Chambre d'isolement, vous avez connu ?

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jeanfrancois
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Message par jeanfrancois »

marie1985 a écrit :
J'ai été aussi de l'autre coté de la"barriére"puisque j'ai fait des stages en tant que soignant en hp,d'ailleurs dans le meme service ou mon fils était.J'ai vu des cas de maltraitance,coup de poing;vol des repas etc...silence de collégues,complicité.Mon fils une fois a été tapé,par un soignant,je savais par qui.J'ai mis les "pieds dans le plat"je n'ai pas eu de nouvelles,on a simplement changé mon fils d'unité.
Pour avoir été interné adolescent, j'ai vécu des trucs que j'ose pas raconter, même dans la galerie. Franchement trop horrible. Ces comportements sont malheureusement trop fréquents et personne ne fait rien.

Si on en juge l'état actuel des établissements de soins psy en france il y a les "malades" et les "pas malades", sous entendu les normaux et pas normaux. Ca me révolte :furious:

JF
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laurentB
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Enregistré le : samedi 23 août 2008 17:51
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Message par laurentB »

j'ai été en chambre d'isolement. J'en garde un souvenir très pénible.
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nanou
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Enregistré le : vendredi 22 juin 2007 17:36
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Message par nanou »

mes amis
je vais mal
si j'appelle les urgences je suis certaine j'y avoir droit de nouveau...
aidez-moi que dois-je faire...j'ai peur
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claudine
Membre d'honneur
Messages : 6742
Enregistré le : mardi 05 décembre 2006 19:30

Message par claudine »

Chère nanou,

Je suis impuissante et ne peux te réconforter que par des mots amicaux :dub:

Je souffre de te voir souffrir ainsi, mais si tu n'as plus le courage de lutter, il faudrait peut-être laisser le personnel soignant s'occuper de toi

De quoi as-tu peur ? Tu es revenue plutôt mieux des précédents séjours
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nanou
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Enregistré le : vendredi 22 juin 2007 17:36
Localisation : ailleurs

Message par nanou »

je me sens "éclatée" claudine...je n'ai plus de suite logique ds les idées...ce que j'éprouve est complètement étrange...c'est ça qu'on m'avait dit à cette époque...on vous met là pour vous "rassembler"...
c'est ma hantise
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Didi
Messages : 21
Enregistré le : jeudi 12 août 2010 23:20

Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Didi »

Bonjour

Aujourd'hui je suis perdue et je ne sais plus a qui faire confiance.

Vendredi dernier j'ai fait une TS, par prise médicamenteuse. J'ai tout de suite regretté mon geste et j'ai appelé quelqu'un pour m’emmener à l'hôpital.
Peu après je perds connaissance. Je me réveille le samedi soir, à l'heure du coucher.

Dimanche je rentre chez moi et une amie reste chez moi pour la nuit car mes parents ne veulent pas me laisser seule.

Lundi et mardi RDV avec mon ancienne psychiatre et une infirmière psycha que je ne peux pas blairer (les deux) et mes parents.
Prise de tête incompréhension. Je ne veux pas être hospitaliser, pour moi les activité proposés sont pas utiles.
A la fin du RDV interminable, je sors précipitamment prendre l'air et contourne l'hôpital psychiatrique. C'est alors que quelqu'un me tire sèchement en arrière. Mon père me plaque violemment par terre dans la neige froide, je crie, j'ai mal. Il me crie : "Pourquoi tu te sauves ? Tu vois les fous là dans cet hôpital ? Tu finiras comme eux, enfermée avec une camisole de force !! C'est ça que tu veux ? On va tous en crever de ça, t'es en train de nous tuer !!!"
Heureusement les pompier sont arrivés. Malheureusement l'infirmière m'a fait rentrer et on a tous été dans un bureau. C'est alors que la psychiatre a proposé à mes parents la chambre d'isolement, avec prise de médicament par perfusion.

La chambre d'isolement. Vous connaissez ? Ce n'est pas une chambre, c'est un matelas par terre avec des wc en béton. Une pièce sans lumière. J'ai cru que j'allais mourir sur place. C'est qui les fous ? C'est eux ! M'enfermé car j'ai voulu aller prendre l'air ? C'est quoi ce délire ?
J'en veux énormément a mon père pour son geste mais je lui ai dis le contraire.

Aujourd'hui comprenez ma détresse, je ne sais plus quoi faire, je risque à tout moment de me faire enfermé, je crois que je m'en remettrais jamais. Je suis trop fragile pour surmonter ça. Je n'ose plus parler, j'ai trop peur encore qu'on me comprenne mal. Trop peur de me faire enfermer.

Demain je vois le psychologue j'ai peur de lui parler, peur qu'il répète et j'ai peur de retourner dans cet hôpital...

AU SECOURS !!
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Miet
Modératrice
Messages : 6294
Enregistré le : lundi 12 juillet 2010 17:03
Localisation : Bretagne

Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Miet »

Pardon si je ne réponds pas à ton message, mais je voulais revenir un peu sur le titre du sujet.
Dans le cadre de mes études, je fais des recherches bibliographiques sur la psychiatrie, et je suis tombée un peu par hasard sur cette thèse d'une étudiante en médecine qui m'a interpellée.

"Chambre d’isolement : du point de vue des patients. Impact d’un temps d’élaboration sur le vécu des patients après un séjour en chambre d’isolement dans une unité d’hospitalisation de psychiatrie adulte".

http://www.memoireonline.com/05/08/1072 ... c176086621

Le document est dense, et tous ici ne sont peut-être pas capable de le lire, mais je poste quand même le lien (Archaos, si tu veux modérer ... mais ça serait dommage, je trouve vraiment le contenu intéressant pour tous).

Vous pouvez notamment lire le témoignage de personnes placées en chambre d'isolement, mais aussi les justifications données par les psychiatres à ces moments d'isolement, ce qui est mis en place pour rendre ce moment d'isolement moins traumatisant etc...
Utilisez les rapports si vous désirez que l'on efface/édite/verrouille/déverrouille l'un de vos messages/sujets/salons ; ou pour prévenir la modération d'un message hors charte. Merci de votre aide !

