Chambre d'isolement, vous avez connu ?

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Puma
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Puma »

Bonsoir Miet'

Je suis tombé un peu par hasard sur ce post et ai lu avec attention ton expérience... Mais quel courage tu as, je suis tout simplement ébahi !

Tant de barbarie que l'on est venu mêler à ta propre souffrance, c'est à peine croyable...

Il y a un contraste marquant que tu relèves et que je partage aussi, c'est notre envie profonde de toucher la mort, et notre volonté de la fuir parfois, justement pour vivre. C'est, il me semble, un point que tu soulèves en voulant fuir à tout prix ta chambre d'isolement ou tu te voyais mourir.

Mais vraiment, je t'envoi tout le courage que je peux avoir en ce moment, spécialement pour toi, tant j'ai eu de peine en te lisant.

Bonne nuit

Pascal.
"Devant un enfant, j'éprouve de la tendresse pour ce qu'il est et du respect pour ce qu'il peut devenir..."Pasteur

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Miet
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Miet »

Merci Puma :mercipoli:
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Aïsha

Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Aïsha »

Merci Oiseau-de-Pluie et Miet pour vos témoignages, je suis totalement pour qu'on fasse la lumière sur ces institutions de torture.

C'était pire avant, c'est pas mieux maintenant !

Je suis navrée pour vous que vous ayez dû passer par là...

Vous seriez tentés d'écrire un livre racontant ce que vous avez vécu ? Moi je suis très intéressée par la lecture sur ce sujet, qu'on nous montre la vérité qu'ils veulent cacher.
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Brocheuse26
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Brocheuse26 »

Aïsha a écrit :
C'était pire avant, c'est pas mieux maintenant !
En fait ça dépend où. Certaines institutions ne sont plus du tout comme ça et n'utilisent presque plus les chambres d'isolement, il ne faudrait pas généraliser, même si c'est vrai que c'est vraiment barbare quand c'est utilisé sans justification comme des membres l'ont raconté.
Aïsha

Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Aïsha »

Oui, il y a des endroits où il y a encore le respect du patient... mais ce n'est malheureusement pas le cas partout, j'ai vu beaucoup de témoignages des années 50 à 70, c'était vraiment horrible !

Je suis quand même consternée qu'en France, certains professionnels de la santé se comportent d'une façon aussi moyenâgeuse, j'aurais porté plainte en tout cas.
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Brocheuse26
Membre d'honneur
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Message par Brocheuse26 »

Ah oui C'est sûr dans les années 1950 jusqu'à même 1990, c'était pas top top.
Mais depuis les années 2000, ça a évolué pas mal. Heureusement.
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Miet
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Miet »

Pas partout, malheureusement. Ce que j'ai vécu, c'était entre 2012 et 2013, à l'HP de Rennes ...

Écrire un livre témoignage sur ces traitements, j'y pense souvent. Injections paradoxales, même, ca s'appellerait. Mais pour l'instant j'ai surtout écrit des moments durs de ma vie, parmi lesquels trônent en bonne place ces pratiques folles des médecins à mon égard.

Un livre entier juste sur la psychiatrie, il faudrait le mêler de fiction pour que ca soit lisible. Enfin c'est mon avis. Trop de choses dures et violentes.

Je n'ai même plus envie de publier mon premier récit (qui s'appelle Résilience surveillée), je le trouve trop naze. Mais c'est sans doute parce que je suis dans un mauvais jour et trop critique envers moi même.

Là n'est pas le sujet. A la clinique où je suis en ce moment, il n'y a pas de chambre d'isolement, mais il y a des patientes isolées en chambre, pour anorexie. Ce qui revient presque au même. Et j'en veux énormément à la psychiatre de soigner de cette façon. J'espère sortir bientôt, finalement, elle ne m'aide pas. Les avancées je les ai faites toute seule et je n'ai plus besoin d'elle...
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banzai
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par banzai »

Bonsoir,

En ce qui me concerne je suis allée en CSI suite à une TS faite à l’hôpital psychiatrique (j’avais prévenu au réveil une infirmière de ce que j’avais envie de faire et la réponse que j’ai eue ça a été bon courage (!)).

J’ai vu un psy de garde pas mon psy habituel et j’avais prévenu une infirmière que je venais de faire deux TS (je me suis sentie partir j’ai arrêté) et lui ai demandé à être enfermée (je ne savais pas que les CSI existaient puisque je ne connaissais pas les HP).

