J'ai peur de mon psy...

[nanou]

bonjour les gens

j'ai une question qui me taraude...
je l'ai déjà posée mais ds un autre post et je pense que peu de gens l'ont vue...

avez-vous eu à un moment de votre thérapie...peur de votre psy...

mais pas la petit crainte du RV parce qu'on a peur de pas savoir quoi dire...la grosse trouille...qui vous noue les trippes ...ou vous les "dénoue"...si vs voyez ce que je veux dire!!!....

[claudine]

Bonjour nanou,

j'ai consulté la même psy pendant 2 ans et je n'ai jamais eu peur d'elle.

Je peux te demander pourquoi tu as peur ?

[nanou]

ben justement...zat ise the question???

elle me fiche une trouille pas possible...mais ce n'est pas la 1ère...
j'ai été suivie 4 ans par un psy au CMP en qui j'avais confiance...mais à un moment de la thérapie...les choses ont commencé à déraper de cette façon...(je vomissais avant chaque RV!!!)c'est lui qui a fini par m'envoyer vers qq'un d'autre...tellement j'étais tétanisée...

sur le coup j'ai pensé que c'était parce que c'était un homme...et que j'ai un gros contentieux avec "eux"...

mais là ma psy est une femme...tt ce qu'il y a de plus humain et de plus chaleureux

alors je ne comprends plus...

c'est sûrement un truc de transfert...mais le pb c'est que ça me rend malade...et que ça bloque toute comunication...
donc je suis de nouveau bloquer...et changer de psy ne servira à rien à mon avis...

[claudine]

Oui nanou, je me souviens maintenant que tu en avais déjà parlé.

En effet, ce n'est certainement pas l'être humain qui te bloque et te fait peur mais ce qu'il représente ou plutôt ce qu'il attend de toi

[jeanfrancois]

Salut Nanou

j'ai eu le même problème que toi lors de mon premier internement. J'avais à faire à un psychiatre.

Il avait un comportement très particulier et j'ai toujours pensé que sa façon de se comporter, ses gentilles paroles, n'étaient pas sincères. Il faisait "faux" en tout cas à mes yeux.

Rien que sa voix, particulière, assez grave, était stressante. Après je n'axais mes idées que sur lui, je n'arrivais plus à l'écouter...je l'ai vu 5 fois en tout, et c'était un vrai supplice. Le personnage était physiquement normal, mais son regard, sa voix et sa façon de parler me faisaient peur.

Je n'ai cependant rien eu à lui reprocher sur le plan professionnel, il s'est bien comporté avec moi, il m'a prescrit un traitement correct à l'époque et il n'a jamais montré de signe équivoque.... bref cela dépend des gens.

Mais le ressenti est primordial. Dialoguer avec un psy c'est plus qu'échanger, c'est se dévoiler, se mettre à nu psychologiquement et pour cela il faut qu'une confiance totale s'établisse.

Une de mes grandes peurs était que les psy puissent parler de moi à leur entourage, qu'ils dévoilent tout de ma vie privée. Donc au final je me dévoilais peu....d'où une stagnation dans le traitement.

Mon nouveau psy est différent. J'ai une confiance totale. C'est une personne très sérieuse, assez stricte même, aussi il m'a toujours dit que rien ne sortait de son bureau. Un jour il m'a dit "j'ai l'impression parfois d'être un curé qui entend les confessions insoutenables de ses paroissiens, et des histoires terribles j'en ai entendu, mais au grand dieu jamais ne m'est venue l'idée d'en parler en dehors du cabinet. Parler de personnes en souffrances en dehors d'un cabinet c'est plus que rompre la confiance qui s'installe, c'est rompre une harmonie et violer une intimité sacrée. Le devoir de tout praticien est de respecter ses obligations et l'être humain qui est en face de lui"...je ne me souviens plus du reste, mais il est très attaché à ce genre de valeurs, comme moi.

