L'étrange cas des surdoués.

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Chafouin
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L'étrange cas des surdoués.

Message par Chafouin »

Il vaut mieux éviter les CMP pour les tests de ce genre...
Ils n'y connaissent rien. Il faut voir avec un psychologue et qui connaît bien le haut potentiel, sinon vous avez le droit à des tests qui ne donnent pas grand chose puisque la personne ne saura pas interpréter vos résultats, l'idée étant d'être renseigné sur son fonctionnement, surtout.
Ministre de la Gribouille.
Loup à mi-temps(voire plus selon les jours), autiste asperger et hpi, 29 ans, fait des gribouillis. Enchanté.
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//Brèves de vie \\
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aku59
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L'étrange cas des surdoués.

Message par aku59 »

J'ai passé plusieurs années à me demander si, moi aussi, j'étais surdoué. Tout ça à cause d'une petite phrase lâchée par la personne qui était chargée de me faire passer l'un de mes bilans de compétences : "Vous avez le syndrome du surdoué". J'ai macéré cette idée pendant des mois. Je me souviens plus exactement. Peut être même que ça se compte en années, faudrait que je calcule. Et cette hypothèse collait plutôt bien avec mon histoire. Bref, un jour j'ai décidé de passer le test parce que je devais en avoir le coeur net. J'ai eu du mal à trouver un psychologue qui faisait passer le WAIS 4 mais j'ai fini par trouver. J'ai eu le fameux chiffre sacré : 124 ou le résultat entre deux eaux

124 c'est pas au dessus de 130 donc théoriquement je le suis pas. La psychologue m'a pas dit que je l'étais, mais n'a pas non plus dit franchement que je ne l'étais pas. Pour dire vrai elle avait l'air un peu paumée. En fait, elle avait l'air abasourdie mais j'ai toujours pas compris pourquoi. Certains disent que le résultat est à modérer en fonction de certains états comme la dépression, le stress des tests, etc. D'autres encore disent qu'on peut l'être même si on est un peu en dessous des 130. J'ai compris que ce n'était que des chiffres et que cette limite était "arbitrairement" placée. Mais du coup je sais toujours pas. Plutôt que de regarder ça d'un point de vue binaire (je suis ou je ne suis pas), il faudrait que je regarde ça sous forme d'une échelle. Je le suis ... un peu. Mais est ce que je le suis assez pour que ça puisse expliquer au moins en partie mon parcourt ?

Récemment je me suis aussi intéressé à la bipolarité et plus généralement à la tendance cyclothymique vis à vis de mon cas. Paraîtrait que dans les phases "hautes", les capacités de réflexion sont boostées. Raaaaah quel sac de noeuds.
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TsaraVazaha
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L'étrange cas des surdoués.

Message par TsaraVazaha »

Bonjour,

Je ressors peut-être ce sujet des tréfonds du forum...
Il s'avère qu'il y en a encore 2 jours, je ne me serai jamais pensée surdouée... Puis une soirée, de longs échanges avec un nouvel ami et sa phrase :"je suis sur que tu es surdouée" ! Je n'y croyais pas, c'est pas possible, mes médecins ne seraient pas passés à côté ! Sauf que j'ai lu des articles, regardé des vidéos et pour moi tout s'éclaire, tout prend sens. Je pense fortement être surdouée ! Tellement de caractéristiques me correspondent. Les nombreux mal-être vécus durant ma jeunesse et ma dépression récente s'expliquent ! Mon sentiment d'avoir toujours était en décalage avec les autres, incomprise. Mes doutes incessants. Les questions que je ne cesse de me poser. Mes doutes. Ma très forte exigence. Mon perfectionnisme. Mon hypersensibilité.
Je continue de m'informer, j'en ai besoin c'est presque viscéral ! Et bien évidemment je me pose la question du test. Je le fais ou je ne le fais pas ? J'ai découvert son prix ! Aoutch ça fait mal. Je veux me laisser le temps de la réflexion, de décanter tout ce que je viens de réaliser et d'apprendre.
J'ai quand même peur de ne pas être diagnostiquée Haut potentiel. De par ma dépression et mes troubles anxieux, car j'ai l'impression d'avoir perdu des capacités. Je m'accroche peut-être à l'espoir d'une confirmation de ma douance, pour pouvoir enfin avancer dans la vie. Pourtant, même avant de penser à cette éventualité, mes aspirations étaient revenues, mon goût de la vie ainsi que des projets. Affirmer ma douance serait pour moi un moteur supplémentaire pour ne plus avoir peur, ou presque.
Depuis ces deux derniers jours, je pense sans cesse, je ne réalise pas vraiment cette découverte, je suis éprouvée. Et je me sens aussi libérée, comme si je m'étais enfin trouvée, que je savais enfin qui j'étais et que j'avais vraiment ma place dans ce monde !
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pacpac971
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L'étrange cas des surdoués.

