Un lien pour les les conjoints des personnes dépressives

[KKouette]

Je me demandais si un lien comme celui-ci par exemple (il y a tout plein d'autres sites bien sûr) pourrait être utile ici ?

http://www.oserchanger.com/depression.php

En effet, on ne pense pas toujours au conjoint d'une personne dépressive...?

Qu'en pensez-vous ?

[bennou]

Oui, les conjoints, comment vivent-ils tout cela ?
Pour moi cela est relativement simple, ma compagne a été la première à faire une dépression (et elle n'en est pas encore véritablement sortie), j'ai donc vécu le coté "conjoint du déprimé".
Et maintenant c'est à mon tour d'être en dépression et c'est elle qui doit me "supporter".
Donc, maintenant que je "vis" cela, j'arrive mieux à comprendre mes "petites" erreurs de comportement que j'avais vis-à-vis d'elle lors de sa dépression. Pourtant je suis de nature très compréhensive et attentionnée, mais malgré cela j'en ai fait des erreurs.
Alors j'imagine pour ceux ou celles qui n'ont pas de conjoint très "réceptif".

[Valanice]

Mon conjoint a été le premier à voir un psy, et je vois le même depuis presque aussi longtemps. Cela ne pose pas de problème.

[claudine]

Mon conjoint vit comme moi le drame de la perte de notre enfant et il est lui-même sous anti-D.
Nous nous soutenons mutuellement et nous nous comprenons.
Par contre, même si le conjoint comprend, il y a aussi l'entourage proche qui peut se lasser (et nous le faire savoir) de nous voir toujours triste et fatiguée.
amicalement,
claudine

[bennou]

Je rejoins Claudine sur ce point, l'entourage proche et moins proche ne comprend pas notre "lassitude" quotidienne"

[KKouette]

Oui il y a tout l'entourage, les amis proches, les copains comme ça, les collègues de boulot...

Pas plus tard qu'il y a 2 jours on m'a invité et réinvité, j'ai dit que je verrais comme je suis à ce moment là, parce que... j’étais très fatigué!

(Je n'entre pas dans les détails, maintenant j'ai compris qu'il y a des personnes qui sont ennuyées par ce qu'on peut raconter)


Bon ils ne comprenaient pas plus que je sois fatigué alors que j'avais failli ne pas y aller déjà parce que je dormais debout... J'y suis allé, et ça n'était pas encore suffisant, il fallait que je revienne, sans doute parce qu'ils ont l'habitude de commander les gens avec une zappette...

Hélas les zappettes ne marchent pas sur moi.

Je me suis retrouvé dans une galère où je ne pouvais pas dire que j'étais malade, pas dire NON fermement parce que je ne sais pas dire NON !

Et je me suis dit que de toute façon je n'irai pas et puis c'est tout...
Le pire c'est qu'ils savent que j'ai un tél. mais je ne leur ai pas donné mon n° sinon il sonnerait tout le temps parce que ... « ils ont reçu un email et ne peuvent pas le lire, ils ont cliqué ils ne savent pas où et maintenant ça marche plus, ils ont un truc à me faire installer, il faut faire la déclaration ASSEDIC par internet etc... » Une vraie bonniche moderne !!!

Ils auraient une petite piaule, ils me forceraient à dormir chez-eux, rien que pour eux...

Je suis dans une glue, j'ai horreur des gens qui s'accaparent les autres comme ça...


Tout ça parce que même malade je reste gentil (pas comme les malades méchants qui te gueulent dessus tout le temps) et que je ne veux pas envoyer ch... les gens, même les pots de colle...

Donc malade et pas compris, on a la double peine et faut trainer nos chaînes…
Moi je dis qu’on a plus de mérite qu’eux !

