le travail comme seule réussite sociale ?

[xavierb44]

comme beaucoup
j'ai été élevé dans l'optique du travail comme seule réussite sociale,
est ce encore vrai aujourd'hui,
comment se valoriser quand on a perdu ou qu'on a jamais travaillé ?
c'est une question qui me paraît importante,
quand je suis tombé malade psychiquement,
j'étais au cmp, centre médico psychologique,
un assistant social croisé dans l'escalier nous a dit,
"aujourd'hui le travail est devenu rare, il faut chercher d'autres solutions"
cette phrase m'est resté gravée,
ce n'était pas la phrase exacte mais ça en avait le sens.

combien j'ai pu souffrir à cause de mon père et de mon beau-frère pour qui seul le travail compte.

je crois après quinze ans de maladie psychique que l'autonomie est aussi une valeur importante,

je connais certaines personnes qui travaillent dans des cat, mais qui sont sous tutelle, donc dans ce cas le travail relativise leur liberté.

bien sûr travailler permet de se sentir intégré,
mais il y a aussi le bénévolat,

et les retraités, certains le vivent mal de ne pas travailler.

donc l'important est surtout de ne pas culpabiliser , et surtout de ne pas se laisser culpabiliser par nos proches si on ne travaille plus ou si l'on a jamais travaillé.

j'aimerais avoir votre avis sur cette question ...

pour ma part j'ai réussi à retrouver un certain équilibre sans le travail
bien sûr j'ai des dialyses qui m'empêche même de faire une formation,
car mes dialyses ont lieux trois fois par semaine,
donc tant que je les aurait je ne ferais pas de formation professionnelle,

néanmoins je trouve mon équilibre dans quatre ou cinq activités associatives.

bonne journée et bon courage pour ceux qui travaillent.
je leur dirait surtout appréciez ce que vous faites quelle que soit la tâche,
au moins vous ne culpabiliserez pas, c'est la pire des choses et des cauchemards d'être ainsi dans la culpabilté,
on n'y est pour rien si on ne travaille pas.

xavier

[claudine]

.

donc l'important est surtout de ne pas culpabiliser , et surtout de ne pas se laisser culpabiliser par nos proches si on ne travaille plus ou si l'on a jamais travaillé.

j'aimerais avoir votre avis sur cette question ...

Je suis d'accord avec toi, xavier

[Onagre]

Je suis tout à fait d'accord avec toi Xavier.

Je me suis souvent retrouvée à culpabiliser face à des gens pour qui la réussite professionnelle représente la réussite d'une vie.

Je crois que les gens sont devenus plus tolérants au niveau des études. Je trouve qu'on associe beaucoup moins réussite scolaire à réussite de la vie.

Du coup peut être que cette vision du travail changera elle aussi!


Comme tu le dis très bien, on peut tout aussi bien s'épanouir dans un engagement bénévole, dans un rôle de parent au foyer, dans un enchainement de petits contrats divers qui peuvent enrichir un cv!

Il est difficile de se choisir une carrière déjà... A l'école je me souviens qu'il avait déjà été dur de choisir une voie pour la lycée (quand je serai vraiment adulte... vais-je aimer travailler dans les sciences? l'économie?... quel bac dois-je choisir de préparer alors...).

Personnellement, même à 18 ans après le bac j'étais perdue face au monde professionnel, incapable de me destiner à un métier.

Alors je dirais que, pour tous ceux qui s'épanouissent via le travail, tant mieux c'est merveilleux.
Et à tous ceux qui ne suivent pas ce chemin forcément, ne culpabilisez surtout pas!


Réussir sa vie c'est s'épanouir en tant qu'être humain, quel que soit notre travail, occupation, rôle, combat quotidien

[xavierb44]

Merci pour vos réponses,
il y avait un livre en vogue il y a quelques années:
je crois que le titre était celui ci :
"l'art de ne pas travailler et d'être heureux" à l'usage des retraités, des chomeurs.
ou quelque chose dans le genre,
je l'avais acheter mais je culpabilisais tellement que la pratique fut très rude.
par "chance" j'ai du en dix ans subir de nombreuses opérations qui ont vu mon aura grandir aux yeux de mes proches,
mais ce que je réalise de plus c'est que j'aurais dû m'éloigner depuis fort longtemps de ce cercle familial,
ma soeur qui habite paris à elle l'aura la plus grande sur mon père pour qui j'ai eu tant d'admiration,
alors que je viens de découvrir un remède pour ma mère très malade,
mon père compte plus sur ma soeur de paris pour l'écllairer, cela me blesse profondément mais je ne peut rien y faire.