Message par pacpac971 »

Puisque ca a été sorti des trefonds du forum.

Le HP, peut se faire sur 3 notions existentielles.
L'intelligence. Le fameux QI. Elle comporte plusieurs composantes : intelligence mathématique, orientation spatiale, orientation bidimensionnelle, intelligence verbale, intelligence motrice et mémoire. (cf internet). ca monte parfois a 8 catégories.

le test de QI permet d'évaluer une capacité de calcul. L'intelligence comme forme de moteur, d'outil.

La volonté.
On peut avoir une volonté forte.

Et le truc qui est important pour le depressif :
L'affectif.

Moi, j'appelle cela parfois QV (quotien de volonté). et QH, quotion humain.

En fait, le depressif est tres tres souvent a fort QH.
sensible, ouvert, à l'écoute, etc.

Dans un monde ou les gens le sont "moins".
Ce décalage de QH est en fait totalement ignoré.
Les HP intellectuels ?
Ok, on a le test de QI.

Quand on a un fort QI et un fort QH ?
ok, un test de QI va detecter le HP, et on aura alors une "explication".

le souci du depressif est le QH.
l'écoute, en fait.

ecoute, volonté, intelligence. trois choses différentes.

on tombe tres souvent en depression parce qu'on n'arrive pas à établir un lien avec l'entourage.
J'ai travaillé une fois avec une anorexique, à QV énorme. L'anorexie ?
c'était pour elle, et d'ailleurs pour beaucoup, une manière de pousser la volonté à sa quintessence.
la terre entière pliait devant elle, devant sa décision de se detruire.
Elle avait fort QI et fort QH, mais une volonté considérable.
Et se retrouvait en depression, nombreuses TS, et en totale derive et doute sur elle meme.

Le HP, peut donc avoir trois composantes un peu "évidentes".

Etre depressif ?
maladie ?
je ne sais pas.
c'est en fait pratiquement systématiquement une punition :
"tu es HP. QH important. Ecoute énorme. décalage et solitude. et tu vas tomber en depression de ça. et ton écoute importante va creuser comme une tombe".
je tente régulièrement ce sujet du HP, et du quotien humain, ici.
Pour ceux qui veulent en parler, mon salon est ouvert à tous.
Avoir de l'écoute n'est pas obligatoirement le truc qui nous detruit. juste ?
peut-être la plus belle qualité humaine...
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Little Pink
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L'étrange cas des surdoués.

Message par Little Pink »

Bonjour

Je suis aussi HP... je l'ai appris a 48 ans! je fais partie de ceux qui s'en sont bien sortis, peut etre parce que je ne le savais pas et je n'en ai pas fait une cause de mal-être. Mon papa l'était je pense aussi. Le WAIS ne montre qu'une partie des choses, et la barriere arbitraire de 130 (sans intervalle de confiance) est assez ridicule... mais c'est un repère. Un bon psy est essentiel et franchement celui qui m'a beaucoup aidée eh bien c'est un psy qui est HP lui-meme. Une autre chose c'est de rencontrer d'autres HP. On apprend à se reconnaitre et se détecter en fait c'est tellement évident! et agréabe et apaisant! come rencontrer quelqu'un qui parle votre langue en pays etranger (bon, avec des limites... il y a des HP qui sont "trop" pour moi... et que je fuis et d'autres avec qui ca colle immédiatement, et cela plus facilement que dans la vie courante!)
Etre HP ce n'est pas etre plus (ou moins) que les autres. C'est juste etre différent. Penser différemment, souvent plus vite aussi, avec le risque, comme je l'ai vécu, que ca s'emballe un jour et que tout explose (ou disjoncte, donc burnout) puis redescende en depression, car il y a eu blessure importante dans mon cas, ca ne guérit pas en un jour. mais ça guérit.
au boulot certains collègues ont compris, se sont interessés à cela (une colègue dont le compagnon et les enfants le sont par exemple). Je ne le dis jamais, ce n'est pas une médaille, et cela peut sembler si arrogant pour les autres, mais ceux qui ont pigés me laissent bosser à ma manière viennent me voir pour des analyses et des idées, etc. C'est plutôt cool.
Audette