[Cassiopée]

Mon mari est docteur et dépressif...si...si ça existe et même souvent...ils ont d'ailleurs pas mal de raisons pour ça. Je crois bien qu'il était déjà dépressif avant de me rencontrer. Il allait très mal, l'amour c'est un bon médicament. On a tenu le coup quelques mois, c'était même le grand bonheur, et puis il s'est mis à avoir de gros ennuis avec sa famille et c'est moi qui n'ai pas supporté et qui me suis fait une bonne grosse dépression . Au début, il n'y avait officiellement que moi qui allait mal, lui me soutenait bravement et puis peu à peu de psy en psy d'évènements tragiques en évènements tragiques. Il a arrêté de tricher et se soigne, lui-même malheureusement plus ou moins bien. Alors certains jours, c'est plus facile que d'autres. Là, il se croit guéri, trois semaines de Séroplex pour une dépression qui dure depuis 20 ans au moins et un tas de deuils qui n'ont pas été faits! Je fais avec, ça passera peut-être un jour, en attendant j'essaie de profiter de la vie, d'en vivre le meilleur et de me protéger du pire;

[Alix]

J'ai été dépressive pendant 2 ans : mon amoureux était présent, attentif sans être intrusif, en un mot : il y été parfait. Seulement au bout de quelques mois, il a commencé lui aussi à sombrer dans la dépression. Car ce n'était pas son rôle de prendre soin de moi, mais celui du psy que je voyais chaque semaine. Par amour il s'est investi dans une tâche qui ne lui incombait et qui l'a détruit. Résultat : aujourd'hui il est suivi par un thérapeute une fois par semaine. Cela fait maintenant 6 mois qu'on ne s'est pas vu : par sms, il m'a fait très clairement comprendre qu'il ne tient pas à me voir dans l'immédiat. Ce que je peux comprendre. De mon côté, je lui décris une fois pas mois mes sorties, mes rigolades, mes nouvelles amitiés, tout ce qui est susceptible de lui prouver que je vais bien.

Il faut laisser le temps au temps.

[kadine63]

Merci pour le lien

En ce moment, ma réaction en étant avec qqu'un dépréssif est plutôt de fuir...je sais, ce n'est pas bien et c'est une envie mais pas une réalité.
Lorsque l'on voit l'autre chuter, sans vouloir se relever, on se dit "sauve ta peau". Par amour, nous sommes prêts à tout...soit disant...
Le conjoint d'Alix n'a rien dit jusqu'au jour où...j'ai peur que cela m'arrive et en même tps, regarder le mur c'est foncer dedans
Je remets en question nos valeurs communes. C'est assez terrible d'en arriver là mais on culpabilise de ne pas avoir pu éviter cela, de ne pas avoir apporté suffisamment de bonheur afin de passer au-dessus de cette maladie.

Jeanne

[Diana]

Bonjour,

Je comprends la sensation d'implication (et non pas de culpabilité) qu'on ressent quand l'autre, qu'on aime ou un ami, est malade.
Néanmoins, la dépression, pourtant si répandue sous ses différentes formes, est une des maladies qui fait le plus de peur.

Ma grande-mère disait "Tout, sauf une dépression".
Un ami virtuel que je lisais et avec qui je me suis "disputée" pas mal de fois avant qu'il accepte que non, je ne pouvais pas, je n'étais pas à même de me secouer, il m'a avoué finalement que ma maladie lui faisait peur, peur d'y tomber, peur d'admettre un tel "sentiment"...

Mon ami, avec qui je vis au quotidien, commence à sombrer lui aussi, sans en arriver encore à mon stade.

Je pense que tout cela est très compliqué. D'abord pour le comprendre, après pour surmonter la peur de l'entourage face à un tel abandon de ce qui est le plus important chez un homme, l'envie, et finalement pour tenir le coup quand on n'est pas soutenu en tant que proche (déjà qu'on a du mal à trouver un bon psychiatre pour un malade, mais alors pour les proches du malade....).

Mais ce n'est la faute de personne. Je suis comme Kkouette, j'évite désormais de donner mon numéro de téléphone et j'évite tous mes amis.
Mais je peux comprendre Kadine ta sensation d'impuissance et tes peurs.