Ma galerie Mon salon Les TCA et moi
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Oiseau-de-Pluie
Messages : 41
Enregistré le : mardi 21 mai 2013 18:52

Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Oiseau-de-Pluie »

Bonjour,

J'ai 18 ans. Dépressive depuis l'âge de 13 ans, j'ai moi aussi connu l'enfer des hôpitaux psychiatriques...
La chambre d'isolement, non. Et je n'ose imaginer l'enfer que ça doit être, étant donné que j'ai déjà vécu l'horreur dans un service fermé pour adultes (à 18 ans, car c'est la "majorité" donc "adultes", mais les autres adultes étaient tous âgés entre 30 et 80 ans, inutile de dire qu'il n'y avait AUCUNE adolescente de mon âge...)
De plus, ils avaient TOUS des pathologies beaucoup plus graves que la mienne. Ils n'étaient pas lucides, ne comprenaient rien à ce qu'on leur disait, marchaient et parlaient bizarrement. Un handicapé en fauteuil roulant était incapable de manger seul, ses yeux tournaient... Ils étaient tous abandonnés, sans aucune famille...
Ils me faisaient très peur ! Il parait qu'il y avait des vols dans le service en plus, je ne pouvais donc même pas demander à mes parents qu'ils m'apportent une peluche pour recevoir un minimum d'affection : on me l'aurait volé !
Des viols aussi... Le pire : dans un service voisin, il y a eu un meurtre il y a plusieurs années ! Je l'ai vu dans une vidéo. Une vidéo où on voit aussi une patiente se plaindre régulièrement de maux de ventres. Les enfoirés de soignants s'en foutent et n'y prêtent aucune attention. Résultat : péritonite, elle a failli mourir...

Avant de m'amener dans cet atroce endroit, j'ai vu une p***** de psychiatre qui me disait qu'elle allait m'hospitaliser. Je pleurais, je disais que je ne voulais pas, je criais qu'ils allaient m'enfoncer.
Elle me répondait : "On vous laisse pas le choix ! Sinon j'appelle la préfecture de Police et le Maire !"
Je lui arracherai les yeux... Je lui vomirai dessus... !!!!!!
J'ai tenté de me sauver. Elle a appelé des infirmières qui m'ont rattrapé, m'ont enlevé le haut de mes vêtements et m'ont sanglé sur un lit !!!!!!! Quelle horreur !!

Et après, ils m'ont transféré dans ce service horrible pour "adultes", moi une adolescente (j'étais une petite fille à côté des autres patients de 30-80 ans moi).
Certes, je n'étais pas en "chambre d'isolement", mais j'étais enfermée dans le service... Je n'avais pas le droit de sortir. Service FERME. Je côtoyais les vrais dingues, des adultes trois fois plus âgés que moi et qui avaient l'air FOUS, oui vraiment...
Et ces enfoirés m'ont complètement drogué. Ils m'ont filé CINQUANTE gouttes de Tercian (oui oui vous avez bien lu, CINQUANTE !!! )

Résultat : j'ai eu d'horribles vertiges, des maux de têtes atroces, j'avais du mal à respirer, je suffoquais, je voyais extrêmement floue, la tête qui tournait. Je ne tenais plus debout, c'était impossible, je me suis écroulée dans les couloirs, à 2 reprises. Les infirmières me tenaient pour ne pas que je tombe, sinon je m'évanouissais.
Je n'avais JAMAIS fait de malaises aussi terribles de TOUTE MA VIE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Un enfer.

Ce sont des enfoirés.

Vous connaissez le livre "Le Pavillon des enfants fous" de Valérie Valère ?
Elle décrit bien l'enfer qu'ils nous font vivre dans les hôpitaux psychiatriques. D'ailleurs, je me demande si je n'ai pas failli être internée au "Pavillon des enfants fous", moi aussi ! Je suppose que ce n'est pas le vrai nom de l'unité, mais...
En juillet 2011, mes parents m'ont amené à la Salpêtrière. Service psychiatrie. La psychiatre que j'ai vu a directement voulu m'hospitaliser (sans rien savoir de moi, mais ils sont tous comme ça de toute façon, et je ne compte même pas le nombre de psychiatres qui nous prescrivent des médocs au bout de 10 minutes d'entretien, voir MOINS encore !)
Je ne l'ai pas été, heureusement (à l'époque, j'étais encore mineure, j'avais donc encore la protection de mes parents. Mais à l'hôpital où je suis allée en décembre, ils ont dit que mes parents ne pouvaient plus RIEN faire pour moi, qu'ils ne pouvaient plus signer AUCUNE décharge car je suis MAJEURE... Quelle HORREUR !!)
La majorité à 18 ans, c'est n'importe quoi d'ailleurs, elle devrait être à 21, comme dans les autres pays. Bref, passons.

A la Salpêtrière, il y a justement deux unités psychiatriques : "Le Pavillon des enfants" et "Le Pavillon des adultes" !!!!!
"LE PAVILLON", ça fait tilt non ?
Sur la 4ème de couverture, il est écrit "A 13 ans, Valérie Valère a été internée dans un grand hôpital parisien".
La Salpêtrière est le plus grand hôpital parisien !

De plus, elle écrit dans son livre à propos d'une autre patiente : "Elle devait avoir dix-sept ou dix-huit ans, elle ne pouvait pas être plus âgée, sinon ils l'auraient mis dans le pavillon des adultes".
Sur le site de la psychiatrie de la Salpêtrière, il est justement écrit qu'on accueille les enfants dans le pavillon jusqu'à 17/18 ans !!
C'est "Le Pavillon des enfants fous", j'en suis sûre.

Malheureusement, je crains que depuis l'internement de Valérie Valère en 1974 (je suppose que c'est 1974, puisqu'elle est née en 1961 et a été internée à l'âge de 13 ans), les méthodes barbares n'aient pas changé...

De toute façon, malgré le succès de son livre devenu best-seller à l'époque, elles existent TOUJOURS.

