La formation permanente du personnel hospitalier

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violette
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Enregistré le : dimanche 13 juin 2010 20:03
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La formation permanente du personnel hospitalier

Message par violette »

Je voudrais mettre l'accent sur la loi Delors de 1974 qui nous a permis de lancer la formation permanente du personnel hospitalier

lors de mon premier poste en chs , j'ai ressenti ( 1972 ) une grande ouverture d'esprit, les malades mentaux n'étaient pas considérés, enfin plus , comme des "dingos", un mot dur qui circulait avant, on ne voulait pas etre soigné en psy, parce que les gens pointaient du doigt, dans notre chs, on a vu des malades ayant stabilisé leurs maladies , présentés le concours d'ide psychiatrique, cette école existait en 1972, ...... on les a supprimé, à présent on prépare le concours d'ide, puis il semble qu'on fasse des stages de formation spécialisé

donc après loi, decret , circulaire, je me suis présentée pour un poste de directeur administratif et financier, de préférence sur le sud

comment ce que nous vivons actuellement nous n'avions aucune expérience, tous nouveaux, jeunes etc... j'ai été validé sur la region Auvergne, 4 departements , 114 établissements hospitaliers publics, pc de base clermont ferrand,

24 postes avaient été mis à candidature, parité respecté 12 hommes, 12 femmes, pour l'époque, ça donnait la niaque,

je ne savais rien de ce que je devais mettre en place mais j'avais heureusement un Président du Conseil d'Administration , directeur du CHR de Vichy, intelligence, humanité peu commune, des membres du CA et du conseil pédagogique, volontaires, j'ai un souvenir extasiée de ce que j'ai vécu pendant 5 ans en detachement de longue durée,
ma confiance en moi , mon look, ma feminité decouverte, je le leur dois.... j'étais dans un monde d'hommes, ce n'est pas facile de se glisser la dedans...

formée sur le tas, j'ai véhiculé la pensée de l'adhésion à l'association loi 1901, qui avait enfin pris , mis en forme ce qui allait devenir la prise en charge financière des actions de formation continue, je me suis rendue comme un commercial dans les hopitaux, chs, ehpad , hopital local , on a tous fait des kms, certains n'ont pas tenu le choc,
j'ai fais du syndicalisme, les secrétaires de notre staf avaient un salaire qui était plafonné sans évolution de carrière!!


donc la base Type 1- formations liés au personnel en fonction dans leur quotidien, securité incendie, premiers secours, prevention des accidents du travail, etc...
Type 2 - formations promotionnelles, le ministère du travail nous a aidé à financer certaines formations d'ide
Type 3 - formations personnelles, pour chaque agent hospitalier

pour que les directeurs d'hopitaux comprennent l'interet de verser 10 % de la masse salariale à l'ANFH , ainsi avoir un plan de formation ,les cotisations étant mutualisés, dur dur
il a fallu former aussi la pensée du personnel, les femmes repondaient systématiquement, " je ne peux pas quitter mon mari et mes enfants", donc obligation de mettre en place des formations intra muros, chacun avait la certitude que ce qu'ils avaient appris sur le tas, était bon et conforme à leurs fonctions , c'était souvent faux, mauvaise prise en charge du malade , PA,
il fallait faire évoluer les mentalités

tout devait etre innové,
cette region avait en majorité des cadres de direction jeunes, diaporama, tout a été fait pour envoyer les messages concernant la formation permanente , les frais de deplacements étant remboursés ,
il faut vraiment se mettre dans l'idée qu'en 1975, on a eu des cadres de l'AP de paris, strasbourg, lille etc.... totalement exceptionnels, la direction des hopitaux était présente aux assemblées générales, dans toute la france, Amiens, Ajaccio, c'est une joie d'avoir participé à cette volonté d'aider la fonction hospitalière

à l'époque on faisait de la communication à l'instinct, j'écoutais les grands pontes, j'ai fait l'école de la santé à Rennes, c'était surprenant,

la formation du personnel médical nous échappait, ils devaient cotiser sur une autre assos

pourtant on a eu en assemblée des chirurgiens, médecins qui sont venus nous aider , faire aussi passer ce qui avait trait à leur fonction médicale
( je suis allée jouer au casino avec un chirurgien à Ajaccio, en soirée) de sacrés souvenirs

si je n'ai pas renouvellé mon detachement, c'est pour postuler sur un poste de directeur d'hopital dans l'AIN,
je ne me suis jamais detachée moralement de cette formation, je l'ai toujours véhiculé avec foi, c'est juste ce qui permet d'aller plus loin dans la recherche de nos perfectionnements, pour améliorer les dysfonctionnements de certains services, mais rien ne sera jamais parfait,

