@paradiselost85
Rebonjour paradiselost85. Merci pour ton message. J'espère que tu seras attentive ce que je vais te dire:
Tes propos sont assez inquiétants: si tu as peur de ne pas tenir d'ici le RDV, tu peux appeler (ou tes parents si tu n'oses pas) ce numéro:
Urgences psychiatrie : 01 40 47 04 47
En tout cas, sache que tu es une personne formidable et que tu n'as pas à douter de toi. On vit dans un monde pas facile et je te comprends. Pour ce qui est de ton médecin traitant et ton psy: dès que tu le pourras, change de professionnels comme je l'ai dans mon message précédent. Tu traverses une période difficile mais la vie n'est pas fait que d'orages. Je voulais te dire que ta personne comme n'importe quelle autre personne est d'une valeur inestimable. Tiens le bon bout, tu as encore les moyens d'y arriver:tu peux reprendre le véritable contrôle de ta vie si tu acceptes de ne plus dépendre de la réaction des autres. La vérité c'est que dans l'absolu, il n'y a pas de coupable mais seulement des responsables conscients ou inconscients. Alors, ne te culpabilise pas, prends simplement les événements de la vie comme ils viennent: peut-être qu'il y aura des échecs mais il y aura des victoires. Une victoire est plus facile à obtenir quand on est bien entouré (donc ne reste pas seule), quand on finit par comprendre le fruit de ses incompréhensions qui ont engendré des conflits intérieurs. Tu peux aller mieux, tu peux t'en sortir si tu te fais entouré des "bonnes" personnes et si quelqu'un t'aide à comprendre ce que tu n'as pas compris (inconsciemment).
Courage ma belle, n'écoute que le positif, rejette le négatif et le bien-être reviendra au moins à l'intérieur.
Prends soin de toi et continue à me donner de tes nouvelles: je serais toujours là pour t'écouter.
22:15
Rebonsoir Paradiselost85. Désolé pour le post précédent: je n'ai pas compris pourquoi le même message apparaît 3 fois
Je viens de finir ma journée de travail. Je ne travaille pas à temps plein car je fais des études de psychanalyste en parallèle (c'est pour ça que je peux avoir des trous dans mon emploi du temps). J'ai pu prendre le temps de lire ta galerie et ton confessionnal.
Honnêtement, je pense que tu devrais changer de psy parce qu'il n'a pas l'air très "commode"
Sans vouloir te vexer,je trouve que tu te dévalorises beaucoup: quand j'ai lu ton histoire, je t'ai trouvé rigolote et en plus, tu es plus intelligente et plus gentille que la plupart des gens que j'ai connu. Moi aussi je n'ai eu que de vrais amis qu'à partir de la fac (j'ai reçu des moqueries étant gamin). Les véritables amis, souvent on ne peut les compter que sur les doigts de la main si tu vois ce que je veux dire.
C'est vrai, tu n'as pas eu une vie facile, semée d'embûches. D'ailleurs, quelque soit ce qui t'as traumatisée le plus dans ta vie ou ce qui te dépasse le plus, les mots même les plus réconfortants n'enlèveront pas les émotions que tu as vécues et l'angoisse que tu éprouves actuellement due à la répétition de situations qui remettent en cause la valeur de la belle personne que tu es et ta véritable image.
Alors, avant d'aller me coucher, je voulais poster ce message car je ne peux rester indifférent devant l'urgence de ta situation.
Comme j'ai parlé souvent de l'inconscient, je vais donner sa définition: l'inconscient est un réservoir contenant nos conflits intérieurs, nos fantasmes, nos idées qui ne peuvent être acceptées par notre conscience.
Comment naissent les conflits intérieurs ?
Exemple: je suis en examen à l'école. Je ne comprends pas certaines questions. Le fait même de ne pas comprendre une question de l'enseignant devient un mal-entendu (malentendu) qui se transformera en conflit intérieur parce que c'est dur pour la conscience d'accepter le fait de se tromper ou de ne pas connaître devant le risque éminent de la future mauvaise note que je vais avoir. Ce conflit intérieur est inconscient car le conscient le refoule. Du coup, dès qu'un conflit intègre l'inconscient, des manifestations de ce dernier apparaissent à travers le corps (c'est ce que nous appelons les manifestations psychosomatiques): la personne en incompréhension devant sa feuille d'examen commence à transpirer, son coeur tachycarde, la gorge se serre, la respiration devient plus rapide => bref les symptômes de l'angoisse.
