Votre famille, béquille ou poison ?

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Emeraude117

Votre famille, béquille ou poison ?

Message par Emeraude117 »

Pour ma part, je dirais un peu des deux, ça dépend qui en fait !
Avec ma mère je m'entends bien depuis plusieurs années, elle s'est montrée très tendre avec moi quand mes premiers symptômes dépressifs se sont manifestés. J'ai toujours beaucoup aimé ma mère, mais je pense que quand j'étais plus petite, elle était parfois dure avec moi, ou sa nervosité la happait tellement que du coup j'ai développé des souffrances sans qu'elle ne s'en rende compte.
Aujourd'hui l’expérience de la vie lui a donné de la maturité et elle peut m'aider parce qu'elle à du bon sens et souvent des raisonnements très justes.
En plus, ma mère a été infirmière psychiatrique, donc le psychisme ce n'est pas quelque chose d'inconnu pour elle, elle sait écouter les autres.
En revanche, pour mon père, je suis désolée de le dire mais, il n'a jamais rien su me transmettre.
Je l'excuse tout de même quelque part parce je sais qu'il a eu une enfance très douloureuse, il vient d'un milieu modeste, fils d'immigré italien, sa mère était une femme battue et orpheline à la naissance donc bon...déjà mauvais départ.
N'empêche que... mon père pour moi ça restera ce père négligeant, paranoïaque, qui piquait des crises de colère pour rien et qui me faisait peur quand j'étais gamine. Celui qui mentait aussi, et s’endettait en permanence, quand il était marié avec ma mère il achetait pleins de choses à crédit et signait à la place de ma mère. Ma mère à du divorcé quand j'avais six ans parce qu'elle ne le supportait plus, il était complètement toxique et sa famille aussi.
Jeune, il était ouvrier dans une usine de matériaux pour voiture mais c'était aussi un petit escroc en dehors.
Mon père c'était un type colérique, mais qui pouvait aussi se montrer d'une tendresse désespérée pour sa femme et ses enfants, il faisait des fixations étranges sur nous...comme si on étaient ces seules raisons de vivre alors que au fond il n'est capable de vivre avec personne.
Mon père à une psychose blanche, c'est à dire que c'est un inadapté, il est très limité dans sa capacité à comprendre les autres êtres humains, il est habité par un vide abyssale...mais cette psychose se caractérise par le fait qu'il n'a pas des hallucinations handicapantes, il est juste en dehors de la société et de ses codes.
Sa vie, ce sont des clichés, des fixettes, des marottes pathologiques.
A l'époque, mon père avait séduit ma mère en se montrant gentil, et puis il avait plu à ma mère, il se sont mariés vite et ils étaient jeunes, ma mère le connaissait mal finalement au départ, elle s'est rendue compte après qu'il était malade.
Il s'est fait agressé en 2011 chez lui, il a failli en mourir (hématome extra-dural), aujourd'hui il est dépendant de sa famille et a une très mauvaise mémoire (il avait déjà des problèmes de mémoire avant).
On se voit très peu, et il participe peu pour nous aider à payer le loyer et tous les frais que moi et mon frère on a à payer parce que l'on est étudiants.
Parfois, il m'énerve tellement que j'explose au téléphone, littéralement...je m'en veux après mais c'est plus fort que moi, je suis trop malheureuse pour arriver à me contenir.
Pour ma mère, elle vit avec un autre homme depuis plusieurs années, qui a déjà un fils de dix huit ans (on se parle jamais). Ils ont eu une fille qui est donc ma sœur que j'aime beaucoup. Sinon pour son mari, eh bien c'est un peu chacun de son côté... c'est jamais passé, mais bon se respecte, j'arrive à ne plus me mettre en colère contre lui en grandissant, je m'étalerai pas sur ma rancœur.
Avec mon frère, j'ai le sentiment que l'on est très différents (opinions politiques...), parfois pour moi c'est tendu, vraiment, j’essaie de ne pas évoquer de sujets qui fâche et de ne pas le juger, plus jeunes c'était plus difficile entre nous mais maintenant il a muri et globalement on s'entend bien.

J'ai l'impression parfois d'avoir une famille explosée, je le ressens comme une humiliation, parfois je me demande comment est ce que je pourrais trouvé quelqu'un qui accepterait ma famille telle qu'elle est parce que tout ça c'est franchement pas jojo...ça me rend pas très fière.

Voilà voilà...
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Jabbi
Messages : 2426
Enregistré le : jeudi 24 août 2017 9:56
Localisation : Belgique

Votre famille, béquille ou poison ?

Message par Jabbi »

Coucou Emeraude,

Comment vas-tu ?

