Longue addiction au cannabis, votre avis m'intéresse !

[Agia Sophia]

Bonjour.

J'ai dix-neuf ans et je suis en dépression depuis bientôt cinq ans (phobie solaire, désocialisation, crises d'hystérie, crises d'angoisse, hyperphagie, repli sur soi, tentatives de suicide médicamenteuses etc.)

Je vais un peu mieux depuis que j'ai terminé le lycée et que j'ai réusi à avoir mon bac, mais j'ai dû aller à la fac qu'une dizaine de fois depuis le début de l'année.
Cependant, plus de crises d'angoisse ni d'hystérie, je vois mes amis et je suis tombée très amoureuse d'une personne qui m'aide beaucoup et avec qui je peux envisager l'avenir. En bref, je suis entrain de m'en sortir.

Malheureusement, un problème de taille subsiste : le cannabis.

J'ai commencé à fumer du shit l'été de mes 14 ans puis ai continué à mon entrée en seconde. Au lycée, c'était le bordel. On séchait pour aller fumer et se saouler.
Comme je connaissais des gens du milieu, je pouvais m'en procurer quotidiennement et gratuitement. Je n'avais pas besoin de fumer énormément tant que j'avais mon "night pet" (celui qu'on fume avant de s'endormir.)

Ca a duré un bon moment puis cela ne m'a plus suffit et j'ai commencer à en acheter. En première, je fumais dans la journée dans les manifs (CPE) ou devant le lycée puis le soir, invariablement, le night pet.
Je suis passée à une dizaine de pets par jour cette année là.
J'étais en permanence chez mon meilleur ami du moment et on fumait l'équivalent de 30 euros de shit des quartiers marseillais par jour.

Après, j'ai diminué car je m'étais investie dans une relation amoureuse qui a duré 1 an et demi mais on fumait quand même pas mal de pets ensemble. J'ai plus ou moins arrêté par la suite mais je fumais toujours un peu.

Quand j'ai déménagé il y a deux ans, j'ai pu avoir dans ma chambre un petit balcon et je me suis remise à fumer chaque soir.
Ces deux dernières années de lycée (j'ai redoublé ma première) ont été un vrai calvaire pour moi car j'étais incapable de me lever le matin. Je ne faisais donc rien de ma journée (je culpabilisais) et je fumais.

J'ai réussi à arrêter une semaine complète en avril dernier puis j'ai arrêté d'acheter à partir du mois de juin.
J'ai tenu l'été sans acheter, fumant sur les joints des autres.

Je suis rentrée chez moi fin septembre et là j'ai recommencé.
Comme je ne vais que plus ou moins à la fac (d'ailleurs c'est la grève en ce moment) je passe mes journées chez moi tranquille à regarder la télé, lire, faire la cuisine pour ma famille, être sur l'ordi ... et fumer. J'en suis à une moyenne de 10 euros par semaine; 4 à 5 pets par jour.
Je ne fume pas le week end car je vais voir mon copain et lui n'aime pas ça mais en semaine c'est atroce.

Je me lève le matin je pense à ça, je fume la journée et le soir devant la télé. Parfois, je me réveille exprès à 7h du mat' pour pouvoir fumer tout en regardant les dessins-animés et ensuite me rendormir.

Vous vous imaginez le trou que ça peut faire dans mon budget et les dommages que ça doit occasionner à mon cerveau.

Vous devez vous demander pourquoi j'ai besoin de fumer.
Je n'ai ni hallucination ni pertes de mémoire ni bad trip (j'en ai eu beaucoup quand j'ai commencé mais plus depuis quelques années.) ni aucun effet négatif à part un mal de tête de temps à autre.

Et bien ça me calme.

Quand je sens que je suis mal alors que tout va bien ou que je m'énerve et ai envie de pleurer juste parce que mon frère a oublié de retirer la plaque du four (ou autres situations déconcertantes) je respire un grand coup et fume. Ca me permet de relativiser et de me calmer.

J'en ai beaucoup parlé avec la psy que je voyais. Elle ne m'a jamais rien dit à ce sujet (j'imagine que si mon comportement m'avait mis en danger elle l'aurait fait). J'ai déjà essayé plusieurs traitement médicamenteux contre la depression (zoloft, solian + xanax, atarax etc.) et cela ne m'a jamais soulagée.

