l'absence de maternité expliquerait en grosse partie ma dépression

[Reina]

Pour ma mère, l'absence de maternité expliquerait en grosse partie ma dépression. Et pourtant, je me demande aussi si mes multiples tentatives d'inséminatinos ne seraient pas aussi source du problème.

Toujours d'après ma mère, si j'ai un bébé, je serais tellement heureuse (c'est vrai que je serais très heureuse) et prise dans mon rôle de mère que tout "s'effacerait" !

Perso, je pense que c'est 50/50 ! Je pense qu'il y a 50% de chances que ce bébé me rebooste pour des années mais je pense qu'il y a 50% que j'additionne un baby-blues à ma dépression !

Sinon, même si c'est plutôt douloureux, petit à petit, je me mets en tête qu'il est fort possible que je n'en ai jamais et qu'il va me falloir vivre avec cette douleur (je pense à ce moment que peut être je m'investirais à fond dans mes occupations favorites : maison, jardinage, costumes divers, j'ai même pensé à un élevage de chiens) ! J'ai prévu une chambre pour le bébé depuis que j'ai acheté ma maison mais... depuis le début de l'année, je commence à me dire que peut être je serais contrainte d'en faire un bureau-atelier !

Qu'en pensez-vous ? Ce désir de maternité (que j'ai depuis mes 20 ans) s'il était comblé pourrait me sortir de ma dépression de façon quasi-définitive ?

[claudine]

Bonjour Reina,

Il m'est impossible de répondre à ta question. Toutefois, je peux te dire que je suis tombée en dépression avant la naissance de mon troisième enfant. Il était très désiré et cela n'a pas pour autant arrangé mon état, bien au contraire

Mais cela ne veut pas dire que mon cas soit une généralité. Nous avons tous nos histoires et nous sommes tous différents. Si j'ai bien compris, tu as des difficultés pour tomber enceinte et, il est possible que cela contribue, en effet, au fait que tu déprimes

J'espère que tu auras rapidement la joie d'être maman

[Regin]

Hello Reina,

Pour ma part, je tendrais à me méfier de toute forme d'élément "miraculeux" sensé nous transformer profondément et donc changer nos vies. Bien souvent, ce que j'observe, très modestement, ce sont des personnes qui reportent tout leur mal être sur un élément hypothétique et manquant (avoir une maison, un enfant, un conjoint, etc.), et croient que l'obtention de celui-ci va mettre un terme à leur souffrance. Or, je suis intimement persuadée que ce n'est pas vrai. Peut-être qu'avoir un conjoint, une maison, un enfant peut-être source de stimulation et apporter de la satisfaction, mais elle ne transforme pas nos manières de fonctionner qui, si elles sont problématiques, le resteront. Cependant, si ils ne guérissent pas en tant que tel, ces éléments peuvent je crois donner "envie de se battre". L'ennui de la grosesse par rapport à une mise en couple ou à l'achat du maison, c'est que c'est psysiquement très éprouvant. Donc, il y a risque en effet que tu en ressortes épuisée, et moins apte à te battre que d'ordinaire.

Je comprends ton désir d'enfant et le manque que cela suscite. Mais, je me questionne, en espérant ne pas te heurter : ne serait-ce pas le concevoir comme un "bébé médicament" ?

[Petit nuage gris]

Regin a exprimé beaucoup mieux que je ne l'aurais fait ce que je pense.
Ma psy m'a dit aujourd'hui que je reporte sur tout une urgence : arriver à m'aimer moi-même. Et tant que je n'arriverai pas à ça, rien ne sert de se fixer toujours des buts.
Ma nouvelle attente, de mon côté, est peut-être un peu ridicule par rapport à la tienne mais c'est d'avoir un chat, car les animaux me calment énormément... Mais les choses font que ce n'est pas possible (j'ai 14m2 de surface, je pars bientôt un an à l'étranger...)...
Mais pose-toi une question : n'est-ce pas la part de toi qui te déteste, qui te presse d'avoir un enfant, pour te mettre encore plus à l'épreuve avec de la fatigue et des responsabilités ? Je m'excuse si je fais abusivement le parallèle avec ma petite situation ridicule mais dans mon cas tu vois, je fais une légère allergie aux chats... Alors de là à être sûre que ma haine de moi ne me pousse pas à vouloir me punir encore une fois avec de nouveaux problèmes de santé... Il n'y a qu'un pas...