Je tiens à rebondir d'abord sur cette phrase:
Emeraude117 a écrit :
J'ai l'impression parfois d'avoir une famille explosée, je le ressens comme une humiliation, parfois je me demande comment est ce que je pourrais trouvé quelqu'un qui accepterait ma famille telle qu'elle est parce que tout ça c'est franchement pas jojo...ça me rend pas très fière
Autant nous choisissons nos contacts, nos amis et nos meilleurs amis, autant nous n'avons aucune emprise sur la famille. Nous naissons d'une famille. Nous ne l'avons pas choisie. Il ne s'agit en aucun cas d'un acte délibéré. Dès lors, malgré le fait que je comprenne ton résonnement, je préfère te corriger: tu n'es pas ta famille. Même si vous avez un vécu en commun, ce n'est pas parce qu'ils t'ont élevé que tu ne peux pas t'en sortir et être totalement différente et donc ne pas être déterminée ni définie par celle-ci. Donc tu pourrais parfaitement trouver quelqu'un ;)

On pourrait me rétorquer ceci: certaines études montrent que nous avons tendance à reproduire les mêmes schéma. En fait tout ça ne dépend que de nous. Si nous sommes conscients d'une quelconque "déviance" présente dans notre famille, nous pouvons l'adopter ou la réprimer. C'est d'autant plus facile si nous avons quitté le nid.

Tu vois où je veux en venir ?

Je vais prendre un exemple beaucoup plus hard mais que je connais bien car je suis très intéressés par la psychologie criminelle:

On sait que la plupart des serial killers ont connus une enfance difficile. Un père absent (Jeffrey Dahmer), une mère abusive (Ed Kemper), beaucoup de déménagement, une image de soi détériorée, un sentiment d'abandon (Dahmer), une vie sociale presque inexistante, une famille hors norme (Ottis Toole avec sa grand-mère satanique avec qui il se rendait au cimetière afin de voler des corps ou parties de corps pour quelques rites, entre autres joyeuseté). Ou alors des abus sexuels,... bref une enfance douloureuse. S'en suit une vie basée sur les fantasmes morbides qui finissent par se concrétiser en meurtres.

Bien que nous soyons au courant de ce schéma "classique" TOUS les gens ayant vécu une enfance difficile ne finissent pas en tueurs en série et encore heureux !

Je sais que c'est hardcore comme comparaison mais ce que je veux dire c'est que ton vécu ne te définit pas. Chaque personne à l'opportunité de suivre ou non les traces de sa famille. Chaque personne a l'opportunité de prendre sur soi et d'aller de l'avant.

---------------

En ce qui me concerne, je ne jugerais jamais une potentielle petite amie ou petit copain sur sa famille mais sur la personne en elle-même. Nous ne sommes pas déterminés par l'endroit d'où nous venons. Un changement radical est possible s'il est désiré.

Et pour répondre au sujet, en ce qui me concerne: c'est assez mitigé. Je sais qu'ils m'aiment et se font du soucis pour moi mais en même temps, involontairement ils sont un redoutable poison pour ma maladie car la culpabilité qu'il me renvoie en pleine figure aggrave mon état. Je les sais triste de me savoir comme ça, d'où ma culpabilité. De plus, ils ne comprennent pas, ce qui me frustre et m'enfonce.

C'est compliqué comme question.

Je te souhaites une excellente journée
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Emeraude117

Votre famille, béquille ou poison ?

Message par Emeraude117 »

Merci à toi bonne journée également !

Je sais bien que je ne suis pas obligée de reproduire les tares de mes proches, je me sens à 100 milles lieux de mon père, vraiment !

Mais c'est juste un complexe d’infériorité vis à vis d'autres familles... parce que parfois, du fait d'avoir un beau père et son fils avec qui les rapports ne sont pas vraiment naturels...je ne me sens pas chez moi, comment faire découvrir à celui qui partagera peut être ma vie une sorte de "chez soi pas chez soi".
Et puis, le contexte familial influence, on préfèrera toujours quelqu'un qui semble venir d'un milieu stable et ou il y a une forme d'osmose au niveau de l'ambiance.
J'ai toujours eu le sentiment que je devais écraser une part de mon histoire en vivant avec des gens qui ne sont pas du même sang que moi. Moi qui suis pourtant quelqu'un d'assez fière, j'aime puiser dans mes origines, dans l'histoire de mes ancêtres.
J'ai un peu l'impression que l'on a marié l'eau et l'huile et que ça a troublé profondément mon identité... quand je me remémore le divorce de mes parents, un mot me vient: déracinement.
Je suis sans cesse entrain de rêver ma vie...et de m'imaginer un autre passé, d'autres circonstances...bref, je suis malheureuse.

Sinon ça peut aller, mais bof...cette année j'ai arrêté les études, je recherche un emploi en ce moment, je compte reprendre l'année prochaine et me laisser le temps cette année de trouver vraiment ce que je veux faire.

Bises et merci pour l'intérêt que tu as porté à mon message
Emeraude117

Votre famille, béquille ou poison ?

Message par Emeraude117 »

Et aussi tout simplement j'ai l'impression que je suis pas assez intéressante, que l'image de ma famille est peu reluisante et ne parait pas être propice à l’épanouissement et à la réussite, donc que ça fera fuir.

