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Diane
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Message par Diane »

Je serai pour qu'il y ai deux thèmes par quinzaine, par exemple si c'est seulement le A qui prime, au vu de ma situation je pourrais pas participer, donc sans doute que d'autres aussi..

Perso je vote de tout coeur pour le B :p
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doloplus
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Message par doloplus »

Pourquoi pas deux thèmes en effet, en revanche, pour que le décompte des votes ne tourne pas au casse tête, je propose que chacun ne vote que pour un ou maximum deux thèmes. Nous garderons ensuite les deux premiers les plus cités pour la quinzaine.

Déta :bye: , peux-tu me dire les deux thèmes que tu privilégies pour cette semaine entre B, C ou D?
poussière a écrit :
le E c'est vraiment un thème de dépressif.
La douleur , la tristesse, la souffrance, les regrets sont autant de sentiments humains qui ont inspirés de très grands chefs d'œuvre de la littérature. De plus, écrire sur un sujet qui nous touche, fut-il triste, peut parfois permettre d'évacuer des choses, de se libérer de ce qui nous pèse, à l'image de la catharsis déjà connue des grecs anciens.
L'écriture ne doit souffrir d'aucune censure.
:chap:
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ouille
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Message par ouille »

:pense: :pense:
je vous laisse choisir, et mon cerveau fera le reste :smile2:
Détachement

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Message par Détachement »

Oui, je me doutais qu'il y aurait eu cette conséquence pour les votes, ç'aurait été compliqué sinon :pasca:
Je vote donc pour la B et la C :smile:
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doloplus
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Message par doloplus »

Assez peu d'avis pour le choix des thèmes...
Merci :zenzen: à Déta, Mémo, Annak, Diane et Poussière pour leur contribution au vote. Les deux thèmes les plus cités sont donc B et C.

Dimanche 14 juin 2015 : 5ème cession d'écriture

Les thèmes retenus pour cette quinzaine sont donc les suivants :

B : Une pomme, et après?
C : La lettre redondante : écrire un texte avec le plus souvent possible la lettre F

Vous pouvez poster vos écrits jusqu'au 26 juin 2015. Vous pouvez écrire autant de textes que vous voulez, soit sur un seul thème, ou sur les deux selon votre inspiration :idée:
:fleur:
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ouille
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Message par ouille »

il ne fait pas beau,
il fait triste,
il fait mal,
je me sens faible,
il semblerait qu'une falaise s'est mise sur mon chemin,
alors, pour ne pas me faner davantage,
je prends une feuille et des feutres,
je commence par feuilleter des idées,
et mes doigts s'agitent,
ça prend forme.
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AnnaKarenine
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Message par AnnaKarenine »

Faire fi de tout
Faire fi de tout, c’était mon idée fixe. J’étais alors une fieffée gourgandine, une femme à la vie farfelue. Faute de fabuleuses amours, je m’inventais de fantastiques aventures quasi filmiques. Fille facile, moi ? Point du tout, mais fofolle, peu fidèle, fort volage ! Enfin, foin des fastidieuses leçons de morale, me disais-je en mon for intérieur. J’avais faim de folles aventures, comme des fentes dans le tissu de mon existence trop normée. Faiblesse ou flemme, je n’avais pas osé fourbir mes armes et changer le flot de ce fleuve auparavant. Donc, des folies à foison ! Et avec ça, je fanfaronnais, affichant mes conquêtes telles des trophées par des confidences qui semblaient des fables ou des fariboles, faites avec ma faconde habituelle.
En face-à-face avec moi-même, je me reconnaissais plus facilement des failles, et parfois je déclarais forfait : plus envie de faire la foire, ni des flonflons de la fête, tout ça c’était du flan. Mes fantasmes de vie fascinante devenaient fantomatiques. Les fastes que j’imaginais avaient des accents de fausseté. Assez d’émotions feintes, j’avais envie d’être fière sans finasser, loin des histoires de fion ! J’ai appris à aimer les fissures dans ma carapace et pour finir, j’ai flashé sur un profil, dans un site fondé sur des affinités culturelles. Ayant flâné avec moi quelque temps, cet homme devint fou de moi, me déclara bientôt sa flamme et depuis nous filons le parfait amour.
Ma galerie
Mon salon
"Il est dangereux de se pencher au dedans." (Daniel Darc)
Pièces de théâtre à voir sur internet
Serge Gainsbourg
Détachement

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Message par Détachement »

- Fierce -

Il y a en nous tous, un feu follet qui foule les frontières limites.
Il fanfaronne et nous conduit aux façades d'une fenêtre farouche.
Cette fenêtre donne sur une forêt feuillue et feutrée, bien fièrement amorale où toutes fables sont façonnées et fatalement réalisables. Je flotte.

