Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

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Envie d'ailleurs
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Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par Envie d'ailleurs »

Suite à mon expérience je peux dire que les psychiatres en libéral peuvent être une bonne chose ainsi que les psychologues.

Mais les psychiatres en hôpital psychiatrique sont incompétents et abusent clairement de leurs pouvoirs.
Il y a des vices de procédures et les patients ne sont pas prit correctement en compte. Les rendez-vous qu'on doit avoir avec un psychiatre en cours d'hospitalisation ne sont pas tenus, ils n'ont jamais le temps. Ils fonctionnent dans un système punitif et ne font que droguer les patients.

Toutes catégories de patients sont mélangées au sein d'un même pavillon. Ils mettent les dépressifs avec les patients qui ont des pathologies mentales assez lourdes.
Ces hôpitaux psychiatriques ne sont vraiment pas là pour aider mais pour enfoncer les gens.
Les gens y sont torturés moralement et physiquement avec la contention, les chambres d'isolement et les médicaments à haute dose "pour calmer" les patients.
Les patients n'ont plus de libre arbitre et ne peuvent exprimer leur opinion sous peine de retrouver en isolement.

Ils s'en fichent des patients, ils veulent juste avoir la paix et que les patients soient tous amorphes.
Ils prennent les patients pour des cobayes et n'hésitent pas à leur retirer leurs droits les plus élémentaires juste pour que les patients aillent dans leur sens.

Il y aurait tellement de choses à améliorer dans ces institutions qui se veulent soignantes et qui n'apporte que le strict contraire.
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Colombine
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Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par Colombine »

Personnellement, je n'aurais qu'une chose à dire : j'avais deux amis qui étaient dans la même clinique psychiatrique que moi, ils ont mis fin à leur jour après leur départ de la clinique . Moi même je me suis fait VIRE de la clinique où j'étais car je fumais du cannabis, j'ai voulu y retourner, on me l'a refusé et on m'a mis au CPAA (endroit très gloque et déprimant, je ne sais pas comment qui que ce soit peut se sentir mieux en allant là bas). Depuis j'ai décidé de vivre sans suivi car depuis 5 ans que je suis suivi par des psychologues et des psychiatres il n'y a eu aucun progrès. À l'inverse, j'ai l'impression d'aller de plus en plus mal . Ne plus voir de psy n'a en aucun cas résolu le problème car je ne me sens pas mieux maintenant, mais j’arrête de perdre mon temps avec tout ça .

Il ne faut bien sur pas faire une généralité de tout ça car il existe (je l'espère) des psys qui réussissent à aider des gens mais ce qui est dommage c'est qu'il faut les chercher parfois pendant des années avant de tomber dessus . Et les résultats de ce sondage ne font que confirmer ce que je penses : il y a encore beaucoup de choses à améliorer dans la psychiatrie en France (et pas qu'en France j'imagine mais je n'ai jamais été interné dans un autre pays)
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Zooey
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Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par Zooey »

La psychiatrie est le parent pauvre de la recherche médicale.
Il n'y a pas assez de psychiatres, et une demande trop importante pour que les soins soient corrects.
En France on est bcp trop dans une logique médicamenteuse, médicale, c'est à dire "adresser la souffrance" (on essaie même de l'annuler, ce qui est pas forcément souhaitable car cela peut signifier qu'on inhibe d'autres capacités) uniquement, au lieu de voir le patient comme un corps et un esprit dans une société où il a le droit d'exercer sa liberté de citoyen.

Donc on considère pas assez la logique psycho-sociale, d'empowerment (retrouver un chemin de vie!).

A mon sens, il y a des initiatives ici et là qui sont intéressantes, mais la recherche et les médias se concentrent sur des trucs à la cons qui sont peut être intéressants (stimulation transcranienne, génétique) mais qui n'aident pas les patients actuellement, et seulement les plus handicapés qui ne sont qu'une minorité.

