Syllogomanie

[Syllog]

Bonjour Rubis et Rick,
Je suis en plein dedans depuis ... tout gamin. Mes conjointes successives ont toutes fini par fuire !
Il n'y a pas encore de thérapie connue, pas de médicament, cela commence tout juste à être reconnu comme une maladie et
un handicap. Les psys ne sont connaissent pas (ils restent dans le classique : "vous ne rangez pas, pourquoi ne rangez vous pas ?")
Au départ on prend cela comme une attitude bohème et ca peut ne pas être trop pénalisant; on a plein d'autres qualités, on détonne des autres
et puis on peut avoir l'aide des proches (parents, conjoint).
A la longue les proches se lassent et se barrent, on entasse sans limite, la dépression n'est pas loin, on rajoute qques addictions; et on se
retrouve dans une maison invivable ou on ne retrouve rien, ou l'on ne peut recevoir personne.
Je crois que le plus dur c'est qu'on en a conscience (enfin pour moi, le copain de Rubis ne sais pas), et puis on essaie de ranger,de classer
et en fait on passe un temps inimaginable et au final tout reste dans le même état, on a juste fait des nouvelles piles avec les anciennes et pire
on a perdu les derniers papiers les plus importants!
Bon Rubis je ne sais pas quoi te dire, si tu aimes ton ami reste avec lui mais il faudra que tu prennes beaucoup de choses en main. Si tu n'aimes
que les maisons niquelles bien rangées ca va être plus dur !

[Rubis]

Merci Syllog, vous avez fort bien décrit cette nouvelle maladie ; je vis exactement cette situation et j'en ai honte à notre époque où il y a de plus en plus de pauvres ; par contre j'aimerais savoir si vous pouvez devenir violent dans le cas où on s'acharnerait à vous demander de ranger ; pour ma part, je suis lasse de devoir me faire toute petite dans une maison où je ne trouve plus d'aisance pour vaquer aux occupations ménagères ; un exemple, les produits d'entretiens perdent leur place à la buanderie et se retrouvent à la cuisine au milieu des casseroles ...Les enfants ont grandi, sont partis et maintenant leur chambre est convoitée ...Je souffre aussi bien sûr de ne pas avoir une vie normale, comme avoir des amis, recevoir etc
Avez vous conscience que la situation empire au fil des années ?
Pensez-vous avoir manqué matériellement parlant, durant votre jeunesse ?
Désespérée, je me pose tellement de questions et je m'enfonce...

Merci à vous et courage !

[Syllog]

Bonjour Ruby,

Je ne pense pas que cela rende violent, mais c'est vrai que l'on apprécie guère d'être mis en face de notre défaut, on est forcément vexé.
Sur la ou les causes, je n'ai jamais manqué de rien; pour moi même je chercherai plutôt dans les troubles de l'attention. Je ne sais pas pour
votre mari.

Est-ce que votre maison resssemble aux photos que l'on trouve sur internet genre :

syllo.JPG (113.78 Kio) Vu 3517 fois

[Rubis]

Bjr Syllog,

Merci pour votre réponse.

Pour répondre à la vôtre, oui cela ressemble fort malheureusement à ces photos ...seulement j'essaie en permanence de maintenir en ordre le salon et les communs et je ne fais que déplacer tous les objets devenus pour moi des intrus pour les entasser là où je ne peux maintenant plus y remédier...(J'ai oublié le jardin qui prend une allure d'entrepôt...) Je suis obligée d'y veiller en permanence car ces pièces devenues les seules respirables, ne tarderaient pas à devenir des taudis comme celles du garage, du grenier etc. Mon mari est toute la semaine sur la route et j'essaie de "supporter"mais le w e, il m'arrive d'en profiter pour lui demander de ranger, de faire du tri, d'améliorer l'état de notre maison qu'il rend de plus en plus invivable pour moi et pour les enfants quand ils viennent me voir. Et là, il explose. Il n'est bien évidemment plus question d'entretenir sa maison et de faire des projets de rafraîchissement. Je précise que je ne suis pas une maniaque du rangement mais j'ai perdu l'envie de vivre dans cette maison et il m'arrive de rêver d' un appartement où je pourrai respirer à pleins poumons.

