Dépression et arrêt de travail : rôle de l employeur

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Sismo
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Enregistré le : lundi 17 juin 2013 19:52
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Dépression et arrêt de travail : rôle de l employeur

Message par Sismo »

Le soucis c'est que vous tirez à boulet rouge sur votre salarié dépressif alors qu'ici nous le sommes tous et que nous avons déjà a supporter la stigmatisation de la société par rapport à notre maladie. Que vous ayez des soucis en tant que patron est tout a fait compréhensible et entendable et je pense que pour cela vous aurez toujours des oreilles à l'écoute. Par contre votre rapport a votre employé est complexe. Il est difficile de savoir qui a tord ou raison toujours est il que l'image que vous renvoyer des personnes dépressives est très négatives. Sachez que cette maladie cause des invalidités graves. Que certaines personnes n'ont jamais pu reprendre un emploi, Que d'autres se battent pied à pied jour après jour pour conserver
Le leur, comprenez que dans ces conditions votre vision de la personne dépressive peut générer des réactions épidermiques.
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nr34
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Enregistré le : lundi 26 août 2013 18:09

Dépression et arrêt de travail : rôle de l employeur

Message par nr34 »

Merci pour votre réponse.

Mon père a eu plusieurs épisodes dépressif dans sa vie et a été en arrêt maladie à plusieurs reprises. il avait de sérieux problèmes a eu du être en interné en HP quelques semaines à une certaine époque.

Je ne suis donc pas étranger à ce type de soucis et respecte profondément.
Désolé si j'ai pu en heurter certains, il est vrai que ce soucis me prends la tête et que j'ai besoin d extérioriser ma colère.

En revanche, je n'aime pas particulièrement les personnes qui font de la victimisation et se servent de faits graves (internement en HP, tendance suicidaires..) pour chercher à provoquer de l'empathie chez autrui.

J'apprécie aussi moyennement en ces temps de crise les personnes ayant tendance à abuser des arrêts maladie. Il faut tout de même reconnaitre que c'est très facile de se faire arrêter pour dépression une à plusieurs semaines en trouvant le "bon" médecin. si on est vraiment dépressif soit, mais les arrêts maladie de complaisance ce n'est tout de même pas un mythe et entre celui de pure complaisance et une réalité un peu arrangé il y a tout un tas de nuance.
Il y a des personnes qui se mettent en arrêt pour un oui ou un non, et d'autres qui sont tellement engagés qui viennent bosser même avec 39 de fièvre. je ne dis qu'il faut venir bosser quand on est au plus mal, mais il faut quand même se dire qu'un employeur ne vous embauche pas pour être en arrêt maladie et qu'il attends en contre partie d'un salaire d'effectuer un travail.. ca s'appelle la conscience professionnelle. il ne faut pas que ça devienne une obsession mais c'est toujours désolant de constater que certaines n'en ont aucune.

Donc 1 ou 2 semaines d'arrêt je peux comprendre , au bout de 3 arrêt de 15 jours, consécutifs à des congés payés de 17 jours , et un mois de juillet plutôt relax niveau charge de travail, on est en droit de se poser des questions. et pas question de remplacer le salarié, car tant que son CDI est en cours, vu qu'il a plus d'un an d'ancienneté , maintien de salaire à 100% le premier mois, puis 80% les suivants.. au frais de l employeur, déduction faite des IJSS.

plusieurs choses me laisse penser que le salarié, malgré ces soucis réels fait dans l exagération:

- sa conjointe est venu m'apporter le second arrêt maladie avec un grand sourire. elle est peut être de nature souriante, mais quand on vit avec une personne gravement dépressive, j'ai du mal a comprendre comment on peut avoir un grand sourire.

- sa dépression apparait comme par magie au moment ou il compte quitter l entreprise pour suivre sa compagne dans une autre région. je ne pense pas qu'il aurait oser accumuler trois arrêt maladie de suite, et ne donner aucune visibilité si il comptais rester dans l entreprise.
Il a donc déja quitté l entreprise dans sa tête, et se fiche pas mal des conséquences des ses arrêt maladie... en tout cas, si ca n'est pas son état d esprit, il se débrouille vraiment bien pour laisser penser ceci.