[Tori]

Peut être pourrais-je montrer ses pages à mon conjoint. J'ai peur que lui il sombre dans la dépression. Ca doit être terrible à vivre d'être amoureux de quelqu'un qui n'aime plus rien (enfin, si lui je l'aime et notre fils aussi... Et j'aime encore plein de choses... Bref.)

[Diana]

Moi je parle souvent de ce forum à mon ami. Quand il est plus triste ou fait la tête (ça lui arrive souvent), je lui parle de ce qu'a dit Claudine, ou Kkouette, ou Bennou (surtout Bennou, je le trouve parfois très similaire à la façon que mon ami a de réagir). Je pense qu'indirectement ça l'aide.

[Arya]

Bonjour Tout le monde,

Je n'ai pas beauoup le temps aujourd'hui de regarder en détail le liens que tu as mis KKouette

Mais d'aprés ce que j'ai vu, je suis certaine que cela peut aider beaucoup de personne dont le conjoint, le parent ou l'enfant est dépressif ... Merci KKouette . Merci de penser aussi à nous.

[kadine63]

La dépression est une maladie impalpable. J'ai eu dans ma vie des pbs de santé, ai vu des gens que j'aime décédé de maladies graves et la dépression est encore plus, à mes yeux, qque chose d'incompréhensible.
J'aimerai tellement comprendre ce qu'il se passe là-haut...je vois bien que mon mari ne se rend pas compts de ses excès. Lorsque l'on en parle, à tête reposée, il est surpris de ce qu'il a fait ou dit. Il relativise très vite d'ailleurs pour ne pas donner de l'importance et ne pas s'inquiéter.
Ce que je lui dis est qu'il existe une possibilité de ne plus souffrir en lui, qu'il peut se pdre en main. Mais non, il redevient enfant, se glisse dans mes bras comme un enfant et ne bouge plus.
Et voilà....

[KKouette]

... Merci KKouette

De rien

C'était en Décembre maintenant j'ai changé je ne me soucis plus du tout des conjoints, mais alors plus du tout, pfu...
Je plaisante, évidemment, j'ai eu une conjointe donc... je sais qu'elle en bavait avec moi, vivre à mes côtés était une chose bien compliqué (d'ailleurs les médecins ont vu que j'étais compliqué... car trop "cérébral" comme mec ! Je pense ... je pense toute la journée, alors pas facile de m'accrocher avec quelque chose qui me distrait 2 minutes de ma pensée et qui me fait parler).

En fait je suis même peiné pour les conjoints de ceux qui sont sur ce forum alors que je ne les connais pas du tout

[kadine63]

Comment cela se passe t-il dans ta tête ??

[Léo]

Merci KKouette pour le liens, et pardon d'intervenir comme ça dans la discussion.

Je constate le rôle très important du conjoint qui est une personne qui doit pouvoir être au coté de son ami(e) et l'accompagner du bien qu'elle peut.

Aujourd'hui je suis dans la situation d'être un de ces "conjoints". Je ne connaissais que très peu ce mal de la dépression avant cela, d'où, probablement en partie, mes difficultés à y faire face au coté de mon amie.

Mon gros problème est que s'il y a beaucoup de choses à faire pour son ou sa conjointe à ses cotés, il est très difficile pour moi de trouver les bonnes atitudes à prendre... loin d'elle. Oui car à mon grand malheure je suis obligé de vivre la dépression de mon amie alors qu'elle est loin de moi. Je fais tout mon possible pour venir la voir le plus souvent possible certains week-ends mais force est de constater que c'est vraiment très dure ainsi.

Je voudrais savoir comment il est possible de soutenir son proche du mieu que l'on peut alors que les conversations se limitent malheureusement à des échanges sur Internet ou parfois par téléphone. Celà tue complètement la communication et étant déjà pas un communiquant très performant pour ces choses délicates j'ai l'impression d'enchainer les pires erreures sur les catastrophes déjà accomplis

[KKouette]

Pas de problème Léo, tout est ouvert ici
Étant moi-même dépressif, je ne suis pas le mieux placé mais tu auras d'autres versions de ce que vivent les conjoints comme toi, ou Arya etc...

