Mon père: Dépression, médicaments et alcoolisme

[noria]

Bonsoir,

je suis nouvelle, et je me tourne vers vous pour avoir certains conseils, surtout que je ne sais pas à qui en parler.

Voilà tout a commencé en 2010, quand mes parents ont voulu déménager parce qu'ils en avaient marre de là où on habitait(pas assez d'espace). Et donc mon père a signé pour une petite maison qui était en construction mais faisait confiance au propriétaire sur le résultat. Donc quand on a déménagé ça a été un gros coup sur le moral de mon père car c'était encore pire, on avait encore moins d'espace(mais c'était quand même classe puisque tout était neuf), le salon c'était la cuisine(pas américaine) et c'était très petit...Bref à ce moment là il est tombé en dépression car il avait plus de boulot, le loyer était trop cher, bref il était dépassé par les événements.

Ce qu'il faut savoir c'est qu'il buvait de temps en temps, surtout le vendredi pour décompresser, mais après tout ça il a commencé à boire tous les jours, et donc à sombrer. Et il a dû aller quelques mois dans un hôpital pour se faire soigner(la dépression, pas l'alcoolisme), il a passé son noel là bas. Il en est sorti, il avait arrêté l'alcool, et voulait qu'une chose, c'était que ses problèmes d'argent se résolvent. Ca n'a pas été le cas malheureusement, car il avait repris l'alcool en mélangeant les antidépresseurs qu'on lui prescrivait(ce qu'il fait toujours). J'ai dû partir de chez eux en 2011 car ca devenait invivable, je me disputait tout le temps avec ma mère car elle aidait pas beaucoup mon père, et moi je supportais plus que mon père m'insulte parce que j'essayais de bosser mon bac quand il se bourrait la gueule et qu'il mettait la musique à fond(donc je n'arrivais plus vraiment à l'aiderà. Bref je sais que c'était l'alcool qui parlait, mais ce qui était le plus dur, c'est que les lendemains, c'était comme si rien ne s'était passé, bref je m'éloigne.

J'ai donc revu mes parents pour les fêtes, ils prennent pas soin d'eux, ils ne s'aiment plus, mais vivent ensemble car c'est plus simple économiquement. Mais j'ai appris qu'ils avaient enfin des sous car mon père a trouvé un bon stage payé, sauf qu'il le dit pas(de plus ils ont re-redeménagé dans un logement social), et continue sa dépression(il est assisté par toutes les aides qui puissent exister). Mais ce qui me tue le plus, c'est que l'argent était la base de nos soucis, aujourd'hui qu'il en a (je suis obligée de lui mettre la pression pour qu'il me paye au moins mon loyer car mes études actuelles que je fais en Belgique ne me permettent pas de travailler à côté) il continue sa dépression(il ne bouge plus, passe ses heures libres devant l'ordi et la tv, il a pris beaucoup de poids) et je ne sais plus quoi faire, la communication n'est pas une solution à envisager car parler avec lui c'est la traversée du désert.

Il est actuellement suivi par un psychiatre, mais je ne sais pas s'il sait qu'il est alcoolique, tout ce que je sais c'est qu'il lui a prescrit ces médicaments dans sa nouvelle ordonance: exomil, quadrisecable, noctamide ,tercian ,xeroquel,prozac ,zomigoro. Est- ce normal pour un alcoolique, n'est-ce pas dangereux? ne continuerait il pas à faire le dépressif pour arrêter tout effort physique et profiter de l'assistance qu'offre la France?(Parce que oui il a réussi à se faire passer pour handicaper pour toucher des aides.)

Merci de votre aide(désolé pour la longueur du texte)



Marion

[Brocheuse26]

Coucou Marion...

C'est assez dur ce que tu dis là... Comment t'expliquer...