Au delà de cette fenêtre, je me moque fort bien d'être fauchée, fautive, mal famée, mal fagotée, faussaire ou encore fouttue. Là bas, je ne fais de fleurs à personne et aucune n'y fâne, toutes me flâttent. La terre est vierge de toutes faussetés, fertile et prête à enfanter toutes les fantaisies. Je me moque de feindre autrui y compris moi-même. Figures et formes se forgent avec une seule fraction de foi. Foires et fioritures sont en fortunes.
Je me farde avec féminité de fards fastes et embrasse fougeusement et frénétiquement mes folies.

Fascinnée je deviens fauve et féroce, mes cheveux font des fourches folles, mon corps en floraison ne connaît pas la froideur, je fanfaronne avec des flammands roses sans une once de fiel et je fais fi du monde et son fardeau de basses formalités. Ici, la faune et la flore sont fécondes, bien trop pour y faire fausse route. L'abondance y est formidable et fraîchement buccolique, je m'y fonds. Je peux invoquer la foudre et le feu quand je le désire, je frémis.
Je fabule ma fable et je me laisse fabriquer jusqu'à devenir facétieuse pour quelconque fouille-m3rde étrangère daignant farfouiller dans ce monde intérieur fascinnant.
Cet endroit m'est famillier et je lui voue un fanatisme fanstasque, ici, tous les fantasmes sont permis, toutes les farces sont fêtées, toutes les frasques et les facéties, félicitées : le reste n'est que du flan.
Mes fantômes me font danser et fredonner avec ferveur jusqu'à la fièvre et l'ivresse dont aucun ne pourrait me faire fuguer. Je ne suis pas frivole avec mon for intérieur.
Ce fief m'appartient à moi et à moi seule. J'y ai mes fidèles, ma faction, ma foule, mes favorites, ma bannière de feu, mes fanions, des farondoles de fruits et mes farigoules fluorescentes et je me fiche fort bien d'y avoir un fanal.
Chercher son chemin ici est futile, il n'y a que des failles folles; tous les fossés finissent par une éternité fantastique. Il suffit de s'y fourvoyer, se fourvoyer franchement dans ces fleuves ... Finallement, c'est une fonction dont peu se montrent forts dans le fond.

Fuyez ! Mes forteresses fortifiées sont fermées et leurs fondations ne fléchiront pour personne.
Au front, flêches, fourches et faucilles amazones faufillent toujours droit dans les coeurs faibles et faussement discrêts.
Fuyez flics, fayots flagorneurs et filous, déclarez forfait, avant que je ne fende votre coeur en mille fragments.
Modifié en dernier par Détachement le lundi 15 juin 2015 20:18, modifié 1 fois.
memoniak2014

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Message par memoniak2014 »

bonne pomme, bonne poire...

toujours là pour les autres

heures supplémentaires à gogo...

travail à n'en plus finir...

c'est pas grave, c'est pour la bonne pomme, la bonne poire...

qui travaille cet après-midi...

c'est nini

une pomme et après, une poire...

confite

déconfite...

un ver est entré

et à tout dévoré

bonne pomme, bonne poire et après...

qui a morflé
qui a pleuré
qui a crié
qui a hurlé
qui m'a tué

bonne pomme, bonne poire et après...

la pomme est tombé
la pomme a pourri

c'est pas grave

c'est pour ma pomme,
et après... :bloque:
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doloplus
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Message par doloplus »

Folle ambition

Finalement faisons simple,
Fuyons les fanfaronnades et autres forfanteries,
Fustigeons toutes les faussetés et flagorneries,
Forçons à la défaite les fomentateurs et leur fiel féroce,
Afin de faire fleurir une humanité,
Forgée à la force des foules fécondes,
Façonnée d'une foi fabuleuse en l'Homme.
Finalement, faisons de l'existence une féérie formidable.


