Avoir un enfant lorsque l'on est en Dépression ?

[Matisse]

Ayant moi même été adoptée cela me conviendrais tout à fait!
enfin dans ce cas j'ai 2 solutions:
- ou bien il change d'avis,
- ou bien j'adopte en solo parce qu'il reste sur son refus, mais ça veut dire qu'on se sépare...ce serait triste et sans doute plus difficile pour moi comme pour l'enfant sans lui, sans papa... Cependant je trouve tellement injuste de m'empêcher d'avoir un enfant, pour des raisons que je ne comprends pas ou qu'il refuse de m'expliquer plus, alors il m'arrive parfois de penser en ce sens, hélas!

[Louise127]

Oui, ça serait vraiment triste de vous séparer... Adopter en solo je crois que c'est plus compliqué et plus long en plus... Je croise les doigts pour qu'il change d'avis

[Tellmewhy]

Salut Matisse.

Tu es consciente de tes difficultés. Tu te fais aider, tu as un traitement, un psychiatre. Renseigne toi auprès d'un obstétricien compétent pour savoir si l'effexor n'est pas dangereux pour bébé. Si ça l'est, renseigne toi pour un traitement adapté. Et après, lance toi, fais le cet enfant. Oui tu es depressive. Oui tu auras des downs. Mais si tu lui expliques à ton enfant, si tu lui parles, si tu arrives à etre présente en temps que mère le reste du temps, il peut devenir quelqu'un de très équilibré ! Et puis un enfant se fait à deux ! Ton conjoint, si tu vas mal, pourra prendre en charge quelque temps votre enfant, le temps que tu remontes la pente.
Je crois que si tu te poses la question, c'est que tu es consciente des choses, et c'est cela le plus important. Aucun parent n'est parfait, mais il n'y a pas pire parent qui ignore ses propres difficultés. Ce désir d'enfant me semble un bon présage de l'évolution de ton état. Vouloir créer un être, s'en occuper, n'est-ce pas se dire que la vie vaut la peine d'etre vécue ?
Moi je t'encourage, je sens que tu feras une bonne mère.

Courage, et surtout garde le dialogue avec ton homme, c'est très important pour préparer le futur nid de bébé.

[Matisse]

comme ce que tu me dis fait du bien, merci!
mon conjoint est très stable dans sa tête, serein même.

[Tellmewhy]

Mais je t'en prie.
C'est sincère. Je te dis ce que je ressens par rapport à ton questionnement.
Mais un parent qui se questionne sur l'avenir et le bien etre de son enfant à venir est sur la voie de la Raison.

[valou44]

bonjour
j'ai essaye d'avoir un enfant avec mon mari pour qui c'etait tres important mais ca n'a pas marche malgre les traitements (je ne suis pas jeune non plus ) ..mon psy n'avais pas dit qu'il y avait des risques il pensait plutot aux risques pour moi etre capable d'assumer un enfant avec ma sante je suis depressive chronique aussi ..
en gros penses tu te sentir suffisamment bien pour t'occuper de l'enfant quand tu seras toute seule je pense que c'est une question importante ..c'est surtout de ca que j'avais discute avec mon psy ..
pour ce qu'il y est d'un handicap quelconque je pense que deja si toi aussi tu as un age avance pour etre mere les risques sont deja la ..au dire des gynecos ..mais il y a toujours des examens pour deceler ca ..
j'espere que j'ai pu un peu t'aider ..
essaye d'en causer encore avec ton psy c'est quand meme lui qui est le plus a meme de voir ton etat de sante par rapport a une eventuelle grossesse
bises

[Matisse]

de mon côté c'est ok je remonte bien la pente MAIS en gardant mon traitement. Quant à mon psy il me dit que on ne peux pas savoir, le risque est toujours là rien n'est sûr....

[lodiz]

Chère belle dame (comme tu sembles apprécier cet adjectif )

la vie est elle même un risque,parfois il faut savoir se lancer... (en calculant son coup)

j'ai fait ma dépression avec TS lorsque mon fils avait 2 ans. Il en a 14 maintenant et je le crois aussi heureux que d'autres enfants si pas plus (même si il a une vie assez particulière qui n'a rien à voir avec ma dépression).

Quand je l'ai fait cet enfant j'étais en super forme, donc faire un enfant en sachant correctement ses risques et ses faiblesses est une meilleure base que la mienne.

les effet de tes médocs, çà c'est une très bonne question. Tu peux déjà lire les notices de tes médocs: que met le fabricant ? risque sur les phoetus, testé ou pas testé sur les femmes enceinte,... en général même si les cas sont rares, les fabricants sont hyperprudents dans leur notice et indiquent les risques éventuels. Quand un médicament est à gros risque prouvé, de toute façon, il serait déjà retiré de la vente dans nos pays....

