Hypersensibilité, hyperémotivité et dépression

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SweetMary
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Hypersensibilité, hyperémotivité et dépression

Message par SweetMary »

Je suis parfaitement d'accord avec toi.

C'est bête mais on ne se rends pas forcément compte de son hypersensibilité. Pendant longtemps je l'ai cachée tant bien que mal (d'ailleurs je pouvais paraitre froide). Je ne réalise tout ça que depuis récemment. C'est déjà un grand pas et ça aide à sortir la tête de l'eau comme tu dis.
Oxymore
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Enregistré le : mardi 19 janvier 2016 13:17

Hypersensibilité, hyperémotivité et dépression

Message par Oxymore »

Oups a écrit :

Tant que j'ai été soignée pour dépression, je suis restée dépressive, depuis que j'ai changé de psychiatre et que je suis soignée pour mon hypersensibilité, je sors enfin la tête de l'eau.

Ce n'est plus du tout le même traitement, j'ai l'impression qu'avant c'était comme traiter le symptôme et non l'origine du mal, comme écoper dans une barque sans jamais chercher à colmater la fuite...
C'est quoi le traitement pour l'hypersensibilité?
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Oups
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Hypersensibilité, hyperémotivité et dépression

Message par Oups »

Bonjour Oxymore,

En fait je me suis mal exprimée, je suis traitée en global, il n'existe pas de traitement médicamenteux type pour l'hypersensibilité.

A ce niveau, ce qui m'a fait du bien c'est une combinaison de médicaments et il a fallut en tester plusieurs avant d'obtenir quelque chose qui me convienne.

Je prends un peu de lithium, à la limite inférieur de la fourchette thérapeutique (que l'on détermine par prise de sang). Ce sel me calme un tout petit peu mais est très loin d'être suffisant à lui seul.
Je prends aussi 25 mg de Xeroquel (un neuroleptique) le soir (1/2 comprimé donc pratiquement rien au niveau de la dose). Mon psy me dit que à faible dose il a un effet calmant sans les inconvénients des doses plus élevées.
Je prends de la Buspirone, une molécule qui est peu prescrite parce qu'il s'agit d'un anxiolytique comme le Xanax/Valium/Lexomil etc... mais dont l'effet est vraiment bien moindre (pour certains malheureusement néant) et qui n'agit qu'au bout de quelques semaines. L'avantage c'est que contrairement aux autres l'effet chez moi est stable et en plus il n'y a pas de risque d'addiction.
Et enfin je prends un bétabloquant, là aussi à très faible dose, le Visken. Il permet de moins ressentir les effets physiques du stress lorsque je me trouve en situation sociale.

Comme à chaque fois les doses sont faibles je ne ressens quasiment aucun effet secondaire, mais l'effet positif global est lui aussi limité. Clairement, les médicaments m'aident mais ne suffisent pas à eux tous seuls.

Le traitement prescrit par mon psychiatre a donc tout de suite compris un ensemble d'autres éléments, dont des aménagements de poste au niveau de mon travail après demande de reconnaissance du statut de travailleur handicapé (une aide fantastique pour moi...), des consignes de mode de vie et une TCC.

Quand je compare à avant où je me suis traînée dépression sur dépression avec juste une ordonnance pour gober des anti-dépresseurs alors même que je disais que je me sentais plus mal avec, je dois dire que je suis assez dégoûtée de tout ce temps perdu et de toute cette souffrance subie.

Me donner des médicaments pour me calmer un peu et surtout me permettre d'aménager ma vie pour qu'elle me corresponde a été primordial et a fait la différence. Mais ça n'a été possible que en abordant mon problème sous l'angle de l'hypersensibilité et non en voulant à tout prix soigner l'humeur dépressive comme si c'était juste un manque de sérotonine ou autre molécule chimique.