Elle écrit : "Ce sont des monstres, ils sont horribles, inhumains... il n'y a pas de mots !!!!!!"

Mais finalement, je déteste le verbe "inhumain". Au contraire, c'est tout ce qu'il y a de plus HUMAIN ! Seuls les humains sont capables de telles tortures ! Pas les animaux ! Pas les végétaux ! Les êtres humains !

Vous avez déjà vu des animaux ou des végétaux se faire la guerre ?... Est-ce les animaux et les végétaux qui détruisent la planète ?
NON, ce sont les ETRES HUMAINS !!!!!

Si les animaux sont parfois cruels, c'est parce qu'ils y sont obligés. Ils le font pour leur survie, et non pour le plaisir, contrairement à l'être humain...
L'être humain torture et tue les animaux (regardez le documentaire "Earthlings", vous serez également extrêmement choqués) pour le plaisir : nourriture, fourrure etc...

On ne peut pas dire que les êtres humains mangent des animaux pour se nourrir : sinon, ça voudrait dire que les végétariens seraient déjà tous morts. Or, ceci est loin d'être le cas, ils sont même en meilleur santé que certains omnivores (le végétarisme, c'est bon pour la santé, c'est prouvé par les médecins !)
S'ils mangent de la chair animale, c'est UNIQUEMENT pour le plaisir des papilles gustatives (parce que la viande, c'est trooooop bon ! ) --'

Sur un forum de psychiatrie, je suppose que vous n'aurez pas de mal à faire la différence entre végétarisme et anorexie !

Ils considèrent que les animaux sont des êtres inférieurs à lui. Ils se considèrent SUPERIEURS : tuer un humain, c'est extrêmement grave, mais tuer un animal, ce n'est rien, ce n'est pas grave...

Pourtant, un animal est, au même titre qu'un être humain, un être vivant qui ressent la douleur et les émotions...
Seuls différences : Il n'a pas la même apparence qu'un être humain et ne peut parler. C'est sûr que si les animaux possédaient des cordes vocales, cela changerait beaucoup choses.

"Auschwitz commence partout là où quelqu'un regarde un abattoir et penser : "Ce ne sont que des animaux..."

J'évoque cela, tout simplement pour dire que l'homme est cruel et que le terme "inhumain" est donc inapproprié.
La cruauté, c'est justement le propre de l'être humain !!

En ce qui concerne les hôpitaux psychiatriques, j'ai déjà posté mon témoignage sur plusieurs sites d'infirmiers psys (donc, des infirmiers psys et des psys y posent).
Et vous savez-quoi ? A CHAQUE FOIS, ces enfoirés EFFACENT mes messages !!!!!!
Honnêtement, il n'est absolument pas compliqué de deviner pourquoi... Ils prennent en compte uniquement les bons témoignages. Les mauvais, ils les virent direct, ils refusent d'avoir une mauvaise réputation et une sale image. Ils refusent également de reconnaître leurs torts et d'en assumer leurs responsabilités.
Encore une fois, ça se rapproche de la cruauté envers les animaux. On appelle ceci "Perpétuer le crime pour justifier le crime."

"Reconnaître la nécessité de mettre fin à une tradition criminelle c’est reconnaître son caractère criminel. La façon la plus répandue de dissimuler les crimes traditionnels est donc de ne pas reconnaître qu’il s’agit de crimes en continuant à les pratiquer afin qu’ils gardent leur aspect banal et anodin. C’est ainsi que pour éviter la culpabilité qui accompagne la prise de conscience des crimes, beaucoup de crimes sont répétés.

Les militants de la libération animale qui tentent d’amener à la conscience du public "

Ce texte, qui s'applique à la cruauté envers les animaux, pourrait tout aussi bien s'appliquer aux hôpitaux psychiatriques !! Mais alors, QUE FAIRE ??
Telle est la question. Je n'ai malheureusement pas la réponse.

Tout ce que je souhaite, c'est que ces enfoirés qui nous font subir de telles horreurs connaissent à leur tour l'extrême souffrance et se fasse enfermer. Pour qu'ils s'aperçoivent de la manière dont ils nous traitent. On appelle ça "l'effet miroir".

Les gens qui vont mal ont besoin d'amour, d'affection, de soutien et de réconfort.
Allez dans un hôpital psychiatrique... Et vous récolterez UNIQUEMENT L'INVERSE ! L'amour, on vous le RETIRERA dès votre arrivée et il vous sera totalement INTERDIT durant le temps de votre hospitalisation.

Valérie Valère avait écrit : "Ils ont laissé sortir mon corps, mais mon âme est restée emprisonnée entre ces murs de fous."

Pour ma part, c'est pareil. Cette expérience me traumatisera toute ma vie. Des séquelles qui ne disparaîtront jamais, qui laissent des traces indélébiles.

"Le matin j'ai peur de ne pas retrouver la machine à écrire, mais les murs de l'hôpital" ---> Idem...

Sur un site, il est écrit que Valérie Valère erre souvent dans les rues et qu'elle est complètement perdue. Elle voit les gens en forme de clés (les infirmières qui tournaient la clé dans la serrure). Un traumatisme...

Cette phrase revient sans cesse dans son roman : "Ils ne m'auront pas !"

Elle a eu de la chance, elle s'est suicidée : ils ne l'ont pas eu. C'est peut-être horrible ce que je dis, mais je pense qu'il vaut mieux qu'elle soit morte plutôt qu'elle soit restée en vie pour être à nouveau sujette à ces horribles méthodes.
Oui, personnellement, je préfère mourir plutôt que de retourner dans l'enfer des hôpitaux psychiatriques ! Moi non plus, ils m'auront pas !!!!!!!!!!!!

On va maintenant évoquer le cas de Solenn, la fille de Patrick Poivre d'Arvor. Cette jeune fille a vécu la chambre d'isolement durant deux mois et demi... La pauvre...
Elle s'est jetée sous une rame de métro à l'âge de 19 ans. Certes, je suppose que la maladie y était pour beaucoup dans son geste, mais je reste quasiment persuadée que si on l'avait aidé au lieu de lui faire subir de telles horreurs, elle aurait peut-être pu guérir. Et qui sait, peut-être serait-elle toujours en vie aujourd'hui ? (tout comme Valérie Valère !)

