Si ça continue, je vais quitter ma fiancée dépressive

[chico]

Bonjour à toutes et tous,
Je me présente en quelques lignes, j'ai 24ans, je suis avec ma fiancée depuis maintenant 3 ans et demi. Elle a 22ans aujourd'hui d'ailleurs.

Je me "rabas" vers vous sur un forum afin d'échanger avec des personnes qui connaissent la dépression car je vous avoue que je suis complètement perdu.

Alors voici l'histoire (désolé cela risque d'être long à lire mais je préfère donner le maximum d'élément afin que vous puissiez me cibler au mieux et mieux m'aider).

Nous nous sommes rencontré il y a 4ans à une soirée puis avons échangé ensuite via un réseau social pis par sms pour au final se voir de plus en plus et finir ensemble le 14 février 2010 ( jour de la saint valentin belle histoire qui commence me diriez vous) nous nous voyons de plus en plus mais j'avais des problèmes relationnels avec mes parents. Etant dans le même bahut pour nos études, nous avions souhaité passé une nuit chez l'un et une nuit chez l'autre afin que l'on puisse chacun voir nos parents respectifs. Seulement cela ne plaisait pas à mon père car il se prétend vieux (50ans) et aime être tranquille le soir après le boulo. Chose que je n'ai jamais vraiment compris puisque ma fiancée n'est pas des plus dérangeante. Suite à cela, nous avons voulu prendre un appart pour être plus près de notre bahut et économiser sur les frais de route, j'ai donc demandé à mes parents s'ils accepteraient d'être les garants ils m'ont dit que oui cela ne posait aucun problème seulement le jour où nous avions trouvé l'appartement c'est là qu'à commencé les ennuis.
J'ai donc appelé mes parents pour leur dire que ça y est on a trouvé notre appart tout content et là ils ont retourné leur veste en refusant d'être garant car on n'allait jamais les voir ( en même temps mon père voulait être tranquil le soir) donc j'ai voulu savoir pourquoi et c'est parti en vrille mon père m'a clairement dit que ça faisait deux ans qu'il voulait me fouttre le c.. dehors, que ma fiancée n'était pas sa belle fille tant qu'on n'était pas marié (oui légalement c'est vrai mais il aurait pu la considéré comme telle) et pas mal d'autres reproches. les parents de ma fiancée ont donc accepté d'être nos garants et nous avons emménagé dans une grande ville, c'est là que la dépression de ma conjointe s'est redéclanché (car elle avait déjà fait une dépression à 13 ans avec TS car son frère ainé avait quitté la maison pour aller vivre dans une autre région) d'après ce que j'ai pu comprendre.
Nous avons vécu 4 mois dans notre appart mais on s'y sentait mal car étions de la campagne se retrouver en ville n'est pas facile et nous étouffions dans notre 40m². Les parents de ma copine nous ont donc accueillit chez eux même si mon beau père ne voulait pas (pour je ne sais quelle raison d'ailleurs!) nous avons vécu presque 2ans et demi chez eux jusqu'à ce que je soit embauché et que nous trouvions une petite maison sympa.
Durant ces 2ans et demi nous suivions constamment ses parents (partir en vacance, les sorties le week end ect) cela se passait pour ainsi dire bien sauf parfois les excès de violence verbale de son père qui est dépressif et alcoolique.
Au bout d'un an sans voir mes parents j'ai décidé d'aller les voir pour m'expliquer avec eux. Nous avons mis les choses au clair en s'excusant de part et autre (je tiens à préciser que j'étais seul avec mes parents ce jour là) ils se sont excusé par mon biais à ma fiancée.