PS : j'aime beaucoup ton pseudo Oxymore, il a une signification personnelle ? (ne me réponds pas bien sûr si cette question te dérange, c'est parce que ce terme me parle aussi que je te pose la question)
Oxymore
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Hypersensibilité, hyperémotivité et dépression

Message par Oxymore »

Merci de ta réponse :)
J'avoue que les médocs me rebutent, d'autant plus que j'ai la phobie d'avaler les comprimés, je dois les croquer.
Mais apparemment il existerait du Prozac en gouttes, même si j'en avais déjà pris il y a longtemps en comprimés malgré tout, et je n'ai pas aimé l'effet anesthésiant de ces médocs. J'ai fait aussi 3 ans de psychanalyse, ça n'a pas changé grand chose non plus. Je prends juste un anxio quand j'enchaîne trop de mauvaises nuits d'affilé. Je vois pas trop comment m'empêcher de me torturer de questions existentielles, c'est un peu constitutif chez moi, une idée en entraîne une autre et j'ai l'impression que mon cerveau va exploser...
Sinon, "Oxymore" parce que la vie est pleine de paradoxes et j'aime bien ce mot. :)
En tout cas, c'est bien que tu aies trouvé une amélioration avec toute cette prise en charge.
C'est chiant car je n'ai ni l'envie de voir un psy ni de prendre des médocs, bon je pourrais quand même en venir à tenter ces fameuses gouttes...
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Oups
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Message par Oups »

Je ne savais pas qu'il existait du Prozac en gouttes, mais c'est une très bonne chose par rapport à ta phobie en effet. A une certaine époque il m'avait aidé contrairement à d'autre médocs.

Je ne crois pas non plus à la psychanalyse, par contre je vois actuellement une psychologue qui a une très bonne écoute et ça me fait du bien. Ça ne résout rien mais ça me permet de mieux gérer mon quotidien. C'est gratuit car subventionné par la ville et du coup ça ne fait pas de trou dans mon budget (je veux bien faire un gros effort financier mais dans ce cas j'en attends bien plus qu'un support, je voudrais des résultats concrets en terme de guérison et ce n'est jamais arrivé avec les thérapeutes payants que j'ai vu par le passé).

J'ai moi aussi un problème avec les questionnements en tout genre. Les questions existentielles ou autres d'ailleurs. Je pense beaucoup, beaucoup trop. Lorsque j'ai fait ma TCC, ma psychologue me disait de repérer cet état pour stopper immédiatement avec mes "pourquoi" ! Mais pour moi c'est le plus souvent impossible

C'est comme si une force interne me poussait à vouloir comprendre inlassablement. C'est très chronophage en plus d'être parfois épuisant. Le pire c'est que sur le moment mes questionnements me paraissent d'une grande importance !

J'ai lu dans des livres ou sur divers forums que c'est souvent le cas chez les personnes surdouées (à haut potentiel je crois pour la dénomination actuelle). Ce n'est pas mon cas mais peut-être est-ce le tiens ?

Moi je cogite énormément mais plutôt comme un hamster qui s'agite dans sa roue, il n'en sort pas des étincelles. Voire même je suis plus nettement plus efficace intellectuellement lorsque je suis dans un état plus calme car je me perds dans de multiples détails en perdant de vue l'essentiel si je suis trop agitée du bulbe !

J'espère que tu vas trouver de quoi améliorer ton quotidien. Si tu trouves un jour comment arrêter les questionnements je suis preneuse en tout cas de l'astuce
Oxymore
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Message par Oxymore »

Hypersensible et angoissée oui, surdouée, non. C'est quand même un truc bien spécifique d'être surdoué, moi si je bossais pas à l'école, j'avais des taules... ou alors ça ferait un paquet de surdoués! :)
Je trouve que c'est un peu dangereux cette mode dernièrement chez certains psys de laisser croire aux gens qu'ils sont certainement surdoués juste parce qu'ils sont un peu trop sensibles et qu'ils cogitent, ça fait peut-être moins peur et c'est plus valorisant que dépressif ou phobique c'est sûr, mais être "doué" de sensibilité c'est déjà pas mal, pas besoin d'être "surdoué"... Enfin, ça fait vendre des bouquins et des tests de QI...
En tout cas, je me retrouve dans ce que tu dis sur les questionnements incessants qui n'ont bien sûr pas de réponses en général... Mais, le plus pénible c'est cette mélancolie qui s'impose en permanence, cette lucidité qui fait souffrir, ce manque d'envie et de motivation, ce sentiment d'incapacité à être heureux. Et aussi cette impression d'être bizarre et de faire fuir les gens alors que t'as juste envie d'être appréciée. Le manque de confiance en soi est un réel fardeau, t'as l'impression de transmettre un sentiment d'insécurité qui fait instinctivement fuir les gens. Du coup, tu te renfermes encore plus... vicious circle.
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Oups
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Message par Oups »