Je sais que je peux m'en passer physiquement et même psychologiquement car j'arrive de mieux en mieux à prendre du recul par moi même.
Mais ça a un effet tellement apaisant que du coup mon cerveau s'arrête d'analyser tout ce qui n'a pas à l'être (je réfléchis trop sur tout et ça me dévore de l'intérieur) et je peux réfléchir tranquilement sans m'user.
Ca me permet de penser à des choses plus terre-à-terre et en même temps de fuir une certaine réalité qui est mon état émotionnel et psychologique.

J'ai donc moins conscience d'être désespérée comme je le suis parfois et je me préoccupe plus de choses materielles comme trouver un job (ce que j'ai fait) ou réussir mon année. Et ça, c'est plutôt un bon point.

Mais fumer m'embête de plus en plus. Je n'aime pas du tout l'image que ça me renvoit (droguée !) et je culpabilise.
Je ne sais pas comment régler ce problème. Je réussi à diminuer, à passer quelques jours sans en racheter lorsque je n'en ai plus, mais invariablement je me retrouve toujours avec un pet entre les doigts et un découvert (autorisé) sur mon compte en banque.
Le truc c'est que dès que j'en ai, je ne peux pas m'empêcher d'en fumer beaucoup alors que quand j'en ai peu, j'économise et je fume moins.
J'ai donc essayé plusieurs techniques comme n'en garder qu'un petit bout avec moi et confier le reste à un ami et faire comme s'il ne me restait plus que ça mais c'est assez chiant de contacter "le gardien" trois fois par semaine et de le faire déplacer pour me donner mon bout.
Je ne sais donc pas quoi faire.

Enfin.. je crois avoir tout expliqué pour que vous puissiez comprendre.

Votre avis m'intéresse !

[lewis]

Hello Agia Sophia

Tu sembles connaître tous les trucs et astuces pour restreindre ta conso, à mon avis il faut continuer dans ce sens.

En plus tu as un copain qui ne fume pas, ça devrait t'aider.

As-tu pensé à consulter un médecin addictologue sinon ?

[claudine]

Bonsoir Agia Sophia,

Sois la bienvenue sur le forum

Je vais te faire une réponse qui va dans le même sens que celle d'Archaos, à savoir que tu as pris conscience de ton problème et que tu as la volonté d'arrêter

Ce n'est qu'une question de temps. Un médecin pourrait en effet t'aider en te donnant d'autres astuces

Bises

[Erdaah]

Je ne sais pas si mon conseil est judicieux mais je tente...

Pour arrêter l'alcool, j'ai pris la décision (pas seule) de 0 verre par jour chaque jour. En conclusion, plus jamais, pas même un petit pour le plaisir. Peut-être que ça pourrait t'aider de ne plus fumer du tout, peut-être seulement pendant une période. Un vrai sevrage psychologique te ferait peut-être du bien?

[SweeneyTodd]

Bonjour Agia Sophia.
Déjà je peux te dire que tu es courageuse d'en parler, et c'est deja super.
Ensuite je vais te dire un truc qui peut parrait con, mais regardes un peu les dégats que causent le cannabis sur le corps et l'esprit. Le voir en mots en images pourrait t'aider.
J'avais une amie qui etait devenue accroc et qui a arreté grace a son ami qui refusait qu'elle fume.

[jean]

bonjour Agia Sophia, bien ecoutes j'ai fume de l'age de 15 ans jusqu'a 30 ans, bang au reveil dans mon lit ... un jour j'ai decide d'arreter... et voila, je n'ai jamais repris... la seule chose c'est que je me suis dit qu'il etait temps, le shit n'apporte rien... ca ne calme pas, ca te donne l'illusion car tu es abrutie... mais des que les effets cessent, le stress reprends... tous mes potes fument, mais j'ai decide d'arreter et je ne ressens pas le besoin de tirer sur leurs pets, je me suis dit que c'etait de l'histoire ancienne... et voila... juste un conseil en passant ... tu peux essayer de t'acheter un narguile, et si l'envie de pet te prends, tu prepares gentiement ton narguile et tu le fume tranquil... apres un moment tu lacheras le narguile