Doloplus.
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doloplus
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Message par doloplus »

"Une pomme, et après? C'est ça sa solution?
Mais qu'est-ce qu'elle s'image celle là avec sa génétique de rêve, ses cinquante kilos tout mouillés et son diplôme de diététicienne?
Mais oui, bien sur! Où avais-je la tête? C'est évident, si je suis grosse c'est parce que je me gave toute la journée, que je n'ai aucune volonté et que je ne mange pas assez de pommes! Après tout, à Auschwitz, il n'y avait pas d'obèse hein! Bien sur, il y avait aussi des morts, de la barbarie et de la souffrance abyssale...mais pas d'obèses c'est vrai. Remarque, il n'y avait pas de pommes non plus...
Peut-être qu'au final je mérite la mort avec tous mes kilos? Parce qu'autrement, qu'est-ce qui justifierait ces remarques humiliantes que l'on me fait depuis mon plus jeune âge? Pourquoi est-ce que la grosseur autorise les enfants, les adolescents, les parents, les quidams, les jeunes et les vieux à blesser en toute impunité ceux qui souffrent d'être trop gros? Dans la rue, rire d'un noir ou d'un arabe, c'est du racisme, rire d'un handicapé c'est inadmissible, rire d'un pauvre ou d'un vieux c'est de la méchanceté...mais rire d'une grosse c'est tellement marrant! Tout le monde se marre...
Après tout, elle l'a bien cherché...si elle mangeait des pommes elle n'en serait pas là!

Une pomme, et après? C'est aussi simple...
Mais qu'est-ce qu'elle sait de moi cette prosélyte de la Golden et de la Reinette? Image t'elle ne serait ce qu'une fraction de seconde que ce corps qui me sert de camisole est mon pire ennemi? Sait-elle ce que c'est que de souffrir du regard malveillant de ces inconnus croisés à l'école, dans la rue, au travail des années durant? Que connait-elle de l'humiliation du gloussement des jeunes hommes, des moues de dégoût des camarades de classe qui s'empressent de me pas se trouver à mes côtés sur la photo de classe, de la violence des insultes d'une mère qui a honte d'avoir engendré une grosse vache?
Mais tout ça, c'est bien fait pour ma pomme...je n'avais qu'à en manger.

Une pomme, et après? Rien n'est moins sur.
Mais comment ai-je fait pour rester vivante de si longues années. Ne serait-ce pas finalement parce que je suis plus forte, plus forte que ce que me prédisaient les abaques, plus forte que ce qu'imaginaient ceux qui ont voulu me mettre à terre, plus forte que les pseudo élites filiformes des temps modernes?
Parce que oui, j'en ai mangé des pommes, et pas qu'une fois! En compote, gâteau, tarte tatin, marmelade, salade de fruit et même nature. Je les ai toutes goûtées : Golden, Rainette, Granny, Royal gala, Boskoop... Des rouges, des jaunes, des vertes.
Aucune ne m'a fait perdre mes kilos de souffrance. Mais qu'est-ce c'était bon!
Alors le prochain qui me dira que si je suis grosse je n'ai qu'à manger des pommes, parce que "one apple a day, takes the docteur away", je lui dirais d'aller se faire foutre! Et s'il insiste, je lui décocherai une prune, un marron, une châtaigne en pleine poire! Parce qu'il n'y a pas que les pommes qui font du bien!"
Doloplus.

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ouille
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Message par ouille »

une pomme, et après...
vous rajoutez des fraises,
un soupçon de jus d'orange,
un yaourt nature,

et après ...
dans le blender,
un petit passage au frigo,

et après...
vous prenez un verre, une paille,
vous allez dehors sur un transat,
bonne dégustation !

et après....
il faut recommencer car il n'y en a plus.
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Wonder
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Message par Wonder »

Comme il est poignant ton texte Dolo !!! Magnifique. :zenzen:
Enfin c'est un plaisir de lire tous vos écrits.

Bon je me lance pour la lettre F.


"Cher F.
Fini.
Notre histoire est fini, forcément...
Je ne suis pas fâchée. Mais un face à face aurait été plus facile.
J'ai passé des moments fabuleux avec toi. Tu me fascinais et j'étais folle d'amour.
Tes mots, si fluide, m'ont fait fondre bien des fois.
Des frissons, j'en ai encore. Mon futur c'était toi.
Ma psy m'a conseillé de fuir.
Fallait que je le fasse.
N'étant pas bien futée, sûrement frustrée, avec mes fantasmes toujours présents, je t'écris donc cette lettre pour toi F., mon Fantôme Fantastique.
J'avoue que j'aimerais fricotter avec toi de nouveau, même si c'est pas folichon cette faiblesse qui me fait faillir bien des fois.
Mais ta froideur me rend frileuse et souvent furieuse.
Alors pourquoi pas fraterniser et se frayer un nouveau chemin en fredonnant tout simplement sans parler de fleurter mais juste flotter.
Je ne suis qu'une fleur fidèle et fragile.
C. "
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doloplus
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Message par doloplus »

wonderwoman a écrit :
Comme il est poignant ton texte Dolo !!! Magnifique.
:zenzen: Wonder, je suis touchée de lire cela.