L'étrange cas des surdoués.

Message par Audette »

Bonsoir Little Pink,

Merci pour ce résumé, je le trouve parlant. J'ai été détectée HP il y a un mois et demi (j'ai 20 ans). J'ai l'impression que tu as accepté ta douance et je trouve ça cool ! La barre de 130 n'est qu'arbitraire, tu peux avoir moins ou un QI hétérogène et être diagnostiquée HP par le psy quand même. On est en statistiques et c'est imprécis. Enfin, la répartition sur la courbe de Gauss est nickel mais la manière dont elle est interprétée parfois arbitrairement l'est moins...

Du coup tu as fais un suivi après le test, c'est bien cela ? J'ai fait l'inverse. Trois ans de suivis puis j'ai passé les tests sans en parler à ma psychiatre et je viens de mettre en pause mon suivi que je vais sûrement interrompre à la rentrée. Tu as rencontré d'autres personnes HP ?

Je le dis peu aussi. Je viens de l'apprendre et j'intègre encore mal. Je me sens très mal à l'aise lorsque j'explique à ma mère ce qu'est une personne HP par exemple car je n'ai pas encore accepter le résultat du test. Comment tu as accepté cela de ton côté ? Pour le moment, je passe par toutes les étapes possibles, du "C'est génial, j'ai des capacités" à "Je suis condamnée à vie". C'est plutôt dans les extrêmes... Je pleure parfois. A la fois de joie car ça y est, je sais que je ne suis pas folle, et de tristesse de ne pas savoir quoi faire. Je pense rencontrer d'autres HP, juste pour savoir que je ne suis pas seule dans ce cas. Je crois que ça me fera du bien.

Ce qui me manque dans ma vie c'est quelqu'un avec qui partager mes passions pourries... ^^ Quand je parle d'un truc qui m'intéresse, plusieurs possibilités : soit je largue les gens, soit ça ne les intéresse pas, ou bien ils m'écoutent. Ce dernier cas est rare (tout le monde n'est pas intéressé par la mytiliculture ou les théropodes par exemple...) mais j'ai plus ou moins l'habitude. Alors j'apprends et je lis seule dans mon coin et je me fais ma petite culture générale à dormir debout.

Je ne sais pas si tu passes souvent sur le forum. Sache que te lire m'a fait du bien alors merci pour cela.

Édit : Mmmmh j'ai été un peu catégorique. La courbe de Gauss est loin d'être parfaite.
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Nours
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Message par Nours »

Je pense l'être mais je n'en suis pas sur. Cela fait un moment maintenant que cette idée est né dans ma tête, mais j'en parlais très rarement de peur que ce soit de la vantardise de ma part ou que l'on me prenne pour un vantard, jusqu'à ce que ce soit un autre qui l'évoque.

Le fait que je n'ai jamais eu un suivi régulier avec un psy fait que j'en ai jamais eu confirmation, que ce soit vrai ou non. De plus je n'aime pas trop cette idée de "catalogué" les gens selon leur QI. Pour moi ce n'est pas tant le QI, le "taux" d'intelligence qui est important, mais ce que l'on en fait. Mais en relisant les derniers posts, je note que c'est tout de même plus complexe.