- c est une personne qui a une tendance a exagérer, à se plaindre et à faire des sarcasmes. il le reconnait lui même et en ai plutôt fier. le problème c'est qu' à tout le temps tout tourner en dérision et à tout exagérer, c'est qu'on a du mal à être crédible par la suite.
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Sismo
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Enregistré le : lundi 17 juin 2013 19:52
Localisation : lyon

Dépression et arrêt de travail : rôle de l employeur

Message par Sismo »

Je suis désolée pour votre papa et j'espère sincèrement qu'il va mieux aujourd'hui.
Pour ce qui est des arrêts de 15 jours il me semble que les médecins les prescrivent tels quels au début et je sais que certaines personnes du forum ont eu des difficultés à cause de ça justement parce qu'elles ne pouvaient pas donner de visibilité à leur employeur concernant la durée de leur arrêt.
Oui il est vrai que les arrêts de complaisance existent mais les contrôles sécu aussi ...
Concernant votre employer il semble en effet Que son comportement puisse porter à questionnement, mais il est difficile d'être dans la tête des gens et de savoir ce qu'il ressentent. Pour ma part au niveau professionnel personne n'a rien vu venir et tout le monde a été étonné de mon état et de la durée de mon arrêt mais je vous assure que mon mari n'avait pas le sourire durant l'année de phase aiguë de ma depression et les 6 mois d'hospitalisation nécessaires a ma stabilisation.
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nr34
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Enregistré le : lundi 26 août 2013 18:09

Dépression et arrêt de travail : rôle de l employeur

Message par nr34 »

Merci Sismo, mon père est malheureusement décédé il y a quelques années... il avait fini par prendre le dessus sur sa dépression et était plus heureux les dernières années de sa vie .

Pour mon salarié, je vais prendre mon mal en patience..

Prenez soin de vous, j’espère que vous allez mieux.
nr34
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Enregistré le : lundi 26 août 2013 18:09

Dépression et arrêt de travail : rôle de l employeur

Message par nr34 »

J'ai eu des nouvelles du salariés, il souhaite faire une rupture amiable pour bénéficier des assedics et d'une indemnité alors que je ne souhaite pas me séparer de lui..

je suis ok pour lui accorder sauf que .. l initier en arrêt maladie c est illégal. je lui ai déjà dit mais il continue de camper sur ces positions en pensant que je refuse de lui donner pour économiser de l argent .. une manque de maturité sans doute vu qu'il est jeune et que c est son premier vrai job.

c est drôle mais les gens interprètent vite le droit quand c est à leur avantage.mais je ne prendrais pas le risque de m attirer les foudres de l inspection du travail pour lui faire plaisir.

situation compliquée ..
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Archaos
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Enregistré le : mardi 06 juin 2006 21:20

Dépression et arrêt de travail : rôle de l employeur

Message par Archaos »

Bonsoir nr34,

Je n'ai sans doute pas assez cherché mais aurais-tu un lien quand à l'illégalité d'initier une rupture amiable en arrêt maladie ?

Cela m'intéresserait

Merci ;)
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Et badaboum

Dépression et arrêt de travail : rôle de l employeur

Message par Et badaboum »

La rupture amiable n'existe pas en droit français. On parle de rupture conventionnelle.


Rupture conventionnelle : conditions

Mise à jour le 06.06.2013 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)
Principe

La rupture conventionnelle permet à l'employeur et au salarié en contrat à durée indéterminée (CDI) de convenir d'un commun accord des conditions de la rupture du contrat de travail qui les lie. Ce mode de rupture du contrat de travail prévu par la loi est ouvert à certains salariés, sous conditions.


Bénéficiaires

La rupture conventionnelle est ouverte au salarié employé en CDI dans le secteur privé, qu'il soit protégé ou non. Le dispositif ne s'applique pas aux salariés en CDD ou en contrat temporaire, ni aux agents de la fonction publique.

Situations rendant impossible la rupture conventionnelle

La rupture conventionnelle est impossible, même pour un salarié en CDI, dans les cas suivants :

lorsqu'il a été déclaré inapte,

lorsqu'il est en arrêt de travail pour cause d'accident du travail ou de maladie professionnelle (AT-MP),
(pas le cas pour vous)

en cas de congé maternité de la salariée,

lorsque la procédure de rupture conventionnelle vise à contourner les garanties prévues pour le salarié en matière de licenciement économique,[/b]

dans le cadre d'un accord collectif de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) ou d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).