Mais alors la question est: pourquoi cette angoisse ? Quelle est son objet ? La réponse est qu'il n'y a pas d'objet. Ou s'il y en a un il n'est pas mesurable et perceptible dans le réel. Il résulte d'un non-dit, qui est l'attachement aux résultats, à l'image, aux réactions des autres. En effet, ce qui est angoissant ce n'est pas de se tromper, c'est la réaction des autres personnes qui m'entourent qui m'angoisse si jamais j'étais amené à avoir un carton. Que dira le/la prof ? Que dira mes parents ? Les autres se moqueront t-ils de moi ?
Alors souvent quand leur enfant a une mauvaise note, certains parents lui disent qu'il est "nul" ou qu'il n'a pas assez travaillé ou ... La liste est longue mais tous ces éléments ont un point commun: c'est du négatif ! Au lieu simplement de dire à l'enfant: "ce n'est pas grave, tu feras mieux la prochaine fois parce que justement je vais t'aider à décrocher la moyenne. Qu'en penses-tu ? Je parie qu'à la fin du trimestre, tu gagneras 2 points supplémentaires dans ta moyenne."
Une bonne santé mentale repose sur une spontanéité, une fluidité dans la relation à l'autre (sous-entendu relation authentique). Alors parce qu'on est malade mentalement, est-on inférieur aux autres ? La réponse est non. Est-on plus dangereux que les autres ? Non. Les plus dangereux se trouvent dans les rues et pas forcément dans les hôpitaux et prisons. Ce qui caractérise un état mental "normal" c'est un équilibre entre une composante hystérique,une composante obsessionnelle, une composante phobique etc. On peut avoir des hauts (hyperétat d'excitation lors des moments de plaisirs, de joie) et des bas (hypoétat d'excitation lors des moments tristes, injustes) sans que ça soit pathologique. Ce qui caractérise le pathologique c'est lorsque l'on ne fonctionne plus que sur un seul mode à cause d'une répétition d'un même état: un hypoétat excitatif (ou état dépressif) vécu plus d'une énième fois provoque un syndrome dépressif si les conflits intérieurs ne sont pas résolus: en clair, si nous ne mettons pas de mots sur nos maux (ou incompréhensions). Plus on a d'incompréhensions, plus notre inconscient est plein a craqué et plus "la cocotte minute doit exploser".
Le problème principal dans notre société actuelle c'est que la plupart des relations interhumaines sont devenues factices (que ce soit au travail, chez soi avec son/sa conjoint(e)), ou ailleurs...). Alors le plus bizarre est que l'on peut tout avoir: argent, succès professionnel, famille très protectrice voire trop ayant une image parfaite... mais paradoxalement on se sent seul(e), incompris(e) et on aimerait parfois crier ce qui est tût c'est-à-dire que l'on aimerait pouvoir dire: stop, je n'ai pas besoin de tant de choses matérielles par contre, je suis en carence de relations authentiques c'est-à-dire simples comme nature. On voudrait dire tout à coup tous les émotions qui nous ont été réprimées (combien de parents empêchent leurs bébés de pleurer ou crier ? combien de parents font de chantage pour avoir la "paix" ? combien de parents disent leurs enfants: "t'as intérêt d'avoir des bonnes notes sinon... ?", "t'as intérêt à ne pas trop de plaindre parce que je suis fatigué(e) ? etc.). Bon outre l'exemple des parents, nous avons oublié à quel point être spontané, d'exprimer ses émotions naturelles (colère, joie, tristesse, envie...), que c'était primordial pour devenir solide mentalement. D'ailleurs que deviennent des envies réprimées ? De la jalousie, émotion non naturelle ? Que devient de la colère réprimée. De la frustration et agressivité, autres états non naturels.
L'être humain n'a pas seulement besoin de nourriture, et de soins d'hygiène, pour se construire, il a besoin d'être en dépendance libre avec l'autre (c'est-à-dire que nos choix ou décisions ne doivent pas dépendre des réactions négatives des autres) et comme nous sommes tous interdépendants, l'être humain a besoin de relations authentiques (au moins une) pour se réaliser pleinement et non de relations factices l'obligeant presque à devenir une autre personne que lui-même...
Alors la réalité actuelle c'est que nous basculons entre la pulsion de vie et la pulsion de mort au regard de l'exigence de performance collective et d'une recherche d'obtention d'une image parfaite pour plaire aux autres comme s'ils nous manquaient des éléments intérieurs au lieu d'être à l'écoute de son moi intérieur, et de créer du positif en adoptant un état d'esprit positif. 90% des choses sont réalisées contre nature (cf. attachement sociétal à l'image, aux choses matérielles; cf. manipulation patriarche en mettant son employé sous pression pour obtenir ce que l'on veut de lui): vous croyez qu'un organisme humain peut fonctionner "parfaitement" en réalisant des choses contre son gré sur le long terme , et produire toujours de "beaux" résultats ?