la vie suivra son cours,

mais quand même c'est dur,

cela me montre a quel point on est incompris quand on est trop proche de quelqu'un.

je les laisse entre eux, j'ai suffisamment donné.

moi je vie ma vie maintenant il est grand temps.

surtout ma vie amoureuse,

l'essentiel dans la vie de travail ce sont les relations,

un ami que j'ai connu à amitié espérance qui est un groupe de paroles catholique assez ouvert pour lutter contre la dépression, m'a confié qu'il travaillait mais que c'était uniquement pour l'argent,
il ne s'épanouit pas dans son travail sauf dans quelques relations,

je lui ai dit de voir le bon côté des choses, le côté physique au moins,
moi même un métier d'éboueur m'aurait plus pour ce côté convivial , mais aussi la dépense physique,

je trouve qu'il faut tout relativiser dans la vie, il n'y a pas de sot métier,
dans tous les domaines de la vie on peut évoluer positivement.

l'importance d'une pensée positive constante.

amicalement,
xavier

[Roman]

J'ai été élevé avec un père qui a trimé pour nous nourrir et mon frère plus âgé a galèré des années alors pour moi, le travail est une mine d'or au niveau de l'épanouissement ...

J'ai du mal à me dire que je ne devrais pas culpabiliser d'avoir refusé de passer des concours car je ne voulais pas échouer ... Je culpabilise même si je ne veux pas le reconnaitre vraiment

Alors je vais nuancer en disant que le travail pour moi représente 80% de mon futur épanouissement, mais qu'il me faut autre chose quand même.

Il faut des gens qu'on aime et qui nous aiment et du bonheur tout court.

[xavierb44]

Il faut des gens qu'on aime et qui nous aiment et du bonheur tout court.

ce que tu dis là est essentiel,

on fait tout par amour pour ceux qu'on aime,

moi j'ai eu une mère qui a tout donné pour sa famille,
mais elle est terrassée par une tumeur au cerveau,

donc ce n'étais pas la bonne solution,

elle s'est oubliée, elle a oubliée ses passions,

je crois qu'elle en est malheureusement consciente maintenant,
mais elle n'a plus la force nécessaire pour y accéder de nouveau,

enfin je garde espoir pour elle, puisse cela lui servir de leçon,

il faut garder nos passions,
mon père lui en est pleinement conscient,

aujourd'hui je l'ai vu fleurir les pots de fleurs de ma mère,
puis il est allé dans son jardin avec son nouveau petit fils rapporté,
pour prendre des carottes,

son jardin une des ses passions, ma mère une autre,

mais l'essentielle sûrement,

mais mon père est un bon exemple pour moi,

il m'a toujours dit : l'associatif,

voilà sur quoi je voudrais rebondir roman,

il n'y a pas que le travail,

il y a aussi l'associatif,

dans lequel tu peux puiser des relations et du bien être,

travailler après avoir subi un traumatisme n'est pas facile,
mais trouver une corde à son arc est plus facile,

avoir une ancre, une cible, une passion,

un but,

un objectif,

l'associatif de plus permet de rencontrer des gens qui partagent cette passion,

quel que soit l'association, il y en a des tonnes,

pas forcément bénévole,

personnellement,
je fais partie de quatre associations,
mais une seule pourrais suffire,
le dessin par exemple, j'y vais trop peu, mais je pourrais y aller davantage,
et puis faire quelques dessins à la maison et les faire viser par la prof.
je dirais même que ce serait le plus valorisant de mes activités.

l'écriture idem,
j'ai des poèmes en mémoire sur word, je n'ai plus qu'à éditer un recueil et le montrer à l'animatrice.

tu vois seul on arrive à rien,
mais avec les autres, tout est possible.

moi aussi j'ai travaillé dix ans comme secrétaire comptable, j'étais heureux de travailler,
seulement on m'a humilié en me disant que je n'avais rien fait,
et plus j'essayais de me valoriser plus on m'a enfoncé,
vingt ans plus tard j'ai compris l'essentiel : on ne nous dira jamais que ce que l'on fait est bien.
voilà tout,
à chacun de trouver son équilibre dans la vie.