C'est sûr que surdoué est plus valorisant que dépressif héhé :-) Je pars du principe que tout ce qui peut aider est bon à prendre, que ce soit vrai ou pas en fait. Je pense aussi qu'il y a beaucoup d'effet de mode autour de ce concept mais par contre je ne sais pas si c'est bon ou mauvais... Sauf lorsque certains en profitent pour se faire indûment de l'argent bien sûr !

Je travaille en ce moment sur la thérapie des schémas de Jeffrey Young. Sur le fait que nous avons en nous des croyances bien ancrées qui colorent ensuite toute notre analyse de la vie. Par exemple une personne qui se sent misérable va interpréter le fait qu'un(e) ami(e) ne lui ai pas fait un signe dans la rue comme la preuve que cette amie n'avait pas envie de la côtoyer alors qu'une autre personne pourrait faire l'hypothèse qu'elle ne l'avait tout simplement pas vue.
J'ai un mal fou à modifier mes croyances malgré tous mes efforts.

D'après cette théorie, ces schémas représentent une fragilité qui va ensuite favoriser la survenue d'une dépression chronique.

J'ai beau me sentir bien en ce moment, dès que je suis en situation sociale j'éprouve un sentiment de malaise, d'insécurité aussi, mais parce que je me sens comme inférieure, dysfonctionnelle. Je crois que je ne peux me faire apprécier que en faisant de gros efforts, ce qui rend mes contacts pas super agréables pour moi. Et il y a une énorme différence entre ce que je pense au niveau rationnel et ce que je ressens au niveau émotionnel. Si j'imagine mon double, je n'irais pas le juger sévèrement, je serais sympa avec au contraire, ça ne me viendrait pas à l'idée de lui dire qu'elle n'est qu'un misérable déchet par exemple. C'est même une évidence, une personne qui serait comme moi ne mérite pas à mes yeux d'être attaquée. Et pourtant, me concernant, du point de vu émotionnel je ressens les choses totalement différemment et c'est ça que je n'arrive pas à changer.

Mon psy me dit qu'il faut que je m'habitue à ce que les auto-critiques soient systématiquement faites en me disant que j'ai intégré les critiques entendues par le passé, la plupart du temps dans mon enfance. Qu'il faut que j'arrête de penser que c'est moi qui pense du mal de moi-même. Que je sois consciente que ce sont d'autres personnes qui parlent. Que c'est important parce que pour mon inconscient ce ne sera plus considéré comme une critique à la première personne et que petit à petit il apprendra à mettre un peu de distance et à être plus bienveillant vis-à-vis de moi même. Pour l'instant je ne ressens pas beaucoup de résultats, enfin ça dépend des fois à vrai dire.

Je sais qu'en dépression la plupart des gens, même parfois sans s'en rendre compte ont un discours très dur envers eux-mêmes. Je me souviens de l'ahédonie, le manque d'envie et de motivation. Pour moi c'est le principal signe de la dépression, plus encore que la tristesse pour ma part.
Je pense qu'il y a une grande composante biologique et que c'est pour cela que c'est si long à se remettre en route. Mais à l'époque je m'en voulais quand même ! Avec le recul je ne pense pas que j'aurais pu faire accélérer les choses, sauf à être plus bienveillante envers moi même, mais là encore je me demande si la dépression elle-même ne rend pas les choses plus difficile à ce point de vu là aussi (je veux dire biologiquement).
Oxymore
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Hypersensibilité, hyperémotivité et dépression

Message par Oxymore »