JF

[nanou]

merci de cette réponse JF

moi la 1ère psy que j'ai vu et avec laquelle j'ai parlé...m'a mise en chambre d'isolement....sans explication...sans me prévenir...j'y suis restée 3 jours complets sans aucune sortie...ni aucun contact avec l'extérieur...(repas en chambre et aucun entretien infirmier)

ça m'a profondément traumatisée...j'ai passé les 3 jours à me répéter "je ne dévoilerais plus JAMAIS rien à personne"...

mais depuis...j'ai pu en reparler avec des soignants...jamais des psy mais des infirmières...qui m'ont expliqué le "pourquoi" de la chambre d'isolement...
qu'à ce moment j'étais certainement très en danger ,très "éparpillée" et que cette chambre servait à contenir...à rassembler...à rassurer (tu parles je me suis jamais sentie aussi trahie ,abandonnée ,désespérée...)

biensûr j'ai compris depuis...
mais je crois que depuis pour moi...le psy détient un "pouvoir" sur moi...et je n'ai plus confiance...
je suis consciente de ça...
je l'ai déjà écrit à ma psy...(puisque je ne peux pas lui parler...)
et pourtant elle continue de me "bloquer" complètement...

ça me rend physiquement malade...depuis plusieurs mois...je suis face à un truc que je n'arrive pas ni à surmonter ,ni à contourner ,ni à enjamber...
je sais plus quoi faire...
c'est épuisant...

je me heurte à ça...peut-être que je devrais tt simplement me laisser aller...mais j'y arrive pas... parce que la seule fois où je l'ai fait on m'a enfermée...
en fait j'en suis encore là...en l'écrivant jem'aperçois que je ne l'ai toujours pas digéré...

en plus ça fait écho à des évènements assez violents de mon enfance où qd j'ai voulu parlé soit
on ne m'a pas cru
soit on m'a fait taire avec plus ou moins de violence...

bref c'est dur...j'aimerais que vous m'aidiez...

[claudine]

Nanou,

Je comprends beaucoup mieux ta crainte de parler

Ta psy est au courant de ce que tu nous dis, au sujet de ta peur d'être isolée à nouveau, si tu parles ?

[Procrastina]

oui je comprends mieux aussi ta peur...

normalement, c'est le psy qui contient...

la pièce, seule, je crois bien que ce n'est recommandé pour personne : c'est le manque de soignants qui souvent résulte dans cette situation
mais Nanou, comme tu le sais, j'avais très peur aussi au début, peur de me morceller, finalement j'ai accepté de continuer, et je crois bien que ce que j'ai trouvé petit à petit, sont mes propres limites... donc j'ai commencé à construire un contour...

[nanou]

oui pro je suis en miettes<...
j'arrive pas à rassembler les morceaux...

j'ai des petits bouts de ma vie un peu partout et je ne me sens "bien" nulle part...

ici au milieu de ma famille ;je m'aperçois que le quotidien est bien moins "idéal" que l'image que je m'en fais qd je suis loin...donc j'ai hâte de fuir...
et qd je serai rentrée je serai à nouveau très mal car complètement seule ds mon mal de vivre....

c'est le chat qui se mord la queue...
y a pas de solution...
je suis si fatiguée...

j'ai voulu appeler l'infirmière du centre ce matin...mais elle est en vacances...
j'ai envie de m'enfuir loin de tt ça...

[Procrastina]

Nanou...

ce que je dis, c'est que justement, on peut pas ramasser les miettes... enfin que les miettes ne sont que celles du petit poucet sur le chemin... des pistes, des indices...

mais disons que la sensation que j'ai, c'est comme si moi était une immense pièce dont je ne voyais pas la fin, à tel point que je me sens posée dans le vide... mais maintenant que j'ai fait un bout de chemin, j'ai trouvé un pan de mur, que maintenant je longe, et c'est rassurant

Voilà j'espère que grâce à l'exploration de ta pièce à toi avec ta psy, tu trouveras les murs de ta maison
c'est dommage que ta famille ne t'offre pas le bien-être que tu avais espéré... c'est un peu la madeleine de proust, peut être ?

[nanou]

je vais te sembler "ignorante" mais je connais cette "madeleine de proust" de nom...mais de quoi s'agit-il en fait???

[Procrastina]

le souvenir de l'éprouvé, d'une émotion, lié à une situation, à certaines odeurs, goût...

disons que si tu as un souvenir de bien-être intense lié à un lieu, un met, se rendre sur le lieu ou manger ce plat aujourd'hui, cela rappelera le souvenir, mais pas l'instant, donc il y a une sorte de frustration : nostalgie.

