Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

[dan.d]

Salut Daniel,

Merci pour ta réponse.
Je souhaite que tout aille au mieux pour toi, et je sais que ça n'est pas facile.
De mon côté, les choses ont un peu évolué dans le bon sens, du moins c'est ce que je ressent.
Ma femme est dans sa 5eme semaine de traitement, et il semble que le prozac lui convienne bien. Depuis la semaine dernière, je l'ai vu rire un peu, et sourire aussi, et tout ça paraissait spontané. Alors je lui fait remarqué, en indiquant que j'étais heureux de voir ces changements et que ça allait dans le bon sens. Elle m'a répondu qu'elle se forçait, qu'elle faisait de gros efforts pour ça, qu'il n'y avait rien de naturel, mais qu'elle vivait toujours des hauts et des bas, et qu'il ne fallait pas s'arrêter à ça. Dans sa réponse, je la sentait résignée, mais aussi un peu coupable de s'être faite surprendre à rire.... pas simple, je n'ai pas encore l'habitude.
Depuis mon dernier poste, je m'étais quand même mis en quête de trouver un appartement, je lui en avais parlé, et je la tenais au courant des visites que je pouvais faire. Elle ne faisait jamais aucun commentaire. Et mercredi dernier, j'ai enfin trouvé un appart sympa, et j'ai fait une offre au vendeur. Là encore, pas de réponse de sa part, c'est très dure, parce que de mon côté, j'avais à tout moment l'espoir qu'elle réagisse, mais rien. Vendredi, le vendeur accepte. Je lui en parle en lui disant que je n'avais plus que le compromis à signer. Toujours pas de réaction. Mais une heure plus tard, elle vient me voir, me serre dans ses bras en me disant qu'elle ne sait pas quoi me dire pour cette appart, mais qu'à bien réfléchir, il valait mieux que nous continuions sous le même toit, son argument étant : il vaux mieux qu'une seule personne se sacrifie (elle), plutôt que trois (les enfants et moi). Surprenant, mais pas vraiment satisfaisant.
Depuis, à deux reprises elle est venu vers moi pour me serrer dans ses bras, sans un mot, mais pas trop longtemps, avec juste un petit bisou fuyant pour finir. Déroutant... Du coup, j'ai tenté une fois de lui faire un tendre petit calin, sans arrière pensée, lorsque nous étions au lit, et là, sa réaction a été très violente, elle ne le supporte pas.
En fait, elle fait un pas en avant, et deux en arrière.
Sinon, nous avons pu parler beaucoup plus calmement de LA dépression (en général et non SA dépression), elle m'a spontanément dit (parce que je ne pose plus ce genre de question) qu'elle réfléchissait encore à notre couple, mais qu'elle pensait trop, que ça la fatiguait et l’empêchait d’être objective et concrète, mais je vois bien que ce n'est plus la féroce détermination à se séparer du début.
J'ai parfois le sentiment qu'elle tente de se rapprocher de moi, mais très vite se ressaisie et rentre dans sa carapace, s'interdit de montrer le moindre sentiment.
Elle dors à nouveau dans notre lit tous les soirs, mêmes si elle a besoin de regarder la TV tard dans le salon ("seule pour se vider la tête") avant de venir dormir.
En fait globalement, les choses vont un peu mieux entre nous, même si aujourd'hui encore, nous ne formons toujours pas un couple.
Je suis redevenu beaucoup plus à son écoute, plus attentionné, plus cool avec les enfants, et je crois que ça l'aide.
Je lui ai expliqué que dans chaque individus, il y a 2 entités : le positif, qui est bon amusant, joyeux, gentil, etc.., et l'autre, le négatif, grognon, méchant, égoïste, ect... et que j'ai décidé de mon côté de réactiver le positif. Elle m'a dit, quelques jours plus tard, qu'elle m'avait entendu et s’efforçait, sans y arriver, d'essayer d'en faire de même.

Voilà pour les news... C'est difficile à vivre, son comportement est parfois déroutant, incompréhensible, et il est impossible d'anticiper quoi que soit dans ses réactions, c'est le plus difficile car inhabituel.

A bientot
Dan