Scribouillages sous la lune
- Moonchild
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Scribouillages sous la lune
Merci Aglaë
Shithole
Parfois je me demande par quel hasard j'ai pu arriver au monde dans un tel endroit.
Un endroit que tout le monde serait infoutu de situer et dont la seule existence tient de l'incident pervers.
A première vue tout y parait à peu près normal, et c'est dans cette distorsion de la normalité que se trouve sa beauté monstrueuse. Même si le mot beauté ne parait pas approprié à première vue, un oeil habitué sera y déceler les failles comme autant de petite craquelure sur un mur solide et grisâtre.
Répugnante de contemporanéité tentaculaire greffée à l’agrafeuse sur le corps encore sanglant d'une ville sentant le formol. Dire qu'elle est à la fois la Belle et la Bête serait une sottise (et qui plus est d'un style éculé). Elle est la Bête et et la face encore plus sombre de la Bête.
Le paradis est bien loin, l'enfer bien trop classe, bienvenue sur le trottoir pluvieux du purgatoire, déballant son freak show à la fois hallucinant et tristement ordinaire. Peut-être que quelqu'un de passage trouvera juste les gens d'une excentricité étrange et charmante, mais c'est bien la poisse collante qui caractérise le mieux l'endroit.
Je crois que je n'ai pas connu une seule personne dans cette ville qui n'ait pas la Marque. Pas besoin de code barre ou de tatouage pour savoir qu'ils viennent de là, c'est écrit dessus (et surtout dedans) si l'on prends le temps de lire.
A croire que seul les fous parviennent à s'adapter suffisamment longtemps, à moins que les gens ne deviennent fous à cause d'elle et engendrent à chaque génération suivante, leur lot de dégénérés.
Je ne voudrait pas vivre ailleurs pourtant et chaque fois que j'ai voulu fuir, je suis revenu au bercail la queue entre les jambes, demandant le pardon à cette régulière trahie. On y revient toujours (encore une aberration, l'industrie locale fabriquant des moyens de fuite), ou alors on parvient à devenir quelqu'un d'autre et à l'oublier. Mais on ne l'oublie pas, on voit son visage dans le notre chaque matin dans la glace, comme autant de piqûres de rappel, on peut juste essayer de le cacher. Difficile de vivre en couleur après avoir été dans un film en noir et blanc.
Quand à moi, malgré la haine que je peux lui vouer parfois, je sais que je mourrais dans la douceur de ses bras rapiécés et suturés.
Shithole
Parfois je me demande par quel hasard j'ai pu arriver au monde dans un tel endroit.
Un endroit que tout le monde serait infoutu de situer et dont la seule existence tient de l'incident pervers.
A première vue tout y parait à peu près normal, et c'est dans cette distorsion de la normalité que se trouve sa beauté monstrueuse. Même si le mot beauté ne parait pas approprié à première vue, un oeil habitué sera y déceler les failles comme autant de petite craquelure sur un mur solide et grisâtre.
Répugnante de contemporanéité tentaculaire greffée à l’agrafeuse sur le corps encore sanglant d'une ville sentant le formol. Dire qu'elle est à la fois la Belle et la Bête serait une sottise (et qui plus est d'un style éculé). Elle est la Bête et et la face encore plus sombre de la Bête.
Le paradis est bien loin, l'enfer bien trop classe, bienvenue sur le trottoir pluvieux du purgatoire, déballant son freak show à la fois hallucinant et tristement ordinaire. Peut-être que quelqu'un de passage trouvera juste les gens d'une excentricité étrange et charmante, mais c'est bien la poisse collante qui caractérise le mieux l'endroit.
Je crois que je n'ai pas connu une seule personne dans cette ville qui n'ait pas la Marque. Pas besoin de code barre ou de tatouage pour savoir qu'ils viennent de là, c'est écrit dessus (et surtout dedans) si l'on prends le temps de lire.
A croire que seul les fous parviennent à s'adapter suffisamment longtemps, à moins que les gens ne deviennent fous à cause d'elle et engendrent à chaque génération suivante, leur lot de dégénérés.