Oups a écrit :
J'ai beau me sentir bien en ce moment, dès que je suis en situation sociale j'éprouve un sentiment de malaise, d'insécurité aussi, mais parce que je me sens comme inférieure, dysfonctionnelle. Je crois que je ne peux me faire apprécier que en faisant de gros efforts, ce qui rend mes contacts pas super agréables pour moi. Et il y a une énorme différence entre ce que je pense au niveau rationnel et ce que je ressens au niveau émotionnel. Si j'imagine mon double, je n'irais pas le juger sévèrement, je serais sympa avec au contraire, ça ne me viendrait pas à l'idée de lui dire qu'elle n'est qu'un misérable déchet par exemple. C'est même une évidence, une personne qui serait comme moi ne mérite pas à mes yeux d'être attaquée. Et pourtant, me concernant, du point de vu émotionnel je ressens les choses totalement différemment et c'est ça que je n'arrive pas à changer.
C'est la même pour moi... Je me déprécie en permanence, j'ai l'impression d'être maso. Ma mère aussi est dépressive, dans l'auto-dépréciation, j'ai tout absorbé d'elle comme une éponge. L'anhédonie: un cercle vicieux...
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Christal
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Hypersensibilité, hyperémotivité et dépression

Message par Christal »

Bonjour à vous,

Contente de voir que l'on parle d'hypersensibilité
Je me débats avec la mienne depuis ma plus tendre enfance. A cause d'elle j'ai absorbé à mon insu toutes les angoisses de ma mère (cf ma galerie), et j'en suis même venue à un moment il y a un an où je n'étais plus capable de savoir qui j'étais tant je copiais sans le vouloir les attitudes et les émotions de ceux à qui je parlais... Un vrai caméléon... Invivable...
Un truc qui m'a énormément aidé à me retrouver: la méditation de pleine conscience. Je ne suis pas mes sensations. Je ne suis pas mes émotions.

Et puis aussi la décision de m'accepter telle que j'étais, au lieu d'essayer de devenir celle que je crois que les autres veulent que je sois. Je ne fonctionne pas comme les autres, et ça peut déranger. On me l'a bien fait sentir pendant mon adolescence, et c'est pour ça que j'ai autant de mal à m'affirmer. Mais faire semblant d'être quelqu'un d'autre ne résoud rien. Maintenant je m'assume, et je me sens mieux. Pour ça aussi la méditation m'a beaucoup aidé. Ainsi que la thérapie. Quand j'ai compris que les gens n'avaient aucune raison de me rejeter dans mon environnement actuel, j'ai (enfin) accepté d'être moi.

Il n'en reste pas moins qu'au quotidien, l'hypersensibilité reste difficile à gérer. Je suis obligée de prendre des anxiolytiques (50 mg de Xeroquel + 25 mg de Xanax si nécessaire), sinon je replonge dans le cercle vicieux "humeur à fleur de peau - troubles du sommeil - TMS". Et je ne vous parle pas de la maison, avec un compagnon anxiodépressif lui aussi, et un petit garçon autiste (les autistes sont par nature très anxieux, car ils perçoivent le monde de manière déformée et ne comprennent pas les codes sociaux) Mais bon, j'ai quand même trouvé un avantage à cet état: je réagis comme une caisse de résonnance aux émotions de mon fils, et comme il est d'une nature plutôt joyeuse malgré son trouble, ça nous fait du bien!
"Ce qui sauve, c'est de faire un pas. Encore un pas" (H.Guillaumet)
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Oups
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Message par Oups »

Bonjour Christal, Oxymore et les autres,

Je déteste mon hypersensibilité mais je constate aussi que vouloir la nier ne fait qu'empirer les choses. Vouloir stopper les manifestations de mon émotivité par la force de ma volonté ne fonctionne pas non plus. Ce que j'ai trouvé de mieux à ce jour c'est un environnement qui me soit adapté.
Je ressens pourtant toujours cette impression de grande fragilité liée à ma manière de - trop - réagir.