On ne peut remonter le temps, ces instants sont définitivement "perdus", et l'on peut rester éternellement dans cette nostalgie du passé, comme intoxiqué... essayer de l'éprouver encore et encore, sans jamais réussir à le saisir tout à fait...

c'est un beau sentiment, à priori, mais cela peut être douloureux quand on recherche une sensation de confort, de bonheur, que l'on a connue par le passé, à partir du moment où on ne trouve pas de satisfaction nouvelle dans le quotidien, de nouvelle manière de s'apporter du réconfort...

[louna13]

Personnellement j'ai parfois peur d'aller au RDV parcque je sais inconsciemment que je vais devoir me mettre à nue sur certains sujets qui sont très intimes et d'autres dont je n'ai pas encore percé l'existence mais qui sont ceux que j'appelle mes "squelettes dans le placard".
Mais d'après ce que tu nous racontes il y a beaucoup de raisons qui nourrissent ta peur.
Perso j'utilise mieux ma thérapie car je reussi à continuer le travail en dehors de chez mon psy et je repense très souvent à ce qui a été dit pour mieux le digérer voir aller plus loin...pour cela j'ai beaucoup lu sur la psycho et j'arrive à mieux réunir "les morceaux"..
Il faut que tu arrives à faire confiance à ta psy et pour cela le mieux est encore de lui parler de cette méfiance et de cette peur qui en découle.

[nanou]

j'avance tt doucement avec mme psy...

à ma dernière hospit ,elle a vraiment été très rassurante ,très "cadrante" et ttes les consignes données à l'hosto par elle ont été respectée...

donc à présent j'ai confiance...enfin presque...qt à parler...ça vient tt doucement...je relis mon cahier juste avant le RVV avec ttes mes notes prises après la derniére séance...ça m'aide à garder le fil et à préparer ce que je vais "dire"...

j'ai réussi à évoqué la chambre d'isolement avec une infirmière du centre de jour et elle m'a conseillée de demander à voir mon dossier médical afin de comprendre ce qui s'est joué lors de cet isolement...j'ai fait cette démarche j'attends la prise de RV...

par contre la nouvelle psy du centre de jour me fait trop pensé à celle qui m'a foutu ds cette maudite chambre...froide hautaine et cassante...jamais je ne pourrai lui livrer quoi que ce soit...

[nanou]

pas confiance suite...

aujourd'hui en parlant avec ma copine du groupe terre ...on en est venu à nos hospit respectives...

elle m'a dit qq chose qui a fait tilt...
un jour elle est sorti de son entretien psy en traitant le psy de pauvre con...et là elle tombe nez à nez avec un infirmier qui lui a dit..."attention madame X ...si vous refusez de collaborer on va vous mettre en chambre d'isolement...

propos extrèmement graves à mon avis...
donc il y a bien ds ces service une "menace" qui plane pour celui qui ouvre sa g****
même si on ne "doit" pas être grossier...la colère suscitée par un entretien peut aussi sortir de cette façon...non?

pour moi ça ne sera jamais très net cette histoire d'isolement...
même si j'ai pris ces propos avec prudence...ça me conforte ds mon opinion que s'il on est pas dangereux pour les autres cette mesure est une absurdité totale...

si vous avez vu le film "je vais bien ne t'en fais pas"...vous serez convaincus de ce que je ressens...

[lewis]

difficile de juger en n'étant pas sur place, mais c'est certain que ce genre de "menaces" doivent être fréquentes

[nanou]

je n'ai jamais été ni violente ni agitée...j'avais des idées noires très nettes c'est sûr...
c'est si terrible en moi ...
ça a été l'expérience de "l'abandon absolu"...
du "pouvoir arbitraire" le plus atroce...
c'est une expérience qui m'a bléssée pour la vie entière et j'ai une véritable haine pour les psy à cause de ça...

oui il y a des abus...et j'en ai été victime...
personne ne pourra jamais me convaincre que ça m'a aidée en quoi que ce soit...

ça a profondément détruit la confiance que j'aurais pu mettre ds les soignants...et plus ça va et plus je sens que c'est irréversible...

ce soir j'ai terriblement mal de leur pouvoir...
je suis en train de mettre mon fils entre leurs mains...mon petit bonhomme...vont-ils me l'abîmer encore plus qu'il ne l'est déjà...
comment voulez vous que je soies sereine ds cette démarche...COMMENT!!!

j'ai la haine ,la haine ,la rage au coeur de tout ce tps perdu à cause d'eux