Ce dont nous avons besoin en France, c'est d'une meilleure logistique, un meilleur suivi des usagers de psychiatrie, et d'une meilleure collaboration entre acteurs du social et du médical. Il faut que l'avis et les besoins exprimés des patients soient mieux pris en compte.

Nous avons besoin que la recherche mette en place plus de projets pilotes pour la réinsertion des personnes affectés de troubles psychiques, pour le suivi des personnes.
Il y a des idées, mais la médecine française est un peu arriérée... pourtant nous étions à la pointe de la "désinstitutionnalisation" avec l'invention de la psychiatrie de secteur (les cmp notamment, qui est un service de proximité hors hôpital - mais ils sont débordés!)

De nos jours, on veut tout voir sous l'angle scientiste et biologiste. Et bien sûr que les neurosciences et les recherches biologiques peuvent amener des progrès. Mais quid du vécu, ici et maintenant, quid de nos vies ? Et quoi, on doit accepter de devenir des espèces d'objets de la sciences? Passifs, qui restent gentiment chez eux à rien faire, autre que percevoir des allocations ou rentes et à déranger le moins possible l'ordre public...? En se disant, ah oui ok, j'ai probablement une vulnérabilité génétique. Super, j'en fais quoi de ma "vulnérabilité" ( et de toute façon c'est un peu des salades, des personnes avec ce qui a été pointé comme vulnérabilité génétique ne développent pas de maladie dépressive ou psychotique, tandis que plein de gens qui ont pas cette vulnérabilité déclarent des dépressions ou des psychoses... donc en gros, ça veut rien dire), j'en fais QUOI ? Ca va pas combler les trous dans mon CV, ça va pas m'aider à retrouver goût à la vie, ça va pas m'aider à sortir de chez moi et me faire des amis!

Parmi les idées intéressantes, il y a notamment le projet pilote des médiateurs de santé (des malades qui aident les malades, voir article du Figaro - mars 2013)

Pour en savoir plus sur l'Empowerment en Europe et en France Rapport Empowerment

Les amis, faut en parler chez le psychiatre, avec les intervenant sociaux, faut leur dire que ça suffit pas ce qu'ils proposent. Faut leur dire qu'on veut de l'espoir, qu'on veut vivre ! Et que vivre c'est pas juste dormir, se laver, manger, aller au wc et prendre des médicaments !

mercredi 19 novembre 2014 17:34

Emission scientifique France Inter "La Tête au Carré" avec Boris Cyrulnik :
BORIS CYRULNIK : 50 ANS D'AVENTURE PSYCHIATRIQUE

vous pouvez lire l'audio sur le site directement ou podcaster l'émission.
Attention au début ils parlent de philae et Rosetta puis y'a de la musique, donc Cyrulnik ça commence au bout de 10min environ.
Cinquante ans d’aventure psychiatrique m’ont donné des moments de bonheur, quelques épreuves difficiles, le sentiment d’avoir été utile et le bilan de quelques méprises. Mon goût pour cette spécialité est un aveu autobiographique. L’histoire de ces cinquante années raconte aussi comment j’ai traversé la naissance de la psychiatrie moderne, depuis la criminelle lobotomie, l’humiliante paille dans les hôpitaux, Lacan le précieux, la noble psychanalyse malgré ses dérives dogmatiques, l’utile pharmacologie devenue abusive quand elle a prétendu expliquer tout le psychisme, et l’apaisement que m’a apporté la théorie de l’attachement, dont la résilience, mon chapitre préféré, étudie une nouvelle manière de comprendre et de soulager les souffrances psychiques.
jeudi 20 novembre 2014 15:49