Seulement le problème aujourd'hui est que elle n'accepte pas le fait que je veulle entretenir une relation avec mes parents (certe ce qu'ils ont fait je ne l'oublie pas mais ce sont mes parents avant tout, ce n'est pas quand ils seront six pieds sous terre que je me dirai si j'avais su) pour elle c'est inpardonnable et je ne peut pas lui demander de leur pardonner alors que j'estime ( du moins je pense) que la décision m'appartient à moi seul.
Il y a un an et demi elle a fait une crise de dépression et a dûe aller à l'hôpital quelques jours pour la calmer, depuis elle consulte psychiatre et psychologue avec un traitement mais rien n'y fait, elle ne trouve pas de travail (sous prétexte qu'elle est chouté par les médocs) et va tous les jours chez ses parents sans faire aucune taches ménagères ou du moins très peu. A force ça ronge de rentrer du boulo et voir que la vaisselle ou le linge n'est pas fait donc parfois j'avou que je ne suis tendre parfois mais je ne sais plus quoi faire pour qu'elle se bouge et se motive. Elle se lève le matin, déjeune et va chez ses parents puis rentre peu avant moi ou parfois après moi. J'ai accepté qu'on adopte une chienne pour que ça lui fasse de la compagnie et que ça la sorte pour promener la chienne mais ça n'a duré que deux semaines.
J'ai consulté une psychologue pour pouvoir parler et vider mon sac, ça allait mieux mais je ne comprends pas toujours les réactions de mon amie.
Pour elle je ne la comprend pas, je ne comprends pas ce qu'est la dépression (il est vrai qu'avant de la connaitre je ne savais pas ce que c'était) je lui ai donc proposé de l'accompagner chez sa psychiatre pour qu'on m'explique de A à Z ce qu'est la dépression et qu'on me guide pour pouvoir l'aider dans sa thérapie mais elle refuse que je l'accompagne, j'en arrive à penser qu'elle s'y plait dans sa dépression.
Je ferai tout pour elle mais là j'arrive à court d'idée et je baisse les bras, parfois je me dis que je serai mieux à tout plaquer, tout oublier et recommencer ma vie avec quelqu'un d'autre, je n'ai que 24 ans j'ai tout une vie devant moi.

J'espère que nombreux d'entre vous liront jusqu'au bout mon histoire qui est mon quotidien et seront me guidé ou me conseiller.
Par avance je vous remercie.
Bien à vous.

[Sismo]

bonjour chico, bienvenue sur le forum
ta situation est compliquée, la position du conjoint est toujours difficile parce que la depression enferme dans un monde ou les autres n'ont pas accès. as tu essayer d'échanger avec elle sur ce qu'elle ressent ? sur ce qu'elle vit ? sur comment elle elle voit sa depression ?

[chico]

Bonjour, merci pour votre accueil.
Il est vrai que je n'arrive pas à rentrer dans son monde car je suis plutôt assez actif comme personne, quand j'ai un problème je prend le taureau par les cornes, je me retrousse les manches et je l'affronte que ma copine a plutôt tendance à laisser le problème l'a submerger.
Oui j'ai déjà essayer d'échanger et qu'elle me dise ce qu'elle ressent au fond d'elle mais elle ne le sait même pas elle même donc pas évident de deviner.
Elle a conscience qu'elle est malade mais n'arrive pas à s'en sortir ( moi perso j'ai plutôt l'impression qu'elle s'y plait dans sa dépression).
D'après ce qu'elle me dit y a que sa mère qui l'a comprend. Ok peut être mais sa mère lui cède tout donc ce n'est pas bon non plus car mon amie est loin d'être autonome (exemple pour aller chez le médecin faut toujours que sa mère soit présente!!!! ou les taches ménagères qu'elle pourrait faire puisqu'elle ne travaille pas elle ne pense pas à les faire d'après ce qu'elle me dit!!!) Je sais bien que cela ce fait à 2 mais là elle ne travaille pas donc elle pourrait faire un minimum mais non je suis obligé de les faire quand je rentre du travail... Seulement la présence de sa mère pèse énormément sur moi car je me sens complètement inutile face à sa dépression du coup il n'y a plus de complicité entre nous mais mon amie a de la complicité avec sa mère alors je me sens constamment exclut de tout. Je ne sais pas si j'arrive à bien me faire comprendre dans mes mots. Ce n'est pas évident moi même de m'exprimer convenablement du moins ce n'est plus évident.
Merci pour votre réponse.
Cordialement.

[Et badaboum]

bonjour,

Le probleme avec la dépression, c'est que vouloir prendre le taureau par les cornes ne marche pas...
Je le sais pour l'avoir vécu. j'ai essayé de faire face, d eme bouger quand la dépression a commencé à pointer le bout de son nez. Complètement inutile, j'étais plus mal encore car je n'arrivais pas à tenir mes objectifs, aussi minimes étaient-ils ( voir ma famille, une amie, c'est pas grand chose, hein ? Deux heures de route non plus... Et ben, moi ça me clouait au lit pour trois jours, tu vois...)