Ton père souffre énormément. Ça, j'en suis persuadée par les récits que tu racontes. Et je sais que ce doit être très difficile pour toi...
Si ton père est suivi par un psychiatre et qu'on lui a pescrit un traitement, c'est car on a jugé que c'était nécessaire et donc, qu'il est encore en dépression.
De plus, ce type de médicaments coûte quand même cher, même s'il a tout un tas d'aide possible. Alors manquer d'argent et choisir de payer ça... Bon...

C'est dangereux oui, dans une certaine mesure. Si une fois saoul, tu crains pour sa santé, et qu'il semble plutôt dangereu pour lui ou les autres, rien ne t'empêche d'alerter les autorités. C'est parfois une des meilleures choses à faire pour lui...

Sinon... Je suis vraiment désolée, ce que tu as dit m'a vraiment touché... Tu te demandes s'il se peut qu'il 'continue' à faire le dépressif pour profiter de cette situation...
Et là... la dépressive actuelle en moi te répondrait : Tu dis quoi à quelqu'un qui a le cancer ? Ça lui donne quoi, à lui, comme avantages ?

Bref. Sincèrement. Y'A AUCUN AVANTAGE à être en dépression. Et mimer cet état-là, c'est IMPOSSIBLE. Le faker, impossible ! C'est une maladie qui fait qu'on ne bouge plus son derrière, qu'on n'a plus envie de rien faire, que sortir est difficile, que le moindre effort semble inhumain. Ton père est tombé dans l'alcool car il doit se sentir (malheureusement!) mieux dans sa peau lorsqu'il en prend... enfin, c'est une illusion. Mais faire semblant pour continuer d'avoir des avantages ? Il n'y a pas d'avantages à vivre comme ça. Et si ton père prend son traitement (même si il le mélange avec l'alcool!) et qu'il consulte quand même, c'est qu'une partie de sa personne souhaite énormément se soigner... Mais le problème avec la dépression, c'est qu'on peut VOULOIR, ça ne change rien ! La maladie, car c'est une maladie, est dans la tête ! Elle contrôle l'humeur, elle choisit si on va bouger ou non, et ce, même si on a ô combien envie de se botter le derrière !

J'étais super active avant. Maintenant, je ne fous plus rien.
Alors non, je ne crois pas que ton père abuse de sa situation de dépressif. Car il n'y a aucun bonheur à être comme ça. On a souvent des envies de suicide, et ton père a grandement besoin du maximum de soutien possible.
Il ne veut pas discuter avec toi ? Il faut que tu lui montres que tu comprends son état. Malheureusement, ça ne fonctionne pas quand nos proches nous disent de nous bouger, nous forcent à faire quelque chose, on se sent piégé et pas supporter. La maladie contrôle notre HUMEUR. Et il n'aura pas envie de communiquer avec quique ce soit qui démontre que sa situation est fausse.


Commence par ça.

Aller ! Bonne nuit !

[Perséphone]

bonjour Noria!
c'est un sacré traitement!!! c'est normal qu'il soit fatigué et qu'il ait pris du poids. il doit surement être très anxieux aussi...
il voit ce psychiatre à quelle fréquence? et un psychologue dans un cmp? c'est possible?
et toi, comment vas tu?
je comprends que tu t'inquiètes ma belle, mais on ne peut pas faire grand chose face au corps médical. tu peux peut être passer un coup de fil à son psychiatre?
prends soin de toi aussi!
bisous!