La dernière fois que c'est venu dans une discussion, c'était avec une connaissance de ma soeur que j'avais aidé à déménagé. Aimant le cinéma, la discussion c'est déclenché la dessus et c'est suivi sur ma volonté de devenir scénariste (car déjà à l'époque je commençais à écrire, même après le déménagement avec mon PC Portable, et cela l'avait surpris). De fil en aiguille je lui explique également que je ne réagi et n'agi pas comme les autres, une amie de longue date avait en effet peur que je me sente pas bien, mais ils ont été surpris que cela se passe pas si mal, à ceci près que j'étais beaucoup plus calme le soir. Mais je digresse mes excuses, quoiqu'il en soit au bout d'un moment c'est lui qui m'explique que je suis peut-être "surdoué". Première fois que c'est quelqu'un d'autre qui me le dit, c'est peut être vrai, je ne sais pas...
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poussière
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L'étrange cas des surdoués.

Message par poussière »

Je ne suis pas "surdoué". Je suis doué, c'est tout.
Blague mis à part, mais en était ce une ?

Je crois que comme certains le disent, il y a plusieurs formes d'intelligences. Par exemple: l'intelligence logique, analytique, créatrice, émotionnel, intuitive ...

Etant jeune j'ai passé plusieurs test de Q.I avec un bon résultat mais à ma grande déception, toujours en dessous de la barre des 130.
J'aurais aimé être un gééééé-niiiie !!!

Là ou je voulais en venir ? Je sais plus, je me suis perdu en route.

Salut.
« Regretter ses propres expériences, c'est arrêter son propre développement. Nier ses propres expériences, c'est mettre un mensonge sur les lèvres de sa propre vie. Ce n'est rien de moins qu'un reniement de l'âme.
-Oscar Wilde
Sünde

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Message par Sünde »

Ayant moi-même été diagnostiquée surdouée successivement au cours de mon adolescence et à l'aune de l'âge adulte, je puis vous confirmer que ce n'est clairement pas une sinécure, mais un sacerdoce qui, bien qu'elle puisse être source d'un épanouissement ineffable, peut aussi être source d'un mal-être et d'une déréliction qui peuvent plonger dans une dépression extrêmement douloureuse.

La surdouance, du moins en France, est un sujet à la fois méconnu et tabou dans notre pays ô combien idyllique, tabou parce que non seulement aborder le sujet de l'intelligence peut susciter l'indignation de la majeure partie de la population, mais parce que l'intelligence a toujours été représentée d'une manière caricatural, voire erronée, et, forcément, dans une société où les choses sont présentées d'une manière complètement opposée à ce qu'elles sont véritablement, il est difficile d'aborder ce sujet de manière rationnelle ou cohérente.

Au-delà des capacités purement intellectuelles, la surdouance, avant toute chose, est une manière de penser intrinsèquement différente. L'on ne réagit pas, l'on ne fonctionne pas de la même manière qu'une personne dite normale ; dans le cas de la surdouance, tout est exacerbé fois mille, que ce soient les réflexions ou bien la sensibilité, la plupart du temps à fleur de peau. Cela tranche avec l'image d'Épinal que l'on a du génie à l'intelligence froide et insensible. La plupart du temps, le fait d'être surdoué est corrélé avec une forme d'hypersensibilité caractéristique. Bien entendu, tous les hypersensibles ne sont pas nécessairement des surdoués et inversement, mais, que l'on le veuille ou non, il est des corrélations indubitables que l'on retrouve dans la majeure partie des cas.

Ce qui distingue également un surdoué d'une personne dite normale, c'est la manière de penser. Là où la majeure partie de la population privilégie un raisonnement plutôt séquentiel, le surdoué, quant à lui, utilise un mode de réflexion que l'on appelle la pensée arborescente, et, pour ceux qui connaissent plus ou moins le MBTI et la dichotomie intuition/sensation, il y a, une fois encore, des corrélations entre l'intuition et la surdouance. Cela est tout à fait logique : le surdoué préfère raisonner de manière abstraite en usant de son intuition, tandis qu'une personne dite ordinaire, quant à elle, a tendance à voir les choses sous un autre angle, peut-être plus pragmatique ou concret. Le dessein n'est pas d'établir une hiérarchie quelconque entre ces deux modes de fonctionnement : les deux sont simplement différents, l'un ou l'autre n'est ni mieux, ni pire.

