Je ne suis pas en dépression mais j'ai des insomnies : d'où viennent-elles ?

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bugmann
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Je ne suis pas en dépression mais j'ai des insomnies : d'où viennent-elles ?

Message par bugmann »

Bonjour,

Durant 5 ans et demi j'ai bénéficié d'un traitement médicamenteux, soit 10mg de Cipralex, initialement pour lutter contre un épisode dépressif sévère puis simplement pour favoriser l'endormissement.

Suite à un sevrage en bonne et due forme, je ne suis plus de traitement médicamenteux depuis mai 2016 et le psychiatre traitant a estimé pouvoir cesser son soutien dès juin de la même année.

Or, je suis à nouveau pris d'insomnies psychiques avec tout son corollaire d'effets secondaires (angoisses, ruminations, sueurs froides, ...) alors que socio-professionnellement ma situation est top (si ce n'est que mon travail actuel m'offre vraisemblablement trop de temps libre pour la réflexion, le cas échéant la rumination).

Pour l'instant, je ne perçois encore aucun signe de dépression même si je crains que si ces insomnies devaient durer cela ne saurait tarder.

Selon vous, quelle peut-être l'origine de ces insomnies ?

- une rechute dépressive (même si je ne vois aucun élément déclencheur)
- les effets secondaires du sevrage (bien que cela fasse maintenant deux mois d'abstinence)
- un bore-out (sachant que de surcroît il se peut que je sois HP)
- trop d'attente suite à l'arrêt de ma médication
- ...

MERCI pour vos avis respectifs ; )



Et puisque j'ai le temps, je vous ponds le ch'tit texte écrit durant cette nuit, entre de multiples émissions animalières, qui explique mon quotidien en quelques lignes :

INSOMNIE

L’insomnie, prend naissance inconsciemment tout au long de la journée à travers une multitude de fugaces rappels encore anodins que la nuit arrive et que nous n’y couperons pas ! Ruminations sournoises, presque imperceptibles, et autant de questions sans champion pour y répondre.

Avec la baisse de luminosité annonçant à demi-mot l’arrivée du crépuscule, déboule à nouveau le temps de l’auto-évaluation quant aux chances de succès d’une nouvelle expédition nocturne visant à gravir le mont sommeil, nirvana de tous les insomniaques, sans l’aide externe des sherpas bâlois, nommés Novartis ou Pfizer.

Tout au long de la soirée précédent ladite ascension, le souffrant ancré dans son camp de base s’assurera qu’il a bien rempli les conditions élémentaires de survie, soit : « pas de caféine ni de théine les 6 heures précédentes, aucune activité physique 3 heure avant l’attendu départ, un repas léger, extinction des feux médiatiques (smartphones, ordinateurs,…), … » et qu’il déroule l’éternel protocole à la perfection en vue de maximiser ses chances de succès.
Harassé, éreinté tant par la nuit passée que ses sempiternelles ressassements, il rejoint penaud son alcôve entre d’incessants bâillements faussement annonciateurs d’une nuit intense. Enfin, allongé en position horizonzale et alors que tous les signaux clignotent au vert, en l’espace d’une fraction de second surgit à nouveau tout en puissance la noire passagère de nos nuits, celle que nous nommons Insomnie. Chaude et translucide, cette triste annonciatrice du désespoir qui se déverse en nous non sans transmettre de crasses sueurs froides propices aux idées délirantes comme autant de sources d’intarissables angoisses.

La nuit s’installe, impitoyable avec celles-et-ceux qui ont tenté d’y échapper, elle tord méchamment la réalité pour ne laisser entrevoir que ses plus sombres côtés lacérant nos esprits épuisés pour y incruster ses idées noires, aussi chimériques que cruelles.

Prisonnier de cet éveil forcé, le somnambule nocturne recule, se ratatine tout au plus profond de lui tentant ainsi d’échapper aux bourrasques acérées de ce chaumard éveillé attendant impatiemment l’aube délibératrice à moins qu’il n’ait déjà cédé à la douce mélopée des sirènes des lointaines mers chimiques.
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chak
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Je ne suis pas en dépression mais j'ai des insomnies : d'où viennent-elles ?

Message par chak »

bonsoir
tout d'abord, j'ai bien aimé ton texte, pour nous les bêtes de l'insomnie

une première question, pourquoi ne reverrais-tu pas le psychiatre traitant qui te suivait et te soutenait ?
n'est-ce pas un peu rude et radical, après l'arrêt d'un traitement, d'arrêter aussi le suivi psy quelques mois plus tard ?
bugmann a écrit :
Selon vous, quelle peut-être l'origine de ces insomnies ?
et selon toi ?
quels sont les sujets de tes angoisses, de tes ruminations ?
l'origine, c'est d'abord ça qu'il faut chercher avant tout, d'après moi, ce qui te tracasse au moment où tu dois te mettre en position horizontale et dormir.
ça pourrait être professionnel (mais à priori, pas trop), ou personnel… tu en parles peu…
la rechute dépressive ? tout dépend du sujet de tes angoisses.
les effets secondaires du sevrage ? je pense qu'ils se seraient ressentis dès l'arrêt, même progressif, et que ton psy devrait être toujours présent pour surveiller cela.
le "bore-out", je ne sais pas ce que c'est… et HP… je ne comprends pas non plus… pardon…
trop d'attente suite à l'arrêt de ta médication ? de quelle attente parles-tu ?
bugmann a écrit :
Pour l'instant, je ne perçois encore aucun signe de dépression même si je crains que si ces insomnies devaient durer cela ne saurait tarder.
c'est certain !
le manque de sommeil favorise la dépression.