Personnellement, son geste ne m'étonne absolument pas. Si on m'internait autant de temps, je crois bien que je me jetterai sous le métro, moi aussi.
J'ai créé une vidéo pour elle :



A la Maison de Solenn, ils ont aboli les méthodes barbares. Ils ont compris : peut-être à cause du suicide de Solenn ?
Je ne dis pas que cet endroit est parfait, j'y ai été hospitalisée et il y a des inconvénients (en même temps, rien n'est parfait), mais bon, il est quand même beaucoup mieux que les hôpitaux psychiatriques. Là-bas, on prend soin des adolescents, on ne les enfonce pas.
Malheureusement, il existe très peu de structures de ce genre.

Les hôpitaux psychiatriques avec les méthodes barbares sont eux, malheureusement très fréquents !
On a des problèmes : si on entre à l'hôpital et qu'on est dépressif, c'est qu'on va déjà très mal. Alors imaginez vivre un calvaire EN PLUS de celui que vous vivez déjà : la contention, la chambre d'isolement, être drogué aux neuroleptiques.
Le mal-être devient double, triple, quadruple... et ça en finit au suicide. Personnellement, mes envies suicidaires n'ont cessé d'augmenter lorsque j'étais à l'hôpital psychiatrique.
Je pensais même à écrire une lettre en les accusant de m'avoir enfoncé. Je rêvais qu'ils me découvrent morte et qu'ils la lisent. Pour qu'ils prennent conscience de leur barbarie.

Depuis toutes ces horribles expériences, je ne supporte plus de lire des sites évoquant le mal-être des adolescents :

"Que doit-on faire pour aider un adolescent en souffrance ?" Réponse : "Ne pas hésiter à prendre l'avis d'un professionnel, d'un psychologue ou d'un psychiatre."

Cherchez sur Internet, vous trouverez ce genre de réponses sur plein de sites. Et je suis honnête, je ne supporte plus.
Maintenant, pour moi, prévenir un psy, c'est me conduire à la mort directement.

Si vous avez des envies suicidaires et que vous en parlez à un psy, sachez qu'il sera dans l'obligation de vous prescrire des médicaments et voir même sûrement de vous interner en hôpital psychiatrique, alors faites très attention.
Mes parents et mon cousin (qui était lui aussi venu me rendre visite à l'hôpital) me disaient qu'il ne supporteraient même pas de travailler dans un endroit pareil, car c'est déprimant, traumatisant rien que de voir les lieux... (et on y interne une adolescente pour dépression = ?? )

Pour les gens, "hôpital psychiatrique" a souvent pour définition : "endroit où on interne le fous."
Mais en réalité, c'est L'INVERSE !!! C'est en RESTANT dans un HP qu'on devient fou avec leurs horribles méthodes !!

Ah oui, même ma mère était persuadée que je serai devenue folle si j'étais restée dans cet asile de tarés. D'ailleurs, dans la vidéo, ils disent : "comment notre société soigne-t-elle ces fous ?"
Je ne suis pas folle, je suis juste une adolescente malheureuse, mais ils m'ont interné là-bas, "chez les fous" !!!!!!!

J'ai envie de pleurer. Cela me fait mal, très mal de me replonger là-dedans. J'aimerais tellement pouvoir faire quelque chose pour que ces horribles méthodes cessent, mais je n'en ai malheureusement pas le pouvoir. Ce sont "eux" les plus forts, ces enfoirés. Mais je m'en fiche, ils ne m'auront pas.
Si jamais j'ai à nouveau un jour des idées suicidaires, je n'en parlerai pas et je choisirai une méthode sûre et certaine. Ce que je viens de dire, c'est d'ailleurs la pensée de nombreux patients qui ont vécu le traumatisme de l'hôpital psychiatrique !!

Ils m'ont laissé sortir sous contraintes : prendre un AD et aller voir une psychiatre au CMP. ( CMP = relié à l'HP !!)

Mais je ne le prends pas, je le jette dans les chiottes. Je n'ai pas besoin de cette M...., je n'ai aucun déséquilibre dans mon cerveau. Mon problème, c'est juste un manque d'amour et ces enfoirés ne me donnent que l'inverse. L'amour, l'affection, il n'y en a pas dans les molécules chimiques qui détruisent le cerveau !

Et cette psychiatre, je suis allée la voir deux fois mais je ne peux plus y aller... Elle m'horripile. En plus, elle travaille pour le service des fous où ils m'ont enfermés. Mais comment fait-elle ? N'a-t-elle pas honte de traiter ces pauvres malheureux ainsi ? Je ne peux même plus la voir en peinture. J'ai envie de lui cracher dessus quand je vais la voir, je peux pas, je ne peux pas supporter !
Et elle me dit "il faut que vous vous sentiez en confiance pour que la thérapie fonctionne."

Connasse ! Elle croit que je vais avoir confiance en elle alors qu'elle travaille pour le service de tarés où elle m'a enfermée ?????????? Mais qu'elle aille se faire foutre !

Aller la voir, c'est aller encore plus mal. Elle me rappelle d'affreux souvenirs, j'en fais des cauchemars. Je crois bien que jamais je ne me remettrai de cette affreuse, affreuse expérience !

Que va-t-elle faire maintenant puisque je n'y vais pas ? Me ré-interner de force alors que je n'ai fait AUCUNE connerie ? ... Non, de toute façon, elle ne m'aura pas... Je suis devenue comme Valérie Valère, je n'ai plus que cette phrase en tête : "Ils ne m'auront pas !!!"

Voici le paradoxe : ma dépression s'est accentué à cause de la psychiatrie.

D'habitude, on dit "Vous allez mal ? Allez voir un psy ! "

Mais là, si on me dit "Pourquoi allez-vous mal ?" et que je réponds : "A cause des psys !!!", que va t-on me répondre, hein ?

