Un symptôme a toujours un sens, il ne faut pas avoir peur d'aller explorer.

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Endless.H
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Enregistré le : samedi 09 novembre 2013 0:43

Un symptôme a toujours un sens, il ne faut pas avoir peur d'aller explorer.

Message par Endless.H »

Bonsoir,

Je reviens vers vous avec une profonde nostalgie. Pas une émotion sombre, mais plutôt douce, comme un regard amical en m'imaginant venir vous exposer il y a trois ans un message de survie.
Suite à mon témoignage à propos d'une enfance déstructurante et colorée de vieux démons, un trouble obsessionnel sur un thème particulier est venu m'envahir il y a un an : celui de la mort.
C'est au sein même d'une voiture, au cours d'un trajet habituel qu'une pensée est venue brouiller mon esprit : et si ma mère mourait, que deviendrais-je? Les secondes qui ont suivies m'ont plongés dans une abîme sans fond, imaginez tomber dans le vide sans savoir où vous allez : ma conscience s'est éteinte, et une pensée, royale allait gouvernée ma tête pendant 1 mois et demie. Pas une seconde ne passait sans que je pensais à la mort, je voyais mes proches dans leur cercueil, je m'interrogeais sur le sens de la vie et pourtant, je ne voulais pas mourir non, je voulais vivre. Vivre fort, vivre intensément, vivre enfin. Quand je marchais je tremblais du matin au soir (heureusement j'étais sans activité à ce moment là). On peut parler d'une obsession brutale, violente, envahissante qui ne laissait place à aucune autre pensée.

A ce moment là je venais de déménager (depuis deux jours) après mon mariage, et vous n'êtes pas sans savoir que le déménagement signe une forme de séparation symbolique avec son passé, et plus particulièrement ses parents.
Malgré mes efforts d'introspection, je n'arrivais pas à trouver le remède. J'ai toujours été contre les médicaments, étudiante en psychologie j'accordais une place très importante aux mots, au sens des symptômes. Si cette pensée était là c'est parce qu'il devait y avoir une raison, et je devais la vivre, de façon pure, brute. La seule façon de ne pas vomir toute la journée c'était de prendre des médicaments à base de plantes, des huiles essentielles, tout ce qui ne pouvait pas "brouiller cette pensée toute puissante".
Après avoir perdu 6 kilos, je décide au bout de deux semaines d'entamer des recherches sur les religions, je remet tout en question, ce que je suis, d'où on vient, et pourquoi. Cette effort d'élaboration mentale m'aidera à gérer l'anxiété induite par cette surcharge d'angoisse. Je me suis investie à fond dans ces recherches à propos de l'histoire du monde, des spiritualités, des sciences existantes, de l'héritage de notre passé d'humain qui est finalement court sur l'échelle du temps depuis l'apparition de l'univers.

Qu'importe, je cherchais, comme une véritable exploratrice, j'investiguais et c'était une façon de calmer mon psychisme, et ces émotions que je ne maîtrisait pas. Petit à petit, j'ai repris confiance, mes recherches m'ont aidé à restructuré ma pensée. A penser à autre chose que "la mort", à penser à la vie.
Ca a été très rude, difficile, je ne compte pas le nombre de fois où j'ai souhaité être hospitalisé et droguée pour en finir avec cette horrible pensée où je me voyais me désintégrer.
Après 1 mois de reconstruction, de réassurance, de bataille acharnée pour "vivre" j'ai décidé d'accepter cette pensée, oui d'accepter la mort après tout je n'avais pas d'autre choix.
Mon état s'améliorait, la pensée devenait moins envahissante mais revenait de temps en temps me rappeler ma fragilité face à elle. Je décide donc de suivre une thérapie, une analyse dans le sens freudien. Il fallait que je comprenne d'où ces obsessions venaient. Au bout d'un mois, cette peur s'est envolée. Quand j'ai posé le pied dans ce cabinet, que je me suis allongée sur ce divan et que j'ai parlé de moi j'ai commencé enfin à "prendre soin de moi". Je me suis autorisée à me libérer, à ne plus culpabiliser, à redécouvrir mon passé quitte à en souffrir ce n'était pas grave puisque j'étais accompagnée, rassurée, soutenue.

Mon conjoint m'a énormément encouragé, et donné beaucoup d'amour tout au long de cette période. Il ne m'a pas jugé même si parfois il devait me prendre pour une "folle".
Mon travail dure depuis 1 an, et il n'est pas finit mais aujourd'hui je peux vous dire avec une très forte assurance : vous pouvez vous en sortir.

On cherche souvent la cause dans des faits actuels mais il ne faut pas oublier qu'on a été des enfants, et qu'on a vécu des événements avec un regard biaisé, subjectif. Cette enfant intérieur nous délivre des messages, et le trouble obsessionnel compulsif est l'un de ces messages qui signifie qu'une problématique antérieur n'a pas été réglé et qu'elle nous poursuit.
Nous ne sommes pas fous, nous sommes simplement des êtres en devenir, qui ont envie de s'accomplir et qui cherchent à comprendre. Soyez patient, endurant, n'ayez pas peur de vous faire accompagner. "Prenez soin de vous", et cessez de culpabiliser parce que ce que vous ressentez aujourd'hui n'est pas là par hasard, ni parce que vous l'avez méritez. C'est une tentative de votre inconscient pour vous aider à guérir, à avancer. Un symptôme a toujours un sens, et il faut mettre une tenue d'enquêteur et ne pas avoir peur d'aller explorer.

Aujourd'hui, avec le recul je me sens reconnaissante face aux symptômes. C'est grâce à ce "trouble" que j'ai finis par remettre en question mon histoire, mon vécu, pour mieux l'intégrer et l'assimiler. Ca a été une horreur, un cataclysme, j'ai souffert terriblement et à ce moment là j'étais convaincue que je finirai dans un asile.
Et finalement, le TOC est venu m'éclairer et me forcer à faire ce travail que je n'aurai jamais pu faire. Je suis entrain de me reconstruire, de m'aimer, je passe parfois par des périodes un peu plus difficile, mais je n'ai plus "d'obsessions". Je recommence ou plutôt commence à vivre.

Du fond du coeur c'est ce que je vous souhaite mes chèr(e)s amis.

Je vous souhaite une merveilleuse nouvelle année, et vous envoie tous mes voeux de bonheur, d'espoir, et de guérison
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chak
Membre d'honneur
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Enregistré le : vendredi 07 décembre 2012 4:50
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Message par chak »

très beau message que je comprends, merci :zenzen: :offre: :sun:
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mémoniak
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Enregistré le : dimanche 25 février 2018 14:49
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Message par mémoniak »

:zenzen: :zenzen: :zenzen:

merci pour ce beau message... :offre:
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