Je ne voudrait pas vivre ailleurs pourtant et chaque fois que j'ai voulu fuir, je suis revenu au bercail la queue entre les jambes, demandant le pardon à cette régulière trahie. On y revient toujours (encore une aberration, l'industrie locale fabriquant des moyens de fuite), ou alors on parvient à devenir quelqu'un d'autre et à l'oublier. Mais on ne l'oublie pas, on voit son visage dans le notre chaque matin dans la glace, comme autant de piqûres de rappel, on peut juste essayer de le cacher. Difficile de vivre en couleur après avoir été dans un film en noir et blanc.
Quand à moi, malgré la haine que je peux lui vouer parfois, je sais que je mourrais dans la douceur de ses bras rapiécés et suturés.
- Zillah
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- Moonchild
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Scribouillages sous la lune
Merci...
- Moonchild
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Scribouillages sous la lune
8h31
Il est 8h31.
Le jour commence à poindre. Le ciel encre se fend d'un bleu plus timide.
Il est 8h32.
J'ouvre ma fenêtre et respire l'air frais. Je n'ai pas vraiment sommeil. Je fixe intensément le bleu naissant d'un ciel infini. Il m'irradie de toute son insolence. Le froid mords ma chair mais c'est agréable.
Il est 8h34.
La grâce de la grande bleutée m'exalte et je repense à des conversations récentes et d'autres plus anciennes.
Il est 8h35.
La voix d'une prêcheuse bluesy résonne de mes enceintes, légèrement remixée avec des nappes de synthés. Elle répète comme une mantra mystique " I Got A New World In My View". Je le murmure aussi.
Il est 8h36.
La douceur de l'aube, un flot de mots écrits et le phrasé halluciné de la chanson ne font plus qu'un. Me brûlant insolemment de leur lumière. Cette lumière m'ouvre les yeux. Je veux espérer. Espérer avoir moi aussi un nouveau monde devant les yeux. Ou au moins une nouvelle façon de le voir.
Il est 8h40 et je me sens changé... En bien, je l'espère, la suite du film le dira...
Il est 8h41 et je n'ai plus mal.
Il est 8h31.
Le jour commence à poindre. Le ciel encre se fend d'un bleu plus timide.
Il est 8h32.
J'ouvre ma fenêtre et respire l'air frais. Je n'ai pas vraiment sommeil. Je fixe intensément le bleu naissant d'un ciel infini. Il m'irradie de toute son insolence. Le froid mords ma chair mais c'est agréable.
Il est 8h34.
La grâce de la grande bleutée m'exalte et je repense à des conversations récentes et d'autres plus anciennes.
Il est 8h35.
La voix d'une prêcheuse bluesy résonne de mes enceintes, légèrement remixée avec des nappes de synthés. Elle répète comme une mantra mystique " I Got A New World In My View". Je le murmure aussi.
Il est 8h36.
La douceur de l'aube, un flot de mots écrits et le phrasé halluciné de la chanson ne font plus qu'un. Me brûlant insolemment de leur lumière. Cette lumière m'ouvre les yeux. Je veux espérer. Espérer avoir moi aussi un nouveau monde devant les yeux. Ou au moins une nouvelle façon de le voir.
Il est 8h40 et je me sens changé... En bien, je l'espère, la suite du film le dira...
Il est 8h41 et je n'ai plus mal.
- Moonchild
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Scribouillages sous la lune
( ouf ... C'est un titre pas trop à côté de la plaque ... )
J'aime bien, cette heure est précieuse pour moi, à toi !
J'aime bien, cette heure est précieuse pour moi, à toi !
- Moonchild
- Messages : 1430
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Scribouillages sous la lune
C'est même plutôt en plein dans le mille
J'adore ce moment là aussi, mais c'est rare qu'il soit aussi extatique...
J'adore ce moment là aussi, mais c'est rare qu'il soit aussi extatique...
Scribouillages sous la lune
Coucou vous deux
j'aime énormément 8h31 Moon juste sublime comme texte.
bon je retourne dans mon trou
j'aime énormément 8h31 Moon juste sublime comme texte.
bon je retourne dans mon trou
Scribouillages sous la lune
Coucou Deion,
On ne te voit plus trop souvent toi ... Grrrr
Oui, ce scribouillage est sublime, et fervente comtemplatrice de l'heure bleue, il sied à merveille. Je valide VTB (vie trop bien).
à vous deux.
