Actualité en psychiatrie: la prévention, la recherche, et les modalités de prises en charge

Règles du forum

:fle: Avant d'ouvrir un nouveau sujet dans cette partie du forum, pensez à utiliser Les moteurs de recherche du forum.
:fle: Un point bleu s’affiche devant les messages sans réponse Image
Répondre
Avatar du membre
Zooey
Messages : 701
Enregistré le : dimanche 13 juillet 2014 13:15
Localisation : à l'ouest du Pecos

Actualité en psychiatrie: la prévention, la recherche, et les modalités de prises en charge

Message par Zooey »

Voici un colloque au Conseil Économique Social et Environnemental qui a eu lieu en août, sous l'impulsion de la Fondation Fondamental (pour changer).
Certes, de telles questions ont été traitées, présentées, examinées à maintes reprises sans que grand chose bouge mais quelque chose me dit que Marion Leboyer a un sacré quota d'énergie pour bousculer un peu tout ça et faire enfin avancer la psychiatrie française.

Prévention en psychiatrie : les clés de l'efficacité.
"Prévention en psychiatrie : les clés de l'efficacité", colloque organisé par la Fondation FondaMental en partenariat avec Klesia et le CESE.
Les maladies psychiatriques constituent un enjeu majeur de santé publique méconnu et sous-estimé en France. Une personne sur cinq souffre d’un ou plusieurs troubles psychiatriques, de façon passagère ou chronique, au cours de sa vie. Tabous, peurs et idées reçues prédominent encore, reléguant les personnes qui en sont atteintes à l’abandon et la stigmatisation. Pourtant, les récentes avancées de la recherche plaident en faveur d’une lecture nouvelle des maladies mentales et démontrent notamment que leur pronostic s’améliore dès lors que le diagnostic est posé précocement et que la prise en charge est adaptée.
À l’heure où la prévention constitue un enjeu majeur des réflexions sur la rénovation des politiques de santé, il y a urgence à réinscrire la psychiatrie dans une politique de prévention globale et à en repenser les modèles à la lueur des progrès accomplis et des expérimentations comme des pratiques les plus porteuses d’espoir. Ce premier colloque s’intéressera aux avancées à l’œuvre dans les soins et la recherche. À travers l’espoir suscité par ces expériences prometteuses, vers quel modèle de prévention la psychiatrie peut-elle évoluer ? Que peut-on en attendre face aux pathologies les plus sévères, dont le fardeau est le plus lourd en termes de souffrances humaines et de poids économique ? Après un rappel des enjeux de la prise en charge des maladies psychiatriques et une relecture du concept de prévention, ce colloque s’intéressera à un modèle de prévention autour de trois exemples de prise en charge sur les troubles bipolaires, le suicide et la schizophrénie.

C'est évidemment très long : c'est une journée entière de présentations, mais c'est découpé donc vous pouvez parfaitement sauter d'un topic à l'autre.

Et il y a de la redondance, bien sûr. Unafam est invitées et son représentant parle, ainsi que des associations de patients avec une patiente bipolaire qui explique aussi quelles sont les attentes des personnes dites "malades mentales".

Cela donne bcp d'espoir pour la prise en charge de demain, l'inclusion du soma notamment (du corps) car les maladies mentales peuvent entraîner des maladies cardio-vasculaires ou des cancers (car les patients ont du mal à s'occuper d'eux-même...), la prise en compte du droit d'avoir une vie (on ne se soigne pas pour se soigner, on se soigne pour retrouver une vie sociale, un boulot, une occupation... un AVENIR)... enfin voilà quelques points que j'ai trouvé importants.
:chap:
Avatar du membre
incarmal
Modérateur
Messages : 2882
Enregistré le : mercredi 27 mai 2009 0:40
Localisation : Savoie

Actualité en psychiatrie: la prévention, la recherche, et les modalités de prises en charge

Message par incarmal »

Ce serait vraiment une bonne chose que l'état s'occupe d'informer sur les maladies psychiatriques...Les français s'en font une fausse image tout simplement car les maladies psy sont restées tabou.
Merci de partager ce colloque avec nous.
C'est pas parce que les gens sont plus nombreux à avoir torts qu'ils ont forcément raison.
Ma Galerie
Mon salon
Avatar du membre
Zooey
Messages : 701
Enregistré le : dimanche 13 juillet 2014 13:15
Localisation : à l'ouest du Pecos

Actualité en psychiatrie: la prévention, la recherche, et les modalités de prises en charge

Message par Zooey »

Oui alors ça ne remet pas en question l'intérêt du colloque, par contre j'ai appris depuis que la Fondation Fondamental, c'est un peu du vide, mais que Marion Leboyer sait y faire pour obtenir des financements. Par exemple sur la question de la psychoéducation, que Fondamental affiche comme l'un des pivots de son programme et dont l'intérêt dans certaines psychopathologies/maladies psychiatriques ne fait pas de doute, est ici porté par des non spécialistes de la question, des psychiatres qui ont en fait d'autres spécialités, comme la législation en matière de psychiatrie.
En bref, la psychoéducation c'est bien, mais seulement quand c'est fait par des mecs qui savent ce qu'ils font!