La dépression est une maladie, pas un probleme de comportement. Quand tu demandes à ton ami de faire le ménage, imagine qu'elle ait les deux jambes cassées ? Et bien, c'est exactement du même genre... irréaliste comme exigence. tu n'y songerais même pas car hélas, des fractures ça se voit, une dépression non.
tu n'es pas à blamer. Faut vraiment avoir subi une dépression pour comprendre cette fatigue extreme, cette vie au ralenti... Y'a quelques années, je ne le comprenais et pensais comme toi que certains malades se complaisaient dans leur dépression...
Je reprends l'exemple des fractures, dirait-tu à quelqu'un obligée de garder le lit durant des semaines, qu'elle se complait dans son état...
Je sais que c'est abstrait pour toi, mais faut essayer de comprendre et d'admettre que la dépression est une véritable maladie. Ce n'est pas un état d'ame passager...
et le probleme quand on est dépressif, c'est de se heurter à des gens qui, parce qu'ils n'en ont pas fait l'expérience, ne comprennent pas notre état. Alors ons e renferme, on refuse le dialogue. Le cercle vicieux est en marche...

Je comprends tout à fait ton sentiment d'etre inutile. J'imagine que c'est dur. Mais en fait, dans ces cas là, les gens les plus proches ne sont souvent pas les plus à même pour aider. Alors, je sais que c'est dur, mais il faut accepter son état, sa vie ralentie, son manque d'autonomie. Accepter qu'elle ne puisse pas faire le ménage pour l'instant. Ou très peu ( ça peut être un début de solution, de fragmenter les tâches... je ne suis pas capable de faire de grosses tournées de repassage, alors j'en fais un peu de temps en temps et ça me remonte le moral d'avoir une petite pile à ranger, tu vois.) L'encourager, la soutenir. La stimuler aussi, mais pas trop. Tu sais, au début, je ne pouvais sortir quoi un quart d'heure ? Et je m'épuisais. Une amie m'a beaucoup aidée en me disant " t'en fais pas, si tu es pas bien, on rentre. tu n'as qu'à me le dire." et petit à petit, j'ai accepté plus, cinéma, resto...

Courage à vous deux.
Je ne minimise pas du tout ton désarroi ( j'ai eu à soutenir une amie dépressive et je sais combien c 'est dur de se sentir inutile, impuissant), mais j'essaie de te faire comprendre le sien... et sache qu'avoir quelqu'un qui sait être à l'écoute, sans juger, bienveillant, c'est déjà énorme pour la personne concernée.

[chico]

Merci pour votre réponse ça m'aide à comprendre un peu ce qu'elle ressent. Mais concernant les tâches ménagères par exemple et bien elle me le dit concrètement qu'elle préfère aller chez ses parents avant tout!! Mais voilà je suis seul à travailler et le carburant n'est pas donné aujourd'hui. Ce n'est pas le fait que je refuse qu'elle voit ses parents au contraire si ça l'aide mais je demande juste un petit minimum des tâches faites avant qu'elle n'aille chez ses parents car cela crée des tensions et m'énerve d'un plus haut point. J'ai vu une psychiatre hier soir quand je suis aller au CMP pour avoir un rendez vous avec un psychologue pour pouvoir vider mon sac car j'encaisse mais je ne dis rien et quand j'ai expliqué un peu la situation au psychiatre, elle m'a dit que j'étais surement trop gentil et que du coup mon amie en "jouait" et que ça ne l'aidait en rien. Et que ses parents l'ont surement trop couvé du coup mon amie n'arrive pas à être autonome sans ses parents.
Donc je ne sais plus trop quoi penser et mes sentiments pour mon amie s'efface à grande vitesse de jour en jour. Je pense de plus en plus au célibat.
Cordialement.

[Et badaboum]