Je viens de lire ta galerie Christal, ça doit être très difficile au quotidien avec tout à gérer, ce le serait déjà pour une personne qui ne serait pas hypersensible. C'est chouette que ton fils soit de nature joyeuse, en plus d'être agréable c'est un atout dans la vie en général.
A une époque je cherchais sans relâche quel était mon problème et j'ai fréquenté des forums sur l'autisme (mais pour en conclure que je n'étais vraisemblablement pas autiste moi-même). J'étais impressionnée de voir comment la plupart arrivaient à communiquer de manière sympathique alors même qu'à la base ils déclaraient avoir des soucis pour comprendre l'autre.

Sinon tu écris avoir été beaucoup aidé par la méditation en pleine conscience. J'en entends très souvent du bien. J'avais essayé sans succès, mais je me mettais dans mon état d'esprit habituel, c'est à dire que je me forçais sans aucune bienveillance, un peu du style "t'a intérêt à méditer jusqu'à ce que tu ne sois plus anxieuse. Si ça ne te convient pas et bien tant pis, c'est un ordre."
Et ce n'est pas du tout l'esprit de cette forme de méditation ! Ca me donne envie de tenter à nouveau... différemment
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Christal
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Hypersensibilité, hyperémotivité et dépression

Message par Christal »

Coucou Oups,

Ne t'inquiète pas, c'est normal au début de ne pas pouvoir lâcher prise quand on médite... Ca vient avec la pratique. Perso j'ai découvert la méditation de pleine conscience lorsque j'ai commencé le karaté, on en fait quelques minutes à la fin de l'échauffement et ça fait un bien fou! Par la suite j'ai voulu approfondir cet aspect en pratiquant chez moi tous les soirs en autodidacte. C'est très difficile quand on n'est pas guidé, car on passe son temps à se remémorer ce qu'on a lu avant la séance pour bien pratiquer, et du coup on est moins concentré
Puis j'ai essayé avec une application smartphone (Zenfie). L'appli et les 10 séances de découverte sont gratuites, ensuite il faut soit acheter les modules, soit s'abonner (à partir de 2€/mois). Je l'ai trouvée très bien pour débuter, le psychologue y va très progressivement et insiste bien sur le fait que c'est normal que l'on "décroche" de temps en temps
Sinon pour la maison, ben c'est clair que c'est galère. Je prends très rarement du Xanax en dehors de la maison, mais avec le bonhomme qui passe son temps à demander de l'attention et qui ne comprend pas quand j'ai besoin de calme, j'y ai souvent recours. Mais bon comme le disait si bien un infirmer que j'ai croisé, l'avantage d'être hypersensible c'est que l'on est plus à même de comprendre le fonctionnement d'un enfant différent qu'un parent "normal"... Et puis m'étant moi-même sentie "différente" depuis toute petite, j'ai (je pense) plus d' "indulgence" envers les gens qui ont un comportement atypique que les gens "normaux".

Sinon je voulais évoquer un autre point: quid de l'hyperesthésie (hypersensibilité sensorielle)? En avez-vous?
Perso, elle peut franchement me pourrir la vie. Par exemple il y a des matières que je ne supporte tout simplement pas. Quand j'étais petite je ne voulais pas mettre de jeans à cause de ça. Et tout ce qui est en laine, c'est lavage avec la dose max d'assouplissant, et un jour max d'utilisation entre deux lavages. Sinon ça gratte trop. Pour le choix des soutien-gorges c'est l'enfer. Je ne supporte pas les coutures dans les bonnets et la dentelle. Et même sans couture certains peuvent encore m'être insupportables.

Et, truc très difficile à faire comprendre: il peut m'arriver de ne pas pouvoir du tout me concentrer si je n'ai pas satisfait un besoin "primaire" (ie si j'ai faim, soif, besoin d'aller aux toilettes...).

Mais ça a aussi des avantages: comme j'ai un toucher très développé, je peux prendre un énorme plaisir à juste toucher des matières que j'aime. J'aime notamment le velours, et le grain de certains papiers. Quand j'ai un livre dans les mains, je passe mon temps à gratter les zones blanches avec mes ongles parce que ça m'est agréable. Et j'ai souvent besoin de me "stimuler" tactilement (quand j'ai pas de papier sous la main, je gratte mes ongles ). C'est d'ailleurs un comportement que l'on retrouve chez les autistes
"Ce qui sauve, c'est de faire un pas. Encore un pas" (H.Guillaumet)
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Oups
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Hypersensibilité, hyperémotivité et dépression

Message par Oups »

Coucou Christal,

Je viens de télécharger Zenfie, merci pour l'idée.