Cela peut surprendre énormément de personnes, mais, aussi étonnant que cela puisse paraître pour la majeure partie des gens, eu égard aux clichés véhiculés sur le surdoué à la réussite sociale et scolaire faramineuse, un QI au-dessus de la moyenne n'est en aucun cas garant d'un succès incommensurable dans la société. Pis, cela peut même être l'inverse. Certains surdoués, effectivement, réussissent brillamment leur parcours, mais, hélas ! une autre frange de cette élite maudite (j'emploie le terme élite à des fins ironiques, rassurez-vous) a tendance à se prendre les pieds dans le plat et à se vautrer la gueule dans un système dans lequel son esprit est intrinsèquement incompatible.

Un surdoué, par exemple, peut souffrir de manière lancinante du syndrome de l'alien. Dans un système où il s'est toujours senti différent des autres par son idiosyncrasie intrinsèquement, cela n'est en aucun cas étonnant. Je vais prendre l'exemple de mon propre cas dans un but purement égocentrique, voire narcissique, mais, en ce qui me concerne personnellement, je me suis toujours sentie étrangère à un monde auquel je ne comprenais guère, comme si je venais d'une autre planète, et, au lieu de nourrir une sorte de fierté démesurée (ce qui peut m'arriver, cela dit), j'en tire une certaine souffrance, à l'idée d'être seule dans une planète qui me semble étrangère, démesurément étrangère.

D'aucuns disent que les surdoués tirent d'une prétention effroyable de leur condition intellectuelle, et, bien que cela puisse être vrai dans certains cas, je puis vous assurer que c'est la plupart du temps une source de souffrance incommensurable, car, quand on se sent isolé dans un monde qui ne nous correspond pas, inutile de vous dire que la dépression nous tend les bras avec un rictus nimbé d'une alacrité teintée de sadisme. La plupart des surdoués que j'ai rencontrés, au cours de mon existence, souffrent ou ont souffert d'une dépression cauchemardesque de nature purement existentielle, et, dans le pire des cas, cela peut les mener à commettre le pire, c'est-à-dire à se mettre la corde autour du cou.

Je ne pense pas avoir déjà rencontré au cours de mon existence un surdoué n'ayant jamais ressenti ce désespoir existentiel à vous rendre fou...

De ce fait, il est à mes yeux extrêmement important que les enfants intellectuellement précoces soient pris en charge le plus tôt possible par des spécialistes, parce que, j'ai l'outrecuidance d'en parler en connaissance de cause, je puis vous assurer qu'une précocité intellectuelle non-diagnostiquée ou négligée sans prendre les mesures ad hoc, peut avoir des conséquences horriblement désastreuses, eu égard à l'enfer que peut subir l'enfant en question : isolement social, dépression, persécutions sociales, tendances suicidaires... En ce qui me concerne, j'ai très mal vécu ma scolarité, et j'en garde des séquelles qui me font encore beaucoup souffrir à l'heure actuelle, et, très honnêtement, j'ignore si je me remettrai un jour de cet enfer, tant l'amertume qui me brûle les entrailles me ronge intérieurement. Les gens sous-estiment bien trop souvent la cruauté dont peuvent faire montre certains enfants entre eux.

L'école est déjà un endroit horrible et anxiogène pour la majeure partie des enfants...
Audette

L'étrange cas des surdoués.

Message par Audette »

Merci Sünde pour ce partage ! J'ai envie de te répondre mais comme mes pensées se bousculent, je vais réfléchir et écrire une réponse que je posterai d'ici quelques jours. Je tiens à dire que je te rejoins sur beaucoup de points.
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Nours
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L'étrange cas des surdoués.

Message par Nours »

J'avoue me reconnaître sur certains points, mais encore une fois je ne veux pas donner l'impression d'être un "vantard". Et quand bien même si cela était le cas, comme tu le soulignes c'est loin d'être un avantage dans nos sociétés uniformisés. En fait il y a même un terme que je trouve assez rigolos pour désigner ces surdoués, mais aussi toutes personnes qui ont bien du mal à être "normal" (toute proportion gardé bien sur) : les "contraires". Je trouve que c'est un bon terme pour les désignés.
Détachement

L'étrange cas des surdoués.

Message par Détachement »

Bonjour,


J'écris ici pour avant tout pour obtenir des informations.

Est-ce qu'il est possible de sentir ce décalage sans avoir la sensation d'être / sans être Haut Potentiel Intellectuel ?