il me semble que tu devrais mettre au courant ton psy, le revoir, et aussi, si tu pouvais, chercher l'origine de tes tracas, de tes angoisses.
peut-être en notant les idées qui te viennent quand tu ne trouves pas le sommeil.

sinon, il existe plein de moyens de s'endormir sans passer par la case médocs… mais bon, ça, c'est personnel.
moi, je sais que ce qui m'endort, c'est soit qu'on me lise une histoire… et non, je n'ai pourtant pas 5 ans… mais bon, ça marche pour moi… encore faut-il qu'il y ait quelqu'un pour raconter… ou alors télécharger des livres lus…
sinon, c'est fumer un peu de marie-jeanne… mais j'ai horreur de ça, je n'en ai jamais chez moi… donc… je ne peux pas passer par cette technique, et je ne le souhaite pas non plus.
en ce qui me concerne, je n'ai pas d'autre solution… à part faire du sport pour me fatiguer… mais je ne fais pas de sport… malheureusement, je n'ai pas encore trouvé la volonté…

voilà, j'ai vu que tu n'avais posté qu'un message sur le forum, et qu'il date du début du mois…
j'espère que tu reviendras.
je te souhaite bon courage, et j'espère te lire bientôt.
courage
bugmann
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Je ne suis pas en dépression mais j'ai des insomnies : d'où viennent-elles ?

Message par bugmann »

Tout d'abord MERCI pour cette sympathique réponse et les conseils avisés.

En fait, après avoir réalisé une psychanalyse très classique au sein de laquelle je n'évoluais plus depuis quelques années déjà, j'ai récemment débuté une thérapie technico comportementale auprès d'un autre spécialiste et repris un léger traitement médicamenteux.

Depuis lors, je comprends en grande partie ce qui induit de l'anxiété la journée durant et pourquoi ensuite je rencontre des difficultés d'endormissement. Reste encore à déterminer comment modifier mon comportement et le cas échéant y arriver !

De facto, la journée durant j'accumule passablement de stress, principalement parce que je suis de nature anxieuse (anxiété généralisée) et ai souvent besoin d'avis concomitants lors de prise de décision (la prise de décision étant un de mes principaux facteurs de stress). L'origine de ce fonctionnement prend naissance durant mon enfance avec notamment des parents surprotecteurs qui m'ont empêché d'acquérir suffisamment d'autonomie.

Accessoirement, je suis un terrible juge à mon égard avec de hautes auto-exigences ayant également pris leur essor dans ma jeunesse, principalement du côté paternel.

Au final, j'accumule un stress certain tout au long de la journée qui se renforce dès le début de soirée avec des pensées irrationnelles à l’égard du sommeil (il faut que je dorme, je ne dormirai plus, sans dormir je ne serai plus à même d’accomplir mes tâches le lendemain, si je ne dors plus l’on va finir par m’hospitaliser, …). Le fait est que lors de ma dépression, j'ai très mal vécu les insomnies (sentiment de perte de contrôle, ...) et les redoutes depuis lors.

Bref, j'entrevois deux pistes d'amélioration, soit :
- diminuer mon niveau d'anxiété,
- modifier mes schémas de pensée à l'égard du sommeil (facile la journée durant, beaucoup moins le soir venu).

Indubitablement, je devrais faire d'avantage de sport mais cela n'a jamais été une préoccupation première et encore moins maintenant que j'ai fondé une famille ou pourquoi pas tirer quelques lattes avant de dormir.

Actuellement, mon sommeil se trouve en voie d'amélioration bien que ce ne soit pas encore la panacée et vous tiendrai au courant de la suite ; )

Si vous avez d'autres avis ou conseils, je suis preneur ; )

Bugmann
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chak
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Je ne suis pas en dépression mais j'ai des insomnies : d'où viennent-elles ?

Message par chak »

bonsoir bugmann
bugmann a écrit :
et repris un léger traitement médicamenteux
… qui t'aide puisque visiblement, ton sommeil est en voie d'amélioration
bugmann a écrit :
je comprends en grande partie ce qui induit de l'anxiété
c'est bien d'avoir trouvé des pistes
bugmann a écrit :
Reste encore à déterminer comment modifier mon comportement et le cas échéant y arriver !
tu dis être de nature anxieuse, et que la prise de décision est un majeur facteur de stress.
tu dis aussi redouter les insomnies (donc, y penser (trop) souvent…).
à la limite, l'origine de ton anxiété et de ton stress, c'est bien de la connaître, mais ça n'est pas ce qui fait avancer le plus…
comme tu dis, ce qu'il faut, c'est trouver "le remède" pour guérir… par le comportement… mais tout en douceur