Dans l'émission ci-dessus, Boris Cyrulnik répond à une question d'auditeur :
Auditeur a écrit :
Aujourd'hui, dans l'esprit du temps actuel, quelle pratique ou idée considérée comme bonne par tous pourrait être considérée comme néfaste dans 20 ans?
Boris Cyrulnik a écrit :
Tout ce qu'on fait actuellement (en psychiatrie) pourra être considéré comme un crime si on en fait une doctrine totalitaire. Il y a 400 personnes en France qui sont isolées, on a eu un président qui proposait d'augmenter le nombre d'isolement, ça évolue vers un crime si ça devient totalitaire et si on isole tout le monde. Les médicaments soulagent, si on pense que les médicaments guérissent et qu'on ne donne que ça, ça deviendra un crime. Même les psychothérapies, qui sont des formes de libertés et de respect de l'autre, si on fait n'importe quoi, si on donne le pouvoir à des sectes ou à des gourous, ça deviendra un crime. Tout ce qu'on fait actuellement peut devenir un crime si ça devient totalitaire.
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azerty
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Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par azerty »

Je suis insatisfait de la psychiatrie en France.
J'ai été hospitalisé plusieurs fois, j'ai été suivi par des internes, qui me donnaient la plupart du temps des réponses erronées.
Les psy sont persuadés de tout savoir, de tout connaitre, ils manquent d'humilité.
Les psy vous étiquette. Pour rappel, la psychiatrie n'a rien de scientifique, quant à la psychologie, il existe tellement d'ecoles :fleur: contradictoires, ce n'est même pas une science. Pas de vérité, des suppositions et des étiquettes.
Vu dans un service de psychiatrie en hp, des patients surdoses livres à eux-meme, aïe une patiente se casse la dent car elle n'est pas suivie par les soignants. C'est grave et encore plus grave pour les personnes qui n'ont pas leur tête. Les psy ont les dernières places du classement,ce n'est pas les meilleurs qui vont en psychiatrie. Et les AD qui ne font rien montrent que la dépression implique des mécanismes encore inconnus, mais pourquoi le psy est mécontent lorsque je lui dis que les ad ne font rien, est ce que la vérité esr si difficile à accepter. Il y a aussi le soi disant non jugement du psy qui est un leurre. Qui sur terre est libre de tout jugement ? Y a beaucoup de tromperie, de leurre mais ils ne leurrent qu'eux-même. Et les cmp ? On vous attribue un psy d'office, on est déjà condamné, et si pas de transfert, pas d'alchimie alors c'est Vous le problème. Ils font semblant de soigner et je fais semblant de les croire.
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souffranceangoisses
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Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par souffranceangoisses »

En urgence ils sont excellents, mis pour le suivi au long terme c'est très aléatoire et pas très communicatif (voire pas du tout). Mais je ne suis sûrement pas tombé sur les bons thérapeutes.
Et je pense que c'est pareil dans les autres spécialités de la médecine. Tout est problème de suivi au long terme.
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Renée
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Message par Renée »

Question urgences, il existe des structures efficaces, mais -comme ça a été dit dans le message précédent- question long terme, on en voit vite les limites.
La psychiatrie est un monde trop fermé sur lui-même et, malgré quelques louables tentatives (initiées surtout par des soignants de proximité qui font ce qu'ils peuvent...), elle est loin de répondre à toutes les demandes concrètes d'aide des patients (qui ne bénéficient pas forcément de soutien de la part de leurs familles, souvent défaillantes !).
Quant à un suivi, c'est plutôt du chacun pour soi, plus ou moins comme dans la société :limite:

Le gros hic, c'est qu'on reproche (sans le dire clairement) aux patients de se comporter en malades, comme s'ils étaient responsables de leur état, un comble !
Il faut vraiment vouloir (et pouvoir !) s'en sortir pour bénéficier des soins dont on a besoin !
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Détachement

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Message par Détachement »

+1 pour l'avis de Renée, je le partage complètement.
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Riton
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Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par Riton »

des mauvaises nouvelles. Grève de la faim au Rouvray à Rouen
https://twitter.com/konbininews/status/ ... 6768033794
De ces états qui vous réchauffent un instant les yeux pour ne vous laisser qu'un peu de sel sur les joues
Honte au deuil permanent de l'existence!
Chaque nuit est une victoire, chaque jour une occasion.
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poussière
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Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par poussière »