Après que le test (onnéreux au demeurant) soit passé avec "succès", quels dispositifs concrets sont mis en place pour soulager les personnes concernées ?

Quid de l'avenir des personnes qui n'ont pas un profil "interprétable" ? Quel avenir pour elles ?

Merci d'avance et bon courage à vous.
Audette

L'étrange cas des surdoués.

Message par Audette »

Hello Détach,

La sentiment de décalage n'est pas réservé au surdoué. Quant à ce dernier, le décalage n'induit pas forcément une souffrance. Je pense que celle-ci est davantage provoquée par un contexte que par les caractéristiques de la personne en soi, bien que celles-ci soient source d'explication.

Pour ta deuxième question, je permets de répondre avec ma propre expérience récente. Concrètement, j'envisage plusieurs pistes : me faire suivre par la psy qui m'a fait passer la WAIS, m'inscrire à une association pour voir (contrairement à pas mal d'avis, je ne crois pas qu'il existe plus d'hautains chez les surdoués, mais ceux-ci sont souvent plus lapidés étant donné le caractère sensible que constitue le débat sur l'intelligence). Enfin, je continue avec ma vie, entourée de ceux qui m'apportent, surdoué ou pas, peu m'importe. Plus globalement, il existe de multiples approches concrètes, tout dépend de l'individu en lui-même, de son âge, son vécu, sa résilience etc.

En vrac, je dirais :
- Ecole spécialisée (attention, je ne veux pas paraître de caser les gens, mais c'est une solution parfois)
- Association
- Lecture ou renseignements sur le sujet
- Réorientation professionnelle (pas mal de surdoués adultes découvrent leur douance dans le cadre d'un bilan de compétences ou f=exercent une profession qui ne leur plaît pas)
- Suivi psy
- Et pleins de choses propres à chacun : activités diverses, en parler aux proches, faire soi-même son chemin...

Pour ton ultime question, il y a beaucoup à explorer sans doute. En effet, certaines personnes reçoivent un "bilan non concluant", souvent dû à un QI trop hétérogène : le psy n'a pas pu trancher. Cependant, s'il n'a pu trancher sur la question "douance ou pas douance", le test offre des informations tout de même riches (mais incomplètes et parfois biaisées, comme n'importe quoi) sur le fonctionnement, la personnalité de l'individu. Certains sujet au bilan "non concluant" s'estiment prétentieuse d'avoir cru que... Mais d'après moi, les caractéristiques du surdoué ne sont pas réservées qu'au surdoué et pleins de personnes peuvent avoir les mêmes (C'est surtout la quantité des caractéristiques et leur origine qui indiquent la douance. Par exemple : une personne hypersensible peut se croire surdoué car l'hypersensibilité fait parti du cliché de base. Pourtant, son hypersensibilité peut s'expliquer par plusieurs causes autre que la douance. De même, un surdoué n'est pas toujours hypersensible.).

Bien que l'absence de réponse tranchée soit sûrement très frustrante, un bilan est riche car l'individu l'est. La réponse "non concluante" est bien une preuve que l'humain est complexe et qu'il n'existe pas de réponse arbitraire. D'ailleurs, le QI à 130 est arbitraire car il faut bien que les pros se situent mais c'est bien plus compliqué que cela. Contrairement à ce que certains pensent, le test de QI n'est pas si "de pacotille" qu'il n'y paraît. Mais il est imparfait, c'est vrai. Après, je ne le considère pas comme une case. En soi, aucun test n'est une case. C'est le pro ou le sujet qui le fait devenir une case.

J'espère avoir pu t'éclairer un peu. Ce ne sont que mes pistes et mes hypothèses, bien entendu.
Détachement

L'étrange cas des surdoués.

Message par Détachement »

Aude,

Je pense que ces informations peuvent être utiles pour toutes personnes qui auraient le souhait d'entreprendre les démarches pour certifier ou infirmer un haut potentiel intellectuel. Certaines informations confortent mon point de vue.