Bonne soirée Syllog !

Et vous Rick_Deckard qu'en pensez-vous ?

[Rubis]

@Syllog
Bonjour Syllog,

Merci pour ta réponse, malheureusement tout ce que tu indiques correspond à ce qui se passe à la maison ; quand tu dis que "tes conjointes successives ont toutes finies par fuir", as-tu
essayé de les retenir ? Etais-tu à ce moment là conscient de ton problème ? As-tu tenté de consulter ?
Quand tu dis que la dépression n'est pas loin, mais n'est-elle déjà pas là ?
Quand tu dis "si tu aimes ton mari, reste avec lui" je te répondrai que ça ne suffit pas, cette maladie détruit également l'autre, prend une telle ampleur dans sa vie que cette dernière perd tous ses
repères voir même son oxygène...
Je suis arrivée à un stade où je vis par sacrifice ; la culpabilité a une telle emprise sur moi que je suis sous antidépresseurs ... Quelle est la solution ? Partir ?

Merci à toi Syllog !! et peut être à toi aussi Rick_ ??

[Syllog]

Hello Rubis,

Je reviens tout juste ...
Je comprends pleinement ton désarroi !Il est difficile pour moi de te dire ce qu'il faut faire. Le désordre que nous mettons autour de nous existe aussi dans nos pensées.
En est-on conscient ? On occulte. Ton mari doit se dire qu'il est juste un peu bordélique.
Pour ma part je n'ai pas chercher à retenir mes compagnes. Après coup je crois qu'elles ont eu raison.
Peut-être y a-t-il une solution, genre séparer la maison, je connais des amis qui ont fait comme cela, le bonhomme entasse ses bazars dans ses granges, et il y a un endroit commun ou la femme range tout.
Il ne faut pas te laisser trop déprimer, as-tu vu le toubib ?

[Rubis]

Merci Syllog de me répondre ...

Tu as ce côté positif, c'est que tu reconnais ce que cette maladie peut entraîner ...et puis tu en parles, comme le proverbe le dit, "chose avouée....
avais-tu eu l'occasion d'en parler avec tes ex ? Moi j'ai tenté mais ça part aussitôt en vrille, il me dit que je suis intolérante comme mon père qu'il n'appréciait pas d'ailleurs car il avait compris avant moi...que je suis comme sa mère une maniaque du balai je te passe tous les noms d'oiseaux...
Non, je suis quelqu'un de normal, qui aime vivre dans une maison ordonnée et propre, qui aurait aimé rafraîchir son intérieur avec des nouveaux papiers peints, après 16 ans ...qui aurait aimé recevoir, avoir une vie sociale bref, une vie normale.
Oui, j'en parle à mon toubib, c'est récurant d'ailleurs car il estime que ce n'est pas mon problème, que je ne dois pas m'empêcher de vivre, que je dois vivre ma vie en me faisant plaisir et surtout en pensant à moi mais comment peut-on être indifférent quand on a partagé 34 ans d'une vie ? Je suis toujours sous antidépresseurs et j'ai l'impression que je ne m'en sortirai jamais.
Pourtant tout aurait pu être beau, les enfants sont élevés, nous ne manquons de rien mais.......
Et toi ? comment vas-tu ? Je peux peut être aussi t'aider si tu veux !
en tous cas Syllog ! :

[Syllog]

Hello Rubis,

Bon, c'est toujours le bordel, rien à faire !



Les messages sont d'une grande aide car cela permets d'avoir un contact qvec quelqu'un qui vous comprends.
Dommage le site n'accepte pas les MP ...

J'espère trouver une solution pour minimiser ce handicap.