Je peux pas dire que mon père est un génie, agrégé de je sais pas quoi, qu'il fait dans l'humanitaire et qu'il est le sosie de Robert Redford... je ne peux pas non plus me targuer d'avoir une famille ou on est tous super complices et que c'est l'ambiance rêvée, qu'avec mes cousins d'italie et d'ailleurs on se voit tout le temps et qu'on est une clique d'enfer.
Non. Le peu de fois ou je vois d'autres personnes chez moi c'est surtout la famille de mon beau père, me voilà à nouveau éclipsée.
Ou sont mes origines ? Ou sont les "ma chérie, tu as grandis" ? Ou sont les cousins/cousines ? Ou sont les fêtes de famille, les souvenirs mémorables ? Ou est la complicité ? Ou sont-ils ? Réponse: morts, trop loin de chez moi, trop introvertis ou occupés pour que l'on se voit assez.
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Renée
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Enregistré le : mardi 02 août 2016 14:17
Localisation : Sud-Est de la France

Votre famille, béquille ou poison ?

Message par Renée »

Bonjour à toutes/tous
Je reprends la phrase de Jabbi qui m'interpelle :
Je sais que c'est hardcore comme comparaison mais ce que je veux dire c'est que ton vécu ne te définit pas. Chaque personne à l'opportunité de suivre ou non les traces de sa famille. Chaque personne a l'opportunité de prendre sur soi et d'aller de l'avant.
Bien sûr que tu as raison dans ce que tu dis là, mais en partie seulement, et un peu "hardcore" en effet, car tout n'est hélas pas si simple. Le vécu de quelqu'un, s'il ne le définit pas dans sa totalité le marque et l'influence jusqu'à la fin de ses jours, et il fait avec sans jamais pouvoir s'en dédouaner totalement, c'est une croix qu'il porte et qui le marque pour toujours. Car si nous pouvions tout effacer comme sur une ardoise magique, nous n'aurions même pas l'idée de nous inscrire sur un site tel que celui sur lequel nous conversons ici même :smile: Et lorsqu'on souffre à cause de ses blessures d'enfance non résolues, je ne pense pas qu'on soit en capacité de "prendre sur soi" et encore moins d'"aller de l'avant", ça n'est pas tout à fait comme ça que les choses se passent malheureusement.

Pour en revenir à ce que tu disais, Émeraude, je comprends très bien tout ce que tu exprimes. On ne choisit pas sa famille, et parfois, on la subit, gravement même. Et comme dans notre société, tout est basé sur la famille où seules comptent les apparences dans certains cas, on fait ses petits arrangements entre soi à l'abri de la lumière extérieure. Quand les chef(fe)s de famille sont à la hauteur des responsabilités qui leur incombent, les choses se passent naturellement et la vie peut être joyeuse et constructive pour tous les membres du même foyer, quel qu'il soit (recomposé ou pas etc.), mais si les responsables sont déficients, incompétents et surtout exagérément égoïstes, voire pervers et/ou tyranniques (j'en passe...), les enfants livrés à eux-même sont vite déstabilisés. Incapables de suppléer aux carences parentales, ils souffrent en silence et se retrouvent vite comme pris dans une nasse toxique à laquelle ils ne peuvent échapper qu'au prix d'efforts colossaux et d'une volonté sans faille, ce qui, il faut bien le reconnaître, est loin d'être donné à tout le monde, surtout si l'on est sensible et attaché à la vérité qui, dans ces cas-là, est loin d'être vraiment bonne à dire. Comment ne pas perdre pied quand les vents sont contraires et quand tout est fait pour vous saborder avant même qu vous n'entriez dans l'âge adulte ? Il faut parfois toute une vie pour y répondre (j'ai 67 ans)

Plein de bises à vous toutes/tous
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"Le péril s'évanouit quand on ose le regarder."
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daniellejean
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Votre famille, béquille ou poison ?

Message par daniellejean »

Bonjour, je suis tout à fait en accord avec Renée, il est très difficile de se sortir des schémas familiaux. Bien souvent nous n'avons même pas conscience de la toxicité des rapports et il faut beaucoup de temps et de travail pour en sortir. Les êtres nocifs d'une famille peuvent être destructeurs surtout si nous les côtoyons encore. J'ai fait quelques séances d'hypnose ericksonienne, la technique consiste à effacer le passé pour redevenir acteur de son futur, cela a fonctionné un peu, mais pour que cela puisse vraiment être efficace,je pense que j'aurai dut tout quitter et repartir ailleurs dans une autre vie.
Difficile à mettre en pratique.
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Renée
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Localisation : Sud-Est de la France

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Message par Renée »

daniellejean,

Comme le chantait si bien Jacques Brel :
"On n'oublie rien de rien
On s'habitue c'est tout…
Je dirais qu'en s'éloignant de ceux qui sont pour une grande part à l'origine de nos difficultés psy, nous pouvons enfin souffler un peu, reprendre pied et tenter de nous reconstruire. Ça aide en tout cas à relativiser la situation, oser l'humour, et moins culpabiliser à tort. Encore faut-il le vouloir et surtout le pouvoir !
Mais le jeu en vaut peut-être la chandelle
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