J'ai mal. Ils m'ont anéantie et détruite de l'intérieur. Et pourtant, j'avais le droit de voir ma famille chaque jour, c'est sûrement ce qui m'a permis de survivre.
Comme je n'avais rien, celle-ci m'apportait des livres, des magazines pour m'occuper, et même des gâteaux au chocolat que j'adore (car la bouffe de l'hôpital est dégueulasse, ça on le sait... D'ailleurs, même si je n'étais pas du tout là-bas pour anorexie, ils me disaient que si je ne mangeais pas, je ne sortirai pas ! Alors, comme leurs épinards à la crème étaient dégueulasses et que j'avais des hauts-le-coeur et des envies de vomir en les mangeant, j'ai mangé des nuggets (oui j'adore ça au GOUT) alors que normalement, je suis végétarienne.... Tout ça pour SORTIR au plus vite de cet enfer !!)

Bref, et même s'ils m'apportaient des livres, j'étais totalement incapable de lire quoi que ce soit. Même si j'adorais ces gâteaux, j'étais incapable de les manger et je ne ressentais aucun plaisir à les manger. Je ressentais du vide, juste du vide. Un désespoir poussé à l'extrême.
Je ne pensais qu'à une chose : mourir. Oui, mourir. Mourir, en finir.
Plus je restais là-bas, plus j'allais mal. Plutôt mourir, plutôt mourir que d'y retourner.

Le médecin m'a dit, à ma sortie : "J'espère ne plus vous revoir ici. Parce que la prochaine fois, ce n'est pas quatre jours que vous resterez mais un mois & de mi voir plus ! J'espère que ça vous a servi de leçon !"

Vous n'imaginez pas ma colère... On dit "j'espère que ça vous a servi de leçon" à un gosse qui fait des bêtises. Leçon = punition

Aller mal, être malheureuse, c'est une bêtise, c'est un crime. Qui mérite une punition, une sanction.

Maintenant, je vis EXACTEMENT de la même manière que si j'étais une criminelle à qui l'on avait dit : "Si vous récidivez, vous retournerez en prison !!"

Après tout, il n'y a pas de grande différence entre l'hôpital psychiatrique et la prison. Sur certains forums, j'ai même lu le témoignage de certains détenus qui disaient avoir préféré la prison à l'hôpital psychiatrique... !!

Mais il n'y aura pas de prochaine fois, espèce de sadique. Si jamais il y en a une, vous ne pourrez plus m'interner !

"Refuser le monde : crime puni de prison à perpétuité" (Valérie Valère).


Je cite le nom de personnes célèbres ( Valérie Valère et Solenn ), parce qu'elles sont connues. Mais sachez qu'il y a également énormément d'autres jeunes filles (et hommes aussi, enfants, ados et adultes) qui vivent des choses similaires.

Non, si votre enfant va mal, ne l'amenez pas chez un psychiatre, il le bourrera de médocs et peut-être l'internera.
L'envoyer chez un psychiatre, c'est conduire à sa perte...

Alors, peut-être (et je dis bien PEUT-ETRE) qu'il existe de très rares psychologues/chiatres compréhensifs et biens, mais alors, il faut savoir les dénicher, ce doit être des perles très rares.
Mais j'ai quand même vraiment du mal à penser que ça existe, à moins qu'ils soient comme les résistants pendant la guerre.
Pourquoi j'ai du mal à penser que ça existe ? Parce que dans le cas où vous parlez d'envies suicidaires à un psychologue ou psychiatre, il a pour obligation de vous interner. S'il ne le fait pas et qu'il vous arrive quelque chose, il en sera responsable et la non-assistance à personne en danger est passible de 75 000 euros d'amende et de trois ans d'emprisonnement !

C'est pour ça que MEME s'il existe des psychiatres qui savent que les méthodes utilisées dans les hôpitaux psychiatriques sont barbares, ils y internent tout de même un patient leur ayant évoqué des idées suicidaires. Pourquoi ? Pas pour protéger le patient, non, mais pour se protéger d'EUX-MEMES !
Regardez : si le patient est complètement enfermé, drogué par les médicaments et attaché, il ne risque plus de commettre l'irréparable. Ainsi, le psychiatre est en totale sécurité !!

Pour moi, un psychiatre ayant de la compassion et de l'empathie, ce serait un psychiatre qui écouterait et soulagerait son patient. Un psychiatre qui refuserait de l'interner dans un horrible hôpital psychiatrique, même si le patient évoque des envies et des projets suicidaires. Un psychiatre qui serait prêt à sacrifier sa carrière, prêt à aller en prison, exactement comme les résistants pendant la guerre sacrifiaient leur vie pour tenter de sauver d'autres personnes !

Malheureusement, je crois que ces psychiatres là, ça n'existe pas !
Et puis en plus, prescrire des médicaments, c'est leur boulot, c'est pour ça qu'ils en prescrivent à tout va. Les médicaments font le bonheur de l'industrie pharmaceutique, ils rapportent plein de fric. Les psychiatres se plaisent à inventer de nouvelles maladies et de nouveaux médicaments.
Le DSM, un manuel de psychiatrie qui répertorie les maladies mentales, dans lequel j'ai lu qu'on pouvait y trouver des inepties du genre :

- Deuil pathologique et dépression sévère si la personne ne se remet pas du décès d'un proche après une période de 2 semaines
- Personne atteinte de phobie sociale si elle parle peu et est timide

Bref, que des trucs comme ça. C'est hallucinant, vraiment.
Tiens, à propos d'hallucinations, il est inscrit sur les boîtes de neuroleptiques qu'ils sont destinés uniquement aux schizophrènes et aux personnes atteintes de troubles bipolaires. Je ne suis atteinte ni de l'un ni de l'autre, et si vous saviez le nombre de neuroleptiques que l'on m'a prescrit... La première fois qu'on m'en a prescrit, je n'avais d'ailleurs que treize ans, une môme quoi ! Autant donner de l'ecstasy à un gosse de huit ans ?!

