliqué pour lui et pour moi, en plus tout compte fait, il ne m'attire pas tant que ça, je fantasmais surtout sur lui car il était l'époux de ma sœur, maintenant, il ne m'intéresse plus".

Voilà en gros la théorie freudienne.

Maintenant, usons de notre esprit critique
Première critique : Pour lui, si vous critiquez la psychanalyse, c'est que vous refoulez vous-même la vérité et que vous vous mentez à vous-même (tolérant et ouvert d'esprit le Freud, en gros, si t'es pas d'accord avec moi c'est que tu es malade ou anormal. Cela rappelle la religion chrétienne autrefois "le non croyant ou l'athée est une brebis égarée, un ignorant, ce n'est pas sa faute, il n'a pas toute sa tête"). Pour moi, Freud se comporte ainsi comme un terroriste intellectuel "si tu ne penses pas comme moi c'est que tu es malade, fou". Bref, interdit de penser autrement pour toute personne saine d'esprit.

2ème critique : Freud écrivait que le patient devait débourser une forte somme d'argent pour que la thérapie soit efficace. En effet, le patient s'il paye cher va se dire "bon, j'ai lâché 100 euros, autant que je débale tout sans me censurer". Raisonnement simpliste (et surtout très intéressé par l'argent) car le patient peut être si traumatisé qu'il ose à peine parler. Certains patients dépressifs pleurent ou peinent à communiquer. Pensons à des individus qui ont souffert de traumatismes graves : voir un ami soldat décapité en Afghanistan, subir un viol et des tortures ect.

3ème critique : Il est incertain que le patient réussisse à isoler la cause véritable de son mal-être. Mon exemple était facile. Imaginons quelque chose de plus complexe et on voit le résultat : des années de thérapie voir toute une vie sans jamais trouver la cause vraie tant espérée.

4ème critique : déjà citée plus haut. Connaître la cause de notre malheur ne le supprime pas pour autant. Germaine sait qu'elle souffre parce qu'elle a voulu épouser Robert à la mort de sa soeur, elle peut très bien culpabiliser encore, se traiter de monstre, de carnassière et de femme indigne et poursuivre sa dépression. Finalement, elle se suicide mais c'est plutôt bien non? Elle est morte en sachant pourquoi elle a voulu mourir. Quel progrès!

5ème critique : Freud affirme (sans aucune justification) que la plupart des névroses et des troubles mentaux (dont les tocs font partie) ont des causes sexuelles. D'ailleurs, chez lui, quasiment tout est lié au sexe. Exemple risible et véridique que j'ai lu dans Malaise dans la Culture (de freud) : si l'homme a découvert le feu, c'est qu'il a renoncé à une pulsion sexuelle qui était d'uriner sur le feu pour l'éteindre et s'affirmer. La découverte du feu et son maintient viennent d'un refoulement d'une pulsion sexuelle d'uriner. Autre exemple qui vient d'un autre ouvrage : les femmes ont peur des piqûres de moustiques parce que cela leur évoque la pénétration sexuelle angoissante (euh, personnellement j'aime pas les piqûres de moustiques parce que ça gratte, je n'ai pas peur de faire l'amour avec mon copain et je connais des hommes qui détestent les piqûres de moustiques). Autres affirmations absurdes : la femme est en quelque sorte inférieure à l'homme car elle ne possède pas de pénis et en est frustrée (oh là là, je me regarde et je me rends compte que je n'ai pas de kiki, vite, je vais consulter un chirurgien esthétique pour arranger la chose) ; le garçon désire coucher avec sa mère et la fille avec son père (c'est vrai qu'en CP je n'avais qu'un rêve, me faire prendre en levrette par mon papa chéri).

6ème critique : Il est reconnu que la psychanalyse est souvent peu efficace surtout pour les sujets atteints de tocs. La psychanalyse peut même aggraver le toc car le thérapeute pose des questions au patients, l'incitant toujours à se questionner davantage, à bousculer le peu de certitudes rassurantes qu'il a... Bref à entretenir le toc. Exemple pour nous "J'ai peur de ne pas aimer mon copain, je me dis que je dois le quitter mais cela m'est insupportable, plutôt mourir que de rompre". Réponse du psychanalyste "Mais peut-être qu'effectivement vous n'aimez plus votre copain parce qu'en réalité il ne correspond pas à l'image de votre père or vous le savez, en amour, la femme recherche son père et l'homme sa mère" "Le toc n'est qu'un processus de résistance pour ne pas avoir à supporter une réalité trop difficile : je n'aime pas mon copain parce qu'il ne correspond pas à l'image du père". Je vous laisse juger de la catastrophe qu'un tel discours peut causer sur des toqués comme nous...

7ème critique : Petit rappel biographique : Freud affectionnait la cocaïne et en consommait régulièrement. Jugez si tous ses écrits viennent d'un esprit toujours clair et rationnel.

CONCLUSION : évitez la psychanalyse! Je vous renvoie à la critique de Freud faite par Michel Onfray. Après, si cela soulage certains tant mieux, mais attention danger.

--edit--

Désolée pour cet exposé un peu long, mais je tenais vraiment à te mettre en garde Cassandra, il ne faudrait pas que la psychanalyste te détruise. Sache que pour être psychanalyse (ce qui n'est pas le cas pour être psychologue ou psychiatre) nul besoin de diplôme ou d'examen, il suffit d'avoir bénéficié soit-même d'une psychanalyse.

Je te conseille plutôt la tcc et le psychiatre comme je te l'ai dit. Ils ne cherchent pas midi à quatorze heures, ils t'aident à gérer tes tocs, à t'apaiser, à déculpabiliser, bref, à vivre normalement.

Ne laisses pas cette psychanalyste torturer davantage ton esprit et créer d'autres noeuds dans ton esprit.

Mon psychiatre même recommande d'éviter la psychanalyse qui accentue (pour rien en plus car comme je l'ai montré plus haut, l'efficacité et la validité de la psychanalyse sont fortement douteuses) les tocs.

Exemple personnel : il y a quelques années, j'avais consulté une psychologue pour des tocs centrés sur l'une de mes meilleures amies. Je me disais "elle n'a aucun intérêt cette amie, tu restes avec elle par habitude, tu ne l'aimes pas vraiment, tu te mens à toit même etc." La plupart des psychologues se basent sur les théories de Freud : ils laissent les patients parler et leur pose des questions dans l'espoir qu'ils trouvent une réponse, une cause à leur souffrance nichée dans l’inconscient. Ces thérapies extrêmement courantes (d'ailleurs, c'est la première image qu'on a à l'esprit quand on imagine un psychologue : un gars qui laisse le patient causer, lui pose des questions sur son enfance, ses parents, sa sexualité etc. et incite le patient à se questionner à son tour) sont appelées "thérapies analytiques". La psychologue de l'époque, face au toc (évidemment elle ne connaissait pas ce trouble, ou alors les tocs de lavage qu'on voir sur NRJ 12) m'avait lancé "Mais après tout, peut -être que vous n'aimez plus cette personne? Elle ne vous correspond plus et alors?". Panique totale quand je suis ressortie. Mon psychiatre m'a tout suite dit d'arrêter de voir cette psychologue et de ne pas faire de thérapie analytique car elles aggravent le toc.
Verrouillé