Je pense que je suis dépressif, mes pensées suicidaires deviennent de plus en plus présentes

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JackVandereden
Messages : 2
Enregistré le : dimanche 28 avril 2024 16:11

Je pense que je suis dépressif, mes pensées suicidaires deviennent de plus en plus présentes

Message par JackVandereden »

Bonjour à toutes et à tous,

Je suis nouveau ici et j'ai mis du temps à faire ce premier post. Si je me trompe de forum, je vous prie d'avance de m'en excuser.

Je suis un homme, 28 ans et d'autant que je me souviennes, je suis mélancolique. J'ai déjà eu de multiples épisodes dépressifs avec des envies suicidaires couplées à des comportements dangereux (alcool, drogues).

J'ai toujours été bien entouré, une famille aimante, une fratrie solidaire, je ne sais d'où vient ce vide, cette haine viscérale que j'éprouve pour mon époque, ces sentiments puissants qui m'inondent jusqu'à ce que je perde pied. Je m'en suis toujours sorti seul avec ces épisodes mais je ne suis pas certain d'y arriver dorénavant. Je pense avoir besoin d'aide ...


Depuis plusieurs mois, j'oscille entre des moments où je me sens très bien et des moments de grandes fragilités. J'ai cette sensation, désagréable au possible, d'être l'observateur distant de ma propre existence, de ressentir tout soit avec trop d'intensité, soit avec un détachement qui confine à la froideur.

Je ne sais pas vers qui me tourner. J'ai intériorisé le fait que les psychiatres ne pouvaient rien pour moi et que, de route manière, je terminerai par rebondir d'une manière ou d'une autre. D'un autre côté, je veux me faire violence car mes pensées suicidaires deviennent de plus en plus présentes avec parfois l'ébauche d'un plan que je m'applique à peaufiner dans ma tête. J'en ai peur malgré tout et n'ose en parler à personne, surtout pas à ma famille.

Je sais que vous n'êtes pas des professionnels de santé sur ce forum et que je devrais certainement consulter pour mon bien-être. Sachez que c'est un premier pas à ma façon et que "d'entendre" malgré tout des gens dans ma situation serait une manière de briser cet isolement infernal.

Je vous remercie par avance pour vos réponses et vos éclaircissements, vos témoignages.

Jack.
Maddie Sans-Nom
Messages : 79
Enregistré le : samedi 30 mars 2024 6:50

Je pense que je suis dépressif, mes pensées suicidaires deviennent de plus en plus présentes

Message par Maddie Sans-Nom »

Bonjour Jack,

Bienvenue ici. J'espère que tu te sentiras suffisamment à l'aise et je te souhaite d'autres pas vers plus de positivités.

Nous avons le même âge et je me reconnais un peu dans ta manière de te décrire. Je suis une personne mélancolique d'aussi loin que je me souvienne mais qui aime, qui rie beaucoup et aime faire rire à la fois. J'ai une famille aimante également, une vie sociale mais il n'y a pas si longtemps j'avais aussi cette sensation de m'observer vivre sans vivre réellement.

Je vais prendre ton message point par point et si tu veux discuter à l'avenir, ne te fais pas prier :

J'ai déjà eu de multiples épisodes dépressifs avec des envies suicidaires couplées à des comportements dangereux (alcool, drogues).
-> Pourquoi as-tu ces comportements dangereux durant tes épisodes dépressives? Est-ce que tu bois/te drogues également lorsque tu te sens mieux?

Tu dis que tu éprouves une haine viscérale pour ton époque, qu'est-ce qui te met en colère et que tu associes à notre époque?
Personnellement, je n'éprouve pas de haine particulière pour l'époque que nous vivons. Je peux être triste de certaines choses, avoir peur mais la haine, quand il m'arrive d'en ressentir, je la ressens uniquement envers moi-même.

