Bonjour, [mention]classico[/mention].
Je comprends tes doutes, j'en ai aussi.
C'est dommage parce que je ne peux pas consulter l'entièreté du premier lien et je ne peux pas consulter l'étude du second lien. J'ai essayé de les trouver, sans succès :/.
Ceci dit, à la lecture de l'article, même avec un échantillon de 80000 personnes, je ne vois pas bien le rapport d'une conclusion avec cette théorie du cerveau intrinsèquement différent selon les sexes.
Quand on constate les publicités et-ou la communication autour de la réussite économique, elle est genrée. Comme le disait Ictavia, on singe des modèles : ce n'est pas une question de politiquement correct ou non, c'est une partie de la réalité peu glorieuse qu'il faut prendre en compte et on ne me fera pas croire que la mondialisation n'existe pas.
Pour les métiers "touchant au design", je ne sais pas si tu parles du graphisme numérique mais dans cette branche, les femmes seraient en sous effectif, du moins, en France. Je peux te rapporter les chiffres si tu veux mais je n'ai pas envie de saturer ce sujet avec des études. Cependant, leur éventuel attrait pour les arts graphiques pourrait aussi très bien s'expliquer par le fait qu'elles soient peu sujettes au daltonisme, ce qui leur permettrait d'être plus sensibles aux arts graphiques. Néanmoins, pour les couleurs, j'ai trouvé ceci :
https://www.bibalex.org/SCIplanet/en/Ar ... s?id=10304
Pour ce qui est de la place des femmes dans les STEM, c'est encore différent, je pense. Le stéréotype de genre peut avoir tout autant une conscience plus progressive. Le problème rencontré, ce n'est pas seulement la discrimination subie peu ou prou explicite par un groupe, c'est aussi et surtout, le principe d'auto stéréotypage.
Dénier cela, c'est ne pas reconnaître ces biais et les chercheurs - et chercheuses - les reconnaissent eux-mêmes, notamment dans leur corps de métier.
Les rôles attitrés des uns émergent du fait de se distinguer des autres et le danger du stéréotype de genre, c'est qu'il est intériorisé et qu'il se traduit, chez les femmes, par une auto limitation dès le plus jeune âge. On sous estime nos propres biais. L'arrivée d'une grossesse (même avec des aménagements pour les femmes mis en place dans les années 1970 dans les STEM) a fait douter bien des chercheuses si on se fie à leurs témoignages. Même avec ces avancées sociales, le nombre de femmes s'est amoindri (même s'il était déjà faible à la base dans les sciences dures). Je pense qu'il faut lire le témoignage de ces femmes pour mieux comprendre cette situation qui est très complexe. En outre, ce qui me permettrait de m'allier à ton hypothèse hormonale, c'est qu'il y a des études qui indiquent que les seniors auraient une perception moins genrée que les autres classes d'âges (y compris les enfants); alors qu'on ne peut pas affirmer que, dans leur cas, la société était plus socialement plus équitable à l'époque dans laquelle ils vivaient. Donc, je comprends que l'on retient l'hypothèse d'une chute hormonale chez les sexes. Or, je suspecte également que la baisse des exigences socio économiques pour cette tranche de la population (qui n'est professionnellement plus active) y contribue. Cela y contribue parce que - selon l'étude des 80000 -, les hommes et les femmes auraient des intérêts peu différenciés lorsqu'ils ne seraient pas en situation de "réussite économique".
La "vraie" question, je pense, c'est de comprendre le rapport entre les gênes et les hormones - qui est extrêmement complexe et soumis à l'environnement - et de savoir comment et à quelle mesure cela influe sur nos comportements.
D'une part, les hormones sont principalement des molécules à base de protéines et elles sont produites par des gènes parce que les gènes synthétisent des protéines modifiées par des produits génétiques. En fait, s'il y a un processus biologique, il est principalement contrôlé par au moins un gène. Le contrôle des gènes a un impact fort sur les comportements des hormones.
D'autre part, les hormones peuvent activer ou désactiver des gènes dans une zone cible. La plupart de nos gènes ne fonctionnent pas simultanément sur une seule cellule et c'est ce pourquoi nous avons de différents types de cellules, même dans le cas où elles auraient le même "matériel" génétique. Les hormones peuvent autant contrôler les gènes car elles les activent ou désactivent et fixent leur intensité. Les gènes fonctionnent à des capacités différentes, en fonction des conditions.
Les hormones peuvent même réguler leur propre expression / sécrétion (synthèse) par un mécanisme d'inhibition nommé "rétroaction négative", cela, pour s’assurer qu’elles ne soient pas synthétisées plus que nécessaire.
Donc, c'est un contrôle mutuel, mais je pense que; comme les hormones sont des produits de gènes, on peut considérer que les gènes se contrôlent entre eux et se contrôlent eux-mêmes via les hormones.
Je pourrais en conclure que la thèse hormonale n'est pas si "fixée dans le marbre", pas plus que la piste génétique, au contraire.
Probablement que les raisons des stéréotypes de genre soient davantage hormonales ? Je n'en sais rien. Je veux bien croire en des comportements instinctifs respectifs (et encore ! Ce n'est pas si simple), mais ... des intérêts ? En fin de compte, en quoi c'est pertinent de savoir ce qui motive nos intérêts dans une si courte vie ? Il n'y a qu'une seule étude qui a fait un essai sur des petites filles avec ou non une administration d'androgènes et je trouve que l'échantillon n'est pas probant pour l'ériger en vérité, même relative.
L'important pour les non chercheurs que nous sommes est d'agir sur ce sur quoi nous avons un contrôle, ici, pas la biologie, mais les stéréotypes de genres. Que ce soit à cause des hormones (avec des variations) ou bien à cause des biais sociaux, dans le fond, je pense qu'on s'en fout de ce qui motive nos intérêts.
En quoi c'est encore pertinent de continuer ces stéréotypes de genre et de restreindre (c'est explicitement ce qui se passe dans nos institutions / dans l'histoire) les gens à leurs taux d'hormones alors que le comportement hormonal est encore très mal compris et qu'il est sujet à variations par l'environnement (surtout aujourd'hui), qu'on le veuille ou non ?
J'ai aimé les mécanos dans mon enfance et de savoir que ça viendrait ou non d'une exposition aux androgènes, ne me ferait ni chaud ni froid.