J’ai atterri dans une pièce carrelée avec des fenêtres opaques qui donnent sur un autre pavillon de l’HP. Un médecin avec une horde d’infirmière venait me voir tous les matins. Les repas étaient face à moi-même dans la pièce et je ne me souviens pas avoir eu le droit de sortir ou de prendre une douche et quand je tapais à la porte en métal on m’envoyait me faire foutre. Il n’y avait pas de toilettes mais un seau. J’avais supplié d’en sortir on m’y a laissée et en suis sortie au bout d’une semaine.

Quand je suis sortie j’ai eu du mal avec le fait d’être a coté de la CSI et d’entendre que quelqu’un y était quand j’ai parlé de mon mal être vis a vis de ça aux infirmières ou psy, je suis allée me faire foutre.

Sinon aujourd’hui je viens d’aller voir mon psy pour demander à être placée directement en CSI et à y être attachée afin que je ne puisse pas me faire de mal, il l’a refusé (« je ne suis pas sadique »), et refuse aussi le fait que je sois hospitalisée (alors qu’il y a un mois il voulait me mettre en HP). Donc je suis considérée comme folle c’est ce qu’il m’a dit aujourd’hui mais je n’ai pas le droit d’aller en CSI (je souhaite y aller car je ne supporte plus la présence d’autrui, ni de moi-même, ni des portables…) sachant aussi que les HP sont sectorisés et que je retournerai au même endroit où je me suis fait plusieurs fois insultée par les infirmières et que deux patients ont voulu avoir des relations s… avec moi ou m’ont chopée par le pied… Le même psy m’a dit aussi que j’avais qu’a me suicider, que je m’étais mal comportée en hp (je n’y ai rien fait (on s’est trompé dans mes traitements…)) et me reproche deux ans après d’y avoir fait des TS alors que je ne vois même pas en quoi ça peut le déranger. Quand on m’a laissée sortir de l’HP, je ne voulais pas et j’avais l’impression que c’était ma maison alors qu’a priori pour certains c’est l’enfer. Je ne sais pas si c’est moi qui ne vais pas ou si c’est mon psy.

Pour information j’ai eu le droit d’aller au tribunal pour voir deux juges car c’est honteux d’avoir voulu se suicider (et qu’un placement en CSI entraîne une hospitalisation d’office) et j’ai été défendue brièvement par un avocat commis d’office. On n’est pas obligée de s’y présenter. J’ai appris plus tard qu’un des médecins qui m’a examinée en CSI et qui ne me connaissait pas avait noté des choses que je ne suis absolument pas, ce qui fait toujours plaisir sachant que les juges l’ont lu.

Cordialement,
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Miet
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Message par Miet »

Je signale juste ici un bouquin qui vient de sortir, je l'ai commandé mais pas encore lu, mais je le signale quand même !

C'est "Lieu d'asile. Manifeste pour une autre psychiatrie" de Thierry Najman, chez Odile Jacob (232p. 22,90€)
Il y parle de l'isolement en psychiatrie et présente d'autres moyens de soigner, du trauma des patients ayant subis l'isolement, et puis des unités fermées aussi, et en quoi les laisser ouverte change le rapport soignant-soigné puisqu'il repose sur une confiance mutuelle.
J'en dirais plus quand je l'aurais lu sans doute, mais ça peut faire du bien à ceux qui comme moi ont vécu ce cauchemar et y pense encore après des années ...
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Kanelle
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Message par Kanelle »

La chambre d'isolement... Mon Dieu, quel traumatisme...

J'y ai fait deux séjours, l'un pendant il me semble trois jours-deux nuits (mais j'avais eu le droit de prendre mes repas en salle et de sortir pendant une après-midi), et l'autre pendant juste une nuit.