Je ne sais pas vers qui me tourner. J'ai intériorisé le fait que les psychiatres ne pouvaient rien pour moi et que, de route manière, je terminerai par rebondir d'une manière ou d'une autre. D'un autre côté, je veux me faire violence car mes pensées suicidaires deviennent de plus en plus présentes avec parfois l'ébauche d'un plan que je m'applique à peaufiner dans ma tête. J'en ai peur malgré tout et n'ose en parler à personne, surtout pas à ma famille.
-> Cette partie de ton message, je la comprend que trop bien. J'ai remarqué que l'on pense souvent à demander de l'aide quand justement ça ne va vraiment pas. Il y a quelques temps, j'ai décidé de demander de l'aide et de parler de mon mal être lorsque je me sentais mieux. Cela me faisait une sensation étrange, comme si je ne parlais pas de moi mais ça m'a permis aussi d'être plus concise et à l'aise en m'exprimant.

Je terminerai mon message en te disant que je pense qu'il est important d'assumer qui l'on est et comment on se sent. Cela aide à se sentir plus proche de soi et à prendre peu à peu conscience de beaucoup de choses sur nous-même, la vie, le monde en général.

Ne plus se soucier de ces choses que nous ne pouvons contrôler.
Finalement, vivre des instants qui nous concernent. C'est de cela dont il faut se soucier.
C'est un moment bizarre où il faut simplement lâcher prise.

Amicalement,

Maddie.
JackVandereden
Messages : 2
Enregistré le : dimanche 28 avril 2024 16:11

Je pense que je suis dépressif, mes pensées suicidaires deviennent de plus en plus présentes

Message par JackVandereden »

Bonjour Maddie,

Je te remercie infiniment pour ton message qui fait du bien à lire.
Je vais tenter de répondre autant que se peut avec le plus de précision.
Pourquoi as-tu ces comportements dangereux durant tes épisodes dépressives? Est-ce que tu bois/te drogues également lorsque tu te sens mieux?
C'est un exutoire, une manière de m'oublier et de provoquer en moi quelques émotions. Je me sens, dans ces moments, comme un coquille vide incapable de ressentir quoi que ce soit. Dans les heures qui suivent, je peux devenir irritable et en colère sans exactement savoir le pourquoi du comment ... Lorsque tout va bien, je ne bois pas et ne me drogue pas vraiment ...
Tu dis que tu éprouves une haine viscérale pour ton époque, qu'est-ce qui te met en colère et que tu associes à notre époque?
C'est vraiment un sentiment étrange qui ne s'explique que très difficilement. La veulerie de notre époque, cette course perpétuelle à la performance, son machinisme outrancier, la perte de sens dans le travail ... C'est davantage un faisceau qu'une pensée logique et rationnelle. J'ai tendance à idéaliser le passé en réaction.
Cette partie de ton message, je la comprend que trop bien. J'ai remarqué que l'on pense souvent à demander de l'aide quand justement ça ne va vraiment pas. Il y a quelques temps, j'ai décidé de demander de l'aide et de parler de mon mal être lorsque je me sentais mieux. Cela me faisait une sensation étrange, comme si je ne parlais pas de moi mais ça m'a permis aussi d'être plus concise et à l'aise en m'exprimant.
J'ai la peur viscérale d'être abandonné si je me dévoile.Cette peur là est tellement omniprésente que je peux verser dans le mensonge afin de préserver mes relations sociales. La solitude m'apparaît comme une fatalité. Je ne suis vraiment pas à l'aise à m'exprimer à propos de moi. Je ne suis pas certain d'être une bonne personne, une tendance toujours persistante à la honte et la dévaluation personnelle me traverse constamment comme un courant électrique irrépressible. Malgré tout, si je reste confiné dans cet état d'esprit, je sens que ce n'est pas pour mon bien. Voilà pourquoi j'émets l'hypothèse de consulter un professionnel de santé sur le sujet. Je me dis que, après tout, ils ne sont pas là pour formuler des jugements personnels mais des hypothèses cliniques pour faire progresser le patient.
Je terminerai mon message en te disant que je pense qu'il est important d'assumer qui l'on est et comment on se sent. Cela aide à se sentir plus proche de soi et à prendre peu à peu conscience de beaucoup de choses sur nous-même, la vie, le monde en général.