il me reste toujours le souci d'avancer , de dialoguer avec eux, meme si je dis des verités qu'ils ne veulent pas entendre, no body is perfect, j'ai tellement appris pendant ces 5 annés,

je sais que certaines instances dites CA, Commission des menus ne servent à rien dans certains établissements, mais si on considére les progrès qu'on a fait, on a de quoi etre fier de notre parcours

si je reste une vieille raleuse, comme me dit mon fils, mon souci des protocoles, loi juppé, a encore fait avancer le personnel meme si des fois c'est assommant, je suis heureuse de voir qu'à présent on comprend par ex, que lorsque on est hospitalisé en oncologie, l'appétit fait defaut suite aux traitements, donc des menus sont enfin minutieusement élaborés avec des diététiciennes ,
cette fonction est entrée dans les etablissements hospitaliers publics, meme avec des credits reduits, j'ai toujours donné les moyens au service cuisine de fonctionner - j'ai géré deux infections alimentaires- liaison froide l'autre liaison chaude, le souci est d'intervenir dans l'urgence

il n'en demeure pas moins que le recrutement reste un problème majeur, parce que les politiques font pression sur les directeurs, on ne refera pas le monde,
j'ai vu des agents postés sur des postes, n'ayant aucune compétence, je le vois encore, je le regrette, les cadres sont formés pour ça, mais pour boucher des trous sur le planning on embauche sur Cdd n'importe qui, cela relève d'un trouble grave qui touchent les cadres qui à présent "font fonction" ce qui n'existait pas auparavant

on change de poste, sur des motifs debiles les agents hospitaliers , ça ne relève pas le niveau, les directeurs sont responsables de leur personnel, juridiquement, ce sera toujours le directeur qui repondra d'un quelconque manquement, l'Aide soignante qui à l'ehpad du ch de chambery a empoisonné 13 residents, dont 10 morts auraient pu etre géré bien en amont, un sacré manquement , cela fait partie de l'exception mais le personnel semble fatigué, une toilette faite en 6 minutes relève de la maltraitance , il faut etre vigilant, ce n'est pas excusable.

mes deux fils font parti du personnel hospitalier ....... j'ai passé la main, l'ainé est cadre technique, le cadet au service pharmacie, ils ont aussi maniaques que moi je crois :rire2: ils se sont fait tout seuls!!! :fleur:

Ma carrière hospitalière est totalement atypique on me l'a souvent dit je ne regrette rien, j'ai toujours autant la niaque, meme si je suis en invalidité -retraite suite à un cancer du sein, accompagné d'une perte d'autonomie.
Ce que j'ai exigé du personnel hospitalier, tous les services confondus, je me le suis exigée, au point de rupture que je viens de citer!! Je n'ai pas de limite je suis jusqueboutiste, c'est dur, cette vie je l'ai voulu et aimé, à tous :bisouss:

J'ai voulu connaitre la France profonde, j'ai muté , j'ai pris des postes à risques, je manque de diplomatie mais ce n'est pas si grave que ça, au moins je ne tourne pas autour du pot, je suis une nomade, il me restait encore tant de choses à mettre en place, mais place au clown triste :god: les agents savaient qu'ils pouvaient compter sur moi dans tous les domaines, j'ai fait face à des inondations , posté en centre de reeducation, je crois que j'ai vécu des choses hors du commun ,
j'ai trouvé la famille qui m'avait manqué à chaque établissement où j'ai été en fonction :up:

22:29
Mes regrets


ce que je regrette c'est que lorsque j'ai eu ce cancer,
on ne m'a pas prevenu des effets secondaires de l'hormonothérapie, desastreux sur le squelette, le minimum du traitement est de 5 ans,
les vertébrales cervicales, les articulations des épaules , des mains sont atteint d'arthrite
pour moi j'avais une scoliose de naissance , qui a avec une hernie discale , bougée sur les lombaires au point que lorsque j'ai voulu reprendre mon travail à mi temps thérapeutique

je perdais connaissance, chez moi, dans le chr un peu partout dehors je me faisais mal du haut de ma hauteur,
on a procédé à des examens, j'ai meme eu une consultation avec un neurologue fou, "agité du bocal" qui m'a dit que j'avais surement un cancer des os, je suis sortie j'ai dis " ce toubib est fou je suis malade mais je n'ai pas un autre cancer"