[noria]

Merci pour vos réponses,
mais je suis démuni face à lui, ce n'est pas possible de l'aider, on a jamais été vraiment proches, et quand on l'était, de mon côté il y a toujours eu un mal aise, je ne sas pas pourquoi. J'ai pas l'impression qu'il veuille aller mieux, parce que le problèmes qu'il s'était fait avant de se faire droguer par les médecins, sont aujourd'hui résolus, et mon père a toujours été un fainéant, qui a toujours rêvé de ne pas aller travailler, qui aimait avoir des arrêts de travail. Peut être qu'aujourd'hui il a envie de faire bien. Mais ce qui m'échappe, c'est qu'il se soigne mais pourquoi il va pas mieux? pourquoi il ne fait que s'enfoncer? Je ne peux pas l'aider, j'ai essayé, mais ça fait mal de le voir comme ça, qu'il ne parle que de manière négative, puis je n'habite plus avec eux parce qu'il fallait que j'aille de l'avant et lui j'ai l'impression qu'il n'avait pas envie car quand il était jeune on l'a empêché de faire ce qu'il voulait, peut-être qu'il m'en veut? j'en sais rien , mais comme je disais il y a mal aise.
Donc je sais pas si j'arriverai à comprendre, je me sens dépassée par ça.

Je sais que ça peut être un peu dure quand je dis qu'il profite de sa situation mais pour moi c'est ces médicaments qui l'ont rendu encore plus dépressif, et l'alcool qui va avec. Si je pouvais je l'enverrai en désintoxication, ou j'en sais rien, mais s'il continue comme ça, il vivra pas longtemps, surtout pour sa santé.

Je sais pas s'il voit souvent son psychiatre, au moins 1 fois par mois.Mais il ne voit pas de psy à côté. De mon côté je ne souffre pas d'addictions, je suis juste triste d'avoir un père à qui je ne peux parler, à qui je ne peux me confier et qui m'envoie balader, et qui ne s'interesse pas à moi, mais ça, ça a toujours été comme ça( ce n'est pas de l'égoisme, mais il me semble normal qu'un parent doit s'inquiéter pour son enfant). Si j'habitais avec eux j'aurai jeté tous ces médicaments et et les cartons de rosé qu'il boit...C'est peut être une maladie, mais se soigne-t-elle avec des médicaments qui ne font que faire sombrer l'individu?


Encore merci

[Archaos]

Bonjour Noria,

Et si tu prenais en effet contact avec son psy pour le mettre au courant de son alcoolisme ? Bien que je pense qu'il n'est pas entièrement dupe.

[Brocheuse26]

Si le traitement n'est pas adapté, il sde peut qu'il rende l'individu qui le prend encore plus amorphe et sans vie...
Mais encore là, comme je te dis, ce ne serait pas 'sa faute' s'il était comme ça...

Je ne crois pas qu'il profite de la situation de dépressif... Selon moi, c'est impossible, car cet état de ne rien faire ne nous est pas profitable. On ne fait rien car on ne PEUT rien faire...

Et tu dis que les problèmes d'avant sont réglés, il n'y a plus de problème d'argent... Mais la dépression vient rarement pour un seul problème. Ce n'est pas qu'une chose qu'il faut changer et adapter, en plus de notre médication et de nos suivis psychologiques, c'est carrément notre mode de vie qu'on doit transformer...

S'il s'enfonce dans l'alcool, effectivement, c'est malheureusement 'normal' qu'il ne guérisse pas... ou pas aussi vite.

Je prendrais moi aussi contact avec son psychiatre.

Je sais que c'est difficile pour toi vu le contexte dans lequel tu connais ton père... mais dis-toi que justement...C'est ça le plus difficile dans cette maladie, quadn on ne l'a jamais vécu.. De se dire que tout cela, cet état d'être et d'esprit, n'est pas volontaire.

La déprime est un état passager dans lequel on se sent et que tout le monde vit de façon plus ou moins fréquente. On a des coups de blues, on n'a envie de rien, mais on a la possibilité de se donner un bon coup de pied là où je pense pour ne pas s'enfoncer.
La dépression est une maladie et la durée est énormément plus longue qu'une déprime. On parle en moyenne d'une année si la personne suit son traitement à la lettre, consulte un psychologue, change ses habitudes de vie, etc. La personne aurait beau vouloir se bouger le derrière, elle ne peut pas. Quand une personne dépressive dit qu'elle ne peut pas se lever pour aller travailler, c'est souvent vrai. Ça m'arrivait avant d'être en arrêt de travail d'avoir le corps lourd et si je n'appelais pas pour ne pas aller au travail, je pettais des crises d'angoisses intenses...

