Qu'est ce qui me prouve que je suis bien dans la réalité ?

[Sceadugenga]

Voila je ne sait pas vraiment comment aborder le sujet, les memes doutes et les memes idées paranoïaques me tracassent régulièrement.

Qu'est ce qui me prouve que je suis bien dans la réalité ?
Qu'est ce qui me prouve que je ne suis pas mort et que je ne vit pas en ce moment ce qu'il y a après ?
Qu'est ce qui me prouve que je ne suis pas dans le coma ?
Qu'est ce qui me prouve que je ne suis pas schizophrène et que mon insconscient aurais érigé un mur entre la réalité et moi ?

Dans mon délire, j'arrive à trouver des choses qui me font penser que je ne cogite pas pour rien, des petits détails qui me mettent la puce à l'oreille. Par example je parle parfois avec des gens qui font allusion à des choses qu'ils ne sont pas censés savoir, est-il possible qu'une autre partie de moi leurs ai déja dit ? J'ai aussi longtemps fait l'impasse sur ce que les gens normaux savent de la schizophrènie, c'est aussi le cas de ceux qui le sont, coincidence ?

Comment savoir si je doit creuser quelque chose pour me sentir mieux ou si à l'inverse le fait de creuser risque justement de m'enfoncer en inventant un nouveau problème ?

[claudine]

Bonsoir Sceadugenga,

Si je comprends bien, tu te demandes si tu existes ou pas ?

J'ai bien peur de ne pas avoir les capacités pour répondre à une telle question ! Je crois qu'elle est plutôt à poser à un professionnel de la santé, comme un psy.

[Sceadugenga]

J'avait déja posé la question à l'une de ceux que j'ai consulté, elle m'avait assuré que non, mais ce qui est paradoxal dans ma tête, c'est que j'aurais très bien pu l'imaginer me donner cette réponse alors qu'elle m'en aurait donné une toute autre...

Dans un sens, si j'était schizo je serait sans doute enfermé, ou alors je serais incapable d'y penser.

[claudine]

Tu consultes un psy en ce moment ?

[Sceadugenga]

Non pas en ce moment...

Je doit rencontrer une inconnue ce soir, on a discuter sur un chat et elle va venir chez moi.

Je suis peut etre un peu parano mais je me dit que c'est peut etre un piège. Au pire si une bande de fumier me tombe dessus je lutterais jusqu'à mon dernier souffle.

A bientot, enfin j'espère.

[claudine]

J'espère pour toi que ce sera une belle rencontre, au contraire

[Sceadugenga]

Voila tout c'est passé très vite.

Je lui ai envoyé un texto pour lui dire que j'étais hésitant et que je savait pas sur qui j'allais tombé, qu'on devrait plutot remettre sa à un autre jour dans un café. Elle m'a dit qu'elle était déja arrivé.

Je suis allé la rejoindre, sans savoir si je partais pour me faire tomber dessus par des violeurs homosexuels ou des voleurs de cartes bleus, je suis partit avec ma lame, ce petit ange gardien me suit partout, surtout quand je ne sait pas ou je met les pieds.

Finalement aucun piège en perspective, on ne c'est pas parlé longtemps, elle m'a dit qu'elle était crevée et qu'on pourrais remettre sa. Je sait pas si je lui plait ou pas, elle m'a dit que oui par texto mais c'était peut etre par pitié. Je réalise que j'angoisse tellement que j'ai failli ne pas y'aller.

[Procrastina]

Dans un sens, si j'était schizo je serait sans doute enfermé, ou alors je serais incapable d'y penser.

si tu étais schizophrène tu adhèrerais entièrement à ton délire tu n'aurais pas de lutte anxieuse par rapport à ça - je te conseille cependant de voir un psychiatre pour discuter de cela, c'est leur job de t'expliquer de quoi il s'agit...

J'ai le même type de craintes, d'interrogations (sauf que je sais que je ne suis pas schizophrène), parfois c'est très fort, parfois c'est minime.

Je dirais... qu'il est très intéressant de se poser ces questions, de creuser ce sujet... mais dans ce cas il faut s'en servir - par exemple pour écrire... certains grands auteurs de science-fiction ont utilisé leur tendances paranoïaques pour de beaux romans d'anticipation

Si tu ne t'en sers pas de manière créative, tu auto-alimentes l'angoisse effectivement... cela finit en ruminations obsessionnelles qui provoquent à leur tour la déréalisation... alors ceci n'est pas parole de psy mais parole de mon expérience personnelle. Voilà
Pour la jeune fille, une question : elle t'a plu ?

[Sceadugenga]

Je dirais... qu'il est très intéressant de se poser ces questions, de creuser ce sujet... mais dans ce cas il faut s'en servir - par exemple pour écrire... certains grands auteurs de science-fiction ont utilisé leur tendances paranoïaques pour de beaux romans d'anticipation

Si tu ne t'en sers pas de manière créative, tu auto-alimentes l'angoisse effectivement... cela finit en ruminations obsessionnelles qui provoquent à leur tour la déréalisation... alors ceci n'est pas parole de psy mais parole de mon expérience personnelle. Voilà

Ok merci pour les conseils, je vais essayer de canaliser ça dans quelque chose de créatif.

Pour la jeune fille, une question : elle t'a plu ?