En fait, j'ai toujours beaucoup aimé les livres. Depuis l'école primaire, je prends plaisir à lire, c'est mon évasion, ma liberté...
Pourtant, j'ai longtemps été un piètre écrivain. A l'école je n'ai jamais brillée dans les disciplines littéraires (alors qu'en sciences je cartonnais). J'avais bien trop de choses douloureuses à affronter (enfance maltraitée...) pour me permettre de laisser s'exprimer mes émotions. J'en serais sans doute morte de chagrin si je l'avais fait à l'époque...Alors je me suis blindée, pour tenir, rester en vie. Et quoi de plus efficace pour cela que la rigueur scientifique.
Mais le jour où toutes ces émotions m'ont rattrapée, il n'y a pas si longtemps, je me suis effondrée. Happée par une dépression violente et monstrueusement douloureuse. C'est à ce moment là de ma vie que j'ai ressenti ce besoin puissant de poser mes mots/maux sur le papier. J'ai découvert que j'aimais écrire, j'aimais exprimer mes émotions par ce biais.
Pour autant, je doute terriblement de ma prose. Je sais pertinemment que je n'ai pas le talent d'un écrivain (mais qu'est-ce que j'aurai aimé en être dotée...) et je n'arrive pas à savoir si mes écrits sont dignes d'intérêt. J'adorerai pouvoir faire partager à d'autres mon plaisir des mots. Je rêverai d'être publiée rien que pour savoir que mes écrits sont lus et suscitent une émotion, un questionnement, un sourire, une larme, un éclat de rire... J'adore l'idée de ce partage par mots interposés.
Mais je sais que cela n'est que chimère et que seuls les personnes talentueuses ont ce privilège.
Alors je compose avec ma banalité et je remercie ce forum qui me permet d'être lue, malgré tout.
Aussi, je suis aussi très émue quand j'ai un retour par un de mes lecteurs.
Alors, je te remercie à mon tour Wonder, pour m'avoir fait savoir que mon texte t'a touchée. J'aime l'idée d'avoir pu partager une émotion avec toi :offre:
Détachement

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Message par Détachement »

Et bien mon texte préféré de toi Doloplus, (bien que j'ai beaucoup aimé celui que tu as fais en "f") c'est le post juste au dessus, celui en réponse à Wonder :smile:

J'aimerais parcontre juste rajouter quelque chose, ce n'est pas parce que tu es mathématicienne que tu as cette rigueur, c'est parce que tu as un esprit Cartésien, et ça, des littéraires l'ont aussi (et ils on peut être du se gourrer de voie :rire1: ), il ne faut pas t'étiquetter comme ça !

Au contraire, la lecture de tes textes ici, t'ont plutôt rendu davantage inétiquettable (je ne suis pas sûre du mot :rire1: ).
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doloplus
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Message par doloplus »

Folle fantasmagorie

Fermant les yeux, je me suis figuré faisant partie de la faune. Transformé en faucon, j'ai fendu le ciel jusqu'au plus hautes frondaisons, j'ai visité les plus belles falaises et aux premiers frimas, frigorifié, j'ai filé jusqu'en Afrique.
J'y ai foulé le sable fin du Sahara et suis devenue fennec. J'ai écouté le faible frémissement des dunes, frissonnant d'émotion à la voix flutée du désert. Frappé par cette beauté fantomatique, je me suis fossilisé dans le sol friable.
Fatigué, fourbi, je me suis effondré. A mon réveil, je retrouvais des forces. Ma fourrure resplendissait d'une foultitude de rayures de feu, ma pupille n'était plus qu'une fine fente verticale, ma voix un feulement féroce. J'étais un félin, fier et fort.
Mais pas le temps de m'affaler au soleil, la faim me forçait déjà l'affut. Ma fine olfaction me fit facilement repérer un phacochère affaiblit. En une fraction de seconde je fondais sur la femelle affolée quand un frelon frondeur fixa son dard dans ma fourrure.
D'un coup de griffe je faisais fuir l'importun qui venait de me faire perdre la face, et mon festin. Finalement, je me contentai d'un frugal frichti, humilié en mon for intérieur.
J'en avais assez de fanfaronner par ma force. Je finis par comprendre que la finesse de la fourmi ou du faucheux n'avait rien d'une faiblesse et m'imaginais dans un corps fluet et filiforme.
C'est ainsi que je me suis retrouvé affublé de longues pates frêles, filtrant la vase d'une flaque fréquentée par une foule de flamands roses. Je frimais encore, tel un fragile édifice dissimulé derrière un plumage flamboyant. Mon fantasme de petitesses s'était heurté à la faiblesse de mon humilité. Au fond, j'avais encore fort à faire pour me départir de ma suffisance feutrée.
Au loin, un bruissement de feuilles trahissait un jeune faon fougueux. Instinctivement, je me figurais déjà frayant dans la forêt tel un cerf aux fabuleux bois. Orné de mon trophée, je paradais une fois de plus avec fatuité.
Faisant fi de l'hypertrophie de mon égo, je réalisais avec affliction la fragilité de mon être, contraint de feindre la force par des fantasmes emplis de faste et de fausseté.
Finalement, j'ai fui dans la peau d'une fouine effarouchée, à moins qu'il ne se soit agi d'un furet ou d'une moufette futée...

