Alzheimer et Benzodiazépine, la polémique

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Cardinal

Alzheimer et Benzodiazépine, la polémique

Message par Cardinal »

Extrait du fameux article publié dans le numéro d’octobre 2011 du magazine Sciences et Avenir à lire avec esprit critique mais cette polémique est incontournable, a la suite, retrouvez également : l’article Benzodiazépines : comment s’en passer, publié en avril 2006 dans ce journal.

«Haro sur les benzodiazépines: ces médicaments qui favorisent Alzheimer»

La consommation chronique d'anxiolytiques et de somnifères augmenterait le risque d’entrée dans la maladie d'Alzheimer, montre une étude révélée par Sciences et Avenir. Ces médicaments, des benzodiazépines, sont prescrits en France sur de longues durées malgré le risque connu de dépendance.

Un comprimé, puis deux, puis trois… pour des effets de moins en moins probants : la prise chronique de benzodiazépines a un revers bien connu, la dépendance. Pour s’en sortir, un conseil : ne jamais arrêter brusquement et être suivi médicalement afin de procéder à un sevrage efficace (lire ci-dessous). Dès lors, comment traiter les problèmes d’anxiété et d’insomnie qui, eux, demeurent ? Certains patients se tournent vers des alternatives : la psychothérapie bien sûr, mais aussi la phytothérapie, l’acupuncture, la relaxation, la sophrologie… «Là aussi, un vaste marché», commente le Dr Jean-Luc Gallais, de la Société française de médecine générale.

«Les anxiolytiques, c’est pas automatique »

Depuis 2007, la Haute Autorité de santé (HAS), dans un message très officiel destiné aux médecins et calqué sur le modèle des antibiotiques, tente pourtant d’infléchir la tendance : « Chez les personnes âgées déprimées, les anxiolytiques, c’est pas automatique ! » Et la HAS de rappeler que l’abord thérapeutique des troubles dépressifs et de l’anxiété ne doit pas se cantonner à une simple prescription médicamenteuse et que d’autres approches, psychothérapeutiques, comportementales ou encore éducatives ont fait leurs preuves.

Mais comme le pointe le Dr Anne-Cécile Shouler Bourjal dans sa thèse de médecine axée sur les déterminants des prescriptions des benzodiazépines en médecine générale, ces alternatives se heurtent souvent à un problème économique. Exemple avec les produits de phytothérapie qui ne sont plus remboursés depuis 2007. Ou les psychothérapies, qui, « si elles ont évidemment toute leur place, détaille le Dr Michel Mallaret, pharmacologue et responsable du centre de pharmacovigilance de Grenoble, restent longues et coûteuses. Finalement, le petit comprimé du soir, moins cher et rapide, arrange tout le monde : patients, médecins, employeurs, laboratoires, Etat »…

Résultat : pas de véritables campagnes massives d’information et d’éducation à destination des médecins et des patients mais « beaucoup d’incantations », résume le Dr Gallais. Un espoir : les jeunes générations de praticiens, mieux formées à la souffrance psychique et à l’addictologie, semblent avoir l’ordonnance moins facile que leurs aînées. Idem chez les patients plus jeunes, moins demandeurs de chimie que leurs parents.

Mais, comme le pointe le Dr Mallaret, n’oublions pas que « les benzodiazépines ont aussi largement participé à la baisse de la consommation d’alcool dans notre pays ». Une baisse de leur consommation pourrait donc se traduire par un effet rebond dévastateur et une hausse des cirrhoses.

Sylvie Riou-Milliot
Sciences et Avenir
octobre 2011


http://www.sciencesetavenir.fr/actualit ... reter.html

Benzodiazépines : comment s’en passer ! science et avenir 2006

Largement prescrites pour lutter contre l’anxiété, les benzodiazépines entraînent, à la longue ou à fortes doses, une dépendance. Le sevrage, trop peu souvent pratiqué, rencontre pourtant un fort taux de réussite. «Docteur, pourriez-vous me donner un petit quelque chose pour dormir, pour aller mieux ?»

Un quart de comprimé, ce n’est presque rien. Mais avec le temps, ce « pas grand-chose » rime souvent avec engrenage.