Bon courage Rubis.

[Rick_Deckard]

Bonjour

Je reviens juste d'une hospitalisation en psychiatrie : d'où mon mutisme ici depuis quelques semaines.
Les choses ont un peu évolué pour moi : mon TOC serait la manifestation d'une psychose dissociative (schizophrénie pour ne pas la nommer).
Aujourd'hui j'ai eu la force de remplir 3 sacs poubelle et de les jeter : il m'en reste encore énormément à faire.
Sinon mon appartement est pire que celui de la photo ci-dessus.
Je suis un rat, un Diogène qui s'ensevelit dans son studio rempli de n'importe quoi, de livres, de boites de pizza (j'ai aussi tendance à manger mal) ou de sachets vides.
Je ne connais plus la vraie couleur de mon sol puisque cela fait des années que je ne le voit plus.
Mon jardin est un noman's land.
Pour me faire une idée de mon accumulation pathologique je m'étais procuré un livre "La VIe Secrète du Diogène" (on le trouve sur Amazon si cela vous intéresse).
Cet ouvrage ne fait qu'exposer des faits, des bouts d'histoire de gens comme moi qui ne savent pas se séparer de leurs biens quel-qu’ils soient ; un photographe et un journaliste racontent sans jugement, sans donner de recettes miracle pour s'en sortir.

A bientôt

[Syllog]

Allez je me fais un sac poubelle aussi aujourd'hui !

[Rubis]

Bonjour Eric et Syllog !

C'est vrai Eric, que je me posais des questions quant à votre silence... et merci pour votre réponse !
Par contre, Il me semble que vous gagnez vous et Syllog, un énorme point sur mon conjoint quant à la prise de conscience de votre maladie. En plus, vous cherchez à vous documenter ! Pour ma part, je n'ai pas d'espoir puisqu'il ne la reconnaît même pas et qu'il préfère me déstabiliser en disant que je suis intolérante...

Bravo pour la démarche des sacs poubelles ! C'est un bon commencement !! Courage !

[Rick_Deckard]

C'est juste une petite avancée mais que je me force à tenir sur la distance : chaque jour au moins 1 sac (100 litres) pour assainir mon domicile.
Je sais que tout d'un coup serait trop ambitieux, fatiguant et surtout ne développerait pas en moi une continuité que j'espère bien acquise au final.

P.S. : juste un détail je ne me nomme pas Eric mais j'ai emprunté le nom d'un personnage de fiction, Rick Deckard le Blade Runner. D'aucuns estiment que Rick Deckard serait lui même un Réplicant.

[Rubis]

Super ! la décision !! Bé oui, c'est comme ça qu'on avance ! Allez-y ! et encore un sac demain !!

Si vous le voulez bien, j'aurais aimé vous poser une question :
Durant la période où vous étiez en couple, sous le même toit et dans le cas où votre compagne souhaitait partir... est-ce qu'inconsciemment vous la considériez comme "faisant partie des meubles", des choses et des habitudes qui vous entourent et ainsi ne pas vouloir qu'elle parte parce que, plongé dans cette maladie, il ne vous viendrait pas à l'idée que la personne vivant à vos côtés souffre également ?

Merci pour votre réponse et dans tous les cas, courage !

[Rick_Deckard]

En ce qui me concerne je n'accumule pas quand je suis avec quelqu'un. La solitude m'a perverti au point de rendre invivable mon intérieur. Je ne constate pas ce problème quand je partage momentanément le logis (chez des amis, en vacances, quand je suis hébergé par ma famille ...).
Je souffre seul de ma syllogomanie.