c'est pourquoi les passions sont importantes.

dans l'art les gens vous diront que c'est bien,

rarement certes,

mais certains vous le diront un jour,
et ce jour là, vous êtes aux anges.

amitiés,
xavier

[xavierb44]

j'ai envie de vous raconter cette anecdote :
mon beau frère a suivi presque le même chemin que mon père,
ils sont sur la même longueur d'onde ou presque,
mais mon père a pour grande valeur le travail,
et moi je n'ai pas pu longtemps travailler a cause de ma santé,
donc j'ai énormément culpabilisé,
ce fut l'enfer de vingt bonnes années,
j'ai beaucoup écrit, des poèmes aussi,
et qu'elle ne fut pas ma surprise pour les quarante ans de mon beauf,
comme cadeau je lui ai fait un poème,
et ce poème fut lu , à l'initiative de ma soeur cadette, je ne le voulais pas,
mais elle a insisté,

un : il a plus à mon beau frère qui est venu m'embrasser

deux : mon beau frère l'a lu devant tout le monde, amis, famille, 300 personnes étaient à ce repas.

jamais je n'aurais pensé à cela,

tournant dans ma vie qui me propulse à nouveau au sommet.


mon beau frère m'a dit qu'il m'enviait que les mots me viennent facilement,

mon père m'a dit la même chose aussi,

eux ils ont la force du travail matériel, et moi j'ai l'esprit,

on se complète mais c'est difficile de se comprendre aussi,

mais l'essentiel c'est que l'on s'aime.

voilà pour l'anecdote

[Roman]

C'est une très belle anecdote

[xavierb44]

Merci de ton clin d'oeil roman

tu vois ce soir je rentre d'un groupe de paroles,
avec un baton de parole qui permet de ne pas être interrompu,

mais je me suis senti menacé par une personne,

qui ressemblait étonnamment à mon père,
dans son attitude fermée,

de toute façon mon père ne viendrait même pas à un groupe comme ça,

je ne l'imagine même pas,

cet homme parla tout de suite de sa position dans le travail
encore un adepte du travail roi,

et je vis qu'il me cherchait,

en disant que ceux qui s'exprimaient avaient des problèmes psychologiques,

un autre qui s'exprimait peu termina par :
ceux qui s'expriment facilement sont des beaux parleurs,

aller prends ça en pleine tronche, me dis je,

je voulais me confier de tout ça à l'animateur de la séance,
après coup, car sur le moment ça m'a un peu refroidi,

mon orgueil en a prit un coup,

ces gens, comme mon père qui s'expriment peu,
on l'aptitude, en deux coups de cuillère à pot,
de vous démollir complètement,

mais je suis tenace,

l'idéal serait d'être comme eux,
de peu parler et d'agir,
ces gens n'ont pas les mots, mais ils ont les actes,

c'est pourquoi ils ont toute mon admiration,
mais quand même,
il faut savoir ce qu'ils veulent ?
il faudrait un équilibre entre les deux,
parler et agir , agir et parler

moi je ne demande pas mieux,
mais je vois qu'avec mon père , il profite de sa situation à agir facilement pour montrer qu'il est le plus fort,
moi je m'en fout complètement, et plus il fait ça pire c'est.

bon il faut que je fasse le deuil qu'un jour on puisse s'entendre, j'ai l'impression...

il a toujours voulu me montrer sans m'expliquer, mais moi ça ne me suffisait pas,
il fallait que je vois tout de suite ce qu'il voulait faire,

mon éducation n'est plus a faire,

et pourtant par son insistance à vouloir me montrer l'observation,
je n'ai rien appris , il m'a trop frustré,

le résultat, c'est que plus ça a été et plus j'ai fuit le travail proprement dit.

me cantonnant au spirituel faute de mieux,

mais je ne regrette pas cette voie,
cependant un équilibre aurait mieux valu,

ce qui me reste à faire,

mais je sais que c'est sans compter sur mon père malheureusement...

dans la vie on apprend en se cassant la figure,

c'est tout le monde pareil,

en voulant me protéger matériellement, mon père m'a empêché de me casser la figure, il m'offre tout sur un plateau,
mais je n'en veux pas et cela le blesse surement,

mais c'est comme ça.
comme disait ma grand mère paternelle,

je crois que dans la vie ,il faut des épreuves,
matérielles , spirituelles,

la mienne fut une santé précaire, physique, morale,

j'ai hâte d'en voir la fin pour avancer plus loin dans la vie matérielle,
mais pour l'instant je suis heureux quand même,

amitiés,
xavier

[Aragatz]