Alors un conseil que je te donne paradiselost85 ainsi qu'à ceux qui liront ce message: la culpabilité ne sert à rien. Quand on veut obtenir quelque chose, il faut commencer par avoir un état d'esprit positif pour le créer sereinement, il faut y mettre de l'amour: mais pas un amour "possessif" au sens où "si je n'obtiens rien, je suis mort", un amour véritable au sens "je tente et on verra si ça marche; autrement tant pis je n'y suis pour rien". Il faut garder la foi en sa capacité à créer du positif autour de soi: cela prend parfois du temps, il faut surmonter un ensemble d'événements parfois (très) difficiles mais quand on persévère dans la positivité, on finit toujours par gagner.
Paradiselost85, tu as réussi brillamment des études d'enseignante, n'est-ce pas une preuve que tu peux créer à nouveau dans ta vie d'autres événements positifs même si le parcours est semé d'embûches. Il ne faut pas s'arrêter sur ses difficultés même les plus marquantes: il faut les dépasser et les transformer en véritables atouts.
Exemple: je manque énormément d'estime et confiance en moi.
Création négative: je suis bon à rien, je suis nul(le), inutile, je n'y arriverai jamais, ma vie n'a été qu'un échec total... => si tu t'attaches aux réactions oui parce que le négatif de soi-même entraîne du négatif (en plus du négatif des autres).
Création positive: je vais travailler sur ce point, je vais m'entourer de personnes fiables, je vais essayer de devenir acteur de ma vie plutôt que de subir le collectif inconscient, je vais finir par y arriver même si ça demande du temps; une fois que j'aurais compris le fruit de mon manque de confiance, une fois que je m'attacherai plus aux résultats/réactions/image qu'on les autres de moi, je leur montrerai que moi aussi je capable de faire des choses et même des choses uniques en lien avec la singularité de mon être... => l'attachement à la création plutôt qu'à la réaction engendre du positif dans sa vie future.
Alors le plus important ce ne seront pas les résultats mais le processus dans lequel vous entrez. Vous restez de manière récurrente dans un état de dépression, vous finirez tôt ou tard par créer cet état. Vous essayez de vous mettre dans un état d'esprit positif, vous finirez tôt ou tard par créer cet état dans votre réalité.
Après, ce n'est pas aussi simple que ça parce que tout ce qui nous arrive n'est pas uniquement issu dans notre état d'esprit, c'est aussi issu de l'état d'esprit des autres (les conflits extérieurs ne sont ni plus ni moins le reflet des conflits intérieurs).
C'est pour cela qu'il ne faut pas s'attacher à ce que l'on voit parce qu'il existe des manifestations inconscientes. C'est-à-dire que même les autres avec parfois leurs exigences (cf. exemple des parents), ils ne se rendent pas compte de ce que leur propre peur peut engendrer. Des parents sont parfois exigeants envers leur enfant parce qu'ils ont peur qu'ils ne réussissent pas. Le problème est qu'ils vont avoir des réactions de peur ("t'as intérêt de...) : du coup, au lieu de laisser l'enfant s'exprimer librement ses émotions ou verbaliser ce qu'il n'a pas compris, ils vont le stresser/l'angoisser en lui faisant pression parce que l'enfant va s'attacher aux dires de ses parents même quand c'est négatif (l'enfant au départ n'ayant pas de personnalité propre s'appuie sur une personnalité d'emprunt pour construire progressivement la sienne: il s'identifie à ses parents et à la société). Et oh surprise, les mois suivants, l'enfant n'a toujours pas de bons résultats: les parents qui en rajoutent "je t'avais dit que tu étais nul". Plus tard, l'enfant devenu adulte a des tendances dépressives et sent que sa vie aura été un échec entier, allez savoir pourquoi pardi !
La morale de cette histoire est qu'il faut se faire un minimum confiance même quand les autres ne peuvent nous l'apporter. Il faut savoir aussi se moquer de soi-même sans se dévaloriser et parfois ne pas trop prendre trop au sérieux. La bonne nouvelle est que si vous vous traitez vous-même avec compassion et miséricorde (en vivant votre vie sans attente), vous pouvez traiter les autres de la même façon et créer le bonheur autour de vous !
Sur ce, très bonne soirée.