Parler ou non de sa dépression à ses amis-es?

[Sabato]

Bonjour!

Pour commencer je vais briévement vous expliquer mon problème, depuis plusieurs moi ça ne va pas bien du tout, j'avais l'impression d'une grande perte d'intérêt pour ce que je faisais, j'avais beaucoup de mal à ne pas douter de moi et à garder confiance en mes capacités. Cela se ressentais sur de nombreux aspects de ma vie quotidienne.
Notamment sur mes études (Pourtant dans une filière que je trouvais intéressante et qui me plaît toujours, je n'arrive pas à trouver la motivation pour bosser et pour avancer...), j'ai complétement raté mon année, n'ayant même pas trouvé la force mentale de me rendre à certains examens.
Ca se ressent aussi parce que j'ai tendance à me cloîtrer dans mon coin et à ne pas parler des mes problèmes.
Parfois les choses allaient un peu mieux, je me disais que j'avais réussi à surmonter le problème, puis immanquablement le mal-être revenait....même actuellement c'est toujours le cas, de manière fluctuante je me retrouve toujours à retomber dans un état ou je broie du noir.

Finalement la semaine dernière je suis allé consulter mon médecin et je lui ai parlé de tout cela.
Et en fait il semblerait que je souffre bel et bien de dépression au sens médical du terme.
Je connais certaines raisons, cette année qui pourraient avoir amené ce mal-être, d'autres existent peut-être etje ne les ai pas forcément à l'esprit, de toute façon je pense que la dépression est quelque chose de complexe qui a de multiples causes dans son déclenchement.

J'ai demandé à être suivi par un psy pour essayer de me sortir de ce truc et mon médecin m'a donc donné l'adresse de quelqu'un que j'ai appelé et qui m'a fixé un rendez-vous pour le 6 juillet.
Les choses avancent donc un peu et j'espère que ça m'aidera mais une question me turlupine cependant et j'aimerais avoir vos avis là-dessus.

Je n'ai pour le moment parlé à personne de la nature de mon mal-être ni de mes démarches pour essayer de m'en sortir (visite chez le médecin, rdv chez le psy etc), la seule personne à qui je l'ai dit est une amie de longue date qui habite loin et avec qui j'ai longtemps causé de ça sur le net l'autre jour, elle m'a écouté et a très bien réagi en m'encourageant et me donnant tout son soutien et ça m'a fait très plaisir.
Je me demande si je devrais ou non en parler à mes amis-es proches, que je cotoie souvent.
Je vis en colocation avec deux d'entre eux et nous sommes tout un petit groupe à nous voir régulièrement depuis l'année dernière.

J'ai déja discuté avec eux quand ça n'allait pas, sans tout raconter mais j'ai déja parlé de ce que je ressentais.
Après comme je ne veux pas les ennuyer avec ça et toujours être à parler de mes problèmes, il m'arrive aussi de masquer mon mal-être et de dire que ça va alors que ce n'est pas le cas.
Lorsque ça va un peu mieux je suis content de leur dire et j'imagine qu'eux doivent penser que c'était un coup de déprime passager et doivent être heureux de me voir aller bien à nouveau....sauf que cet état de dépression revient toujours au bout d'un moment et ça je ne leur dit pas...

D'une part je sais qu'eux aussi on leurs problèmes de leur côté, nous sommes en période d'examens ce qui n'est drôle pour personne, je n'ai pas envie de leur imposer les miens en plus et de donner l'impression de quelqu'un qui veut absolument qu'on s'intéresse à lui et qui veut attirer l'attention des autres.
Et puis j'ai un peu peur aussi de me planter devant eux et de leur balancer comme ça "Voila je suis malade, je fais une dépression et je vais être suivi par quelqu'un!", j'ai peur qu'ils s'imaginent que j'en fais trop, que j'exagère pour me rendre intéressant, ou alors qu'ils pensent que la dépression peut disparaître seulement "En se bougeant" alors que non j'ai essayé plusieures fois et ça ne suffit pas, ou bien qu'ils se mettent à me considérer comme quelqu'un d'irresponsable, incapable de s'en sortir tout seul et du coup se détournent de moi.

J'ai parfaitement conscience que ce genre de peur n'obéit à aucune pensée logique ou rationnelle, je me rends parfaitement compte de la stupidité de ce genre d'idées, d'autant que j'aime énormèment mes amis-es, que j'ai une grande estime pour eux et qu'ils-elles m'ont prouvé de nombreuses fois qu'ils/elles étaient ouverts/es d'esprit et digne de la plus grande confiance. Mais malgré ça je ne peux pas m'empêcher de ressentir cette angoisse.

Alors selon vous, dois-je leur parler de mon problème en ne leur cachant rien? à quel moment et en présentant cela de quelle manière?
Est-ce que tout le monde est prêt-e à entendre qu'un-e de ses amis-es souffre de dépression, je m'interroge?

Merci d'avance pour votre aide.

Sabato

[dorine]

Bonjour et bienvenue Sabato

Tu as déjà parlé de ce que tu ressentais à tes amies, c'est peut être le principal
Après tu ne leur dirais que le diagnostic qu'il ne serait peut être pas capable de comprendre (au sens où ils n'ont pas connu la dépression) et pourrait s'imaginer un peu tout et n'importe quoi car la dépression est souvent mal comprise
Et à toi qu'est ce que tu penses que cela t'apporterait ?

[Sabato]

Bonjour à toi!

Oui effectivement j'ai parlé "un peu" de ce que je ressentais, de temps en temps, quand ça allait un peu mieux et que j'avais l'impression que ce serait suffisant.
Mais je crois aussi que j'ai eu tendance à minimiser le problème pour ne pas les inquiéter ou pour ne pas me sentir plus mal moi-même.

Ce que ça m'apporterait? Je ne sais pas trop vu que je ne sais absolument pas à quelles réactions m'attendre.
J'aimerais peut-être juste leur faire comprendre que je ne vis pas un truc bénin qui disparaîtra tout seul avec le temps, j'ai peur aussi qu'ils s'imaginent que je "fais la gueule" ou que je leur reproche quelque chose parce que je reste dans mon coin, peut-être que s'ils savaient ce qui se passe ils seraient moins enclins à penser ça.
Et peut-être aussi que j'aimerais avoir leur soutien pour ne pas affronter ça tout seul, sauf que pour ça ils devraient sans doute savoir.

Enfin je ne sais pas trop, je sais qu'il y a beaucoup d'idées reçues sur la dépression et qu'on ne peut pas forcément tout comprendre quand on ne s'est jamais trouvé dans ce état.
D'un autre côté je n'ai pas envie de faire semblant d'aller bien ou que c'est juste un coup de blues qui partira tout seul alors que ce n'est pas vrai.
Donc voila je nage en pleine interrogation....

[dorine]

En fait ça dépend de tes amis je ne les connais mais il me semblerait juducieux d'attendre au moins d'avoir rencontré le psy. tu verras ensuite c'est plus à lui que tu dois confier tout cela et trouver du soutien.
Tes amis risquent de ne pas savoir te répondre et d'être mal à l'aise. Si la thérapie avec le psy marche, tu seras mieux donc tu n'auras plus rien à justifier