Mon beau-frère (cadre bancaire) est comme ça, longues études, carrière, montée en grade, réussite sociale, pognon, ça compte + tout le reste... Du coup, je sens bien qu'avec ma situation modeste (en formation, sans être sûre qu'il y ait vraiment quelque chose au bout, surtout en ce moment avec la crise...), il me sous-estime ! Mes parents ont été un peu comme ça, jusqu'au fameux épisode de fin 2005 que j'ai maintes fois raconté ici, depuis ils ont compris et me prennent moins la tête à ce sujet, ils ont réalisé qu'il ne fallait pas faire une obsession de la prefection socioprofessionnelle. Mais vis-à-vis de mon beau-frère (qui est en + assez fiérot), je suis complexée par ma situation... D'autant + que quel que soit mon projet professionnel, il cherche à me décourager ("ça n'existe plus", "ca ne marchera JAMAIS", etc...). Inutile aussi de lui avouer que je préfère travailler à 1/2 temps et pas loin de chez moi : pas seulement le fait que je ne gagnerai pas beaucoup, mais que je "fais des manières", par rapport à mes préférences !...

[Cadis]

ces gens, comme mon père qui s'expriment peu,
on l'aptitude, en deux coups de cuillère à pot,
de vous démollir complètement,

Tiens ça ressemble a mon père ça!

Petite anecdote d'un dimanche midi en famille:
A la tété il y a une course automobile et a la fin on voit des hotesses qui entourent le gagnants comme d'habitude. Mon père comme ces remarques: "encore des p******* qui ont montré leur c**** pour être là" (desolé il est vulgaire )
Là dessus j'essaie d'avoir une conversation et il me sort "de toute façon tu crois que c'est mieux ton boulot sur tes presses a injecter?"
oui je bosse a l'usine et puis?

[xavierb44]

j'avais envie d'ouvrir un nouveau post sur ce sujet :
développer une conscience d'abondance dans un monde en crise,

je fais partie d'un groupe de parole animée par un retraité, mais de choix.

cet homme fait aussi des conférences,

ce matin lors d'un salon du bien être dans ma petite ville,

il y avait une conférence sur ce sujet,

cela résume un peu mon avis sur l'argent,

certaines personnes ont peu d'argent mais savent le gérer, c'est mon cas,
pour ne manquer de rien, elles arrivent même à économiser.

mais d'autres avec un salaire démultiplié ne seront pas gérer leur argent,
oui ça existe aussi.

comment développer une conscience d'abondance ?

en remerciant la vie pour ce qu'elle nous donne,

l'air que l'on respire,

faut il attendre d'avoir le nez bouché pour réaliser à quel point on souffre quand on ne respire pas,
c'est ce même air que certains utilisent pour lâcher prise, pour se détendre ou faire des arts martiaux, ou du sport tout simplement, pour se fortifier...

et le bien être , il passe aussi par le don de soi, la communication, l'entraide,

il n'y a pas que l'argent,

pour être heureux.

remercier la vie pour nos projets futurs,c'est la meilleure façon de les voir se réaliser aussi,

voilà un petit résumé de la conférence...

bonne nuit,
xavier

[Petit Prince]

Et il semble que cette philosophie urbaine soit plus que jamais d'actualité !

Ma collègue fait d'ailleurs pleinement partie de cette "congrégation".

Cependant, je vois paradoxalement, de plus en plus de cadres moyens, en avoir ras le bol (mais sans doute parce qu'ils commencent à être touchés eux aussi) et privilégier la vie de famille, voir l'évolution personnelle, que celle ci fut artistique ou spirituelle, etc.

D'autres se font de plus en plus consommateurs de drogues dures, simplement pour "tenir le coup" et ne point perdre leur emploi.

Le drame étant que cela existe également dans le monde ouvrier (ou ce qu'il en reste), les drogues étant meilleur marché mais coupées de produits de plus en plus toxiques, la drogue en étant un elle-même ; tout cela pour tenir la cadence et ne pas être lisencié.

A noter que le terme "réussite sociale" ou "professionnelle", demeure tout à fait relatif...