Mon hypersensibilité sensorielle se porte pour ma part plutôt sur les sons. Ils peuvent me procurer un bonheur intense comme une souffrance insupportable. J'ai fais des recherches sur le net et ce trouble se nomme souvent misophonie ou parfois 4S (selective soft sound sensitivity). Je n'ai pas trop de problèmes au niveau des autres sens à part un soucis avec les odeurs (je suis facilement gênée par des odeurs que les autres semblent trouver acceptables) et avec la luminosité (mais peut-être parce que mes yeux sont très clairs).
Concernant les bruits en tout cas, je suis obligée d'organiser ma vie pour être au calme sinon je crois que je ne tiendrais pas le coup mentalement, ce serait trop dur pour moi.

J'ai parfois de gros troubles de concentration, mais plutôt lorsque je cogite parce que je suis perturbée par un sujet en particulier ou épuisée/malade. Sinon il m'est arrivé de me sentir absolument sans force juste parce que j'avais faim ce que je n'explique pas vraiment (pas d'hypoglycémie à priori).
Mais chez moi ça ne touche pas uniquement la sphère intellectuelle dans ce cas, l'énergie physique chute elle aussi.
Et si ça concerne les autres besoins de base, il faut que ce soit très fort comme manque, par exemple que la sensation de soif en devienne presque douloureuse. Mais par chance ce genre de chose ne m'arrive que très rarement (à part la fatigue quand même).
noemihiraeth
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Hypersensibilité, hyperémotivité et dépression

Message par noemihiraeth »

Je suis une jeune fille de 20ans, j'ai traversé ma première grosse dépression à l'âge de 13ans et depuis s'en suit des épisodes noirs et blancs, en janvier 2015, j'ai perdu ma petite soeur ce qui vous vous en doutez, n'a pas arrangé les choses. Voilà une semaine qu'on ma re-diagnostiqué un "état dépressif"

Je me dirige ici, pour pouvoir échanger et trouver des réponses auprès de personnes qui traversent des bouts d'existences semblables aux miens.
J'en profite pour glisser ici un petit passage d'une lettre que j'ai récemment écrit à ma mère :

« Je suis naturellement sensible.
La sensibilité est une faiblesse, comme une force.
C'est grâce à elle que j'ai réussi à voir la beauté du monde, à me motiver à m'investir pour faire bouger les choses, c'est grâce à elle que j'aime avec sincérité le monde qui m'entoure et les gens. C'est grâce à elle que je me nourris et que je me fais grandir.
Et c'est aussi grâce à elle que, comme aujourd'hui j'ai peine à faire face au monde, à la douleur, à trouver du sens.
Mais je sais que je vais m'en sortir.
Je sais avec humilité, que chaque personne a en lui une petite lumière, et que la mienne est belle et bien là.
Je sais que le soleil se déplace et que les zones d'ombres se retrouvent parfois éclairées.
Et surtout, par-dessus tout, JE SAIS, au plus profond de moi-même, qu'il ne faut jamais perdre COURAGE.
Que notre place est ici, et qu'il faut garder espoir. »

Bonne journée à vous tous.
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Coccinella
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Hypersensibilité, hyperémotivité et dépression

Message par Coccinella »

Bienvenue a toi Noemihiraeth , deja ton texte ou ta lettre comme tu veux est tres joli et plein d'espoir , c'est une bonne base
Pourtant ce que tu as vecu est terrible
Je suis de tout coeur avec toi ..

En partageant sur le forum tu trouvera certainement des reponses a tes questions , j'en ai bien trouver moi
Et surtout aucun jugement , c'est un peu la regle d'or ici , on a tous nos souffrances , on les partagent et les respectent.
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titoua
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Hypersensibilité, hyperémotivité et dépression

Message par titoua »

Bonsoir,
Merci Sweetmary pour avoir crée ce sujet, je suis tres fatiguée ce soir je n'ai pas encore tout lu, mais ce qui a été dit ici a été pour moi une révélation... Je suis sure d'etre hypersensible et je pensais avant que quasi tout le monde l'était, je ne me rendait pas compte que j'etais + sensible que la moyenne.

