Je fais constamment pleurer mes proches dès que je les connais intimement

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nana.lachampagne
Messages : 4
Enregistré le : jeudi 22 décembre 2016 22:34

Je fais constamment pleurer mes proches dès que je les connais intimement

Message par nana.lachampagne »

Coucou les gens, je suis nouvelle ici. Voilà je me présente, j'ai 15 ans et un gros passé lourd (internement en hôpital psychiatrique, agression sexuelle, découverte du trouble borderline). Je ne vais pas passer par 4 chemins ; j'ai beaucoup de mal à m'accepter telle que je suis car je fais constamment pleurer quelqu'un dès que je le connais intimement, je ne peux pas m'empêcher de lui montrer ses failles et ses faiblesses, je suis d'une cruauté sans égard, et lorsque je prends du recul, je pleure, je m'en veux énormement. Alos je me mutile en me grattant et je passe mes nuits à pleurer. J'ai rencontré un garçon, et dans ma tête c'est le chaos. Je n'ose pas lui parler de moi, ni de lui poser des questions, je me renferme sur moi-même, je le sens. J'ai peur de le perdre à cause de mes émotions instables et de moi-même en vérité.. des conseils? Ou quelqu'un pourrait m'aider ? Merci
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sunshine31
Messages : 145
Enregistré le : mercredi 23 avril 2014 22:33

Je fais constamment pleurer mes proches dès que je les connais intimement

Message par sunshine31 »

Bonjour. Il ne faut pas se décourager, énormément de personnes sont passées par la. Tu es encore très jeune, pourquoi ne pas tenter une thérapie ? Plus on est jeune, plus la thérapie à des chances de se révéler efficace. C'est statistiquement prouvé.

As-tu rencontré un médecin ou un psychiatre ? Prend-tu un traitement ?
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Oups
Messages : 27
Enregistré le : jeudi 11 juin 2015 15:03
Localisation : Île de France

Je fais constamment pleurer mes proches dès que je les connais intimement

Message par Oups »

Bonjour Nana,

Je pense que Sunshine a raison, une thérapie pourrait t'être bien utile. Ça l'a été pour moi en tout cas.

Je me reconnais dans certaines attitudes que tu décris. Lorsque j'avais 20 ans, je ressentais les émotions de manière hyper forte et c'était dévastateur. Par exemple, lorsque j'ai rencontré mon mari (ex-mari maintenant, mais bon, nous sommes restés très bons amis), j'ai été très difficile à vivre. J'avais besoin d'attention de sa part et lui n'aimait pas trop papoter et surtout pas m'écouter me plaindre. Alors, il allait jouer sur son ordinateur. Je me sentais rejetée et je me voyais d'abord défaillir de tristesse puis ensuite c'était la rage qui me prenait et je lui criais dessus, je pouvais aussi lui dire des méchancetés juste pour le blesser. Ensuite, nous étions fâchés et je pleurais des heures entières en imaginant qu'il allait me quitter parce que j'étais vraiment trop insupportable.

C'est en thérapie que j'ai compris quel était mon besoin. J'ai pu en discuter avec lui. Et j'ai pu ensuite lui expliquer que c'était important pour moi de pouvoir m'exprimer et d'être juste entendue avec bienveillance, pas besoin de conseils ni d'interventions de sa part, il n'avait pas à stresser pour ça (ce qu'il faisait auparavant, il croyait que je comptais sur lui pour résoudre mes problèmes à ma place). Il n'avait pas non plus à m'écouter dans l'instant, mais un moment dans la journée si possible...

J'ai appris à formuler mes demandes grâce à ma psy et ensuite à le remercier pour son écoute, lui dire à quel point il m'aidait et il était tout content

Franchement, j'ai toujours des problèmes, mais sur le côté émotionnel et au niveau de certains comportements, les thérapies que j'ai suivies m'ont beaucoup aidée.

J'aurais vraiment eu du mal à comprendre seule mes réactions, ce n'est pas du tout intuitif. Quand j'étais enfant, ma mère me contrôlait, me critiquait beaucoup et je me sentais rejetée.
Et lorsque, par exemple je me plaignais d'un problème à mon ex-mari et que dès la première phrase il me sortait un conseil évident, je le prenais hyper mal. Inconsciemment, je pense que je me sentais rejetée comme s'il signifiait que j'étais trop bête pour y avoir pensé moi-même et en plus qu'il clôturait le dialogue puisque je n'avais plus à m'exprimer, la solution tout simple était trouvée. J'étais en crise...
Je ne voulais pas d'un conseil, je voulais de l'écoute, mais surtout de la chaleur humaine avant tout. A l'époque, jamais je n'aurais deviné !

Je me relis et je me rends compte que la première phrase de mon post est justement un conseil

En tout cas, si tu ressens le besoin d'écrire, n'hésites pas, je crois que ça peut vraiment permettre d'aider. D'une part l'écriture sert d'exutoire, elle fait sortir un peu du poids de certaines émotions trop lourdes, mais elle peut aussi nous aider à mettre de l'ordre dans nos esprits et mieux comprendre notre propre fonctionnement.