[camé]

Si j'ai un conseil à te donner, ce serait de demander de l'aide.
Un pote à moi, sans être de la Syllogomanie, avait beaucoup de soucis pour ranger son appartement, un studio également.
On pouvait y trouver de tout, c'était assez ... surprenant.
Et il voulait pas vraiment changer, parce que ça l'angoissait terriblement, jusqu'à ce que les voisins portent plainte pour l'odeur qui filtrait de son appartement et qu'ils n'avaient pas à subir.
Une aide ménagère vient chez lui depuis ( il a pas mal de soucis donc a obtenu par le biais de son psy, cette aide là ), pas tout les jours, mais assez pour que ça devienne vivable pour lui...
Essaie peut être de demander de l'aide, parce que comme ça tu contrôlera un minimum les choses, sinon tu risque de te retrouver avec des gens voulant entrer chez toi, expulsé de chez ou autre... et je doute que ça soit l'idéal dans ton état.

[Rick_Deckard]

Mon pire scenario serait d'avoir des visites inopinées chez moi.
Je n'arrive pas à concevoir que quelqu'un vienne m'aider.
J'imagine toujours le pire dans cette situation.

[Améthyste]

Bonjour à tous. Je présente brièvement : je suis une Mémé de 74 ans et vient de découvrir avec étonnement que mon problème est plus répandu que je ne le croyais et je vous assure que cette découverte fait un bien fou : j’ai même commencé à ranger, c’est tout dire !
J’ai toujours été bordélique, c’est un fait, mais dans a limite du supportable. Avec un avertissement sur la porte de mon appartement «Bienvenue dans ma porcherie ... Ici,
seuls ceux qui me comprennent sont admis». Il me suffisait de retirer quelques sacs, des
livres et magazines ou vêtements des chaises pour pouvoir accueillir mes amis sans trop
d’angoisse.
J’ai eu une vie conjugale désastreuse (mon désordre en est sûrement une des causes).
Mon mari et moi nous nous sommes séparés, lui dans la maison de ses parents, moi dans un petit appartement et la maison en donation à notre fils. Suit une période calme, hélàs
gâchée par l’arthrose, ce qui m’a valu 2 prothèses de genoux.
2001 : mon mari fait un accident vasculaire cérébral, qui le laisse aphasique et désorienté.
Je suis venue de temps à autre pour trier et ranger (mais oui !) ses papiers. Assez bon
équilibre de cette façon. Mais son état s’est peu à peu dégradé et en 2006, je me suis sentie obligée de venir m’occupper de lui. Arrivée dans une maison relativement en ordre(sauf le annexes, cour, écurie, atelier, envahis manifestement par un syllogomaniaque).
Vieille maison où tout est à refaire, devenue «quart-monde», sombre et triste, où je ne
me suis jamais vraiment plue. Voilà comment j’ai amassé de tout, partout, ce que je ramenais de chez moi, des inutilités que j’achetais. Mari de plus en plus difficile, colérique, jamais content. La déprime s’installe + problèmes de santé (arthro-disco-scun machin, terriblement douloureux, hélàs inopérable), DMLA sévère à l’oeil droit avec piqûres dans l’oeil, arythmies cardiaques ... Et un moral qui a chuté plus vite que les cours de bourse en période de crise. Le coup de grâce ? : la vente de mon appartement où je ne pourrai plus retourner, et que je dois impérativement vider. A rajouter à mon bordel ambiant toutes les caisses qui viennent de là-bas et qui attendent toujours un traitement. Pas facile pour moi avec mes handicaps.
Pardonnez moi d’avoir été si longue. Vous savez sans doute par expérience que ça fait un bien énorme de parler et d’espérer que quelqu’un vous lise et vous comprenne, car c’est un sujet dont on ne parle pas facilement, même avec des amis. Tout soutien est le bienvenu. Des amies me proposent de venir nettoyer, ce qui est impossible avant que j’aie rangé.
Merci à vous d’avance, j’espère que notre union fera une force pour nous en sortir.
A très bientôt.