Pour Marie-Claire, 55 ans, cela a duré vingt-cinq ans. Vingt-cinq années durant lesquelles elle n’est jamais sortie sans mettre, dans ses poches ou son sac, des petites barrettes sécables d’anxiolytiques, des médicaments contre l’anxiété vendus sur ordonnance et qui font partie de la classe pharmacologique des benzodiazépines (BZD).

«Je me contentais parfois de les toucher du bout des doigts, cela me rassurait. Dès que cela n’allait pas, j’en avalais un. Et puis je recommençais.» Situation identique pour Françoise, 60 ans, qui a longtemps cumulé anxiolytiques et somnifères, en plus de son traitement antidépresseur, et ce sans aucune modération : « Selon les contrariétés ou les angoisses, je pouvais en prendre jusqu’à cinq par jour.» Mais quand on tente de décrocher et que le nombre de prises diminue, le symptôme même que les médicaments sont censés combattre, c’est-à-dire l’anxiété, revient à la puissance 10.

Et l’enfer recommence.

Pourtant, pour Marie-Claire ou Françoise, cette spirale a pris fin un jour. Accompagnées par des équipes médicales, elles se sont libérées de leurs « béquilles chimiques «J’ai tout jeté. Depuis, je me sens légère», dit Françoise.

Découvertes par hasard dans les années 1950 pour remplacer les barbituriques, les benzodiazépines ont pris un essor fulgurant dans les années 1970 du fait de leur prétendue innocuité et de leur efficacité pour traiter l’anxiété et les troubles du sommeil. Mais cette efficacité a un prix : la dépendance. «Mis en évidence au début des années1960, ce mécanisme n’a pas été médiatisé .La mode était alors d’accommoder l’anxiété à toutes les sauces. Aujourd’hui, les connaissances ont progressé et la dépendance due aux BZD est bien connue »
explique le Dr Jean-Paul Chabannes, psychopharmacologue au centre hospitalier de Saint-Egrève, près de Grenoble. Il est un ardent défenseur du sevrage, une pratique longtemps marginale mais qui tend à gagner du terrain, même si aucune donnée précise ne permet de savoir combien de tentatives sont menées. Le résultat est pourtant spectaculaire : le taux de succès du sevrage est évalué à 75 %.

D’autres chiffres, mieux connus, sont vertigineux. Petit rappel. La France détient le record mondial de consommateurs réguliers de psychotropes : 10 %de la population. Soit 600 000 personnes concernées (dont 6000 seraient dépendantes). En 2003, la Caisse nationale d’assurance-maladie soulignait que «plus de 40 % des personnes consomment régulièrement à la fois des anxiolytiques et des hypnotiques »

Ce qui n’est ni en adéquation avec les recommandations médicales, selon lesquelles ces traitements doivent être occasionnels, ni avec une démarche logique à la fois thérapeutique et pharmacologique Enfin, pour la moitié de ces consommateurs, a dépendance dure depuis au moins cinq ans. Au cours d’une session consacrée au sevrage lors des derniers Entretiens de Bichat, le Dr Patrick Martin, neuro psycho pharmacologue dans le service de psychiatrie de l’hôpital Saint- Antoine (Paris) notait que «les BZD sont, certes, efficaces mais présentent un certain nombre d’effets délétères».

Et le spécialiste d’énumérer ces effets : des plus connus – troubles de la mémoire, agressivité, impulsivité, dépendance – aux moins connus mais très probables – baisses de l’humeur, insomnie, renforcement des apnées du sommeil.Diminution probable des fonctions immunitaires favorisant les affections virales… Sans compter que la classique sédation et le relâchement musculaire, les effets généralement recherchés pour diminuer l’anxiété, peuvent avoir des répercussions sur la vigilance et être à l’origine d’accidents de la circulation routière graves, voire mortels, ou de chutes traumatisantes, tout particulièrement chez les personnes âgées Combien de fractures du col du fémur dues aux BZD ? Un autre chiffre qui fait défaut, faute de volonté d’évaluation…