A mon avis, le risque est plus sur toi: changements hormonaux, stress, dépression post-natale, stabilité du couple, tu es un cas à risque et tu dois surtout être très prudente pour toi (si tu vas bien, bébé sera très heureux à coup sûr ). mais quel est le pire un petit risqued 'être malheureux ou une certitude de n'avoir jamais existé ?

[Diana]

Bonjour

J'ai eu mon enfant pendant ma dépression et initialement sous Deroxat. J'ai effectivement arrêté le Deroxat, ça n'a pas été facile, je ne te dirai pas le contraire....la grossesse a été dure, surtout pendant la sevrage, puis les dernières semaines car la fatigue de la grossesse et ses émois s'ajoutent à la dépression et les idées suicidaires sont plus difficiles à vivre étant enceinte (voire terribles). Et pas de médicaments pour t'aider.
Continuer les AD c'est possible sous contrôle médical, mais le suivi sera bien plus difficile et un sevrage pour bébé est indispensable à la naissance, il faut le savoir.

Pendant ma grossesse, pour m'aider, ma psy m'avait donné un médicament à prendre en cas de crise, il était compatible avec une grossesse, c'était un neuroleptique il me semble, plus léger que le Risperdal. Mis à part que j'ai fait au 8ème mois une phénoménale allergie au médicament (avec appel au 15 et tout le cirque), ça a été.

Par contre, mon psy d'avant était contre aussi (il m'a demandé à trois reprises d'avorter), et je suis passée par dessus et j'ai changé de psy.

Ma fille a deux ans aujourd'hui et je dois dire que, dans mon cas, c'est elle qui m'a ramenée à la vie, j'ai même écrit au psy pour lui communiquer gentiment la bonne nouvelle :

Si tu veux mon avis, et il ne tient qu'à moi, il y a surtout ta conviction qui compte, mais elle doit être mûrement réfléchie, car OUI c'est très dur.

[Matisse]

Merci Diana, merci à toutes et tous vous m'aidez dans ma réflexion!
Pour l'instant, ma seule conviction est que je ne veux pas mettre au monde un enfant qui souffrirait d'un handicap à cause de mon inconséquence...
Cependant, je veux bien arrêter le traitement pour la grossesse sachant que j'aurais le moral à zéro mais que j'y serait préparée dans ce but, seulement comment tenir notamment au boulot?!

[Diana]

Ca pourrait être très dur, Matisse, comment tu gères actuellement tes crises? Ou alors sans traitement? As-tu des "trucs"? C'est important de se poser ces questions...

[Matisse]

je prends un Lysanxia quand je sens que la crise va arriver
et je suis sous effexor, 2x 37.5mmg /jour

--edit--

si seulement je pouvais prendre la décision : j'aurais un enfant /je n'en aurais pas! mais tant que je ne suis pas sûre de devoir mettre un croix dessus définitivement...je me prend la tête!!!

--edit--

sinon j'envisagerais bien une adoption mais mon scrogneugneu de conjoint ne veut pas! il associe l'adoption à un supermarché d'enfants ! Alors que moi même j'en viens !

[Diana]

Pour moi les deux sont des choix importants et "à deux" finalement...

Pour le Lysanxia, je ne sais pas, je ne crois pas que tu y aurais droit pendant la grossesse. Les AD, oui en cas extrême et sous suivi rapproché (échos). Plus les 24h de sevrage dont je te parlais à la naissance. Les neuroleptiques certains sont moins dangereux que d'autres, et sans besoin de sevrage, comme celui que je prenais, à 10 gouttes environ par jour (max 30 si j'avais des crises suicidaires).

Il y a des alternatives, que tu sois moins médicalisée mais sous assistance psy, en hôpital de jour peut-être. Ou alors que tu vérifies avec ton psy avoir vraiment les armes pour affronter tes crises à toi seule. C'est le pacte que j'avais fait. Je savais que j'y arriverai. Et j'ai pourtant failli y passer plein de fois. Mais je n'avais néanmoins pas d'antécédent de TS, la psy me connaissait bien, elle a pris un risque.
Les crises suicidaires ont été dures, surtout parce que je portais la vie au même temps et on n'a plus le droit de baisser les bras....sans que pour autant j'en ai moins l'envie...Ca m'a apporté des sentiments mélangés quant à la grossesse. J'ai eu des idées telles 'qu'elle naisse et que puisse mourir à l'accouchement' dans les meilleurs cas très souvent.

L"issue est magnifique et un enfant c'est une renaissance. Est-ce que parcontre tu serais aidée à la naissance pratiquement, car moi je l'ai été? Les nuits, l'allaitement, toute la logistique. Je n'aurais jamais eu la force seule, j'ai assuré difficilement les nuits, c'est clair. Il y a aussi des sages femmes à domicile, tu peux en demander à la sortie de l'hôpital. Elles t'assistent pour les premiers jours, pour l'allaitement ou les conseils, c'est utile en cas de fragilité.

En tout cas, c'était vraiment le moment le plus dur de ma vie c'est clair, plus encore que reprendre le travail. Je ne te mentirai pas, après il faut voir avec les symptômes de ta dépression actuelle.

