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bon je te réponds vu que tu n'as pas encore eu de réactions.
Voilà j'espère ne pas être à côté de la plaque mais moi j'ai jamais mis réellement un pied dans le monde du travail... toujours trouvé hostile et puis surtout d'une absurdité profonde...
Peux-tu expliquer ce qui te bloque/gêne avec le travail ? Le " Bore out ", tu entends quoi par là dans ton vécu personnel ?
Il nous manque l'infini et le merveilleux Vincent Van gogh
Salut Marie78,
Je me joins à l’échange, ayant déjà dû affronter le bore out, le burn out et le brown out (oui, j’ai fait un combo…).
Tu veux nous parler un peu de ton vécu ?
Bonjour, j’ai vécu un burn out l’hiver dernier avec 4 mois d’arrêt au fond de mon lit et refus de prendre des AD. Pensant trouver une solution en changeant de travail, je reprends un poste au 1/03. Très rapidement je m’aperçois que c’est un poste où il n’y a rien à faire et en parle très rapidement à mon n+1 qui dit il faut voir si ça démarre (création de poste).
Cela fait 8 mois que je suis seule face à cette situation ( je n’appartiens à aucune équipe donc pas de collègues) et que j’en parle.
Ma détresse c’est exprimé mardi dernier où je me suis fait très peur car j’ai été attiré au travail pour le vide et ai eu envie de sauter du 6eme étage.
J’ai vu mon médecin qui m’a de suite mis sous AD mais je me sens vraiment démuni. Je ne pense pas avoir envie de mourir mais l’attirance du vide est toujours présente ainsi que la phobie de l’autoroute ( grande vitesse).
Avez-vous déjà rencontré ce sentiment très très déstabilisant ?
Salut,
Dur, ce que tu as vécu ressemble un peu à ce que j’ai vécu =/
Je trouve que tu as bien fait d’en parler, c’est déjà un grand pas. Je suis triste pour toi que ça n’ait rien donné.
Je pense avoir ressenti quelque chose de proche de ce que tu décris. Dans mon précédent travail, je subissais du harcèlement de mon manager et mon équipe, et j’avais eu beau alerter, ça n’avait rien changé bien sûr. J’avais fini par aller au 6e étage de l’immeuble où je travaillais, pour essayer d’évaluer si la hauteur était suffisante pour mourir… J’étais dans un état second. C’est un collègue d’une autre équipe qui m’a sauvae sans le savoir. Il a discuté avec moi de ce harcèlement et m’a encourageae à me mettre en arrêt. Ça m’a fait comme un choc, comme si je me réveillais d’une crise de somnambulisme et quand j’ai compris ce que j’avais failli faire, j’étais horrifiae.
Ça ne va peut-être pas te consoler, mais la seule solution que j’ai trouvée, c’est de changer de boulot =/
Bonjour Sacha, merci pour ta réponse. Il est vrai que ce qui me déroute le plus est cet état second dans lequel j’ai été il a maintenant une semaine. J’ai le sentiment depuis qu’il faut que j’évite les situations où je visualise du vide ( fenêtre) …
Je compte en effet changer de travail mais c’est pas toujours aussi rapide qu’on le souhaite.
Depuis que la semaine dernière et la prise de seroplex mes journées sont un peu des montagnes russes.
Je ne comprends pas mon esprit… pourquoi avoir voulu être aspiré par le vide de ce 6eme étage et comment me protéger au quotidien de cette pensée ?
Je comprends.
Cet état fait vraiment flipper je trouve. C’est comme si on n’était plus nous-mêmes, tout en étant nous-mêmes… C’est très étrange, finalement, de vouloir se tuer soi-même.