Les raisons ne manquent donc pas pour envisager un sevrage définitif. D’autant que de nombreuses prescriptions de BZD ont souvent injustifiées et se prolongent pendant des années Exemple chez les déprimés. Les habitudes thérapeutiques font que la plupart du temps un anxiolytique – une BZD dans 90 % des cas – est prescrit en même temps qu’un antidépresseur. En1987, l’arrivée des nouveaux antidépresseurs, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine(IRS), n’a pas modifié ces habitudes alors que l’on sait que la coprescription peut retarder, voire inverser, l’effet de l’IRS ! On pourrait donc logiquement se dispenser de cette association. «Mais l’habitude de prescription du tranquillisant est restée", poursuit le Dr Chabannes « Il apparaît assez difficile de mettre en place une étude de recherche clinique démontrant que cette association n’est pas idéale. L’industrie pharmaceutique, bailleur de fonds, n’en éprouvant, semble-t-il, ni le besoin ni l’intérêt », renchérit le Dr Martin. Qui poursuit : «Si l’association d’un anxiolytique à un antidépresseur est jugée nécessaire, autant le faire avec des molécules qui ne soient pas des benzodiazépines et qui n’entraînent pas de dépendance. »

De plus comme l’écrit Philippe Lemoigne , sociologue et coauteur de l’étude « Anxiolytiques, hypnotiques, les facteurs sociaux de la consommation » , « il y a souvent loin entre la posologie ordonnée par le praticien et l’usage médicinal du patient ». Alors, comment faire le ménage dans les ordonnances et se débarrasser de ces petits quarts de comprimés qui, mis bout à bout, sont loin d’être anodins ? Il faut déjà prendre conscience de son degré de dépendance. Ce qui n’est pas si simple.

La démarche s’inscrit toujours dans le temps – quinze jours à trois mois selon les cas et s’apparente à un parcours du combattant, souvent difficile, toujours parsemé d’embûches. C’est pourquoi il est préférable de se faire aider par son médecin généraliste, qui sera, lui, en liaison avec un psychiatre. « L’objectif n’est pas le “zéro benzo” à tout prix. Ce qui importe, c’est d’inscrire la personne dans un projet thérapeutique global où tout doit être remis à plat », souligne le Dr Chabannes.

Réduction progressive des doses.

Quelques règles d’or : surtout pas de recette miracle, mais un déroulement par étapes avec une diminution progressive des doses. Ce passage à l’acte ne peut s’envisager qu’après à une approche psychologique détaillée par le médecin. « L’étape du pré sevrage est essentielle, Poursuit le psychiatre .Si, à l’issue des premiers entretiens, on sent que le patient repart seul dans sa tête et qu’il vous considère comme un simple consultant technique, ça débute mal.»

Il faut ensuite que le médecin évalue le traitement prescrit en termes d’efficacité, que la quantité totale de BZD consommées soit vérifiée, que le rapport bénéfices/risques pour le patient soit bien établi. Et surtout que le médecin explique et détaille le déroulement des différentes étapes .Le sevrage peut alors vraiment commencer, à domicile ou à l’hôpital, parfois pendant un mois pour les cas les plus lourds.

En fait, le déroulement du décrochage est un peu imprévisible .Tout commence environ trois jours après la diminution des doses. Insomnie, fébrilité, agitation et irritabilité sont souvent au rendez-vous. Mais des nausées, rhinites, cauchemars, douleurs et de la fatigue peuvent aussi survenir. Plus rarement apparaissent des convulsions, des bourdonnements d’oreille ou un état confusionnel. En fait, les effets sont très variables d’un patient à l’autre, et toutes les situations peuvent se rencontrer. «Le sevrage d’un homme de 45 ans dépendant d’une molécule prise pendant un an a provoqué des convulsions dès le premier jour d’arrêt, alors que celui d’une femme de 67 ans, accrochée à son comprimé depuis quatorze ans, s’est déroulé sans aucun incident », rapporte le Pr Jean-Philippe Boulenger, psychiatre à Montpellier.

Le patient se voit toujours proposer une réduction progressive des doses. «La plupart du temps, un patient sur quatre arrive à les diminuer de moitié au bout de quatre semaines. On poursuit toujours lentement. Souvent, on utilise même une lime à ongles pour réduire les prises », précise le Dr Chabannes . La substitution peut aussi se faire à l’hôpital. Les molécules dites à demi-vie courte étant à plus fort risque de dépendance, on les remplace par des molécules à demi-vie plus longue, avec lesquelles le syndrome de sevrage est plus tardif et moins intense. Elles sont souvent disponibles sous forme de gouttes, ce qui les rend plus maniables que les comprimés à limer. C’est bien évidemment la suppression de la dernière fraction de comprimé qui peut être difficile, en raison de l’angoisse que suscite l’idée de vivre sans médicament.