Il est aussi inscrit : "Les psychotropes sont déconseillés chez les jeunes de moins de 18 ans."
Grosse foutaise, si vous saviez le nombre d'enfants et d'ados de moins de 18 ans qui prennent ces mer..., on en prescrit même à des gosses de 5 ans... Pour des raisons absurdes : "trop agité, médoc !"... Et j'en passe...

On ne peut pas dire : "Mais non, ces médicaments sont testés et approuvés, on ne peut pas vendre des choses susceptibles de nous faire du mal !"
Non, on ne peut pas dire ça, c'est bidon !
On vend bien des clopes ! Pourtant, TOUT LE MONDE sait qu'elles sont nocives à la santé, qu'elles provoquent des maladies, la mort etc. Et alors ? Elles sont pourtant et seront toujours en vente ! Pourquoi ? Parce que ça rapporte du FRIC, tout simplement ! Et c'est EXACTEMENT pareil pour les médicaments psychotropes, qui peuvent parfois rapporter jusqu'à plusieurs millions de dollars (je l'ai vu dans une vidéo américaine...)
Le fait de dire que la vente de clopes est interdit aux mineurs est bidon aussi : si vous saviez tous les mineurs qui achètent du tabac sans AUCUN souci !!!

Bref, voilà, pardon pour le roman, mais j'avais envie de poster mon témoignage.

Courage à tous ceux qui ont vécu cet enfer.
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terrefroide
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par terrefroide »

Vous êtes de quelle région car il existe en aquitaine des unités spéciales ado et jeunes adultes (centre abadie) c'est toujours mieux que l'hp. C'est un centre qui ne dépend pas de l'hp. De plus il existe des pschiatres spécialisés dans l'adolescence et le jeune adulte et ce même en libéral. Moi je suis contre les cmp et tout le reste. Je préfére le libéral quitte à payer et à se faire rembourser. courage.
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Luna.
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Luna. »

Wouaw Oiseau-de-Pluie.
Je ne sais pas si tu es toujours là mais wouaw.. Et tu as exactement raison dans ce que tu dis.
Ils auraient du d'abord séparé adulte et jeune adulte non? Jeune adulte/ adulte/ personne âgée.
Des viols hé ben..
J'ai également vu une émission qui s'appelait "Enfant handicapée, enfants maltraités"qui montrait par exemple une jeune autiste sévère (classique) qui avait eu le droit d'être aussi bourré des psychotropes pour les schizophrène et attaché toute la journée.
Des autres personnes où dans l'hôpital psy ils parlaient aussi d'un meurtre et se faisait chxer partout, sans sanitaire, ni propreté ni rien. Maltraité..jr me demande comment tu as pu te retrouver dans ceux là..Celui où j'étais allé d'hosto psy étais moins traumatisant malgré les cris et tout mais il avait des gens lucide(genre juste troubles du comportement) et t'avais des activités quand même..(J'en suis reste traumatisée les 1 ers temps mais aujourd'hui c'est comme si rien ne s'étais passé.)

Cinquante..Hé ben..

Ton livre m'a bien l'air intéressant, il se trouve en médiathèque général?

On dirait que les psychiatre peuvent se rapporter aux gens qui jugent sans connaitre les autres.

Oui l'humain est le plus horrible des animaux, c'est en effet humain car tous ce qu'il fait est cruel et il est cruel lui-même. L'homme est juste une mauvaise race. Peu d'hommes sont bons, peu d'humain.

Pour ton végétarisme j'imagine qu'ils ne t'ont pas écouté ou tu as eu le droit à des trucs dégueulasse?(Du poisson au début pour moi quand ils ne comprenaient pas le terme végétarien, puis pendant une semaine 1/2 des oeufs environ 9 par jours' c'est-à-dire 3 pas repas..

Ils effacent car peu de gens vêlent montrer la vérité, et quand on la dénonce ou la montre on se fait punir comme dit dans le documentaire"Enfants handicapé, enfants maltraité"qui est sur YouTube.

Oui c'est sûr on appelle largement pas une vie, un enfer..Je comprends largement ceux qui doivent préférée la prison qui les repas sont lieux équilibré si je ne me trompe pas.

2 mis et demi mais comment ils ont pu lui faire ça?!
Je vais regarder ta vidéo pour ma part.

Les pays c'est un peu "notre dernière soulution"quand on ne sait pas comment si prendre, la 3/4 tous des c*** sûrement avec tous ceux que tu as vu toi mais comme dit mon grand-père maternelle"c'est les psys qui sont fous""Ils sont devenu pays car ils ont eu des problèmes dans leur enfance."

C'est sûr que la psychiatrie aide largement pas, les psychotropes par exemple provoquent la dépression, il a plusieurs vidéos comme cela, je les poste raï peut-être. D'une enfant par exemple bipolaire à 2 ans même pas elle se retrouve avec des anti-de presseur. Si je me souviens bien à la fin elle finit bien mal..

En tout cas je te suis admiratrice sur toute la ligne que tu écrit, tu as tellement raison!

Pour ma part, failli vécu la chambre d'isolement quand je voulais pas me coucher ou quoi, mais j'ai évitée car je savais que c'étais ce qu'il allait me faire encore plus longtemps.
Mais juste à attendre les cris de ceux attaché, pendant 24 heures avec une piqure de TER Ian c'étais traumatisant d'avance.
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Aglaë
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Aglaë »

Coucou

Je n'ai pas lu tous le sujet mais comme j'ai connu bien souvent aussi je me suis dis que j'allais répondre