On ne te voit plus trop souvent toi ... Grrrr
Oui, ce scribouillage est sublime, et fervente comtemplatrice de l'heure bleue, il sied à merveille. Je valide VTB (vie trop bien).
à vous deux.
Scribouillages sous la lune
oui je n'ai que peu de choses à dire
je stagne à vouloir être ce que je ne serais jamais.... (normal).
Vtb aussi pour moi
je stagne à vouloir être ce que je ne serais jamais.... (normal).
Vtb aussi pour moi
- Moonchild
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Scribouillages sous la lune
"Et la légende raconte qu'il devint plus rouge qu'une tomate après avoir lu ces adorables messages..."
Mais merci, vraiment, ça me touche.
Deion Ca me fait vraiment plaisir de te recroiser, tu te fais rare
J'espère que tu tiens bon
Mais merci, vraiment, ça me touche.
Deion Ca me fait vraiment plaisir de te recroiser, tu te fais rare
J'espère que tu tiens bon
- Moonchild
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Scribouillages sous la lune
Like the stars and the sun
Je ne pensais pas qu'un jour je me dirais cela.
Mais il me semble que ça s'impose, les angoisses sont trop fortes, le paradoxe trop grand, je me sens écartelé.
Je ne peux plus être la personne que j'ai été. Je dois devenir celui qui j'ai toujours été, mais que j'ai toujours enfermé.
Et ça me fait peur.
Brûler ma vieille effigie, la regarder s'embraser et devenir cendres sous mes yeux.
Il faut que je tue qui j'étais pour pouvoir avoir une place.
C'est terrible de se dire une chose pareille, mais je suis à un carrefour et je n'ai pas d'autre choix.
Tout change. Et je ne peux qu'essayer de chérir au mieux mes étoiles et mon soleil, en les portant contre mon coeur, en les acceptant comme une extension de moi même, au bout de mes doigts.
Ca me brûle.
Je ne pensais pas qu'un jour je me dirais cela.
Mais il me semble que ça s'impose, les angoisses sont trop fortes, le paradoxe trop grand, je me sens écartelé.
Je ne peux plus être la personne que j'ai été. Je dois devenir celui qui j'ai toujours été, mais que j'ai toujours enfermé.
Et ça me fait peur.
Brûler ma vieille effigie, la regarder s'embraser et devenir cendres sous mes yeux.
Il faut que je tue qui j'étais pour pouvoir avoir une place.
C'est terrible de se dire une chose pareille, mais je suis à un carrefour et je n'ai pas d'autre choix.
Tout change. Et je ne peux qu'essayer de chérir au mieux mes étoiles et mon soleil, en les portant contre mon coeur, en les acceptant comme une extension de moi même, au bout de mes doigts.
Ca me brûle.
- chak
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Scribouillages sous la lune
voui voui voui, chéris-les !Moonchild a écrit :Tout change. Et je ne peux qu'essayer de chérir au mieux mes étoiles et mon soleil, en les portant contre mon coeur, en les acceptant comme une extension de moi même, au bout de mes doigts.
bisous moonie
Scribouillages sous la lune
Brûle tout ce qui a été
Du néant a la vie
renaîtra la lune et le soleil
des myriades d'étoiles
plus brillantes et étincelantes que jamais
un autre paradigme
et des cendres ...
le phénix prendra enfin son envole
plus brillant et étincelant que jamais.
j'aime ton style
Du néant a la vie
renaîtra la lune et le soleil
des myriades d'étoiles
plus brillantes et étincelantes que jamais
un autre paradigme
et des cendres ...
le phénix prendra enfin son envole
plus brillant et étincelant que jamais.
j'aime ton style
Scribouillages sous la lune
Quelle âme flamboyante Moon, je le sentirai presque en te lisant.
Scribouillages sous la lune
Tu me donnes envie de reprendre ma plume engourdie, cher ami !
- Moonchild
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Scribouillages sous la lune
Mojo, ça me touche à un point, tu n'as pas idée...
Reprends la, oui, apportes le rêve dans la dimension du réel
Reprends la, oui, apportes le rêve dans la dimension du réel
Scribouillages sous la lune
Moon je viens de lire les 3 pages, tes textes, les mots me manquent (comme d'hab ) c'est un style dont je me lasse pas, tes écrits traduisent tant de choses qui me touchent si forts alors juste ...merci... (en fait là, je t'admire )