Riton a écrit : mardi 05 juin 2018 1:24
des mauvaises nouvelles. Grève de la faim au Rouvray à Rouen
https://twitter.com/konbininews/status/ ... 6768033794
ça avance doucement, pour faire taire le tapage médiatique ils ont apparement dit qu'ils seraient prêt à créer 20 postes sur les 52 demandés.
« Regretter ses propres expériences, c'est arrêter son propre développement. Nier ses propres expériences, c'est mettre un mensonge sur les lèvres de sa propre vie. Ce n'est rien de moins qu'un reniement de l'âme.
-Oscar Wilde
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incarmal
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Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par incarmal »

Leur combat est formidable.
Un grand bravo à eux. Je suis cette histoire depuis un certain temps déjà et le quotidien qu'ils dépeignent est intenable.
Je bosse en psychiatrie et le manque de moyen est une revendication que l'on a aussi dans notre établissement. fermetures d'unités, lits supplémentaires ajoutés en chambre et un manque flagrant de personnel...heureusement qu'il reste des soignant qui songent au bien être des patients avant tout et font ce qu'ils peuvent mais beaucoup aussi désertent le métier.
C'est pas parce que les gens sont plus nombreux à avoir torts qu'ils ont forcément raison.
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Renée
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Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par Renée »

C'est terrible qu'il faille en arriver là pour se faire entendre, et pas rassurant quant à ce qui nous attend dans le futur.
Ce combat-là semble avoir pour l'instant porté quelques fruits (jusqu'à quand ?), et trente postes seraient désormais créés :
https://www.francebleu.fr/infos/economi ... 1528464634
Bravo pour ces révoltés qui, au prix de leur propre santé et de leur petit confort matériel, se battent contre l'inacceptable !!
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clémentine
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Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par clémentine »

Bonjour,

Je suis à la fois infirmière psy retraitée et j'ai des problèmes psychiques qui, au fil des ans s'améliorent.
Tout ce qui se passe autour de moi, dont le monde psychiatrique que je ne trouve pas si moche que ça malgré tout,
me conduisent à devenir le plus autonome possible.
Je travaille dur pour cela.
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varennes
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Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par varennes »

Qu'on relise sérieusement le rapport de l'inserm de 2004 qui a jugé efficace les thérapies comportementales et cognitives dans les soins à apporter aux anxieux.
Qu'on en tire les conséquences et qu'on permette aux anxieux, surtout agoraphobes, de se faire soigner gratuitement.
Les anxieux ont aussi droit au remboursement de leurs soins par la sécurité sociale.
Qu'elle est timide cette expérimentation du remboursement des psychothérapies dans 4 départements dont d'ailleurs d'une façon discriminatoire on exclut les plus de 60 ans, ceux qui n'ont pas recu d'aide dans leur enfance et ceux qui ont vécu le plus dans la folie de la distribution des drogues dangereuses et inutiles par des psychiatres aveugles et sourds

Que les anxieux et d'autres catégories de malades psychiques demandent urgemment à la ministre de la santé de prendre en compte le rapport de l'inserm et qu'elle permette aux malades de toute la France, de tout âge de bénéficier de ses soins 'gratuitement"

Ne pas le faire est mettre en jeu la santé de personnes fragiles qui finissent par se suicider.

Combien de morts sur la conscience par inaction ?
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ami1
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Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par ami1 »

Bonjour à tous,

je voudrais pousser un coup de gueule sur l'état de la psychiatrie en France.
C'est vraiment le parent pauvre de la médecine alors que tant de vies sont en jeu, tant de gens souffrent (les malades, mais les proches aussi).

Pourquoi si peu de moyens, pourquoi si peu de recherches ? En plus les labos ont tellement d'argent à se faire mais les médicaments évoluent moins vite que la plus lente des limaces. Je suis diagnostiqué par défaut (ce qui ne veut rien dire en médecine) bipolaire parce que le lithium (à dose énorme) m'aurait aidé à sortir d'énormes crises d'angoisses et d'une dépression mélancolique ! Mais je n'ai jamais déclenché les symptômes de bipolarité... A part une grosse dépression peut-être.