Je comprends ton ras le bol.
J'ai eu des journées très lourdes et quand j'étais seul, ben le ménage ça le faisait pas quand je rentrais tard le soir.
Je suis retournée chez ma mère deux mois et j'appréciais en rentrant d'une journée très longue de ne pas avoir à me soucier des tracas du quotidien ( j'aidais le week-end par contre, bien entendu ! ).
Mais revenons à ta compagne.
Aller chez sa mère lui fait du bien, elle en est capable. C'est déjà une bonne chose, tu sais, qu'elle aie ce soutien...qu'elle se trouve bien avec elle. Tu préférerais qu'elle reste au fond du lit toute la journée ? Ca peut être ça aussi la dépression. Ca peut être aussi un tel mal de vivre, quand on ne trouve aucun soutien, qu'on en vient à penser au pire... Je ne comprends pas ton souci avec ça. Si cela lui fait du bien et lui évite de sombrer pourquoi vouloir le lui oter ? Indépendamment du fait que peut-être tu t'entends pas super avec tes beaux-parents, que tu aimerais avoir une vie de couple plus intime.
D'ailleurs, je trouve le psy que tu as vu bien léger sur ce sujet... elle ou il ne connait rien à l'état de ton compagne. Comment peut-elle juger qu'elle en joue ? Ca me sidère un peu... ensuite l'explication bateau enfance trop couvée. ouais, peut-être, d'accord, mais ça n'a rien à voir présentement avec la situation et surtout ça ne va pas l'aider, ni t'aider toi... Je n'aime pas l'idée qu'un dépressif joue de sa depression. C'est possible que cela existe ( tout comme quelqu'un alité peut devenir un petit tyran après tout), mais il s'agit alors d'un trait de caractère manipulateur pré-existant, car franchement, perso, j'aurais préféré cent fois être capable de bosser ces six derniers mois que subir ça, devoir prendre des cachetons qui m'assomment...

Maintenant, si tu me relis bien. Je n'ai pas dit de tout accepter. J'ai parlé aussi de la stimuler.
Mais dans ce cas, ne sois pas vague. Ne dis pas un minimum. Dis des choses concrètes (pas trop, au début, hein , sinon tu la bloqueras...) Par exemple, lave au moins la vaisselle du petit déjeuner avant de partir. Essuie la table... Et quand tu lui parles de ça, ne l'accuse pas, ne la culpabilise pas. Dis "je" pas "tu". Bon, perso, le ménage est resté l'une de seules activités dont j'étais capable ! Ca me faisait même du bien, ça m'occupait et me rassurait d'avoir un intérieur propre.
Mais elle, elle fuit...

Après tu parles de tes sentiments pour elle. La, je ne peux rien dire.
Soutenir une personne dépressive peut être lourd, très lourd. Il faut sans doute beaucoup d'affection pour sa compagne. Certains y arrivent. je connais un couple dont la femme est maniaco-depressive et fait des séjours en clinique réguliers... C'est autre chose que la simple dépression. Le mari tient le couple à bout de bras. Et quand on en discute seuls, il avoue que c'est loin d'etre facile, qu'il fatigue... Cette année, il part en vacances seul. Il en a besoin. il aime sa femme, mais il doit prendre soin de lui. Mais d'autres n'y arrivent pas et je ne les juge pas.
Bref...

Moi, j'ai l'impression d'une grande incompréhension de ta part sur ce qu'est la dépression.(je ne blanchis pas d'office ta compagne, hein ? C'est juste que je n'ai pas son point de vue, donc je pars du tien...) Et tant que tu seras sur ce mode revendicatif, un brin "secoue-toi, zut", ça ne marchera pas, à mon avis. Tu t'énerveras un peu plus parce qu'elle ne répondra pas à tes attentes, elle se réfugiera encore plus auprès de sa mère, en fera encore moins et tu n'auras rien gagné... Je ne sais pas quelle thérapie elle suit, mais apparemment elle ne sait pas ce qui lui arrive. C'est peut-être le verrou à lever. Peut-être a-t-elle peur, angoisse-t-elle de rester seule ? Ca existe... certaines phobies sociales, agoraphobies dérivent vers ce genre de choses... Et il faut parfois du temps pour mettre des mots sur des maux... un psychiatre ou psychologue non psychanalyste serait peut-être plus à même de l'aider dans ce cas. (je ne dis pas que ça ne sert à rien les psychanalystes, mais vu le peu d'échanges avec les praticiens de cette école, on peut tourner en rond des années sans comprendre ce qu'il nous arrive... Ce qui est un peu ballot.) Ca expliquerait peut-être sa fuite de l'appartement, à peine levée... en tout cas, apparemment elle ne supporte pas de rester seule.

A mon avis, renouer le dialogue, essayer de la comprendre, sans rien imposer, serait un premier pas. Ca ne veut pas dire que tu doives accepter d'etre le larbin de service ad aeternam. C'est dire "ok, je veux bien faire telle ou telle chose, en attendant que tu ailles mieux." C'est l'aider... Ca te demandera un effort, c'est certain. Mais si on des sentiments pour quelqu'un, je ne crois pas que ce soit si cher payé...
Et ça, niveau sentiment, y'a que toi pour sonder ton coeur.