Qu’il soit finalement réussi ou pas, le sevrage peut être l’occasion d’entamer une psychothérapie ou une réflexion sur soi pour s’attaquer à la source des problèmes. «En fait, les BZD ont rendu plein de médecins complices d’une prescription mal posée. Il faut donc qu’ils repensent cet acte, qu’ils sachent dire non et repèrent les candidats au sevrage», plaide le médecin. Mais dire non ne s’apprend pas sur les bancs de la faculté.

Nouvelles pistes médicamenteuses

Déjà d’autres pistes médicamenteuses se dessinent. « Depuis des années les chimistes étudiaient des molécules qui auraient les bénéfices des BZD sans les inconvénients. Elles sont actuellement à l’essai chez l’homme et pourraient représenter une alternative intéressante. Tout comme les molécules déjà commercialisées et utilisées dans le traitement de l’épilepsie, notamment la pré-gabaline : les premiers résultats retrouvent une efficacité dans le traitement de l’anxiété généralisée », précise le Dr Martin .Mais ces molécules ont-elles un réel intérêt pour les patients ?« Oui, si elles sont bien tolérées, si leur effet anxiolytique est rapide et se maintient avec le temps et si, bien sûr, elles se révèlent sans effets secondaires, notamment en termes de cognition et d’addiction », conclut avec prudence le Dr Martin. Bref, le rêve des pharmacologues, des cliniciens et des patients.


Lexique

Benzodiazépines (BZD)

Les BZD se définissent par leur structure chimique particulière, le noyau benzodiazépine, une structure cyclique associant une molécule de benzène et une molécule contenant deux atomes d’azote. on les reconnaît souvent à leur suffixe commun,-azépam .elles sont sur tout utilisées comme anxiolytiques et/ou hypnotiques. Le plus célèbre est le valium (diazépam).anxiolytiques (tranquillisants) Molécules utilisées dans le traitement de l’anxiété. Les trois plus prescrites, des BZD, sont le Lexomil (bromazépam), le Xanax ( alprazolam),le Lysanxia (prazépam).

Antidépresseurs

Molécules utilisées dans le traitement de la dépression. on distingue deux principales classes. La première, plus ancienne, dite des tricycliques en raison de leur structure chimique commune. avec par exemple l’anafranil (clomipramine) et le Tofranil (imipramine).La seconde concerne les inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine qui augmentent le taux de sérotonine, un neuromédiateur ,en inhibant sa recapture au niveau des synapses. C’est la génération prozac (fluoxétine) mais aussi le Deroxat (paroxétine) ou le Zoloft (sertraline).

Hypnotiques (ou somnifères)

Molécules utilisées dans les troubles du sommeil. Exemples :havlane (loprazolam), Mogadon(nitrazépam), stilnox (zolpidem)ou imovane (zopiclone), qui ne sont pas des BZD.

Barbituriques

Molécules aux propriétés hypnotiques, sédatives, c’est-à-dire calmantes, mais surtout anti convulsivantes et longtemps utilisées dans le traitement de l’épilepsie. en les utilisait aussi pour traiter les insomnies ,mais elles sont tombées en désuétude en raison du risque d’accoutumance et d’intoxication chronique(barbiturisme).
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katesurf59
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Alzheimer et Benzodiazépine, la polémique

Message par katesurf59 »

C est abonimant ceux que je lie , au moins les medecin ne vont pas chercher longtemps ceux que l on a quand ton sera plus ageer
phil34

Alzheimer et Benzodiazépine, la polémique

Message par phil34 »

Oh mon dieu, je croyais que c'était les antidépresseurs.

Moi, les benzodiazébine, jen prends depuis 25 ans et depuis plusieurs années à fortes doses.

J'ai maintenant 53 ans, la question qui se pose "combien de temps avant d'attraper cette horrible chose ?"

Je n'ai vraiment plus honte d'avoir insisté sur ce forum sur l'armoire à psychothérapie, d'avoir demandé un débat sur la santé mentale, de demander le remboursement des psychothérapeutes et autres alternatives aux médicaments.

Je vais devoir arrêter de toute urgence ce xanax qui est devenu un compagnon extrèmement dangereux.

Tant pis pour les attaques de panique.