On me file une grosse dose de deroxat par-dessus sans explication médicale et voilà que je me retrouve dans un état de fatigue chronique, avec des somnolences et incapable de faire du sport donc bien gros avec effets médocs et sédentarité. C'est pas une vie ça.

Je souhaite vraiment partager avec vous sur ce ressenti par rapport à la psychiatrie et échanger avec vous sur les thérapies, la toute puissance des médicaments chimiques, vos expériences quoi !
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Laynaris
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Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par Laynaris »

N'hésite pas à changer de psychiatre ou demander un second avis, et demander des explications sur ton traitement. C'est important, si tu avais une autre maladie grave, tu demanderais aussi des explications / un second avis !

Quant à l'état de la psychiatrie en France, je ne suis pas experte, mais oui, de la bouche même de ma psychiatre, il paraît que c'est une catastrophe.
En tout cas les a priori sur la santé mentale sont encore énormes en France ; c'est un sujet hyper tabou, et ça joue peut-être sur le délaissement de ce secteur.
Je traine de temps à autres sur des forums US et il semble y avoir beaucoup moins de stigmatisation des mentales mentales, et les relations avec les médecins semblent plus franches et moins paternalistes. Bon après eux le problème c'est leur absence de système de santé, ce qui fait qu'ils peuvent se retrouver ruinés par leur traitement, que ce soit médicaments ou psychothérapie !...
En parlant médicaments, je crois que les labos seraient bien contents de trouver de nouvelles molécules vu l'épidémie de dépression dans les pays occidentaux, mais vu qu'on est toujours pas sûrs de savoir comment marchent exactement les médocs actuels qui ont 30ans ou plus... :tourne: (et je crois que pour le lithium c'est le cas aussi ? enfin bon, c'est le cas pour un truc aussi bête que le doliprane : on ne sait pas comment/pourquoi il fait baisser la fièvre, alors on est pas sortis de l'auberge :rire2: )

Pour revenir à ton post, n'hésite pas aussi à tester différentes approches si ce n'est pas déjà fait. Perso j'ai testé plusieurs compléments alimentaires, différentes thérapies, hypnose, méditation... Bon dans mon cas ça ne suffit pas, mais ça peut aider ponctuellement !
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Sheol
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Enregistré le : samedi 15 mars 2014 21:17
Localisation : Grand Nord

Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par Sheol »

Tu déplores un manque de moyens en psychiatrie, mais est-ce que la psychiatrie, ce n'est pas en quelque sorte le dernier recours ?
Ne vaudrait-il pas mieux développer toutes les approches alternatives : écoute, prise en charge sociale, psychologique, réseaux de soutien, etc ... ?

Enfin c'est personnel, mais il y a quelques chose qui me gène dans le constat qu'il faudrait palier à certains manque chimiques de l'individu avec donc des compléments chimiques. Bon évidemment, chez les véritables psychotiques et les bipolaires lourds, c'est sans doute indispensable....
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Vitality
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Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par Vitality »

Bonjour,

Je partage ce sentiment sur la psychiatrie.

En France, les diverses pathologies psys sont prises en charge par le système. Tant mieux et cela d un point de vue financier, ce qui incite à aller consulter, cela est un plus par rapport à d’autres pays où la non-prise en charge est un frein très net pour les malade les plus modestes.

Mais cela étant dit, cela n enleve en rien aux difficultés intrinsèques que cette spécialité rencontre tant son arsenal thérapeutique médicamenteux est pauvre, controversé et dont on n explique pas encore tous les mécanismes d action de certaines molécules qui sont prodiguées au patient.

Les maladies mentales sont nombreuses et le nombre de malades est exponentiel à la hausse. Uniquement pour la dépression et suivant les chiffres de l’OMS, il y aurait 300 millions de personnes dans le monde vivant ce fléau. C est juste énorme et bien que ne se transmettant pas d un individu à un autre (bien que l aspect génétique n’est absolument pas à exclure, dans certains cas il est même prédicteur), un mot qui vient en tête est « épidémie ». Certains diront « mal du siècle ».