J'avais essayé (je devrais reprendre) la méditation, cela m'avait fait beaucoup de bien.

Aussi, je voulais poser une question à vous qui êtes hypersensibles : avez vous aussi l'impression qu'une fois que vous êtes "partis" dans vos pensées le temps passe très vite sans que vous vous en rendiez forcément compte? Je pense beaucoup trop penser, analyser, peut etre aussi me perdre dans les détails d'une situation par exemple, ce qui fait que je passe parfois des heures (sans forcément m'en rendre compte) à revivre cette situation dans mes pensées. Mon cerveau, j'ai l'impression, ne s'arrete jamais de penser, essayer de comprendre les choses... si bien que j'ai souvent bien des choses en retard, car je manque, enfin du moins j'ai l'impression, de manquer de temps.

Je repasserai très bientot,
bonne soirée
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Oups
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Enregistré le : jeudi 11 juin 2015 15:03
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Hypersensibilité, hyperémotivité et dépression

Message par Oups »

Bonjour Titoua,

Pour répondre à ta question, je suis moi aussi effectivement capable de passer beaucoup de temps perdue dans mes pensées. Je suis parfois surprise lorsque je me rends compte de l'heure.

Le plus souvent je ne vois pas l'acte de penser comme une plaie, plutôt une activité plaisante. J'ai beaucoup de mal d'ailleurs à ne pas cogiter en boucle sur mes sujets de prédilection. Et j'ai l'impression que ça me fait du bien le plus souvent, même si je perds énormément de temps à rêvasser du coup !

Mon problème c'est plutôt lors de situations particulières, surtout lorsque je suis très affectée émotionnellement. Là j'ai remarqué qu'à force de tourner les choses dans ma tête, j'ai tendance à perdre de vue le global pour me noyer dans les détails. Alors là je suis complètement inefficace et j'ai absolument besoin d'en parler avec quelqu'un de confiance pour m'extraire de cette impasse.

Sinon je continue la méditation avec l'application qu'a proposée Christal. J'aime bien parce que je trouve que ça me détend sur l'instant. Par contre, depuis 2 mois que je l'utilise, je ne constate pas d'effets au quotidien (ou alors ils sont présents mais je ne les perçois simplement pas).

Bonne soirée à vous tous,
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titoua
Messages : 329
Enregistré le : dimanche 30 novembre 2014 17:13

Hypersensibilité, hyperémotivité et dépression

Message par titoua »

Bonjour Oups,

quand je me sens bien, et pas trop fatiguée, comme toi je perçois l'acte de penser comme une activité plaisante.
c'est lorsque je ne me sens pas bien que trop d'idées viennent m'embrouiller, et le fait de trop penser dans ces moments là me fatigue (et m'attriste aussi parfois...)

Il y a quelques mois (ça fait meme quasi un an il me semble que je n'en ai pas fait) la méditation m'avait fait du bien lorsque j'ai traversé une période de grand stress et où j'etais épuisée. Maintenant, je ne suis plus dans le meme etat, je vais quand même bien mieux, mais je pense refaire de la méditation.
J'ai remarqué aussi qu'etre au calme, sans bruit, me ressource énormément. Je ne sais pas si je suis devenue "intolérente" au stress et au bruit ou si c'est mon caractère d'etre comme cela, et que je m'en rend compte seulement maintenant car je suis plus à l'écoute de moi-même...

Je regarderai l'application proposée par Christal. Quand tu dis que tu ne vois pas d'amélioration sur le quotidien, c'est à dire que tu ne parviens pas à abaisser ton stress en te relaxant dans les moments de la vie quotidienne où tu te sens le plus tendu? Je ne m'y connais pas trop, mais j'ai entendu parler aussi de méthode de respiration (utilisée en sophrologie) pour arriver s'apaiser, as tu regardé cela aussi?
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Oups
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Message par Oups »

Coucou Titoua,

Je suis une grande anxieuse donc je suis vite stressée au quotidien.