J'ai été hospitalisée 4 fois, dont 2 en clinique pour mineurs, et c'est dans celle-ci que j'ai connu bien des fois le "chambre" d'isolement. Ou une plutôt une pièce aux murs sol et plafond recouverts d'un matelas. Avec seulement un petit rectangle en plexiglass pour être surveillé et une porte sans poignée. Pour ma part je pourrais vous donner au moins 10 raisons, si ce n'est plus, qu'ils ont utilisées pour ce débarrasser de moi quand ils n'avaient pas le temps pour discuter ne serait-ce que 5 minutes. J'y ai passé des heures, des jours, des nuits entières avec pour seules visites infirmières et psychiatres. Shootée aux médicaments, on sait jamais, j'aurais pu essayer de m'étouffer la tête plaquée contre le sol.
Les HP sont bien souvent gérés par des incompétents avides de frics. Ces gars sont peut-être des Psychiatres mais ils ne sont pas du tout psychologues au sens figuré.
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« Je suis devenu fou avec de longues et horribles périodes de raison. » Edgar Allan Poe
« Aucun homme ne choisit le mal pour le mal, il le confond seulement avec le bonheur, le bien qu'il recherche. » Mary Shelley
« Tu tombes, tu te relèves, jusqu'au jour où tu crèves, tout ça pour tomber dans l'oubli. C'est fini, Cowboy, fini, mais rassure-toi, on peut pas tomber plus bas. »
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Miet
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Miet »

Le message que j'avais posté dans ce fil était sûrement plein de bon sens, mais c'était avant que je connaisse moi même la chambre d'isolement ...

Hospit' de février à avril 2013 en HP, hospit libre pour anorexie.

Placée à l'isolement parce que je ne mangeais plus et refusais la sonde. J'avais beaucoup plus de droits que la plus part des patients dans cette chambre : livre, papier, stylo, téléphone portable, et même un poste de musique dans le sas. Les infirmiers passaient bien toutes les heures, et un médecin tous les jours pour surveiller le somatique. Psychiatre assez fréquemment. J'avais donc la sonde naso-gastrique, et on me passait les contentions le temps que la poche passe (entre 2 et 6h selon le débit). C'était assez traumatisant. J'y suis allé trois fois pour à peu près une semaine (donc 3 semaines en tout).
Je n'avais pas de sédation importante. J'avais des temps de sortie dans l'unité assez fréquent (plusieurs heures le matin, l'aprem après la poche, et le soir pour regarder la télé)
Ca reste très traumatisant, mais rien à voir avec les conditions de l'hospit suivante.

Hopsit' de nov 2013 à janvier 2014 en HP dans la même unité (mais pas la même psychiatre) pour idées suicidaires.
Au bout de quelques temps, je demande ma sortie, on me la refuse et l'hospit' libre devient une hospit sous contrainte pour péril imminent (donc sans tiers).
Je suis placée en chambre d'isolement, avec 100mg de tercian 3x par jour. Je suis tellement shootée que je n'arrive plus à parler à un rythme normal, ni à déglutir (je fais des fausses routes avec ma propre salive).
J'ai un début d'infection pulmonaire et une tachycardie. Je suis sous antibio mais rien n'est fait.

On est en décembre et il n'y a pas de chauffage. Je suis à 16-17 d'imc j'ai froid en permanence, et il n'y a pas non plus d'eau chaude dans la douche (salle d'eau et wc accessible uniquement depuis le sas, donc pas d'accès direct aux toilettes pour moi, il faut que je tambourine à la porte de la CSI pour qu'on vienne me voir). Les infirmiers passent en coup de vent toutes les heures (ou un peu moins, de toute façon je dors)
Je n'ai le droit qu'à 1h de sortie par jour dans l'unité. 1 cigarette après chaque repas à la fenêtre de la salle de bain surveillée par un infirmier.

J'y reste 21 jours d'affilée, parfois avec usage des contentions (24h en continue le 19 décembre jour des 20 ans du suicide de mon père parce qu'ils ont peur d'un passage à l'acte : comment je peux passer à l'acte en iso ?)
Je passe noël en iso...
Les repas sont pris seule dans la chambre : on me dépose un plateau sur le sol et on passe le reprendre 20 min après. (je fini par ne plus manger alors que je m'étais sortie de l'anorexie après des mois d'hospitalisation dans cet hopital et dans une unité spécialisée)
Le matelas est à même le sol. Je n'ai pas de draps, juste deux couettes "anti-suicide" posée sur un matelas recouvert d'une à-l'aise en plastique.
Je n'ai le droit à rien, pas un livre (de toute façon je ne suis plus capable de lire), pas de musique, pas de téléphone même pendant mes sorties de l'iso dans l'unité.
Je passe mes journées à dormir et à réclamer du tercian, parce que je n'ai rien d'autre à faire que dormir et que je veux me défoncer pour supporter ce que je vis. Les si besoin, c'est 75 mg de tercian (en plus des 100mg normaux). Je prends entre 3 et 4 si besoin par jour. Je suis un légume ...

On m'a mis là pour écarter un risque suicidaire. Je ne comprends pas comment je peux aller mieux et avoir à nouveau envie de vivre en étant recluse du monde de la sorte. Je n'ai jamais eu autant envie de mourir que dans cette chambre, seule avec mes pensées 23h sur 24 ...
Ma mère -qui réclame la levée de l'hospitalisation et la sortie de l'iso depuis le début sans être entendue et sans pouvoir rien faire- vient me voir le 24 décembre. Je n'ai droit qu'a une heure passée avec elle, sur mon heure de sortie habituelle.
Le 25, on obtient une permission de quelques heures pour fêter noël ensemble dans l'appartement qu'elle a loué (elle habite à 900km de là).
Quand je rentre à l'hôpital le soir, je réintègre une chambre normale de l'hôpital, le calvaire est fini.