Je dirais que la psychiatrie, se sont d un côté les psychiatres, qui de part leur diplômes, sont les seuls habilités à pouvoir poser un diagnostic et à prescrire un médicament.
Et de l autre il y a l industrie pharmaceutique et les différents laboratoires. Ces derniers ne sont pas des philanthropes et ont bien des postures mercantiles optimisées.

Sans aucune certitude, ces laboratoires dont les premiers IRS, comme le prozac, sorti il y a déjà près de 33 ans, n ont toujours pas levé le voile sur leurs mécanismes d action. Arguant toujours des mêmes arguments d un dysfonctionnement de la neuromediation sérotoninergique (mais pas que...). Et l on parle encore de médicaments récents de seconde génération alors qu ils ont plus de 30 ans? C est une notion très discutable.

Disons-le sans ambage, par rapport aux antidépresseurs plus anciens comme les tricycliqies et autres IMAO, ils n apportent pas beaucoup plus, si ce n est moins d effets secondaires invalidants au quotidien. Les IRS sont en revanche bien soutenus par un marketing impérieux et des visiteurs médicaux à la solde des labos, qui achèvent de convaincre les psychiatres de leurs bienfaits. C est aussi très discutable, bien qu un labo pharmaceutique est une entreprise comme une autre, doit donc générer des profits, il y a néanmoins un curseur éthique qui devrait être plus prégnant.

Arrêter de faire croire aux malades, que les andidepresseurs soignent la dépression serait plus honnête intellectuellement, car tous les bons spécialistes s accordent à dire qu au mieux ils en apaisent les symptômes. La maladie dépressive étant naturellement réversible, du moins pour les premiers épisodes, il est dont très facile pour les labos et les psychiatres, de surfer sur la vague d un médicament miracle qui aurait eu une action directe pour combattre la dépression puisque dans 50% des cas, il y aura un résultat positif, le résultat sous placebos est très similaire. Les 50% de personnes ayant connu un premier épisode sans en connaître un second, se laisseront très facilement convaincre que c est le médicament qui les a guéri. Et pourtant, les antidépresseurs qu’ils ont pris n étaient qu a visée symptomatique.

Comment expliquer que certain ayant vécu un épisode dépressif, et n ayant pris aucun médicament psychotrope iront également vers une rémission naturelle (toujours pour le ou les premiers épisodes, pour de multiples épisodes cela est moins vrai).

Il faut essayer de soigner quoi qu’il en soit, car les médicaments psychotropes auront le mérite d apaiser un très grand nombre de symptômes, et d améliorer parfois la qualité de vie des malades.

Il faudrait que l image que les gens sains ont des personnes souffrant de maladies mentales, évolue, bien au-delà la société et le monde du travail. Le simple fait de se balader dans la rue avec un bras dans un plâtre attirera naturellement l empathie. En revanche avec les maladies souvent invisibles, que sont les maladies mentales comme la depression, les gens sont peu enclin à vouloir faire l effort de comprendre. Cela demande une démarche intellectuelle supplémentaire.

Il faudrait également que la psychiatrie soit une spécialité qui retrouve ses lettres de noblesse sur le plan des études, en attirant des étudiants, internes, ayant véritablement choisi cette spécialité, car un grand nombre, mal classés au sortir de la sixième année, choisissent cette spécialité par défaut inhérent à leur classement et non par véritable choix. Cela est aussi une vérité bonne a rappeler, comme il est honnêtement indiscutable de dire que certains étudiants choisissent cette spécialité par conviction profonde, mais ce n est pas la majorité, les meilleurs souhaitant souvent prendre, chirurgie, ophtalmologie, cardiologie, radiologie, ou encore neurologie. La psychiatrie arrivant au 27eme rang (sur 30) des choix des futurs internes suivant le rapport du magazine « l étudiant » en 2017.