comme toi, je suis une grande anxieuse, et nerveuse aussi…
je cherche également toujours des pistes, des solutions…

je pense, comme je te le disais dans le message précédant, que la prise de note, l'écriture, a un effet calmant et rassurant.
poser les choses qui nous tracassent par écrit, pour y voir plus clair, pour se libérer aussi…
déjà, on est obligé de s'asseoir pour écrire, de prendre du temps (ce que dans notre société, on ne se permet malheureusement plus), prendre un peu de temps pour être entièrement avec soi-même, s'écouter et se répondre… en quelque sorte.
écrire permet aussi de mesurer, dans une prise de décision, le pour et le contre d'une situation, de le voir noir sur blanc, d'affiner les choses.
écrire permet enfin de sortir nos peurs, nos craintes, nos doutes, sur le papier, de transférer d'une certaine manière, un poids qui est en nous, sur un autre support, de s'alléger un peu.

un autre "remède", un peu plus difficile, pour diminuer l'anxiété, est la respiration.
quand je sens que j'ai une montée de stress, d'anxiété, je vais me poser quelque part au calme (pas forcément longtemps… et en fonction de la situation… ça m'est déjà arrivé de m'enfermer dans des toilettes…), et je ferme les yeux.
et là, je respire et je m'écoute respirer, j'écoute les inspirations dans mon nez, et les expirations.
évidemment, les idées, les pensées surgissent.
mais j'ai appris à ne pas les rejeter (sauf en cas de pensées noires… j'en parlerai après).
c'est à dire, elles viennent et je les laisse passer… et dès que j'ai conscience que je me perds dans mes pensées, hop, je refocalise sur mon nez, inspiration, expiration.
ça n'est pas très facile, parce que c'est une des bases de la méditation… et bon, heu… pour les anxieux (ou stressés ou nerveux…), la méditation, c'est un peu comme une planète très très loin quoi
et donc, essaie d'éviter les idées extrêmes (hospitalisation, incapacités quelconques)… chasses-les dès qu'elles arrivent.
pour te dire, je suis championne pour les idées noires extrêmes et totalement irrationnelles, c'est juste horrible !
et bien les chasser, c'est de la pratique et un sport mental assez costaud, mais il faut vraiment se forcer à le faire… parce que ça fonctionne !
je n'en suis pas capable tout le temps, parfois ça n'est pas possible ou parfois ça échoue, mais quand ça marche (et en général c'est suivi d'un "NON" dit à voix haute, et d'une action, je me mets à faire quelque chose de simple et physique, et qui change radicalement ma pensée, une balade, une recette, aller m'amuser avec mes chiennes, du rangement, un travail… un truc forcément dans l'action), je t'assure que c'est une vraie victoire
ces deux exercices, la concentration sur la respiration et l'expulsion des pensées irrationnelles et sombres, quand on arrive à les faire, ça permet vraiment de se calmer.

sinon, une autre solution, pas toujours simple à pratiquer non plus pour nous… mais bon, à force, ça peut marcher…
c'est de positiver les choses qui nous font peur.
par exemple, toi, pour le cas des insomnies, chaque fois que tu vas y penser, essaie de voir la nuit comme quelque chose de bon pour toi, de réparateur, de confortable, mets-toi en situation (mentalement, mais réellement aussi chez toi)… fais en sorte que le lit t'attire, des jolis draps, une bonne odeur (la lavande, si tu aimes, ça aide à dormir), du confort par un ou deux coussins supplémentaires… je ne sais pas quels sont tes goûts…
puis, essaies de transformer tes idées irrationnelles en pensées justes : "ah, je vais bien dormir ce soir, ça va me faire du bien, après cette journée bien remplie", "je suis content d'aller rejoindre ma p'tite femme dans ce lit confortable et douillet, notre petit nid tranquille" (je ne sais pas, j'invente… ).

le passé est passé.
il est ce qui nous a construit et ce qui fait que nous sommes nous aujourd'hui, mais on ne peut pas le modifier.
on est peut-être un peu bancal, soit, mais pas mort.
alors on a encore tout le loisir d'expérimenter des trucs… plus positifs chaque fois, non ?
et puis, tu dis que tu as fondé une famille, c'est récent ?
c'est aussi un changement dans la vie.

il faut reprendre confiance en toi, ne pas écouter les voix de tes parents mais la tienne au fond de toi.
c'est toi qui décide de ton futur, personne d'autre, tu es maître en ta demeure.
tu connais mieux que quiconque tes limites, il faut les accepter et avancer comme ton esprit et ton corps peuvent avancer… sans oublier ce et ceux qui t'entourent et te font avancer aussi.

courage, à bientôt


ps : pour les deux derniers paragraphes, ne crois pas pas que parce que je l'ai écrit je suis capable de l'appliquer
je dis ce dont j'ai conscience, mais parfois, la conscience a une longueur d'avance sur notre état réel, mental et/ou physique.
disons qu'en se répétant ces choses là, on se force un peu à aller mieux, c'est ce que je me dis… faut avancer !
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