Bon courage Nana,

Véro.
nana.lachampagne
Messages : 4
Enregistré le : jeudi 22 décembre 2016 22:34

Je fais constamment pleurer mes proches dès que je les connais intimement

Message par nana.lachampagne »

Coucou, merci de répondre c'est génial. Tout d'abord, sunshine31, je ne prend pas de traitements car mon père est médecin et ne veut pas me prescrire quoique ce soit désormais car auparavant, un psychiatre m'a mise sous Risperdal, et depuis j'ai un vrai problème avec les médocs qui "aident à guérir". Pour ce qui est de la thérapie, c'est compliqué car je suis totalement traumatisée à l'idée de m'ouvrir à un(e) inconnu(e). Ma mère veut que j'en fasse une, mais j'hésite. Angoisser mes parents c'est pas ma tasse de thé, je l'ai déjà fait suffisamment..
Et Oups (alias Vero ) je suis vraiment contente de lire ton commentaire, ça m'a fait relativiser pendant une nuit entière, et merci beaucoup.
en tout cas, je vais songer à une thérapie, merci pour vos réponses les gens, c'est très sympa
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Oups
Messages : 27
Enregistré le : jeudi 11 juin 2015 15:03
Localisation : Île de France

Je fais constamment pleurer mes proches dès que je les connais intimement

Message par Oups »

Coucou Nana,

Merci à toi, c'est très sympa ce que tu écris, je suis très contente si mon post a pu t'être utile.

Pour te donner une idée de ce que je faisais en TCC (thérapie cognitivo-comportementale), je devais noter les éléments suivants lorsque je ressentais une émotion forte :
1) la situation
2) les pensées automatiques
3) l'émotion ou les émotions ressenties
4) l'action ou ce que ça me donnait envie de faire

J'ai repris mon ancien calepin et voici un de mes exemples :

1) situation : je suis au travail et mon collègue à côté de moi tape très vite et très fort sur son clavier
2) mes pensées automatiques : il doit être super efficace et moi je vais apparaître complètement nulle en comparaison
3) émotion : peur
4) action : mes pensées tournent en bouclent dans ma tête sur ma peur d'être inefficace au travail

Dans cet exemple ma psy m'a fait remarquer que je n'ai même pas pensé que mon collègue était peut-être en train d'écrire un truc perso

Mais ce qui a été intéressant pour moi, c'est qu'à force de noter, j'ai remarqué qu'il y avait des thèmes récurrents. Je réagissais fortement à des stimulations bien sûr différentes, mais qui avaient toutes quelques éléments en commun.

J'avais tellement accroché que j'avais acheté l'énorme bouquin destiné aux professionnels concernant les schémas de pensées (ce qui m'avait été reproché par ma thérapeute).

Je ne suis pas diagnostiquée borderline, mais je me retrouve dans certains aspects, notamment la réactivité émotionnelle.

Concernant ce trouble, j'ai repris une idée dans un bouquin que j'avais trouvé sympa. Ce livre disait qu'il y avait (plus souvent que chez les autres personnes) une petite voix en soi, qui critique, qui juge, qui exige.

Cette partie de moi va par exemple me souffler de sacrifier mes besoins pour faire plaisir à quelqu'un mais je vais en souffrir et il va y avoir forcément des manifestations de cette souffrance à un moment ou à un autre (fatigue, irritabilité, etc...).

Alors je lui ai donné un nom à cette petite voix et je l'ai même dessinée pour bien faire la différence entre "elle" et "moi". Parce que cette "petite voix", en ce qui me concerne, c'est comme une sorte de programme dans ma tête qui serait parti des souvenirs de ce que ma mère me disait et qui aurait ensuite intégré tous les commentaires odieux, ou visant à me rabaisser ou me contrôler des personnes rencontrées au hasard dans ma vie.

Avant, elle était totalement intégrée à moi et je croyais que c'était moi qui pensais comme ça, je me dénigrais totalement.

La marque Dove a fait un spot que je trouve émouvant sur le sujet des phrases très dures que l'on se dit à soi-même. Il faut taper "dove la pensée qui rend belle" sur un moteur de recherche pour trouver la vidéo.

Peut-être as-tu aussi une partie de toi qui te dénigre, qui te juge durement ou qui t'incite à faire des choses qui ne sont pas bonnes pour toi ?

Ca m'a aidée de faire la différence entre moi et les pensées qui viennent d'autres personnes. Avec cette technique (nommer la "petite voix"), j'arrive à mettre un peu plus de distance avec mes ressentis.

Je ne veux pas avoir l'air d'une commerciale qui cherche à "vendre une thérapie" haha, mais c'est en fait une foule de petites techniques comme celles-là + de l'écoute bienveillante qui m'ont aidée à mieux gérer mes émotions au fil du temps.

Je note que le fait de t'ouvrir à des inconnus est traumatisant pour toi et c'est un point crucial par contre. Et une thérapie a plus de chance de fonctionner si c'est toi qui a envie de t'y impliquer, pour toi et non pour faire plaisir à quelqu'un (j'ai aussi remarqué ton empathie, le fait que tu prends grand soin des autres, de ce qu'ils ressentent)
C'est important d'avoir confiance et la confiance, ça ne se commande pas. Tu as été agressée et quelqu'un a donc déjà trahi ta confiance, peut-être d'autres personnes, à d'autres moments, même si c'est de manière moins marquée.
Parmi les psy il y a en a qui sauront t'inspirer confiance et d'autres non.

Il y a une des bases de la TCC que j'aime beaucoup. Le thérapeute est spécialiste de la TCC et le patient est spécialiste de lui-même. Les deux spécialistes travaillent donc en collaboration, ce n'est pas un médecin qui sait tout qui enseigne à son patient inculte comment se gérer.
Du coup, je crois aussi beaucoup dans l'instinct de chacun et sa capacité à savoir ce qui est bon pour lui. Peut-être a tu besoin d'un peu de temps avant d'entamer une thérapie ?

Quel que soit ton choix, tu peux (ou pas, ici c'est la liberté totale) t'épancher sur ce forum si (et quand) tu en ressens le besoin.

Véro.
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