Les labos devraient mettre le paquet sur la recherche de nouvelles molécules, car 33 ans après la sortie des premiers IRS, on ne peux plus parler de médicaments nouveaux et novateurs. Les labos doivent mettre le paquet pour comprendre les mécanismes d actions des médicaments qu’ils écoulent sur le marché. 30% des patients ne sont pas répondeurs des traitements pharmacologiques (pour la dépression en tout cas), c est un énorme soucis.

La recherche fondamentale, via les CHU, tous les hôpitaux, instituts de recherche, les groupes d études, la coopération internationale, doivent se poursuivre et se consolider. Les moyens alloués à ces recherches doivent être plus importants.

Pourquoi pas un telethon sur les maladies mentales, pour générer de l argent et encourager la recherche sur ce sujet, puisque il touche autant de personnes.
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Antonio
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Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par Antonio »

Vitality a écrit : samedi 15 juin 2019 9:27
Disons-le sans ambage, par rapport aux antidépresseurs plus anciens comme les tricycliqies et autres IMAO, ils n apportent pas beaucoup plus, si ce n est moins d effets secondaires invalidants au quotidien. Les IRS sont en revanche bien soutenus par un marketing impérieux et des visiteurs médicaux à la solde des labos, qui achèvent de convaincre les psychiatres de leurs bienfaits.
Novartis, Roche et Pfizer vont te faire un procès. :rire2:

Le problème est que quand on est, par exemple, dépressif, on doit faire avec ce qui existe et ce qui existe n'a strictement pas évolué depuis des décennies. On voit encore des cas de maltraitance graves dans les hôpitaux psychiatriques. Comment est-il possible qu'on puisse encore prescrire des médicaments des années 50-60 ? Pourquoi les études cliniques sont dirigées par les laboratoires eux-mêmes ?

Pour moi, et cela n'engage que moi, toute la pharmacologie psychiatrique est le plus grand scandale sanitaire mondial.
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Kokwac
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Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par Kokwac »

Il y a quand même régulièrement de nouvelles molécules qui arrivent sur le marché. Comme la quétiapine, ou le Viibryd, qui sont relativement récents. OK, il peut y avoir des effets secondaires, mais comme tous les médocs, y compris le doliprane.

Là, je viens de changer de traitement, et mon (vieux) psy vient d'arrêter la quétiapine, à laquelle je ne répondais vraisemblablement plus.

J'ai à la place deux vieilles molécules mises au points dans les années 50/60 : Clomipramine et Nozinan.

Je ne me pose pas tellement de questions sur la dangerosité des produits : tout ce que je veux c'est faire disparaître cette put* de souffrance psy qui me tue à petit feu.

Pourtant, je ne suis pas vraiment médoc, j'aime éviter autant que possible... Mais à moment donné, une béquille médicamenteuse peut être secourable.

J'espère juste, un jour, pouvoir vivre à nouveau sans toute cette chimie.
⚠️ Souffre de kokwaquisme aiguë 🦆🦆🦆

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Le concept de lugubricité kokwaquienne™ est une marque déposée par Kokwac.

Le kokwaquisme n'est pas une maladie référencée dans le DSM-5.


Mon ttt : 200mg de Lamictal / 20 mg de Paroxétine / 400 mg de Quétiapine / 18mg de Nalméfène + 3x25mg de Tercian en si besoin.
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lise
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Que pensez-vous de la psychiatrie en France ?

Message par lise »

Vitality a écrit : samedi 15 juin 2019 9:27
Il faudrait que l image que les gens sains ont des personnes souffrant de maladies mentales, évolue, bien au-delà la société et le monde du travail. Le simple fait de se balader dans la rue avec un bras dans un plâtre attirera naturellement l empathie. En revanche avec les maladies souvent invisibles, que sont les maladies mentales comme la depression, les gens sont peu enclin à vouloir faire l effort de comprendre. Cela demande une démarche intellectuelle supplémentaire.
A mon avis, croire que les gens sains traitent mieux les malades physiques que les malades mentaux est en partie une illusion.
Pour prendre l'exemple du monde du travail (qui est trop souvent sans pitié) : si vous avez un problème physique et que vous travaillez avec des restrictions, même temporaires, les gens vont commencer par vous plaindre, en effet.
Mais c'est de courte durée : au bout d'un quart d'heure, ils vont oublier vos problèmes, et vous serez obligé de leur rappeler que vous ne pouvez pas faire ceci ou cela à cause de votre problème physique.
Et au bout de quelques jours, ils vous trouveront juste pénible avec vos restrictions, et commenceront à se demander si vous n'exagérez pas votre mal. Et ils commenceront à soupçonner que vous simulez ou que vous êtes un malade imaginaire.