De plus, il paraît que Marion Leboyer est absolument insupportable et que personne ne veut travailler avec elle :rire2:

Mais bon.
Il y a plein de choses qui se passent dans le milieu psychiatrique et qui n'est pas forcément communiqué.

Aujourd'hui je vous fais partager cette itv de Jean-Claude Ameisen, président du Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE) qui réfléchit depuis 2 ans sur la fin de vie. Ils viennent de présenter un rapport, dont les conclusions font notamment l'état de la prise en charge des patients EN GÉNÉRAL, et pas seulement de la prise en charge de la fin de vie.


J'ai trouvé ça très intéressant, en raison de cet angle clef auquel sont arrivés les membres du comité:
Jean-Claude Ameisen a écrit :
Ce défaut d'accompagnement en toute fin de vie, reflète une incapacité du système de santé à accompagner, à soulager la douleur, à soulager la souffrance, à d'autres moments de la vie
Jean-Claude Ameisen - le rapport du CCNE sur le débat public concernant la fin de vie

Alors je considère que cela s'applique aussi à la psychiatrie, parce que finalement, quand on lit ici les témoignages, c'est un peu ça qui ressort. Le sentiment d'abandon. Le sentiment de n'avoir personne pour aider VRAIMENT. Un monde psychiatrique inaccessible, secret, qui vous aide dans l'urgence, puis qui vous laisse dans une non-vie une fois la crise passée. Des psychiatres qui médicalisent mais ne réfléchissent pas au-delà, à ce qui pourrait rendre la vie supportable et même agréable pour leurs patients. Des acteurs du social et du médical qui ne travaillent pas ensemble. Une psychiatrie morcelée.

C'est intéressant sur la question de la douleur, de la sédation de la douleur, comme si il fallait souffrir, comme la question de la péridurale à l'accouchement. On a rien sans rien en quelque sorte, le malade doit accepter qu'il faudra toujours lutter, toujours souffrir - alors certes on médicalise pour soulager, les anxio par exemple n'ont pas d'autres buts que de soulager, les AD pas tellement d'autres buts non plus, mais pour le quotidien, la vie au quotidien, la difficulté à sortir du lit, construire une vie, travailler, aller chez le psychiatre ou au cmp, tout ça, eh bien on doit faire un effort et on sent quand même, dans le discours, dans la posture parfois des interlocuteurs, qu'ils attendent qu'on prenne sur soi, qu'on accepte que c'est comme ça, on a mal, pour nous c'est dur, mais maintenant ils veulent plus en entendre parler parce qu'on en a assez dit et qu'ils sont arrivés à la limite de ce qu'ils pouvaient faire après x molécules tentées, maintenant c'est à nous de faire des efforts et de pas flancher, sinon c'est qu'on veut pas guérir en quelque sorte.
Donc là il y a un manque d'accompagnement, une sorte de limite à partir de laquelle même certains psychiatres ne considèrent plus que c'est de la maladie, mais de la mauvaise volonté, peut être parce qu'ils ne veulent pas être renvoyés à leur impuissance.

Alors que simplement en liant avec d'autres intervenants, d'autres spécialités, ils pourraient apporter un sens à la vie des gens, et c'est souvent ça qui manque.

Alors c'est pas le cas pour tout le monde. Il y a des psychiatre, psychologues etc qui ont su construire un réseau, qui travaillent main dans la main avec des acteurs du social, tout ça, il y a même des logements accompagnés, enfin plein de choses existent, mais mon sentiment c'est quand même qu'il y a des fractures partout entre ces dispositifs alors qu'il devrait y avoir une continuité, une fluidité.

Donc attention je pose pas ça pour qu'on débatte de la fin de vie, c'est pas du tout le propos, mais pour 1 montrer qu'il y a des gens bien dans ce monde (Ameisen :love1: ), 2 que ça réfléchit chez les chercheurs et qu'on peut espérer des améliorations, 3 peut être pour qu'on en parle aussi autour de soi - de ce problème du système de santé français, dans l'espoir que cela remonte de nous aux pouvoirs publics, dans l'opinion... enfin bref...

Construisons! Et comme le rappelait Nicole Ferroni que j'écoute souvent parce qu'elle est super drôle, "le con de construire, c'est ni eux ni nous, ça signifie, "avec", "ensemble"
Avatar du membre
Zooey
Messages : 701
Enregistré le : dimanche 13 juillet 2014 13:15
Localisation : à l'ouest du Pecos

Actualité en psychiatrie: la prévention, la recherche, et les modalités de prises en charge

Message par Zooey »

Et le rapport du CCNE sur les Enjeux éthiques de la neuroimagerie fonctionnelle

C'est très lisible, et très informatif sur l'efficacité véritable de la neuro-imagerie... qui n'est pas formidable contrairement à ce qui nous est transmis dans les médias.

CCNE AVIS N° 116 : Enjeux éthiques de la neuroimagerie fonctionnelle - 07/05/11 - pdf
Répondre