Doloplus

:fleur:
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ouille
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Message par ouille »

c'est beau ce que vous avez écrit...je suis toute émue... :zenzen: :bisouss:
quel plaisir ! :zenzen:


doloplus a écrit :
Je rêverai d'être publiée
essaies....
un petit recueil...je suis sûre que tu serais lu
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doloplus
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Message par doloplus »

"Une pomme, et après?

Je savais bien qu'un jour je faillirais, que je croquerais le fruit défendu ... De guerre lasse, j'avais baissé la garde, et je croquai la pomme. Bien mal m'en prit...
J'avais eu beau jeu de me croire blanche comme une oie. Je n'étais pas plus blanche que la neige et c'est devant le charme et les flatteries d'un Adam en quête d'Eve que je perdis la tête. Etourdie par le désir à en tomber dans les pommes...
L'amour rend aveugle, et c'est à mon réveil que je réalisai mon erreur. Encore endormi sous un cyprès centenaire, étendu sur un simple tapis rouge, il n'était pas plus haut que trois pommes. Un gnome...j'avais succombé à un gnome! J'en eus gros sur la pomme...
Comment avais-je pu m'égarer à ce point? Il suffit qu'une pomme se détache du pin pour qu'il reprenne vie. Toujours épris, comme si Cupidon l'avait transpercé en plein cœur. Mais moi, je voulais garder ma liberté, alors je lui ai décoché une fin de non recevoir. Tel Guillaume et son arbalète, je le défiais de mon verbe aiguisé comme une flèche.
Il a bien essayé de me faire changer d'avis, me promettant monts et merveilles, m'assurant de m'offrir tout l'or des Hespérides. Mais ce fut peine perdue, la discorde était déjà bien installée entre nous.
Je l'abandonnais ainsi, le cœur en marmelade et le cerveau en compote.
Bien des années plus tard, alors que je venais d'acquérir la dernière innovation en matière de smartphone, je découvrais, grâce à la pomme multicolore, qu'il avait relaté toute notre histoire sur sa page facebook. C'est ainsi que je sus que mon départ lui avait laissé une empreinte amère jusqu'au fond de la gorge. "

Doloplus.
memoniak2014

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Message par memoniak2014 »

ouille a écrit :
doloplus a écrit :
Je rêverai d'être publiée
essaies....
un petit recueil...je suis sûre que tu serais lu
qui ne tente rien n'a rien...
ma dolo, tu as l'art de jouer et de jongler avec les mots... (je te l'ai déjà dit à maintes reprises :oui: )
lance-toi ! je suis certaine qu'il y aurait possibilité d'être lu ailleurs que par nous...
ne gâche pas ton talent...
tout comme toi ma ouillette avec tes superbes créations...

vous avez de l'or dans les mains les filles...
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doloplus
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Message par doloplus »

memoniak2014 a écrit :
je suis certaine qu'il y aurait possibilité d'être lu ailleurs que par nous...ne gâche pas ton talent...
Mais je ne gâche rien :non0:! Etre lue ici, par vous tous, et apprécié par certains ( :zenzen: à ceux qui m'en font part) et une chance que je n'aurais jamais eu sans ce forum. C'est pour moi un plaisir sans cesse renouvelé, j'ai beaucoup de chance. :chance1:
Une fois encore, j'adresse un immense MERCI au Grand Tigre et aux Modérateurs qui font vivre cet espace de liberté et de soutien :offre:

Pour autant, je ne veux pas que ce fil ne me soit dédié :non0: . J'ai envie de vous lire, de savoir que vous prenez plaisir à jouer avec les mots, à exprimer ce qui vous anime...J'en envie de partager avec vous, pas de monopoliser l'espace :non0:

Alors Lâchez-vous! Je suis sure que vous avez aussi de belles choses à écrire :offre:
:fleur:
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