mercredi 30 mai 2012 12:47
Depuis dimanche, le jour où je me suis soulagée en écrivant, j’ai commencé à chercher des solutions. D’abord, le conseil à Rick, remplir une caisse poubelle par jour. Trop difficile parce que j’ai 8 pièces à vider, alors, j’ai décidé de placer une poubelle par pièce, j’ai décidé que quand je passais d’une pièce à l’autre, j’emmènerais 3 «choses» à ranger ou à jeter, -ET LE FAIRE !- et depuis hier soir, j’ai eu une autre idée, j’inscris dans un cahier OU je vais ranger mes différentes trouvailles. Partant bien sûr du principe «une place pour chaque chose et chaque chose à sa place» . Quelqu’un parmi les syllogomaniaques (je ne connais ce mot que depuis quelques jours, et j’adore l’utiliser)
serait-il prêt à me suivre et/ou m’apporter d’autres suggestions ?
J’espère toujours un commentaire de votre part et suis prête à vous entraîner dans mes progrès éventuels. A bientôt.

[Equateur973]

Bonsoir à tous,

Nous venons de découvrir que notre frère est affecté du syndrome de Diogène. Nous le savions en souffrance psychologiquement et dans une situation de dépression qui ne se disait pas, mais il a toujours nié ses difficultés et fuit la réalité.

Depuis des années, notre frère a toujours une bonne raison de ne pas être là pour ouvrir sa porte. Il a perdu ses papiers d'identité, n''a plus de travail ni de sécurité sociale, ne peut plus mettre la main sur ces bulletins de salaire pour faire valoir ses droits, refuse toute aide, est entretenu financièrement par notre mère qui ne peut se résoudre à cesser de subvenir à ses besoins vitaux.

Cet hiver les grands froids l'ont obligé à quitter la chambre de bonne qu'il occupe pour se réfugier dans l'appartement de notre mère. Pendant son absence des canalisations d'eau ont gelé et causé un dégât des eaux à son voisinage. Impossible depuis de faire intervenir un plombier dans son logement pour réparer la fuite. Il ne répond pas au téléphone, ni à ses Emails, n'ouvre pas son courrier, se trompe de date ou d'heure lorsqu'un rendez-vous lui est fixé etc..., interprète à sa façon les consignes qui lui sont données etc.,... La copropriété excédée a fait couper l''eau chez lui en espérant le faire réagir.

Un membre de la famille a réussi à se procurer les clés de sa chambre de bonne et a découvert un spectacle apocalyptique qui nous permet enfin de mettre un nom sur ses troubles de comportement.

Puisque notre frère reste sourd à toute tentative de notre part pour faire le point de sa situation matérielle et psychologique, et puisqu'il poursuit chez notre mère son accumulation compulsive d'objets et de prospectus, nous essayons de faire intervenir les services sociaux pour protéger notre mère.

Nous souhaiterions savoir quel pourrait être le ressenti de notre frère si nous devions vider son logement pour rétablir des conditions de sécurité et d'hygiène acceptables.

Tous nos encouragements à vous qui acceptez de partager votre expérience et vos sentiments.

[Améthyste]