J'ai remarqué que lorsque je me sens sereine ou juste un peu angoissée la méditation me fait beaucoup de bien.

Par contre lorsque j'en aurais vraiment besoin, c'est à dire lorsque je suis très agitée (souvent au niveau mental d'ailleurs), et bien je ne vois strictement aucun effet positif, voire l'inverse.
C'est comme si le fait de faire quelque chose dans le but de m'apaiser avait pour effet d'augmenter encore plus mes ressentis liés à l'angoisse (style mal au ventre, oppression dans la poitrine, etc...).

Je continue quand même parce que je trouve heureusement la méditation agréable la plupart du temps (il m'arrive souvent d'être ok et là ça passe ). Mais que la méthode passe par la focalisation de l'attention, par la respiration ou par des mouvements comme lorsque j'ai essayé aussi la sophrologie, l'effet est le même pour moi lorsque je souffre vraiment trop (et ça ne fonctionne pas, voire ça empire mon état).
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doregon
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Hypersensibilité, hyperémotivité et dépression

Message par doregon »

Bonjour,

Merci d'avoir partagé cela. Je me suis toujours demandé ce qu'était l'hypersensibilité et si cela me concernait. Eh bien, la révélation vient d'avoir lieu avec ce lien de l'Huffington Post. Je m'y retrouve totalement, sauf pour les pleurs (en effet, je ne pleure jamais car j'en suis malheureusement incapable).

Quant à l'émission de France Inter, je viens de la commencer : j'ai été diagnostiqué surdoué quand j'étais enfant. Un lien ?

Belle journée
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Pardonnez mes maladresses.
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Christal
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Enregistré le : vendredi 21 novembre 2014 21:48

Hypersensibilité, hyperémotivité et dépression

Message par Christal »

Bonjour à tous,

Je trouve enfin le temps de repasser sur le forum

Je suis contente de voir que mon conseil t'aide Oups, pour moi aussi c'est variable au niveau des effets... Je suis aussi d'un naturel très anxieux. J'ai fait mes premiers troubles anxieux vers 10 ans, et depuis ça n'a jamais vraiment cessé. Je me dis d'ailleurs que je ne serai sortie d'affaire que lorsque j'arriverai enfin à gérer mon anxiété... Et j'ignore si ce sera possible un jour...
Enfin pour revenir à la méditation, il m'a fallu environ 3 mois pour en ressentir les effets positifs. Ca m'a notamment permis de passer de deux Xéroquel par jour à un seulement. Mais depuis que j'ai eu un flashback au cours d'une séance, j'ai un peu plus de mal à me détendre, même si je pense que j'ai eu la bonne réaction sur le moment: j'ai accueilli avec bienveillance le souvenir, j'ai tenté de rassurer la jeune fille de 15 ans cachée dans les toilettes qui avait peur de se faire violer, de lui dire qu'elle ne craignait rien maintenant.
Je continue tout de même. Au niveau de l'assiduité c'est variable, même si j'essaie de me forcer à méditer un peu tous les jours. En ce moment je suis dans une période de grande anxiété, et j'ai du mal à me concentrer pendant les séances. J'ai remarqué que j'y arrivais mieux si je méditais dans le silence (càd sans me passer les séances, ni même les musiques).

Sinon pour te répondre doregon, oui, c'est lié. Les surdoués sont tous hypersensibles. Ils ont aussi tendance à penser sans arrêt et à se perdre dans les détails. Personnellement je me pose la question depuis l'âge de 8 ans, mais je n'ai jamais passé de test.
Je suis toujours en train de penser, souvent à plusieurs choses à la fois d'ailleurs. Pendant très longtemps, je pouvais me perdre littéralement dans mes rêveries. Ca a été un moyen de supporter cette école dans laquelle je m'ennuyais tant quand j'étais petite, mais au final c'était devenu un réflexe tellement envahissant que ça m'a déconnectée quasi totalement de la réalité. Vers 28 ans je me suis rendue compte de cet effet pervers, et j'ai appris à "atterrir" petit à petit.

A+
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