Ça me fait pareil que toi, à chaque crise suicidaire, j’ai souvent une méthode de suicide en particulier qui tourne dans ma tête. Par exemple, ces derniers temps, c’était souvent les trains. Or je prends le RER plusieurs fois par semaine pour aller travailler… Donc regarder par la fenêtre, voir les rails, être sur le quai… C’était pas facile. Fallait que je me force à reculer pour ne pas m’approcher du bord, que je ferme les yeux quand le train arrivait pour me retenir, que je détourne mon attention… Bref, je comprends ta réaction face au vide. Sur mon trajet du boulot, je passe à chaque fois à côté de ce fameux immeuble duquel j’ai failli sauter. J’arrive rarement à le regarder sans avoir la nausée… Dès que je vois une personne qui lave des vitres ou que j’entends une personne parler de saut en parachute, je blanchis…
En effet, c’est long de changer de boulot =/ Mais si tu peux le faire, vas-y à ton rythme, un pas après l’autre =)
Oui, j’imagine la galère =/ Quand j’ai été en arrêt, j’ai mis deux mois avant de réussir à me mettre à chercher un nouveau boulot, le temps que la crise passe et que je retrouve mes esprits =S
Je ne suis pas dans ta tête et je ne suis pas psy, donc ma réponse est ma vision teintée par mon propre vécu et peut ne pas correspondre à ta situation. Mais je dirais que ton esprit a été tenté par la solution du vide parce qu’il n’en voyait plus d’autre et y voyait là un moyen rapide et efficace de mettre fin à ta souffrance. En tous cas, c’est ce que le mien a fait.
Pour me protéger au quotidien de ces pensées, qui sont maintenant chez moi de plus en plus fréquentes au fil des années (ça a commencé y a environ 7-8 ans, et ça s’est fait de plus en plus fréquent, au point que depuis quelques mois, c’est devenu quasi quotidien), j’essaye tout plein de trucs : me raccrocher au moindre truc positif, me remémorer les moments où j’ai éprouvé de la joie, penser à mon prochain pas pour aller vers le mieux, éteindre mon cerveau avec de la musique, des jeux ou des films… Honnêtement, je n’arrive pas à éloigner cette pensée. Elle est de plus en plus là, mais de moins en moins par crises violentes et de plus en plus comme une musique de fond. Je marchande avec elle. Je joue à un jeu : si je lui cède, j’ai perdu.
Niveau boulot, ma situation a évolué vers un grand mieux : après 5 échecs cuisants, j’ai enfin fini par trouver un boulot que j’aime. Je n’y croyais plus ! Les crises suicidaires ne m’ont pas lachae pour autant, elles se transforment de plus en plus de crises ponctuelles vers une pensée permanente. À force qu’elle se personnifie, je crois que j’arrive à parler avec elle. D’un état second, ça devient un personnage dans ma tête. J’essaye de parlementer avec, tout en m’efforçant de changer ma situation autre que pro qui alimente cette pensée suicidaire.
As-tu malgré tout des proches dans ton quotidien pour te soutenir ? Prends tu un traitement ?
Je ne voulais pas prendre d’AD lors de mon burn out mais là j’y voit la solution.
Je comprends ton expression mettre ton cerveau sur autre chose… musique, film ou autre.
Il est vrai que sinon on boucle sur des pensées peu positives.
J’ai la chance d’avoir 2 enfants et un mari … cela me permet de m’accrocher… mais je suis terrifiée à l’idée de me retrouver seule.
Même si à part le vide et la voiture à grande vitesse je n’imagine pas me faire de mal … mais la souffrance psychique est difficile…
Oula, nop, malheureusement, pas du tooouuut ! Zéro soutien. Et je ne prends pas de traitement, mais ça c'est un choix perso.
Mais si tu as envie de prendre des AD, fais-le, c'est toi qui sens si tu veux les prendre ou pas =)
Ouais, j'ai même une playlist de musique qui s'appelle Brain Hacking pour quand je sens que mon cerveau va faire de la M.....
Oui, la souffrance psychique, c'est le plus dur.
Tu as une idée de ce dont tu aurais besoin, en plus des AD ?
Je crois que même si je ne vis pas pour le travail, il faut que je retrouve un job où je suis occupée … le grand écart entre burn-out et bore out m’a bousillé sur ce sujet.
On a tous nos démons perso et ce depuis l’adolescence et je fais avec comme beaucoup d’entre nous. Mais le fait d’avoir passé les 8 derniers mois à regarder les murs pendant 9h par jour au boulot à eu raison de mon mental.
Et toi , tu arrives à trouver malgré tout un semblant d’équilibre dans ton quotidien ?
Je comprends c'est horrible de n'avoir rien à faire au boulot.
