Un texte pour ma Maman

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Clématite
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Enregistré le : samedi 02 mars 2019 18:05

Un texte pour ma Maman

Message par Clématite »

Maman tu es mon modèle.
Maman je t'aime si fort.

Maman, tu as dit à Noël, alors que je laissais mon anxiété déborder par rapport à mon travail avec mon frère "bah tu peux la virer celle là, elle gâche la fête".
Ces mots m'ont atteint si fort, tu n'imagines pas.
Mon frère est malade, il aurait besoin de se reposer. Je ne peux pas le remplacer je ne suis que personnel administratif. Mon frère gère son entreprise..... Je ne sais pas, il délègue tout, ça m'inquiète. J'essaie de l'aider, je me sens souvent démunie.
Mais maman, ton fils c'est la prunelle de tes yeux. Tu l'as toujours favorisé, sous prétexte que j'étais la préférée de papa et qu'il était parfois violent avec mon frère.
Mais mon père ne m'a pas donné d'amour. Et toi non plus d'ailleurs.
Mon frère avait droit de faire ce qu'il voulait, je devais toujours m'écraser. J'étais la grande, je devais montrer l'exemple.

Encore il y a quelques jours alors que j'exprimais encore mon inquiétude pour l'entreprise, tu as dit "j'aimerais que tu arrêtes d'attaquer ton frère" et puis "tu comprends, je me sens coupable, c'est moi qui lui ai dit de t'embaucher"
Je crois que ça a fini de briser mon cœur.

Ma psy dit "parlez avec votre père" mon père dit "bah tu peux appeler à la maison, ta mère est là"

Je me sens si mal.
Je divorce de mon mari, quand j'en ai parlé la première fois tu as dit "ah non, il faut faire comme moi, il faut endurer" et puis après "je t'admire d'avoir pu le faire, moi je ne peux pas" mais, tu ne m'as jamais parlé de ton mari en de bons termes. Plus jeune j'ai cru que je devais me battre pour toi, je me suis opposée à mon père parce que tu m'avais investie de cette mission.
Quelle désillusion....
Je t'ai accordé toute ma confiance et mon amour.
Aujourd'hui je comprend que la piètre estime de moi, ma vision de la femme, mon anxiété sont toutes liées à l'héritage que tu m'as transmis.
Héritage de violence aussi, alors que tu me confies, encore bébé, à tes parents. à ton père prédateur sexuel dont tu ne te souviens pas. Le souvenir reviendra plus tard, mon vaginisme me restera à vie.

Ce soir je suis seule dans cet appartement où tu n'as jamais mis les pieds.
Ce soir je pleure, je me sens extrêmement mal.
Ce soir j'ai tellement besoin de toi, mais je ne t'appellerai pas.

Ce soir je survis encore, à une crise d'anxiété XL. De celle qui me donnent envie de quitter ma peau.

Maman.

Maman je suis aujourd'hui. Je n'ai pas eu de fille, j'ai eu le bonheur d'accueillir un enfant. Mais je ne serai pas une maman comme toi.

(Merci de m'avoir lue)
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