Hey Perséphone,
Je ne voulais pas d'offusquer plus haut, je voulais juste mettre un peu de couleur dans tes pâtes parce que tu semblais perdre ton entrain et ton espoir.
Mais désolée si j'ai touché des cordes sensibles ou paru intrusive, trop affirmative, j'ai ce défaut de ton à la madame je-sais-tout, je le sais. J'essaie de me corriger.
Je ne suis pas concernée par l'obésité, mais ma mère et ma grand-mère l'ont été, et si je ne peux comprendre ce que tu ressens (je peux seulement me rappeler du désespoir de ma mère à l'époque, quand elle essayait une robe...), je prends en tout cas très au sérieux le problème de santé que cela représente. Je suis catastrophée par la prescription de médicaments qui certes peuvent s'avérer nécessaires, mais sont bien trop rarement accompagnés d'un suivi diététique. Je trouve que c'est terrible de rajouter tous les risques de santé que représentent l'obésité ou même un surpoids à une souffrance psychique.
Je trouve que tu entreprends un voyage très courageux et qui est pas facile. Et je suis pas du genre à enrober de ruban rose. Non c'est pas cool big and beautiful, pas quand ça cause des problèmes cardiaques, de fertilité, aux articulation, pas quand ça veut dire avoir mal partout tout le temps, se sentir moche, être essoufflée, être fatiguée, se sentir à part, avoir du mal à s'habiller comme on a envie, être regardée de travers, mettre sa vie en danger.
Ton combat est pas facile et il est courageux et je suis contente de voir que tu reprends et te laisses finalement pas abattre.
Seulement, si je puis me permettre, que ce soit dans ta crise de boulimie ou avec ton régime restrictif, tu sembles avoir besoin de te faire du mal. Je sais que ça sert pas à grand chose de dire, "sois plus douce avec toi", parce que c'est plus facile à dire qu'à appliquer, parce que si tu te sens comme un monstre, comment pourrais-tu ne pas te haïr, et comment pourrais-tu ne pas vouloir te faire du mal. Mais ben je vais le dire quand même parce que ça reste vrai: sois plus douce avec toi.
Quoiqu'il en soit, le plus important, c'est que tu abandonnes pas. Mine de rien, et quel que soit ton état d'esprit, tu persistes, tu devrais être fière de toi.
Je suis aussi du genre à vouloir m'imposer un changement manu militari (une hygiène de vie, ah cette hygiène de vie là au bout des doigts qu'on tend et qui reste pourtant toujours au loin
), puis à laisser tomber en m'enfonçant dans mes comportements. Donc c'est un peu l'hôpital.... quand je te dis d'être plus tendre avec toi. S'il te faut passer par du radical pour réussir à avancer et à te remettre dans le bain, go, à fond les manettes. Chacun fait comme il peut. Mais méfies toi, au bout y'a souvent l'inverse. Et l'hypoglycémie, ça empire l'angoisse, l'irritation et la dépression. Enfin tu le sais ça.
Pour les finances, je connais bien ça, je suis au RSA. Le moyen que j'ai trouvé, c'est de faire un budget, qui veut dire une certaine quantité de bouffe par semaine, des menus assez fixes pour pas cogiter dans les rayons et me laisser tenter, et j'alterne en dosant les quantités pour que ça dure le temps prévu par le budget. Pour les fringales, bananes, pommes, carottes (encore que les carottes, faut les éplucher, c'est bien, ça oblige à pas se jeter sur la bouffe, mais bon des fois faut aussi pouvoir se lâcher...). Acheter ça au lieu de bouffe tout faites, calorique, des gâteaux, c'est aussi un moyen efficace pour faire durer le stock.
Enfin voilà, bon courage Perséphone, ça repart. Essaie de stabiliser là. Tu as repris 2kg, dis-toi que tu dois reperdre 2kg et pour le moment, rester à cette limite. Regarde le chemin parcouru, pas ce qu'il te reste. Tu verras, au bout d'un moment ça va repartir. Et encore une fois, je trouve qu'en fonction du cycle féminin, y'a des moments où on perds ou reprend plus facilement. Faut accepter qu'il y a toujours une variation de quelques kg au cours d'un mois, une semaine à deux semaines où c'est plus difficile de pas tout engloutir, plus de faim. Essaie de repérer ces moments, car c'est pas toujours "ta faute" si tu reprends, ou ton destin, ou ta malédiction, parfois c'est juste une question d'hormones, juste une question de variation normale du métabolisme. Essaie de faire ça pour "externaliser" la cause de l'éventuelle reprise de poids, pour moins te culpabiliser.
Tu vas y arriver!