J'était tellement sur le qui vive que je n'ai pas tellement fait attention, je cherchais des mecs planqués autour de la voiture, si elle a remarquer elle a du me prendre pour un fou.
Elle avait l'air mignone, mais quelque chose n'allait pas chez moi. Je suis surement trop jeune pour elle, surtout que je parait déja plus jeune que mon âge. On verra bien, je lui ai dit que si elle voulais qu'on ce revoit ça ne tenait qu'à elle de faire signe. Il y a très peu de chances mais qui sait.

[senna]

Voila je ne sait pas vraiment comment aborder le sujet, les memes doutes et les memes idées paranoïaques me tracassent régulièrement.

Qu'est ce qui me prouve que je suis bien dans la réalité ?
Qu'est ce qui me prouve que je ne suis pas mort et que je ne vit pas en ce moment ce qu'il y a après ?
Qu'est ce qui me prouve que je ne suis pas dans le coma ?
Qu'est ce qui me prouve que je ne suis pas schizophrène et que mon insconscient aurais érigé un mur entre la réalité et moi ?

Dans mon délire, j'arrive à trouver des choses qui me font penser que je ne cogite pas pour rien, des petits détails qui me mettent la puce à l'oreille. Par exemple je parle parfois avec des gens qui font allusion à des choses qu'ils ne sont pas censés savoir, est-il possible qu'une autre partie de moi leurs ai déja dit ? J'ai aussi longtemps fait l'impasse sur ce que les gens normaux savent de la schizophrènie, c'est aussi le cas de ceux qui le sont, coincidence ?

Comment savoir si je doit creuser quelque chose pour me sentir mieux ou si à l'inverse le fait de creuser risque justement de m'enfoncer en inventant un nouveau problème ?

je me pose les mêmes questions que toi chaque jour
comment on fait pour avoir ne serait-ce qu'une certitude????

[Procrastina]

je sais pas trop comment on fait
je suppose que la clef c'est d'accepter de croire à la version qui nous est présentée, prendre ce risque là...
bon ce sont donc des obsessions phobiques
je pense que cela offre l'occasion d'avoir un autre regard sur le monde
des angles inattendus pour ceux qui ne sont pas sujets à ce type de doutes
mais ça enlève pas la souffrance pour autant, la peur
apprendre à jouer avec c'est assez sympa
apprendre à désactiver cela pour fonctionner dans la vie c'est déjà beaucoup plus délicat...

ben la seule solution je crois bien que c'est le réducteur de tête

et d'essayer d'accepter que, ben, la réalité, y'en a pas vraiment
y'en a plein
maintenant faut qu'on arrive à arrêter d'angoisser à l'idée d'en choisir une
je crois que la question clef c'est "qu'est-ce qu'il risque de se passer si j'en choisi une ?"

[senna]

donc en partant du principe que notre esprit est créateur de sa propre conception de la réalité, il est ainsi créateur, dans un certain pourcentage, de la réalité elle même... puisque nous en sommes partie intégrante.

Il est donc de notre ressort de la façonner à la mesure de notre perception.

le tout est de choisir la réalité à laquelle on choisit d'adhérer, afin d'y participer en adéquation avec nos désirs propres et les possibilités qui soient accordées...

De surcroît, si l'on influe sur la réalité à partir de notre propre perception de celle-ci, la réalité elle même influe de manière égale sur notre façon de percevoir les choses.

Il y a donc un équilibre a rechercher entre soi et "l'externe".

apprendre à jouer avec c'est assez sympa

carrément!!

Cependant lorsque notre perception de la realité échappe à notre contrôle, le mieux est de comprendre ses propres mécanismes afin de ne pas s'y laisser piéger... en prenant garde également au phénomène de mise en abîme que peut provoquer la conscience de soi...

"qu'est-ce qu'il risque de se passer si j'en choisi une ?"

si celle ci est bonne... c'est tout l'or du monde
il faut parfois se laisser aller avec confiance, c'est vrai, mais pour ma part cela ne restera qu'une appréhension partielle... et qui apporte potentielement son lot de désillusions
mais pas forcément... la dernière fois où je m'y suis laissée allée... c'était plus que magnifique, plus que transcendental peut-être même trop fort... (et surtout pas réaliste du tout)

[nightstorm]

j'ai eu exactement les mêmes questions à ma première dépression (les gens autour de moi n'existent pas etc...), j'ai mis plusieurs mois avant de pouvoir voir un psy disponible et celui-ci m'as collé sous prozac, j'ai sû après qu'il voulais en fait tester si j'étais schizophrène ou pas (les schizophrènes ne supporte pas le prozac visiblement). ayant totalement perdu confiance en lui, mon état était de pire en pire, je ne savais plus du tout si j'étais dans la réalité.

Et... Finalement, j'ai compris mon fonctionnement, que je faisais une depression majeure et que ces questions était un moyen très vicieux d'éviter de penser à l'essentiel, une sorte de défense du cerveau pour ne pas avoir à affronter la réalité. En tout cas on s'en sort de ce monde parrallèle mais il faut un peu de temps !

bon courage et ne baissez pas les bras

[senna]

je me rends compte que je suis encore partie dans un gros délire hier soir...

mais merci pour ton témoignage nightstorm, c'est très prometteur.

[nightstorm]

Avec plaisir senna, quand je peux aider, je le fais avec plaisir