Commun accord obligatoire

L'employeur ne peut pas imposer une rupture conventionnelle au salarié. De même, le salarié ne peut pas l'imposer à l'employeur.

La rupture conventionnelle ne peut être envisagée que par un commun accord.

Cependant, la rupture conventionnelle peut être homologuée en cas de situation conflictuelle entre le salarié et l'employeur, sauf si elle n'est pas librement consentie par le salarié. C'est le cas, par exemple :

si la rupture conventionnelle est signée dans un contexte de harcèlement moral,

en cas de pressions exercées par l'employeur pour inciter le salarié à choisir la voie de la rupture conventionnelle.

Dans ce type de situations, le salarié est en droit de percevoir les indemnités prévues en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse.
nr34
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Dépression et arrêt de travail : rôle de l employeur

Message par nr34 »

Bonjour,

Merci pour les infos.

Il semble en fait que ça ne soit conseillé car source de potentiels soucis.

Exemple:

le salarié, sous le coup de la dépression, déclare vouloir quitter son travail, l employeur dit ok.

trois mois plus tard, le salarié se sent mieux et penses avoir fait une erreur en quittant son travail , il demande donc à être réintégré, mais l employeur ne souhaite pas le reprendre (poste déja pourvu , par exemple, ou nouvelle organisation dans l entreprise qui fait que le poste qu'il occupait n est plus nécessaire )

cela peut être une source de conflit si le salarié conteste le motif de rupture en disant qu'il était sous le coup de la dépression.
Même si le salarié ne va pas juste qu'a attaquer l employeur, cela peut être source de conflit inutile.
nr34
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Enregistré le : lundi 26 août 2013 18:09

Dépression et arrêt de travail : rôle de l employeur

Message par nr34 »

Bonjour,

Je poste pour finaliser l histoire pour ceux qui aurait suivi . mon message servira peut etre à quelqu'un .. qui sait.

après 6 semaines d arrêt , le salarié à accepté de revenir au travail, après plusieurs appels en le rassurant sur le fait que je lui accordait la rupture amiable.
Au final ca s est très bien passé, au début il etais question qu'il fasse un mi temps, en alternant des jours de congés payés, mais malgré plusieurs relances, il a préféré travailler
à plein temps. le chèque de départ avec plus de congés payés soldé n' y étant surement pas étranger.

Sur les conseils de mon comptable, on entame la procédure en suivant scrupuleusement le droit français. La procédure , convenue fin septembre, prendra un peu plus de 2 mois. ça m' arrangeait ni mon salarié, ni moi, qui aurions souhaité une issue plus rapide, mais c est illégal ...

au final entre les congés payés et l arrêt maladie, mon salarié aura travaillé 2 jours en aout, et 2 jours en septembre, pour un cout total de 4600 € charges sociales comprises , sur lesquels j'ai touché 1130 € de remboursement de la sécurité sociale et du régime de prévoyance. cout assez salé donc pour une TPE (3470 €) . au quel il faudra rajouter les frais de rupture amiable...
Disposant d'une trésorerie tendue, le calcul était simple, pour assumer , je ne me suis pas payé ces mois la (0 euros) et le total sur l année est largement inférieur à ce qu'a touché mon salarié, pourtant j'ai pas chômé, loin de la ! sacré pays social que la France alors. après on s' étonnes que les défaillances d entreprises soient à leur maximum en 2013. mais que voulez vous c est plus simple et lucratif de se comporter en victime que de se bouger pour s en sortir.

Pour ceux qui découvre le message, sachez que le salarié à été en dépression en partie par ce sa compagne voulais quitterait la région au plus vite et que ca lui a crée des soucis , et au lieu d assumer une démission , il a préféré négocier une rupture amiable.

Au dernières nouvelles sa copine est bien partie, mais sans lui et il est donc maintenant chômeur , SDF et célibataire. bon courage à lui, de mon coté j'essaye de remonter la pente après ce coup dur financier et moral. pas mal de réflexions sur l absurdité de ce système et sur les aberrations auxquelles conduise le modèle français.
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lodiz
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Dépression et arrêt de travail : rôle de l employeur

Message par lodiz »

merci pour la fin de l'histoire.

Pas facile d'être un patron surtout dans les petites entreprises, le petit patron est souvent un travailleur comme les autres. :chap: Et les faillites ne sont pas rares surtout en ce moment.
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