Sacrés psychiatres, la facilité avec leurs médicaments et la sentiment de bien faire leur boulot......
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katesurf59
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Alzheimer et Benzodiazépine, la polémique

Message par katesurf59 »

Bonjour cardinale , voici l article que moi je viens de lire suite a l article que tu a mis

Maladie d’Alzheimer et anxiolytiques… restons calmes !

[29 septembre 2011 - 13h27]
[mis à jour le 29 septembre 2011 à 16h00]


Les chiffres publiés aujourd’hui, et selon lesquels 16 000 à 31 000 cas de maladie d’Alzheimer seraient, chaque année en France, attribuables aux anxiolytiques et somnifères font évidemment grand bruit. Le Dr Bernard Croisile, neurologue et chef du service de neuropsychologie au CHU de Lyon, relativise néanmoins l’effet d’annonce. De quoi rassurer (un peu) les patients qui recourent à ces traitements.

« J’ai lu l’article sur le site Internet de Sciences et Avenir, qui publie un extrait des premiers résultats de ce travail », nous a-t-il confié. « J’ose imaginer qu’il sera rapidement publié dans une revue de référence à comité de lecture, ce qui permettrait de mettre en perspective les résultats et les éléments statistiques. En attendant, je suis inquiet car cela va faire peur à la fois aux patients sous anxiolytiques, et aux aidants qui peuvent penser à tort que ces traitements vont aggraver la maladie de leur proche ». A ses yeux donc, une mise en perspective s’impose d’urgence.

Ce travail a été réalisé par Bernard Bégaud, pharmacologue et épidémiologiste à l’Université de Bordeaux. Derrière un titre en forme de signal d’alarme (Exclusif, ces médicaments qui favorisent Alzheimer), il souligne que la majorité des études réalisées sur ce sujet « vont dans le sens d’une association entre la consommation au long cours de tranquillisants et de somnifères et la maladie d’Alzheimer ».

Un lien dû aux médicaments ou à la dépression ?

Bernard Croisile rebondit sur ce point crucial : « l’auteur met en évidence une association, un lien. Pas une explication. La nuance est majeure. De plus, comme il le concède lui-même, il ne fournit aucune explication physiopathologique ».

Il met également en garde face à de possibles biais statistiques. « De nombreux travaux ont montré que la dépression augmentait le risque de maladie d’Alzheimer », poursuit le médecin lyonnais. « La question que l’on peut alors se poser est la suivante : le lien trouvé avec les médicaments n’est-il pas tout simplement associé à la dépression ? ». Par ailleurs, « « comme la maladie d’Alzheimer débute plusieurs années avant que nous puissions en faire le diagnostic, il est possible que des personnes conscientes de leurs difficultés mnésiques perçoivent de l’anxiété et sollicitent un traitement anxiolytique ».

Quand aux chiffres avancés, il s’agit « d’une extrapolation à partir des données épidémiologiques concernant les patients souffrant d’une maladie d’Alzheimer et les patients qui prennent des anxiolytiques ou des somnifères ». Autrement dit, ils doivent vraiment être pris avec des pincettes. Ce qui ne retire rien aux risques très réels – dépendance, baisses de vigilance, chutes… - qui sont liés à la surconsommation de benzodiazépines. Laquelle il est vrai, est une caractéristique très française.


Source : Interview du Dr Bernard Croisile, 29 septembre 2011 - scienceetavenir.fr, site consulté le 29 septembre 2011.
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lewis
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Alzheimer et Benzodiazépine, la polémique

Message par lewis »

ça va m'inciter à accélérer mon sevrage
Merci Kate pour la mise en page du permier Article de Cardinal
Cardinal

Alzheimer et Benzodiazépine, la polémique

Message par Cardinal »

Ce qui reste mystérieux, c'est de savoir si c'est les benzodiazépine qui provoque une augmentation des risques ou si c'est dû au trouble pour lesquel on prend ces médicaments (voir si c'est la combinaison des deux )
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katesurf59
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Alzheimer et Benzodiazépine, la polémique

Message par katesurf59 »

Merci Kate pour la mise en page du permier Article de Cardinal
De rien !
Bin de doute facon on ne sera jamais qui a provoquer quoi , il vont touse se couvert .
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lodiz
Captain Kirk
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Alzheimer et Benzodiazépine, la polémique

Message par lodiz »