Il y a pas mal de personnes ici qui essayent comme toi de comprendre et d'aider au mieux...

Comment cela se passe t-il dans ta tête ??

Euh... c'est très complexe parce que je pense à mille à l'heure et je finie (dans ma tête) les phrases des gens qui me parlent avant qu'elles aient fini de parler... je vais donc très vite, trop.

Le médicament pour "réguler" ne me convient pas, hélas, pour diverses raisons.

Je pense à ma dépression en même temps que je me demande ce qu'est devenu un copain du CE2 et pis qu'est-ce que je vais manger ce soir et quand est-ce que je reverrai ma fille, tout ça pendant que je chante en boucle la dernière chanson que je viens d'entendre à la radio et que je regarde un film (ou plutôt que j'écoute un film, je fais toujours autre chose ces temps-ci pendant le film)... Ca fait de la vapeur.

Pis j'ai plein d'autres idées en flash très rapides, mais impossible de noter ça ici, c'est trop rapide, trop éphémère, et y'en a trop de toute façon. En fait je n'arrive pas à le décrire sauf à dire que je pense à plein de choses en même temps, ça se bouscule... mais ça ne donne qu'un début d'image de ce que c'est en réalité.


Le pire c'est quand on me demande mon avis par un "et toi qu'est-ce que tu en penses ?"... Je réponds "rien... " d'un air détaché. Pare que je pensais quelque chose il y a 5 minutes mais je suis déjà ailleurs à penser à autre chose, je vais trop vite...

C'est une sorte d'hyper-réalité bien que ça n'en soit pas. Je suis à côté de mes pompes simplement parce que je suis en avance...

C'est donc difficile pour moi (oui pour moi car je dois donner le change et ne pas faire de peine aux autres en leur faisant croire que je ne les écoute pas) de suivre une conversation si elle permet justement que ma pensée s'envole à mille à l'heure... Il n'y a qu'avec quelques personnes que je reste présent plusieurs minutes sans problèmes... Ce sont celles dont on dit en général que le courant passe bien, celles avec qui on est content de pouvoir parler etc...

Bon, je ne suis pas sûr d'être clair ou véronique, mais j'ai essayé...

[kadine63]

Je vois à peu près ce qu’il se passe…
Mon mari s’amuse svent à finir les phrases avt les gens. Il se plante une fois sur 2 mais il continue.
De tte façon, il est difficile de savoir vraiment ce qui traverse les esprits…

Léo, c’est difficile de te conseiller car il n’y a pas de mode d’emploi. Je mets régulièrement les pieds dans le plat, en pleine crise. Je suis à chaque fois surprise et réagis comme une maladroite. Lorsque cela se calme, je me rends compte que le mieux est l’écoute et la tendresse. Pour le reste, je suis aussi perdue que toi et pourtt pas loin de mon conjoint…

Il y a un moment où il faut qu'ils puissent voir un professionnel. Nous ne sommes pas médecins, punching ball ou doudou de nuit
Je ne suis pas cruelle mais je souhaite garder ma place, c'est important. Sinon, je coule avec lui

Jeanne

[KKouette]

Je vois à peu près ce qu’il se passe…
Mon mari s’amuse svent à finir les phrases avt les gens....

A la différence que moi je n'en éprouve aucune joie ni amusement. C'est juste que je fonctionne comme ça depuis ma naissance on va dire...

Donc à l'école ça se traduit par "je m'ennuie, les devoirs ne sont pas adaptés pour moi, les autres sont nuls et en retard, on doit recommencer une leçon simple 10 fois à cause de certains, pis au final on décide de me mettre avec des 5ème quand j'étais en 6ème et avec des 4ème quand je suis passé en 5ème... "

J'aurais dû être dans une école pour "cinglé s"ils m'auraient mieux cerné je crois