Bonjour Equateur973. Contente de savoir que quelqu'un au moins s'intéresse à notre genre de problèmes. Il me semble que "ton" (je dis "tu" à tous ceux que j'aime) frère est sans doute plus gravement atteint que nous. Je ne connais pas son âge, mais il me semble qu'il aurait grand besoin d'une aide psychologique. Existe-t-il de l'Assistance Sociale psychologique ??. D'abord une aide fraternelle en famille pour soulager votre mère, et pour pouvoir persuader votre frère de retourner chez lui. Mais à mon avis, il ne faudrait JAMAIS dégager son "lieu" de protection en dehors de sa présence, ce pourrait lui créer un énorme traumatisme qui aggraverait le cas de quelqu'un d'aussi dépressif !
Ainsi, il y a longtemps déjà, j'ai eu la visite d'une amie, pleine de bonne volonté, qui a retroussé ses manches en me disant "je vais t'arranger ça !", qui a commencé à jeter un peu de tout, j'en ai eu une réelle syncope tant je me sentais mal. Elle en a eu peur! Autre visite ancienne de ma soeur et son ami de l'époque, pris d'un grave fou rire devant mon bordel : quelle horrible humiliation, j'ai eu du mal à m'en remettre. Un autre exemple, visite imprévue de ma chère et aimée amie, qui a fondu en larmes en me disant que jamais, elle ne reviendrait plus chez moi "ce que tu dois souffrir pour vivre comme ça ! Comment pourrait-on t'aider ?".
Voilà. Il faudrait le persuader de se laisser accompagner, par une aide COMPREHENSIVE et AMICALE ( ou fraternelle), pour l'aider à recréer un lieu de vie où tout pourrait recommencer, avec un léger programme de surveillance avec cette aide ponctuelle.
Je pense que Rick et moi aussi pourrons arriver à une amélioration, je pense que nous avons encore une certaine vie sociale qui nous soutient malgré tout, mais ton frère a sûrement besoin de plus que nous. Peut-être peux-tu lui parler de nous ? Moi aussi, j'ai cru longtemps que j'étais seule en cause et découvrir ce forum m'a beaucoup soulagée. Bon courage à toute la famille. Tiens nous au courant de ses progrès.

[Equateur973]

Bonjour Améthyste,
Je te remercie de ta réponse qui me fait réellement plaisir à lire. Les conseils que tu me donnes sont très précieux pour nous.

Nous ressentons effectivement une grande frustration à voir notre frère refuser tout contact avec nous, faire la sourde oreille, répondre à une question qu'on lui pose par une autre question sur un autre sujet complètement futile, éluder tout ce qui le confronte à la réalité. Nous le voyons comme un coq en pâte qui profite d'une rente de situation et continue jour après jour à accumuler ses trésors et à siphonner les maigres ressources de notre maman qui n'en peut mais.

Nous avons l'impression d'être manipulés. Son égoïsme nous met en rage et nous pousserait à le confronter de force à la réalité de sa situation pour créer un électrochoc que nous imaginons salutaire.Nous sommes d'autant plus remontés que lorsqu'il s'agit de se mobiliser pour quelque chose qui l'intéresse nous savons qu'il est capable de planifier, s'organiser pour satisfaire ses désirs dans son coin.

Il y a quelques années je l'avais invité à venir me rejoindre à Paris pour assister à un concert de rock On avait évoqué le projet ensemble et j'avais pris les billets des mois à l'avance. Comme d''habitude ses réponses étaient floues et à double sens. Il m'a finalement posé un lapin et ne s'est jamais présenté.

j'ai appris plus tard qu'il s'était organisé un voyage dans son coin pour assister au même concert. En fait mon projet le dérangeait : il l'a complètement occulté de sa réalité. Je n'existais plus donc pas besoin de répondre à mes messages. Il ne m'avait pas dit qu'il acceptait donc je n'avais rien à attendre de lui. Ce déni de tout ce qui n'entre pas dans son schémas de pensée est extrêmement déstabilisant. Il reproduit ce comportement dès qu'il se sent confronté à la nécessité de faire un choix : ça bloque.

La découverte de son syndrome Diogène a mis en lumière certaines zones d'ombre, mais on en découvre tous les jours.

Alors oui nous étions prêt à aller au clash jusqu'à ce que tu nous confirmes ce que des lectures nous ont suggéré au sujet du risque de décompensation brutale si on touche à son trésor. Nous essayons d'organiser une prise en charge psy + services sociaux en espérant qu'une amélioration de son état permettra de faire du tri et de rétablir des conditions de vie acceptables.

Dirais tu qu'il faudrait trouver un autre logement pour marquer un nouveau départ ou le besoin de sécurité fait qu'il vaut mieux restaurer le logement qui lui est familier ? Nous sommes partagés sur la question.

Merci de ton écoute