L'idéal serait sans doute de changer de job mais comme beaucoup c'est une solution à risque (j'ai 53 ans, pension à 65): mutation interne vous dirige vers des jobs généralement hyperstressant dont plus personne ne veut et on risque de tomber dans le burn out, changer de boîte c'est compliqué et stressant aussi,... Puisqu'il n'y a rien à faire l'idéal c'est de faire du télétravail, perso, je suis passé à 32H semaine au lieu des 38h légale perte de 20% de salaire mais çà je m'en fous) et j'ai obtenu d'en faire la moitié en télétravail depuis le covid cette période bénie au niveau présence au travail... Je me me lève à 9H00 allume le PC, vais à la salle de bain, revient au PC après 20 minutes, retourne petitdéjeuner çà fait déjà 10H00, puis je surfe un peu ou je regarde la télé, mais je me remet devant le clavier quand du travail arrive (car ça m'arrive) j'ai je dirais du travail pour occupper 8 à 12H selon les semaines autant que possible quand je suis en présentiel (je travaille plutôt vite faut dire, suis motivé quand j'en ai lol).
Comme dit ma femme: si tu étais gardien de parking tu te ferais autant ch... mais tu serais beaucoup moins payé, il ya des boulots utiles où tu dois juste assurer ue présence et c'ets pour cela qu'on te paie.
Mais c'est une souffrance c'est évident et aucun boulot ne mérite qu'on s'en rende malade même un boulot où on ne sert à rien et qui est (parfois)très bien payé.
Bonjour Lodiz! Merci pour ton message.
Il est vrai qu’au début je relativisais car je sortais de 4 mois d’arrêt pour burn out et j’avais changé de société… donc on se dit après ce que je viens de traverser… cool je vais reprendre tranquillement.
Mais 9 mois à rien faire ou presque rien cela me fatigue psychologiquement et je pense (peut-être que je suis faible) ne pas être assez forte pour supporter ce VIDE au travail au quotidien.
Je sais qu’aucun boulot ne vaut de mettre sa santé en péril mais ce qui m’inquiète c’est l’énorme angoisse que génère cette situation et que ma hiérarchie fasse la politique de l’autruche.
Alors je cherche à changer de boîte mais en vieillissant on devient de plus en plus exigeant et l’état psychologique n’aide pas toujours dans les démarches.
Cela fait combien de temps que tu subis cette situation ?
Oui, je crois que je vois ce que tu veux dire, être occupée sans être débordée, c’est ça ?
C’est tout à fait logique ce qui t’est arrivé, je ne vois pas comment on peut ne pas péter un plomb dans ces conditions =/
Hum, je dirais que j’ai un équilibre précaire. Je suis en permanence sur un fil d’équilibriste. J’essaye d’instaurer des routines, mais elles sont sans cesse soufflées par des coups de vent. En matière de boulot, ça va, ni brown, ni bore, ni burn-out sur celui-là, je touche du bois. Il m’occupe beaucoup l’esprit, mais plutôt parce que il m’engage émotionnellement, rien de délétère je crois. Le souci vient plutôt du fait que je n’ai rien d’autre de solide en dehors du boulot : pas d’amitiés, un logement où je ne me sens pas chez moi… Je me réfugie dans mes romans, mais ça ne suffit pas.
Je me permets de te contredire avec véhémence : si tu n’arrives pas à supporter le vide de ton travail au quotidien, ce n’est ABSOLUMENT PAS parce que tu es faible. Un travail vide, ça rend malade n’importe qui, c’est ton entreprise le problème, pas toi. Je croise les doigts pour toi pour que tu arrives à changer de boîte ! Tu avances ou tu as des blocages dans les démarches ?
Bonsoir Sacha ! Malheureusement j’ai commencé un traitement par AD et ça mets vraiment un frein dans le quotidien… j’émerge depuis hier seulement.
Je viens de postuler sur un autre poste mais pour le moment je n’ai pas de date d’entretien…
Le vide au travail m’a rendu malade et j’en veux à mon entreprise de ne pas avoir écouté mes remarques sur l’absence d’activité.
Je veux revivre et surtout ne plus tomber dans le cercle des envies suicidaires … ne pas me sentir happé dans ce que nomme mon psychiatre : un raptus
Pour le moment je compte sur les médicaments pour me remettre à flots … car j’ai peur d’un nouveau raptus
Rien que le fait que tu veuilles revivre, c’est déjà un bon début. Les médocs vont te mettre groggy au début, mais après ça devrait te donner une base pour avancer petit à petit. Tu sais quelle prochaine petite action tu veux faire quand tu auras suffisamment d’énergie ?
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