Ne plus se soucier de ces choses que nous ne pouvons contrôler.
Finalement, vivre des instants qui nous concernent. C'est de cela dont il faut se soucier.
C'est un moment bizarre où il faut simplement lâcher prise.
C'est justement de cela dont je suis incapable. Je n'ai aucun équilibre, avec moi, c'est tout ou rien. C'est l'amour fou ou la haine. Mon humeur est toujours changeante et mes sentiments incontrôlables. J'en ai conscience mais je ne parviens pas à faire avec, à trouver un juste milieu. Soit je suis dans l'anticipation extrême dans ma vie, soit dans un lâcher prise qui confine à l'impulsivité.

Je te remercie de nouveau, ça fait du bien d'en parler.

Amicalement,

Jack
Maddie Sans-Nom
Messages : 79
Enregistré le : samedi 30 mars 2024 6:50

Je pense que je suis dépressif, mes pensées suicidaires deviennent de plus en plus présentes

Message par Maddie Sans-Nom »

Bonsoir Jack,

C'est chouette d'avoir de tes nouvelles, je t'en pris ça fait plaisir d'aider.

C'est un exutoire, une manière de m'oublier et de provoquer en moi quelques émotions. Je me sens, dans ces moments, comme un coquille vide incapable de ressentir quoi que ce soit. Dans les heures qui suivent, je peux devenir irritable et en colère sans exactement savoir le pourquoi du comment ...

Je comprend. Il est nécessaire d'avoir un exutoire au quotidien. Il y a bien des façons de ressentir des émotions positives, de se sentir plus vivant tout en déchargeant le négatif comme cette colère que tu ressents beaucoup.
As-tu des centres d'intérêt qui peuvent t'y aider ? La boxe fut mon exutoire pendant des années. À présent j'en fait moins car je me consacre d'avantage à l'écriture, le dessin et bientôt je compte m'inscrire dans un club de danse histoire d'être en compagnie de personnes dans un cadre plus fun. Se dépenser physiquement dans une activité plus artistique. Il m'arrive encore d'aller boxer lorsque vraiment ça ne va pas du tout et après je me sens beaucoup mieux.
Essaie d'éviter cette envie de t'oublier. Cela ne marche pas. On ne peut jamais s'oublier. Notre corps et notre esprit sont toujours présent pour nous signaler qu'on est en vie et que quelque chose cloche.

C'est vraiment un sentiment étrange qui ne s'explique que très difficilement. La veulerie de notre époque, cette course perpétuelle à la performance, son machinisme outrancier, la perte de sens dans le travail ... C'est davantage un faisceau qu'une pensée logique et rationnelle. J'ai tendance à idéaliser le passé en réaction.

Toutes ces choses que tu cites pour décrire notre époque sont vraies. Tu as l'impression de vivre dans une mascarade cruelle. C'est un sentiment que je partage mais en même temps je pense que toi, moi, nous tous, ne vivons qu'une facette des défauts de notre monde. Une facette qui nous touche plus directement que d'autres. Je ne dis pas que celle que nous vivons est la plus douce. Inutile d'expérimenter la misère, la guerre, etc. pour souffrir de la vie. L'être humain slalome entre les difficultés de son époque et l'individu le fait avec les retombés d'une part de ces difficultés. En gros, en temps qu'individu tu es touché par une part de ces problèmes et heureusement, tu n'es touché "que" par cette part. C'est ton bagage à toi que tu peux étoffer de résolutions et de positivités pour amortir la dure réalité.

Le passé a eu ses moments forts, ses insouciances, ses valeurs,... mais également ses aspects plus sombres. Tu aurais pu vivre le temps des 30 glorieuses en étant sans le sous, qui sait ? On ne peut savoir de quoi notre vie aurait été faite à des époques dont nous n'avons que des témoignages de vie qui ne sont pas les nôtres.
Acceptes le fait d'être né en 1995 et forge toi. Créé ta propre nostalgie.