Mon grand-père n'a jamais priis la mondre benzodiazépine (il fumait parcontre) et à 85 ans alzheimer l'a pulbérisé. la vie c'est aussi la mort, la maladie, ne nous rajoutons pas des psychoses, on a en a déjà assez

Lodiz, dan sune de ces phases de plsue n plus rare de réalisme
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sara5
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Enregistré le : lundi 03 octobre 2011 12:50

Alzheimer et Benzodiazépine, la polémique

Message par sara5 »

on fait quoi alors ? du côté de mon grand père tout le monde a eu alzheimer (lui et toutes ses soeurs). Doit-on pour autant vivre sa vie dans la souffrance continue car on a peur de finir comme ça ? Alzheimer est ce qui me fait le plus peur dans l'échelle des maladies car je l'ai vécu de prêt. Mais jamais je ne pourrai crier haro sur les molécules qui peuvent nous sortir du fond du trou lorsqu'on y tombe. vivre mort vivant sans garantie d'échapper à la démence sénile quel avantage ?
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katesurf59
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Enregistré le : dimanche 03 janvier 2010 2:57

Alzheimer et Benzodiazépine, la polémique

Message par katesurf59 »

Benzodiazépines : les pouvoirs publics doivent agir

Suite au dossier paru dans "Sciences et Avenir" concernant les liens entre psychotropes et maladie d’Alzheimer, le Pr Bernard Bégaud, pharmacologue et épidémiologiste à l'université de Bordeaux 2 et auteur principal de l’étude mentionnée dans le mensuel, revient sur les risques attribuables aux psychotropes. Il prend de la distance par rapport au dossier de "Sciences et Avenir" et dénonce l'immobilisme des pouvoirs publics.

Pourquoi les résultats de votre étude scientifique sur les benzodiazépines et la maladie d'Alzheimer ont-ils été présentés dans un journal grand public ?

Nos résultats ne sont pas vraiment présentés dans ce dossier. Nous n'avons pas voulu communiquer sur notre étude parce qu'elle n'est pas terminée, n'a pas encore été soumise à publication et encore moins acceptée. Sciences et Avenir a mené un gros travail d’investigation et rassemblé beaucoup de données, publiques ou non. Il faut cependant penser aux malades, dont certains ont réellement besoin de ces médicaments. Ce battage médiatique peut avoir des effets dévastateurs en les poussant à arrêter brutalement leur traitement au risque de faire un syndrome d'anxiété généralisée.

Je tiens à préciser que cette étude n'est pas mon étude, mais le travail d'une équipe, que l'association constatée ne signifie pas qu'il y ait une relation de cause à effet et que les pouvoirs publics disposent déjà depuis longtemps de tous les éléments nécessaires pour agir. Dans le rapport de l'Opeps de 2006 il y avait déjà tout : la consommation tout à fait anormale des psychotropes en France, les causes probables de cette surconsommation et ses effets néfastes potentiels, avec notamment le risque de chutes, dont le coût est considérable, et un chapitre sur la maladie d'Alzheimer, où étaient reprises les six études prospectives en population générale publiées jusque là.

Une modélisation indiquait que si les conclusions de la majorité de ces études étaient correctes, il y aurait chaque année plusieurs milliers de cas de démence induits par les benzodiazépines en France. Ce rapport a été remis à l'Opeps et à la presse et il ne s’est strictement rien passé, alors que l’article de Sciences et Avenir, qui présente des données identiques, fait l'effet d'une bombe.

Quelles réserves peut-on émettre vis à vis de ces études ?

La critique la plus forte est celle d'un biais protopathique : la maladie commence par une phase préclinique, pendant laquelle des symptômes d'insomnie et de dépression peuvent survenir, et on ne peut exclure que la prescription de benzodiazépines soit liée à ces symptômes. Cependant, si une étude est suffisamment longue pour inclure des personnes ayant commencé à consommer des benzodiazépines plus de 15 ans avant le diagnostic de la maladie, le biais protopathique devient très peu probable. Nous sommes dans ce cas de figure avec notre étude.

Les benzodiazépines pourraient également raccourcir le délai pour que la maladie s'exprime ?

