Peut-on guérir de nos blessures d'enfance ?

[nanou]

bonjour les gens!

je me pose cette question plus j'avance dans ma thérapie...et moins j'ai de réponse...
guérit-on de nos blessures d'enfant...
manque d'amour...
manque de sécurité...
abus et agressions de toute nature...

tous ces évènements nous poussent à faire des choix de vie...ou plutôt de "non vie"...
et qd on s'en rend compte il est trop tard...
tt a été dit...tout a été fait en dépit du bon sens...
on ne revient pas en arrière...
je me sens désormais une "survivante"...
obligée de continuer cette route que j'ai prise pour tout un tas de bonnes raisons qui ne sont pas les miennes...
et qui ne me rend pas heureuse...

[claudine]

Bonjour nanou,

Je ne pense pas qu'on puisse en guérir mais on peut faire en sorte que ces blessures ne nous fassent plus souffrir (j'en suis arrivée à ce stade et c'est un grand soulagement).

Cela va mettre plus ou moins de temps, selon les personnes, car nous sommes tous différents et nos histoires passées, le sont aussi. Il faut avoir de la patience et garder l'espoir.

[Erdaah]

je suis d'accord avec claudine, on apprend à vivre avec son passé, à l'accepter et à pouvoir y penser sans avoir mal.

[nanou]

mais Claudine...

comment pourraient-elles me faire moins souffrir...puisque j'en suis le résultat aujourd'hui...
tout ce que je vis au quotidien me ramène à ça...
j'ai été "pansement" de tt et de tt le monde jusqu'à épouser un homme meurtri pour lequel je ne peux rien...jusqu'à adopter un enfant dont je ne parvient pas à être la maman...jusqu'à faire un métier pour empêcher le plus possible la douleur des séparations...
tout ce que je suis aujourd'hui me ramène à mes blessures d'avant...
j'ai plus envie...plus la force...
mais je suis obligée de continuer sur cette voie...
alors je reprends tt à bras le corps...ça tient qqs tps...puis ça finit par me refaire craquer...
et je fais une connerie de plus...
je suis ds une impasse et je me cogne quotidiennement aux murs qui m'entourent...

j'ai pas de solution...et mon espoir s'épuise...

[small]

nanou, je comprends parfaitement ce que tu décris. L'impression d'être un poisson rouge dans un bocal, de tourner en rond... on se soigne, on remonte la pente, on reprend sa vie d'avant, ça tient un temps puis on replonge... et on se resoigne et on re-reprend sa vie d'avant et on replonge etc. je ne raconte pas tout dans ma gallerie car ça n'aurait pas grand intérêt mais j'ai beaucoup fréquenté la gent médicale et les hôpitaux étant enfant puis adolescente puis jeune femme (dernière hospitalisation 8 ans en arrière). j'ai eu droit à tous les examens possibles et imaginables, je passe les détails mais j'ai de sales souvenirs, heureusement pour certains assez flous, de médecins me tripotant absolument de partout... puis m'oubliant sur un brancard, un fauteuil roulant ou un lit en me disant qu'il y avait des gens vraiment malades ici et qu'il fallait que je sois sage... à chaque fois que je suis confrontée à la maladie, la mort ou les établissements de santé (l'odeur d'éther des hostos, beurk!), il me vient des nausées et des attaques de panique. Même rendre visite à une jeune maman dans une maternité est pour moi une épreuve. Et tout ce que je vis au quotidien me renvois sans cesse tout ça à la gueule, impossible d'y échapper.
Alors je fais comme toi (et certainement beaucoup d'autres membres sur ce forum j'imagine) je tourne en rond encore et encore en essayant de me fuir moi-même mais sans succès puisque je me retrouve toujours...

[claudine]

nanou, small,

Les hauts et les bas, les améliorations et les rechûtes, j'ai donné et je donne encore, donc je vous comprends parfaitement toutes les deux

[Neige]

exactement, je pense qu'on n'en guerit pas mais on apprend chaque jour à faire face, à faire avec, à chercher à les dissimuler à defaut de les apaiser...

[Mélusine]

Une chanson de Jean Ferrat (album Ferrat 91) pour apaiser ta douleur... Ca s'appelle "Nul ne guérit de son enfance"

Sans que je puisse m'en défaire
Le temps met ses jambes à mon cou
Le temps qui part en marche arrière
Me fait sauter sur ses genoux
Mes parents l'été les vacances
Mes frères et sœurs faisant les fous
J'ai dans la bouche l'innocence
Des confitures du mois d'août

Nul ne guérit de son enfance

Les napperons et les ombrelles
Qu'on ouvrait à l'heure du thé
Pour rafraichir les demoiselles
Roses dans leurs robes d'été
Et moi le nez dans leurs dentelles
Je respirais à contre-jour
Dans le parfum des mirabelles
L'odeur troublante de l'amour

Nul ne guérit de son enfance

Le vent violent de l'histoire
Allait disperser à vau-l'eau
Notre jeunesse dérisoire
Changer nos rires en sanglots
Amour orange amour amer
L'image d'un père évanouie
Qui disparut avec la guerre
Renaît d'une force inouie

Nul ne guérit de son enfance

Celui qui vient à disparaître
Pourquoi l'a-t-on quitté des yeux
On fait un signe à la fenêtre
Sans savoir que c'est un adieu
Chacun de nous a son histoire
Et dans notre cœur à l'affût
Le va-et-vient de la mémoire
Ouvre et déchire ce qu'il fût

Nul ne guérit de son enfance

Belle cruelle et tendre enfance
Aujourd'hui c'est à tes genoux
Que j'en retrouve l'innocence
Au fil du temps qui se dénoue
Ouvre tes bras ouvre ton âme
Que j'en savoure en toi le goût
Mon amour frais mon amour femme
Le bonheur d'être et le temps doux

Pour me guérir de mon enfance

[poum]

bonjour a toutes et a tous.
comme vous le dite, et je suis d'accord, on ne guerrit pas de son enfance car on ne peut pas oublier. les mauvaises experiences sont des noeuds qui sont sérrés, des portes fermées. ils faut alors apprendre a dessérer ces noeuds , a entre-ouvrir ces portes pour pouvoir se faufiller dans ce "dur" chemin qu'est parfois la vie. une psychanalyse peut donner des bons resultats. elle peut nous permettre de pouvoir se retourner sur son passé tout en nous permettant de vivre son futur.
sans faire de pub a j-marie BIGARD, lisez " rire pour ne pas mourrir". on le decouvre autre que sur scene et c'est une réelle surprise.
courrage a vous , et si je peux me permettre " Meilleurs voeux pour cette nouvelle année" ( qui pour moi commencera tres bien sur le plan familial avec l'arrivée de bébé).

[maryrose]

bonjour nanou ,

ne perds pas espoir , oui on arrive à vivre avec , il faut du temps , se faire aider
pour moi ce n'est pas encore fini , je n'ai encore pas tout dit a ma psy mais le "peu" qu'elle sait elle se demande d'où viennent toutes mes ressources pour avoir fait "face" , pour construire ce que j'ai construit
je suis en bonne voie , et je n'ai même pas peur d'une rechute car je sais que je peux remonter tout ça avec l'aide de ma famille de mon homme de vous

[stardust]

Coucou Nanou, hélas on ne guérit jamais de ses blessures d'enfant on reste marqué par ce qu'on a vu entendu subit quand on était petit, amors il faut trouver un moyen de compensation arrivé à l'âge adulte mais comment???
Par contre il y a un point sur lequel je ne suis pas d'accord, tu es une mère attentive envers ton petit Pierre...