Ce qui me semble le plus dur dans la maladie mentale par rapport aux autres, c'est l'isolement actuel, le délitement du lien social qui touche tout le monde, les gens sains comme les malades. Et quand on est malade, c'est doublement pénible.
Vitality a écrit : samedi 15 juin 2019 9:27
Arrêter de faire croire aux malades, que les andidepresseurs soignent la dépression serait plus honnête intellectuellement, car tous les bons spécialistes s accordent à dire qu au mieux ils en apaisent les symptômes. La maladie dépressive étant naturellement réversible, du moins pour les premiers épisodes, il est dont très facile pour les labos et les psychiatres, de surfer sur la vague d un médicament miracle qui aurait eu une action directe pour combattre la dépression puisque dans 50% des cas, il y aura un résultat positif, le résultat sous placebos est très similaire. Les 50% de personnes ayant connu un premier épisode sans en connaître un second, se laisseront très facilement convaincre que c est le médicament qui les a guéri. Et pourtant, les antidépresseurs qu’ils ont pris n étaient qu a visée symptomatique.
A ce sujet, je suis plutôt d'accord.
Ce que je trouve le plus gênant dans cette histoire d'antidépresseurs, c'est que le monde médical et les médecins expliquent rarement les effets réels que produisent les antidépresseurs.
Alors que depuis le temps, ils sont bien connus : même si les effets sont très variables selon les patients, on sait que le plus gros de l'effet antidépresseur est une réduction de l'anxiété, qu'ils sont globalement plus sédatifs que stimulants.
Quand on vous prescrit un antidépresseur, il est rare qu'on vous explique l'effet de "lissage des émotions", qui est souvent l'effet (positif et négatif) le plus manifeste :
les émotions sont atténuées, cela permet de faire baisser l'anxiété associée à la dépression.
Expliquer ce que l'antidépresseur est susceptible de produire permettrait aux gens de ne pas trop en attendre : le nom "anti-dépresseur" induit un peu en erreur, comme d'ailleurs "anti-psychotique".
Le terme "neuroleptique" qui était l'appellation initiale des antipsychotiques était bien plus réaliste. De même que l'appellation "tranquillisant majeur".
Je ne pourrais retrouver où j'ai lu cela : quelqu'un expliquait que l'antipsychotique ne supprimait pas ses hallucinations auditives. L'antipsychotique rendait seulement les "voix" plus lointaines, et lui permettait de prendre du recul par rapport à ces voix.
Exactement comme un antidépresseur permet d'éviter d'être submergé par les angoisses et les pensées négatives.
Les antidépresseurs produisent en général un effet de détachement, par l'atténuation des émotions.
Au fond, malgré la diversité d'antidépresseurs et d'antipsychotiques disponibles, il semblerait qu'ils produisent un peu tous le même genre de détachement émotionnel.
Ce qui me parait préoccupant, c'est que les médecins prescrivent des médicaments en espérant que le patient ressente les effets psychopharmacologiques prévus par la molécule : par exemple, si l'antidépresseur est aussi noradrénergique ou dopaminergique, ils pensent qu'en augmentant la dose, l'effet sera plus stimulant.
Mais quand les patients décrivent ce que le médicament produit en réalité, ils s'y intéressent en fait assez peu.
Ils préfèrent croire la théorie plutôt que l'avis forcément subjectif de leurs patients.
Ce qui est un problème puisque c'est le patient qui est concerné.
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