Je suis maintenue en hdt dans l'hôpital, pas le droit de sortir de l'unité.
Ma mère a contacté l'avocate commis d'office pour le passage de mon dossier devant les juges des libertés. Je n'étais pas au courant de ce passage, j'étais en iso et on ne m'a rien dit. Si j'avais su, j'aurais pu faire des déclarations. Le jugement a eu lieu le 19 décembre, jour où j'ai été maintenue sous contention...
Ma mère donc est en train d'organiser un recours avec cette avocate, et prépare les contacts avec la presse pour espérer me faire sortir.
Le 9 janvier, je profite de l'erreur d'une femme de ménage qui m'ouvre la porte pour fuguer. Je n'y remettrai jamais les pieds. Ils lèvent l'hdt quelques jours plus tard (surement par peur parce que j'aurais jamais du pouvoir m'enfuir)

Toutes les nuits, j'en fais des cauchemars. Je ne réalisais pas jusqu'à peu que j'avais été victime d'abus de pouvoir, que ça avait été une décision arbitraire.
J'ai décidé de réagir et d'écrire à l’hôpital et à des associations de droit des malades, et au contrôleur des lieux de privation de liberté.
Ca me demande beaucoup d'efforts de rassembler ces souvenir et de pointer du doigt tout ce qui a dysfonctionné. Je ne sais pas encore si je pourrais aller au bout ...
Utilisez les rapports si vous désirez que l'on efface/édite/verrouille/déverrouille l'un de vos messages/sujets/salons ; ou pour prévenir la modération d'un message hors charte. Merci de votre aide !

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Perséphone
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Perséphone »

Chapeau poulette, tu as été maltraitée, pas étonnant que tu fasses des cauchemars.
Il va te falloir du temps.
Je pense que les démarches que tu mets en place te permetront de repartir du bon pied
Tu es courageuse.
"Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale que d'être parfaitement intégré dans une société malade"
" Je ne regrette pas les moments où j'ai souffert, je porte mes cicatrices comme des médailles. "
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Perséphone, de retour parmi les vivants.
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Onagre
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Onagre »

Punaise Miet j'ai la rage en te lisant.
Mais y'en a marre de ces hôpitaux/cliniques qui abusent totalement de leur pouvoir sur des patients.
Tu fais bien d'en parler, aux assocs, à l’hôpital lui-même, à nous, il faut que ça sorte et il faut que ça se sache.
Le milieu psy est tellement obscur et caché. On ne voit quasiment jamais rien dans les médias sur ces structures où il y a des abus.
Je comprends qu'avec le recul tu sois sous le choc de ton vécu, ne lâche pas l'affaire, fais toi entendre.
Tout ça est honteux.
Tu es sacrément courageuse Miet :palpi:
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Colombine
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Colombine »

J'ai connu qu'une seule fois la chambre d'isolement : le jour de mon départ de la clinique où j'étais internée. Pour comprendre il faut savoir le contexte : je me suis fait viré après avoir été surprise pour la 2e fois en train de fumer un joint. Mes parents ne savaient pas encore que je fumais du cannabis. Ils allaient l'apprendre dans la journée, en même temps d'apprendre que j'étais virée de l'établissement.

Ca n'a pas été une expérience traumatisante pour ma part, on ne m'y a pas obliger à y aller . J'y suis allée de plein gré car je voulais me calmer et on me l'a proposé. Je penses que je suis une des rares personnes qui a fait cette démarche ... Je me souviens à peine du temps que j'ai passé dans la chambre, pas très longtemps je pense.
Mais lors de mon séjour, j'ai vu tout ceux autour de moi y passer, parfois juste une fois, parfois tous les jours. J'ai même une ami qui devait dormir dans la chambre d'isolement pendant presque une semaine . De mon point de vue, la chambre d'isolement c'est juste une pièce où enfermer les éléments "perturbateurs" en attendant que ça passe car bien sur, pourquoi essayer de résoudre le problème quand il peut se résoudre tout seul en attendant ! Presque comme une punition, comme si on nous envoyait "au coin" . Mais à la clinique, ce n'était pas appelé "chambre d'isolement" mais "chambre d'apaisement", les soignants ayant bien précisé que c'était un endroit où l'on devait s’apaiser (limite faire de la méditation :rotfl: ) et que par conséquent nous ne devions pas taper dans les murs car pour cela il y avait le "sac de frappe" (concept assez bien pensé d'ailleurs, instauré par les patients bien sûr).
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Puma »

Bonsoir Miet'

Je suis tombé un peu par hasard sur ce post et ai lu avec attention ton expérience... Mais quel courage tu as, je suis tout simplement ébahi !

Tant de barbarie que l'on est venu mêler à ta propre souffrance, c'est à peine croyable...

Il y a un contraste marquant que tu relèves et que je partage aussi, c'est notre envie profonde de toucher la mort, et notre volonté de la fuir parfois, justement pour vivre. C'est, il me semble, un point que tu soulèves en voulant fuir à tout prix ta chambre d'isolement ou tu te voyais mourir.

Mais vraiment, je t'envoi tout le courage que je peux avoir en ce moment, spécialement pour toi, tant j'ai eu de peine en te lisant.

Bonne nuit

Pascal.
"Devant un enfant, j'éprouve de la tendresse pour ce qu'il est et du respect pour ce qu'il peut devenir..."Pasteur

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Message par Miet »

Merci Puma :mercipoli:
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Aïsha

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Message par Aïsha »

Merci Oiseau-de-Pluie et Miet pour vos témoignages, je suis totalement pour qu'on fasse la lumière sur ces institutions de torture.

C'était pire avant, c'est pas mieux maintenant !

Je suis navrée pour vous que vous ayez dû passer par là...

Vous seriez tentés d'écrire un livre racontant ce que vous avez vécu ? Moi je suis très intéressée par la lecture sur ce sujet, qu'on nous montre la vérité qu'ils veulent cacher.
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Message par Brocheuse26 »

Aïsha a écrit :
C'était pire avant, c'est pas mieux maintenant !
En fait ça dépend où. Certaines institutions ne sont plus du tout comme ça et n'utilisent presque plus les chambres d'isolement, il ne faudrait pas généraliser, même si c'est vrai que c'est vraiment barbare quand c'est utilisé sans justification comme des membres l'ont raconté.
Aïsha

Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Aïsha »

Oui, il y a des endroits où il y a encore le respect du patient... mais ce n'est malheureusement pas le cas partout, j'ai vu beaucoup de témoignages des années 50 à 70, c'était vraiment horrible !

Je suis quand même consternée qu'en France, certains professionnels de la santé se comportent d'une façon aussi moyenâgeuse, j'aurais porté plainte en tout cas.
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