J'ai la peur viscérale d'être abandonné si je me dévoile.Cette peur là est tellement omniprésente que je peux verser dans le mensonge afin de préserver mes relations sociales. La solitude m'apparaît comme une fatalité. Je ne suis vraiment pas à l'aise à m'exprimer à propos de moi.

C'est curieux cette façon que nous avons à craindre d'être abandonné parce que nous souffrons.
Les liens que nous tissons naissent d'au moins deux perspectives : la tienne et celle de l'autre. Tu sembles tenir à ta famille et à tes amis. Si l'un d'eux est en difficulté, te viendrait-il directement à l'idée de l'abandonner à son sort ? Je ne pense pas puisque les défauts de l'être humain te touchent et dans ce cas, j'imagine que tu vis avec le souhait de faire la différence. Alors pourquoi penser que montrer ta vulnérabilité ferait perdre de ta valeur dans les yeux de tes proches ?

Je comprends que l'idée de te dévoiler te fasse peur et je veux que tu saches que tes sentiments sont valides. Cependant, je tiens à te rassurer que tu n'es pas seul. Beaucoup de gens partagent cette crainte de l'abandon, mais il est important de se rappeler que la véritable connexion avec les autres vient de l'authenticité et de la vulnérabilité. Ta famille et tes vrais amis t'apprécieront pour qui tu es réellement, et non pour une image que tu crois devoir maintenir. La solitude peut sembler inévitable parfois, mais elle ne définit pas ton avenir. Tu as le courage en toi pour faire face à ces peurs et t'ouvrir à un niveau plus profond.

Je ne suis pas certain d'être une bonne personne, une tendance toujours persistante à la honte et la dévaluation personnelle me traverse constamment comme un courant électrique irrépressible.

Je tiens à te dire que le simple fait que tu te poses cette question montre une capacité de réflexion et une conscience de soi qui sont des qualités d'une bonne personne. Nous avons tous des moments de doute et il est normal de se sentir parfois insuffisant. Mais ces sentiments ne définissent pas qui tu es. La honte et l'autocritique peuvent être accablantes, mais elles ne sont en rien une mesure de ta valeur. Tu es une personne unique avec tes forces et tes faiblesses, et tu mérites d'être apprécié et respecté pour tout ce que tu es. Tu sais, nous sommes tous des œuvres en cours, et chaque jour est une opportunité de grandir et de s'améliorer.

Malgré tout, si je reste confiné dans cet état d'esprit, je sens que ce n'est pas pour mon bien. Voilà pourquoi j'émets l'hypothèse de consulter un professionnel de santé sur le sujet. Je me dis que, après tout, ils ne sont pas là pour formuler des jugements personnels mais des hypothèses cliniques pour faire progresser le patient.

Tout à fait.

C'est justement de cela dont je suis incapable. Je n'ai aucun équilibre, avec moi, c'est tout ou rien. C'est l'amour fou ou la haine. Mon humeur est toujours changeante et mes sentiments incontrôlables. J'en ai conscience mais je ne parviens pas à faire avec, à trouver un juste milieu. Soit je suis dans l'anticipation extrême dans ma vie, soit dans un lâcher prise qui confine à l'impulsivité.

Tes paroles constituent une piste intéressante. Tu ressens, es conscient de ton problème de changement d'humeur et il serait intéressant de creuser cela. Exhumer le pourquoi, le comment, quand est-ce que cela t'arrive, ce que tu ressens, ce qui peut te permettre de tempérer cela en urgence, les moyens à développer pour éviter le trop plein d'émotion, etc. Avec des conseils, un accompagnements, des tests de ta part,... tu y arriveras, c'est sûr et certain. Tu es plus que capable.

J'espère que tu as passé une agréable journée hier Jack. Prends soin de toi,

Maddie.
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