Merci pour les informations concernant les dispositifs qu'on peut mettre en place.
Je connais une personne HPI qui touche l'AAH pour d'autres raisons et qui se plaignait par la suite du parcours bien erratique auquel elle avait eu le "droit", je lui soumettrai certaines idées quand je la recontacterai.
En ce qui concerne le cliché de l'arrogance de certaines personnes dans ces communautés, il est aussi plausible que cela tienne simplement à "l'effet de communauté" de certaines associations. Certaines sont peu inclusives, tant pour leurs "membres" que pour les personnes (proches, par exemple) qui souhaitent les intégrer.
Ce qui peut, à terme, entretenir la mécanique insidieuse de décalage que certains Haut Potentiels Intellectuels ou proches éprouvent déjà et ce, plus douloureusement.

Bien sûr, on estime les personnes atteintes d'hypersensibilité dans une fourchette de 15 à 25% (un peu vague quand même) alors que la douance ne concernerait que 2% de la population.
Sauf que j'ai l'impression que 2% est une estimation peu fiable parce que j'ai croisé la route de personnes qui connaîtraient des HPI et de nombreuses personnes qui disent l'être (aussi qu'il y a des personnes qui ne souffrent pas de leur décalage et qui ne vont pas nécessairement consulter pour passer les tests).
Audette a écrit :
En soi, aucun test n'est une case. C'est le pro ou le sujet qui le fait devenir une case.
C'est ce que je répète sans cesse. Après, certaines personnes trouvent leur salut dans une case et tant mieux pour elles.
Pour le reste, je déplore que ces personnes au "bilan non concluant" ne soient pas plus orientées et qu'elles aient à rentrer dans une lourde errance d'introspection sans plus de direction ou de différenciels.
Tout le décisionnel est encore et toujours une problématique d'interprétation, tant au niveau d'une personne que du professionnel.

Bon courage.
Audette

L'étrange cas des surdoués.

Message par Audette »

Détachement a écrit : dimanche 10 juin 2018 17:30
En ce qui concerne le cliché de l'arrogance de certaines personnes dans ces communautés, il est aussi plausible que cela tienne simplement à "l'effet de communauté" de certaines associations. Certaines sont peu inclusives, tant pour leurs "membres" que pour les personnes (proches, par exemple) qui souhaitent les intégrer.
Complètement. Je suis tombée sur un site il y a peu qui proposait des séjours entre "zèbres", asperger... C'était... commercial au possible et dans un but qui semblait purement lucratif. Certaines personnes s'enferment dans des cases malheureusement.
Détachement a écrit : dimanche 10 juin 2018 17:30
Bien sûr, on estime les personnes atteintes d'hypersensibilité dans une fourchette de 15 à 25% (un peu vague quand même) alors que la douance ne concernerait que 2% de la population.
Sauf que j'ai l'impression que 2% est une estimation peu fiable parce que j'ai croisé la route de personnes qui connaîtraient des HPI et de nombreuses personnes qui disent l'être (aussi qu'il y a des personnes qui ne souffrent pas de leur décalage et qui ne vont pas nécessairement consulter pour passer les tests).
Tu soulèves une réflexion intéressant. Moi aussi je me suis interrogée là-dessus. Je me demande d'où sort ce 30% (je crois que le chiffre exact) d'hypersensible. Je ne connais aucune étude scientifique qui le certifie. Cela m'a l'air d'être une donnée purement empirique mais je vais fouiller la question.

Le sujet sur les HP se démocratise pas mal, ce qui explique peut-être la "multiplication" des surdoués. Je ne sais pas. Tout ce que je sais c'est que la courbe de Gauss est imparfaite, même si représentative. Pour ma part, je considère qu'il est indispensable de passer un test de QI pour certifier ou pas si quelqu'un est surdoué. Ce n'est pas le seul critère, bien sûr mais celui-ci révèle pas mal certaines caractéristiques. Après, les biais pendant la passation existent mais franchement, dans quoi n'y a a-t-il pas de biais ?! Je précise que je ne prône pas la suprématie du QI, je suis la première à en faire la critique. Mais comme rien n'est parfait, j'essaie de voir les avantages et les inconvénients de chaque chose. J'ai une amie qui s'est fait diagnostiqué zèbre (quelle fourre-tout ce mot aussi...) juste par une entretien qualitatif. Je trouve ça dangereux. Elle est hypersensible, certes, mais sans méthode clairement définie, le diagnostic (pourquoi on utilise ce mot d'ailleurs ? C'est pourtant pas une maladie) est très biaisé et peut-être faux. Donc c'est dangereux car certains, sur la base d'un bilan foireux, sont peut-être mal orientés. J'ai vu un reportage dans lequel une association belge (que je ne citerai pas) se targuait de détecter les HP rien que par un regard...
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Line1990
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L'étrange cas des surdoués.