Bref... Faut simplement pas mélanger les deux, même si c'est assez difficile...

Courage

[noria]

En effet son psy n'est pas dupe, il lui prescrit même des sevrages contre l'alcool. Mais son problème c'est la surdose me dit son psy. La solution serait l'hospitalisation mais en ce moment il fait un stage, donc attends de voir ce que ça donne, espérons qu'il reprenne confiance en lui.

En fait c'est vrai que c'est difficile de voir qqn qui n'est pas capable de se mettre un coup de pied au derrière, parce que déjà avant il n'était pas vraiment capable de le faire, en fait j'ai l'impression que c'est le même avant sa dépression, mais en pire, donc c'est comme si ça se jouait de rien du tout entre la depression et "le bonheur", mais finalement le chemin me parait long.

J'espère qu'il se relèvera, et bon courage à vous aussi.

[Brocheuse26]

C'est ça le problème. Avant sa dépression il était lâche ? Maintenant, s'il voulait se bouger, la dépression ne veut pas...

Bref.
Au moikns tu as pris contact avec son psychiatre. C'est déjà un excellent début.
Fais comme il dit et ensuite, attendons de voir. Sinon, hospitalisation serait le meilleur choix ? Alorws pourquoi pas...

[Hope]

Bonsoir Noria,

Comment vas tu ? Et où en es ton père ?
Ton histoire me touche énormément ... Je comprend que tu sois perdue.

Je comprend que tes propos aient pu déstabiliser Brocheuse. Mais personnellement, je comprend pourquoi tu en es arrivée là et pourquoi tu penses cela.
La dépression est une maladie qui ne donne plus aucune force, plus envie de vous battre. Comme dit, ce n'est pas "fait exprès".
Par contre, je sais que les propos que tu tiens sont plus dirigés vers son alcoolisme. C'est une maladie sadique qui fait qu'on finit par en vouloir à la personne malade. De par son comportement, le malade alcoolique a des comportements parfois méchant, incohérent et dangereux, ce qui fait que l'entourage finit par en avoir marre de cette méchanceté et s'éloigne.

Quand tu te demandes s'il n'y a finalement pas des avantages à cet état, je dirais instinctivement que non. Mais, par mon expérience, je vais dire ce que je pense, j'espère ne froisser personne, ce n'est pas mon but. Je vais prendre l'exemple de mon mari : il est dépressif et alcoolique depuis de longues années maintenant. Comme ton père, il ne fait plus rien. De plus, il aggrave souvent une situation souvent précaire avec son alcool. Sans dire qu'il trouve des avantages dans sa maladie, je peux dire qu'en tout cas, il lui arrive de se complaindre dans son malheur. En fait, il le fait parce qu'il sait qu'il peut compter sur moi et que je vais tout faire à sa place. Si maintenant je décidais de ne plus m'occuper de rien, il serait obligé de se bouger. Bien sur, cela serait quitte ou double, soit il s'en sortirait car il serait obligé de se mettre un coup de pied au derrière comme on dit, soit cela serait pire et il se laisserait totalement aller. Tout cela pour dire, que je comprend tes pensées. Bien sur, quand on se trouve dans la position du malade, c'est surement différent, là je donne mon point de vue de proche.

Plein de courage !
En fait, il y a deux problèmes, la depression et l'alcoolisme. Certes, les deux sont intimement liés c'est sur, l'un à entraîné l'autre. Donc, pour qu'il aille mieux, il faut s'attaquer à la cause. Vos soucis d'argent semblent réglé mais peut être que ton père souffre d'un malêtre plus profond et qui date peut être même d'avant cette histoire, il faudrait vraiment qu'il travaille ça.