Tout à fait. Il est possible que de petites altérations infracliniques soient présentes très longtemps avant que les signes francs de la maladie se manifestent. Il est bien démontré que la stimulation intellectuelle est un facteur protecteur, peut être justement parce qu'elle aide le cerveau à s'adapter à cette destruction progressive. Les benzodiazépines, qui ont un effet sédatif, pourraient contrecarrer cette stimulation protectrice.

Y a-t-il des arguments expérimentaux en faveur du rôle des benzodiazépines ?

A ma connaissance, non. Je ne sais pas si une étude chez l’animal serait faisable mais elle constituerait la preuve irréfutable qui nous manque aujourd’hui.

Que faudrait-il faire ?

Il faut que les pouvoirs publics se saisissent de ce problème, réunissent des experts internationaux pour qu'ils analysent les six études qui montrent un lien entre maladie d'Alzheimer et benzodiazépines et les notent selon leur degré de fiabilité. Soit ces études sont entachées de biais et la relation est un artéfact. Soit les conclusions de ces études sont vraies, en tout ou partie, et nous sommes devant un problème de santé publique majeur. Mais comme rien n'a été fait depuis des dizaines d'années, les pouvoirs publics sont dans une position délicate. La France consomme deux à quatre fois plus de benzodiazépines que les autres pays. Plus de 30 % des personnes de plus de 65 ans en prennent et souvent de manière très prolongée.

Pourquoi cette exception française ?

Il y a 8 à 10 fois moins d'heures d'enseignement sur les médicaments au cours des études médicales que dans d'autres pays européens, comme l'Angleterre ou les Pays-Bas, et les médecins sont formés ensuite par la visite médicale. A cela s'ajoute la durée des consultations en médecine générale. 80 à 90 % des troubles psychiatriques sont pris en charge par les généralistes. Du fait de situations familiales ou sociales difficiles, de nombreuses personnes ont des symptômes psychosomatiques (troubles digestifs, palpitations...), qui donnent lieu à la prescription de psychotropes, faute de temps pour les prendre en charge différemment. C'est une réponse systématique et simple à un plainte qui, dans d'autres pays serait traitée différemment.

De plus, on n'a jamais appris aux médecins comment arrêter un traitement psychotrope. Si l'arrêt est brutal, il peut y avoir un syndrome de sevrage ou un rebond, avec une anxiété importante ou une insomnie. Donc on prescrit à nouveau et le traitement est installé pour des années. Les benzodiazépines peuvent, certes, être utiles, mais on les arrête d'autant plus facilement que le traitement a été bref. Il faut réduire progressivement les doses et prévenir le patient qu'il va mal dormir pendant quelques jours, mais qu'après cela ira mieux. Malheureusement, rien n’est fait pour que les règles qui existent sur les durées de prescription des benzodiazépines soient respectées.

Pourtant limiter la prescription des benzodiazépines irait dans le sens d'une réduction des dépenses de santé ?

Il serait possible de diminuer d'un bon tiers la facture des médicaments en France sans faire perdre la moindre chance aux malades. Mais l'Assurance maladie n'a pas un raisonnement de santé publique. Dans le cas du Médiator, des médecins de l' Assurance maladie avaient alertés l'Agence du médicament dès 1998. Mais ce médicament a continué à être pris en charge à 65 %, jusqu'en 2009 ! Pour ce seul médicament, le coût des prescriptions abusives et de leurs potentielles conséquences néfastes se chiffre en centaines de millions d’euros.

Trois rapports ont dénoncé la consommation abusive de psychotropes en France : le rapport Legrain, il y a plus de 20 ans, le rapport Zarifian, en 1996, et le rapport de l'Opeps en 2006. Il n'y a pas eu la moindre mesure, pas la moindre campagne. Même si les benzodiazépines ne coûtent pas très cher, leur prescription représente tout de même quelques centaines de millions d'euros par an. Mais ce qui pèse le plus lourd, ce sont les conséquences de ces prescriptions abusives. Nous sommes sur ce plan dans un pays complètement irrationnel.

source : egora.fr
Cardinal

Alzheimer et Benzodiazépine, la polémique

Message par Cardinal »

très intéressant,

merci kate
Philosss

Alzheimer et Benzodiazépine, la polémique

Message par Philosss »

Tout lu. Vraiment intéressant. Malgré ma position nouvelle sur la prise de médicaments sans culpabiliser sur sa classe, reconnaitre les effets pervers me fait encore dire que chaque cas doit être évaluer un à la fois. Ma crainte est de stigmatiser un groupe de gens malade, ayant besoin de certains médicaments dont les benzo.