[maryrose]

bonjour matisse , moi aussi je desire un enfant depuis plusieurs mois deja c est installe dans ma tete , dans mes tripes

mon medecin me conseil l arret de mon traitement et me dit qu avec les hormones , se grand desirs de maternité il n y a pas de raisons pour que je n y arrive pas

suite a mon prochain demenagement je devrais choisir un autre medecin et je lui en parlerais ..deux conseils valent mieux qu un ..

ce que je peux te dire c est que si ce desir de maternité est grand , muri , il n y a aucune raison pour que tu n y arrive pas , donne toi le droit d enfanter , pense y , pause le pour le contre , vois des

medecins , mais sache que toute femme a le droit a la maternite , on est la pour ca ... meme pour les personnes steriles la medecine a avancee ...et puis c est tellement merveilleux ...

ca peut etre dur quelque fois une grossesse qui se passe mal ou un accouchement et apres d autre soucis d autres peur mais voila c est ca etre parents !!! mais etre parents ca change la vie d un homme

ou d une femme ... mais c est tellement merveilleux , pour moi c est le plus beau cadeau de la vie :

j ai dit merveilleux deux fois oui tout simplement , j ai hate

[Lutéa]

Boujour à toutes (et à tous, accessoirement ),

j'ai lu vos témoignages, et c'est un immense soulagement de voir que tout le monde n'a pas en tête l'image d'Epinal de la maternité que ma mère me rabâche ... qu'il faut aussi (mais pas seulement) voir qu'une grossesse est épuisant pour le corps, et qu'elle est le prélude à des nuits sans sommeil ou aux urgences lorsque le bébé va mal ! Et parler aussi bien sûr des conflits entre travail et vie de famille et des problèmes d'argent qui se posent dans ces cas.

Je vais rajouter des complications personnelles à tout ce qui a été dit ... mais je suis, tout comme certaines d'entre vous, partagée entre le fol espoir de voir une vie pleine et entière émerger de tant de malchance et de souffrances, et la peur terrible de gâcher la vie d'une personne qui n'a rien demandé pour satisfaire (très égoïstement ?) cet espoir.

- je souffre d'une maladie génétique orpheline. J'ai fait des démarche pour un diagnostic pré-implantatoire, mais les généticiens ont peu d'informations car il s'agit probablement d'une mutation de novo qu'on ne retrouvera pas dans le génotype de mon père (lequel est en dépression grave et refuse de se faire prélever du sang, d'autant que ma mère le protège comme un nouveau-né et empêche plus ou moins de le lui demander franchement ...). Cette maladie a entraîné une malentendance évolutive sévère, une macrothrombocytopénie (symptômes comparables à ceux de l'hémophilie chez les femmes : bleus, règles abondantes, temps de saignement augmenté rendant les opérations chirurgicales délicates). D'autre part, comme le processus vital n'est pas engagé (il est curieux de voir à quel point les médecins font parfois l'impasse sur la qualité de vie de leurs patients), la généticienne pense que le processus normal n'est pas très risqué (non transmission ou symptômes atténués).

- mon conjoint est un enfant adopté dont la famille adoptive a été assez difficile à vivre (parents relativement âgés et assez bornés, qui voulaient à tout prix que leur enfant leur ressemble et l'ont critiqué parce que ce n'était pas le cas au lieu de l'encourager à développer ses qualités propres ...). Il a du mal à conquérir liberté et autonomie, à s'engager et à prendre des décisions, et je doute qu'il m'offre un soutien sans faille sur le plan pratique en cas de naissance ... mais d'un autre côté, quelle victoire pour lui qui a été abandonné à la naissance de désirer un enfant et de lui donner de l'amour, de le valoriser comme lui ne l'a jamais été !

Evidemment, la dépression se transmet par l'éducation, mais elle comporte aussi une part génétique. Allez-vous me dire que je crois aux contes de fée, de penser éduquer un enfant pour qu'il puisse devenir un adulte heureux en partant avec tant de handicaps ? Mais n'est-ce pas là déjà une idée dépressive ? Si je m'incline, la maladie et une vision négative de la vie gagnent sur tous les tableaux ! Je vous en prie, dites-moi franchement ce que vous en pensez.

[Cardinal]

Bonsoir Lutéa,


absolument rien ne prouve que la dépression est génétique, c'est d'autant plus impossible à démontrer que la dépression est inquantifiable, que sa définition est hasardeuse et qu'il est difficile de lier les gênes à un mal qui contient des paramètres culturels (le malheur ou le bonheur).
Affirmer comme certains le font, que la dépression est génétique est souvent signe de préjugé ou d'arrière pensés politique et/ou philosophique, ( si nous étions déprimé, pauvre ou faible de façon innée c'est que ne serions pas égaux à la naissance)

Je ne crois pas que ça puisse être une raison sérieuse de ne pas enfanter.