Le premier séjour : c'était le matin de ma deuxième nuit en secteur fermé, j'étais terriblement mal, je me sentais horriblement seule, ma famille me manquait, j'étais en manque d'attention et d'affection, j'étais allée voir les infirmières qui m'avaient un peu parlé, rassurée, puis dit de retourner dans ma chambre. J'y suis retournée, puis je suis sortie à nouveau. Il devait être dans les 7 heures. A force, elles ont appelé le psychiatre de garde, m'ont donné des gouttes pour me calmer, puis à nouveau des gouttes, sans effet. Ils ont fini par en avoir marre alors ils m'ont dit que sois je retournai dans ma chambre soit c'était l'iso. Je me suis obstinée à refuser de retourner dans ma chambre, alors ils ont fini par m'attraper par les pieds et les bras et m'ont portée jusqu'à une des trois chambres dans le couloir fermé derrière le bureau infirmier, m'ont balancée sur le lit, un faux matelas dur avec juste des draps, et m'ont déshabillée, sous-vêtements compris, alors que j'hurlais en pleurs que j'avais été abusée sexuellement. La seule réponse que j'ai eu fut "n'importe quoi", j'ai répondu qu'ils avaient qu'à aller voir dans mon dossier, que c'était marqué. Je n'ai jamais réussi à réellement en parler, c'était écrit dans une liste de choses que je ressentais après une crise de larmes provoquée, il me semble, par ma psychiatre à la quatrième hospit' qui avait cru que je n'avais pas pris mes médicaments (je l'avais déjà fait) parce que j'avais répondu un "hm" à une infirmière après avoir pris mes médicaments, n'ayant tout simplement pas envie de parler. Deux heures plus tard, ils m'ont apporté le petit-déjeuner. J'ai passé cette journée entre pleurs et moments de calme, l'après-midi un psychiatre et des infirmières sont venus me voir mais sont repartis car je pleurais, pour me "laisser me calmer", alors que je voulais qu'ils restent. A un moment, je les ai aussi entendu parler de ma mère, ils disaient qu'elle était là, elle était venue m'apporter des affaires. Je me suis remise à pleurer, je voulais tellement la voir... C'est à peu près tout pour le premier séjour en iso, qui fut le moins traumatisant.

Le second. Mon Dieu. Le second. C'est sans hésitation celui qui a été le plus traumatisant. J'étais arrivée aux urgences avec les pompiers car je voulais me suicider et avais prévu de le faire, mais mes parents l'ont découvert et ont donc agit (cf ma galerie si vous voulez plus d'explications, ce n'est pas le sujet du topic), j'étais en pleurs pendant tous le trajet des urgences au secteur fermé, suppliant les infirmiers de me laisser partir. Je me suis mise à pleurer encore plus quand j'ai vu que j'allais devoir retourner en isolement. Ils m'ont mise sur le lit, fait une piqûre de calmant et ont essayé de partir, mais aussitôt je me suis relevée pour essayer de sortir, ils sont re-rentrés pour me remettre sur le lit, je les suppliais de me laisser sortir, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'une infirmière me menace de me mettre les contentions si je continuais. J'ai fini par abandonner après qu'une infirmière m'ait remise dans mon lit et m'ait couverte avec les draps, je crois que j'étais épuisée de me battre et que ce geste m'ayant touché, j'avais décidé d'abandonner.

Pour les conditions, ça pouvait aller. Il y a une grande fenêtre, et surtout, l'heure. Je ne sais pas comment j'aurais fait sans cette si précieuse horloge numérique... Au premier séjour, j'ai eu le droit à un livre (et j'avais le droit à plusieurs livres mais ils n'ont pas trouvé mon sac dans la salle de casiers car il y avait eu une erreur d’étiquetage.) ainsi qu'à pouvoir allumer la lumière la nuit si je voulais (ça m'angoisse un peu de ne pas avoir accès à de la lumière si besoin...) ; et au deuxième, le deuxième jour, on m'a proposé de me mettre la télé mais au final ils ne l'ont pas fait, peut-être car pas de télécommande. Ce jour-là aussi, ils m'ont laissé la salle de bain (et donc toilettes) ouverte, une chance car la seule fois où j'avais appuyé sur le bouton pour les appeler, ben... je les attends encore, alors qu'ils sont censés venir dans les 10 minutes. J'avais aussi droit à une bouteille d'eau. En conclusion, même si je n'aime pas l'avouer, à chaque fois, en sortant de la chambre "d'apaisement thérapeutique", ça allait mieux. Mais y repenser reste très dur. J'ai failli pleurer de nombreuses fois en écrivant ce post... :sad:
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Ostinato
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Chambre d'isolement, vous avez connu ?

Message par Ostinato »

La chambre d'isolement ?
Je crois que j'ai connu ça, mais j'en ai des souvenirs tellement bizarres que je me demande si je n'ai pas rêvé. Je cognais contre la porte, j'imaginais des plans d'évasion. Un détail : cette chambre donnait sur le poste infirmier par une baie vitrée occultée par un store métallique. Au centre des lattes ils avaient coincé ma montre face contre la vitre pour que je puisse voir l'heure. Charmante attention.
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