Arrivez-vous à compter sur les autres pour vous en sortir ?

[authentique]

Bonjour,

Personnellement, je ne peux compter sur personne pour me sortir de mes difficultés (ce n'est pas que je n'arrive pas à compter sur qlqun, c'est plutôt qu'on nie mes problèmes donc on ne va pas m'aider)
J'en ai souvent parlé, à plusieurs personnes, j'ai toujours eu le même genre de réponse que l'on pourrait résumer ainsi => je n'ai aucun problème, ma vie est en réalité un long fleuve tranquille, la vie la plus chouette du monde.

Je ne comprends pas cet aveuglement de leur part, je ne comprends pas le pseudo aveuglement qu'ils me prêtent.

J'ai perdu ma jeunesse et une bonne partie de ma vie d'adulte à vouloir accorder du crédit à bons nombres de personnes qui niaient mes problèmes

Maintenant que plusieurs accidents de la vie m'ont compliqué encore plus la tache, je suis... dégoûtée

J'ai qlq solutions mais sans l'aide de qlq'un, je ne peux pas les mettre en pratique.

Du coup, je reste coincée au point de départ (voire plusieurs cases en arrière même), et je me demande si cela sert à qlqchose de patienter encore et encore... si c'est pour solutionner les problèmes à 85 ans peut-être, et encore, ce n'est même pas sûr.

[Détachement]

Cela fait des années que je voulais m’exprimer dans ce post. Je ne l’avais pas fait car je n’avais jamais vraiment réussi à demander de l’aide.
Déjà, il m’a fallu attendre l’âge de huit ans pour comprendre l’aide. Cela ne me venait pas à l’esprit que je pouvais être aidée ; ou que je pouvais demander de l’aide. Je ne comprenais pas l’aide, même quand ma mère m’a coupé la viande très longtemps (c’était une « consigne » dont je ne comprenais pas les usages comme les autres). Vu que je faisais souvent les mêmes erreurs si on ne m’expliquait pas, je me demande même si je ne comprenais pas non plus la réprimande. Pourtant, je pense que je suis très obéissante.

Puis :

Jauger son besoin d’aide.
Détecter la disponibilité de l’autre.
Savoir ce qui est approprié de demander ou pas.
Faire une requête de manière intelligible.
Savoir de quoi j’ai besoin.
Accepter la logique de la résolution des problèmes des autres.
Le compromis et le devoir de flexibilité à une logique étrangère.

Cela m’est toujours difficile. Même si je me suis beaucoup améliorée, surtout depuis 2015-2016.

En fait, demander de l’aide n’est absolument pas instinctif pour moi.
On m’aide parce qu’on me voit galérer ... quand on me voit. Parce que ça peut prendre plusieurs heures où je ne le vois pas et qu’on ne le voit pas. Galérer devant quelque chose qui ne fonctionne pas et ne pas savoir dire, ni même y songer durant toute une journée, en milieu professionnel, cela m’est déjà arrivé de nombreuses fois. Idem dans ma vie personnelle.

Et maintenant que je suis adulte, s’ajoute un autre problème.
Parfois, je ne veux tout simplement pas d'aide, même si j’en ai cruellement besoin.
Être traité comme inférieur pendant la majeure partie de la vie a fait naître une aversion supplémentaire à vouloir être éventuellement secouru.
En revanche, saouler des personnes complètement arbitraires en parlant de mes problèmes hors contexte d’aide, c’était hyper facile dès que j’ai pu parler. Je me demande même si ce n’était pas mon « seul mode de communication intelligible » pendant de nombreuses années.

Donc, non, je ne peux pas compter sur les autres pour m’en sortir.
Malgré toute l’étendue de ma dépendance.
Et bien sûr, mon entourage est ultra restreint.
Mais je suis bienveillante, je crois. Puis j’aime bien écouter les problèmes pour aider à les résoudre.

Je terminerai par une note positive : dans mon premier paragraphe j’ai précisé que je n’avais pas répondu à ce post parce que je n’avais pas vraiment demandé de l’aide. Je l’ai fait désormais et je sais que je vais devoir aller au bout du processus déclenché cette année, que je fasse tout le nécessaire et que je sois beaucoup plus flexible. Je sais que ça n’a rien changé mais je le fais quand même. Je me force à essayer les tchats d’urgence, même si je n’y décroche pas un mot. J’essaie de comprendre comment la dépression se traduit chez moi. Après, je verrai ce que je ferai de moi.

[Frannie]

Compter sur les autres pour un petit soutien moral ou financier pour dépanner à court terme.
Se confier à un(e) fausse amie qui utilisera nos faiblesses contre nous ou un daleux qui fait semblant de nous écouter et qui nous lache finalement car on lui donne pas ce qu'il veut.

[Toutite]

Personnellement, je suis bien obligée de compter sur ma psychiatre pour les médocs au moins. Je vois aussi une infirmière en psychothérapie, mais j'ai de la difficulté à me confier. Souvent, je lis des livres de psychologie populaire, j'y trouve parfois des réponses.

Je compte de plus en plus sur moi-même, mais je ne suis pas fermée complètement.

Comme on dit : aide-toi et le ciel t'aidera.