J'arrive pas à me positionner pour moi-même. Je vais ajouter tout ce topic à mon billet sur la «dependance»

merci
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Phil34
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Alzheimer et Benzodiazépine, la polémique

Message par Phil34 »

Cool, tu vas peut être droit vers la maladie d'alzheimer avec tout le xanax que tu t'es enfilé, mais tu restes calme, ta nouvelle psy neurologue ne semble pas s'affoler, te donne gentiment ces gentils xanax dont tu n'arrives pas à te débarrasser. Comme dit le médecin de la pharmacovigilance, "c'est bien de vous rendre compte que vous êtes drogué", merci bien monsieur.
Pas de polémique surtout.
Non seulement un peu de rage. Un tout petit peu.

--edit--

Bon sang, même pas le courage de lire le message de Katesurf.

On m'a tuer.
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Phil34
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Alzheimer et Benzodiazépine, la polémique

Message par Phil34 »

Sérieusement, lu l'article de Katesurf. Je suis très inquiet à propos de ma santé. Je n'arrive plus à dormir comme il faudrait.
Mon cerveau ne tourne vraiment pas rond du tout. Bien entendu, mon utilisation totalement ubuesque de xanax n'est peut être pas la cause de mes symptomes actuels. En tous les cas, même sans aller jusqu'à Alzheimer, j'ai l'impression que le xanax n'arrange pas vraiment mon cerveau.
Chacun ici se rassure, oh ça va, je n'en prends pas depuis trop longtemps, je vais arrêter et tout ira bien.
C'est normal, c'est humain.
Moi, je peux vous dire que je panique et j'enrage car ma psy continue à me donner ces bon sang de xanax........zut dégouté

--edit--

Petite phase déclinique avec des insomnies, dépression, j'achète, je prends.

Cette étude peut pousser les personnes souffrantes à arrêter leurs prescriptions, tu parles ?

Moi, tout cela me pousse soit au suicide, soit me mettre tout nu devant l'assemblée nationale ou le ministère de la santé.

Agoraphobe, je n'ai réussi à monter à Paris pour retrouver un amour, je veux bien essayer de monter encore pour retrouver ma dignité, me faire comprendre, non, je n'accepte pas d'avoir été drogué à mon insu.

Cela me pousse aussi à vous obliger de me dire quelles sont les psychothérapies qui pourraient m'aider, tout de suite.

Sans attendre.

--edit--

En tous les cas pour d'autres problèmes de santé dûs à une certaine négligence des praticiens, les gens sont avertis et on leur demande d'aller à l'hôpital pour une évaluation.
Là, rien du tout.
Nos thérapeutes ne sont pas mis au courant.
Tout cela ne tient pas debout. Ne donne plus envie de se faire soigner.
Mes deux enfants adorés, je pleure, je n'ai pas le moral et vous m'envoyez ch....
Dur, dur.
A des gens anxieux de nature, on leur balance dans la gueule de telles informations, aucune cellule psychologique à l'horizon, aucun conseil pour trouver rapidement des alternatives.
C'est un scandale plus grand que le médiator, la canicule, même si cela est vraiment stupide de ma part de comparer la souffrance des gens, donc je retire cette phrase.
Enfin c'est un scandale, le prochain scandale sera la révélation de la dangerosité des ad nouvelle génération.
Ras le bol.
Je demande un débat sur toutes ces questions avant de porter plainte pour empoisonnement.

--edit--

Cette phase préclinique, ( que j'ai appélé déclinique ce qui n'est pas mal non plus) me fait vraiment peur.

J'ai envie d'en parler à mes enfants mais ils m'envoient ch....
*
J'ai envie d'en parler à ma psy mais elle ne croit pas les études sur internet.

De toutes façons, il faudrait que ce médecin précise d'autres symptomes de cette phase préclinique, ceux qu'ils donnent sont insuffisants pour avoir un diagnostic. Qu'en est il des altérations des capacités cognitives lors de cette phase ?

Je viens d'appeler suicide écoute, j'ai débité toujours les mêmes choses et j'ai vraiment eu l'impression d'être une personne à enfermer d'urgence.

Je suis extrèmement malheureux.

Pas de polémique sur ce point.
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