Message par Line1990 »

Miet a écrit : lundi 26 mai 2014 11:17
J'ai passé des test chez un neuropsycho il y a quelques années, mais c'était la psychiatre qui les avaient demandé pour appuyer son diagnostique de psychose. elle était à côté de la plaque !
Coucou Miet,
Tu veux dire quoi par "elle était à côté de la plaque"?
As tu passé ou non le test de qi pour adulte, la WAIS ?
Aurais tu envie aujourd'hui encore de le passer, enfin est ce que tu le ressens comme une nécessité ?

Moi j'ai vu une neuropsy elle n'a pas calculé mon qi car hétérogène, c'est à dire que selon les subtests je me situe à différents niveaux dans l'échelle de weschler
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Miet
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L'étrange cas des surdoués.

Message par Miet »

Bonjour @Line1990

Je disais qu'elle était à côté de la plaque parce que je ne suis pas psychotique, et les tests qu'elle m'avait fait passer l'ont démontré.

Je n'ai pas passé de test de QI, j'ai un moment voulu le faire, mais j'ai trop peur de "l'échec" (je voudrais vivre ça autrement, mais c'est ce qui se passerait en moi je crois...). Donc, non, je n'envisage pas de me faire tester, du moment que je vais bien et que je n'en souffre pas...

Mais, c'est difficile d'en parler sans passer pour vaniteux ou hautain... Je pense être HP, voilà. J'aimerais bien en avoir la confirmation par un psy, mais je ne sais pas ce que ça m'apporterait.

Comment as tu abordé ton test ? As tu éprouvé de la déception à l'annonce des résultats ?
Utilisez les rapports si vous désirez que l'on efface/édite/verrouille/déverrouille l'un de vos messages/sujets/salons ; ou pour prévenir la modération d'un message hors charte. Merci de votre aide !

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poussière
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L'étrange cas des surdoués.

Message par poussière »

Être surdoué c'est bien mais ça fait pas tout, loin de là.

C'est un peu comme être fort au Kung fu ou bon en communication.
Encore faut il ne pas se faire exploiter par un producteur ou une boîte de pub !
« Regretter ses propres expériences, c'est arrêter son propre développement. Nier ses propres expériences, c'est mettre un mensonge sur les lèvres de sa propre vie. Ce n'est rien de moins qu'un reniement de l'âme.
-Oscar Wilde
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Line1990
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L'étrange cas des surdoués.

Message par Line1990 »

Miet a écrit : lundi 16 septembre 2019 17:43
Comment as tu abordé ton test ? As tu éprouvé de la déception à l'annonce des résultats ?
Non, pas de déception.
Un début de réponse puisque j'ai quand même un fonctionnement atypique (c'est ce qui est écrit dans mon compte rendu), puisque j'ai un profil hétérogène.

Après des fois je me sens encore plus seule puisque je ne me reconnais pas dans les autres, je ne me suis jamais reconnue, toujours trouvé en décalage. J'ai l'impression qu'il y a moi, puis une sorte de mur en verre invisible et qu'il y a les autres.

Après j'essaie de le vivre, ni bien, ni mal je le vis c'est déjà ça.
J'essaie de m'adapter sans me suradapter, en limitant le masque que je m'impose.

Après les gens disent que je suis bizarre mais moi aussi je les trouve bizarre.

Mais bon, j'essaie de vivre tout ça au mieux.
Zapi
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L'étrange cas des surdoués.

Message par Zapi »

Bonjour @Line1990,

moi aussi j'ai un profil hétérogène. J'ai passé le test à l'âge adulte.
Mes compétences verbales sont "HP" mais les autres compétences sont médiocres voire "BP" (bas potentiel!)
J'attendais beaucoup de ce test mais au final, rien de fabuleux n'en est sorti..
Le test a seulement confirmé des aptitudes que je savais hétérogènes.
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