lorsque j'ai fais mon premier controle radio des poumons /seins, le radiologue m'a appelé, en me demandant de regarder mes poumons,
j'ai été manipulatrice en radiologie, j'ai dis "oui j'ai eu un debut de tuberculose à 7 ans " j'ai donc une lésion

alors il a pointé le doigt et m'a dit "vous avez une lésion densiométrique , sur le poumon droit, "

là j'ai appelé mon toubib qui a regardé en rigolant , m'a dit " mais tu as rien à part ça, c'est que dalle, faut arreter de delirer",
pourquoi on nous trouve toujours un autre cancer,

lors de mes douleurs scoliose /sciatique/ hernie discale, personne n'a pris la responsabilité de m'opérer,
quelque fois je me demande si j'ai bien fait de me soigner , puisque je souffre en permanence, mon organisme ne supporte pas la morphine ni les derivés d'opium, le doc m'avait prescrit des patchs de morphine ,
problème j'ai dis stop,
il a prescrit lamaline, j'avais si mal que j'ai pris, pris, et puis là un trou, j'étais dans le couloir assise par terre, je suis restée sans secours plus de 8 h, on a enfin appelé mon fils qui bossait au chr, j'ai été hospitalisé , je ne savais plus rien , direction expert psy, hospit en urgence au chs, chambre d'isolement, puis une chambre avec une grosse malade qui tapait toute la nuit sur les murs et la porte avec sa chaise,
je tombais quand je me levais, je tombais encore, je me suis bousillée le genou droit, là j'avais une ide psy qui disait tous les jours "lever les pieds madame" je tombais, personne ne venait m'aider, ................j'étais hospitalisée sous contrainte, j'étais en danger, mon auxiliaire a fait peur à l'équipe psy, elle voulait faire partie "de ma vie", là on m'a protégé, j'étais juste au fond du trou

ça fait plusieurs jours que je ne peux plus manger ni dormir je suis HS

j'ai eu une grosse colère, j'ai repeté que j'étais fatiguée, crevée au point que je pouvais plus respirer j'ai dis " j'ai une anémie",

mais pourquoi on ne nous écoute pas, j'ai du partir en urgence pour etre transfusée , avec hémoglobine à 5 et fer à 2,

depuis que j'ai été opéré en novembre 2016 d'une stenose de l'uretre j'en suis à ma 4 ème infection urinaire avec bactérie resistante
on m' a donné pour le w end un antibiotique qui est inefficace je me soigne avec des plantes, j'aurais le resultat de la ecbu la semaine prochaine
puisqu'on a pas pu identifier les germes que j'ai, on a envoyé l'analyse à montpellier, mais pourquoi pour rien,


j'en suis donc à ma 3ème infection nosocomiale, on entre avec une maladie, on ressort avec une autre en plus, ça c'est un énorme problème, je deviens phobique des microbes, je fais attention à tout,

honteux,
ça c'est la responsabilité médicale,ceux qui nous consultent en moins d'une minute, je ne prend plus les traitements je les mets dans les WC, je prend le fer je sais , mais le reste non je ne suis pas devenue un zombie,
il me faut dormir un peu, cet encadrement médiocre me fatigue, je suis une scientifique je veux des reponses pas des idioties ,bye :Zen0:

dimanche 14 mai 2017 12:37
Ce qui me navre

c'est que plusieurs choses m'ont toujours accompagnées tout au long de ma vie

la musique j'ai fais l'école de la musique à 7 ans je jouais de l'accordéon je ne joue plus puisqu'on m'a enlevé 10 ganglions dans le bras droit , le ganglion sentinelle étant métastasé, en plus de la tumeur,
j'écoute vraiment beaucoup de musique


la peinture,

mais je suis si fatiguée je ne peux plus peindre, trop de douleurs dans les mains, les jambes, j'ai peint de nombreux tableaux, on aime ou pas, j'exprime juste ce qui fait partie de moi en couleurs, beaucoup de couleurs, quand on aime on compte pas,

je regarde mon chevalet et mes tubes de peinture et je sais que je peux pas,

je peux juste donner de l'eau à mes plantes, une fois par semaine, parce qu'elles aussi font partie de ma vie, j'ai commandé une épine du christ, c'est si beau, j'en avais une à perpignan , elle est belle, sur le bord de la fenetre j'ai peint mon premier tableau ici, j'ai un cerisier sauvage devant ma fenetre, j'ai peint ce que je voyais les branches du cerisier et mes plantes là devant sur le bord,

ensuite "l'animal" ce qui figurait en moi depuis longtemps pour l'exorciser, le mettre sur la toile, personne ne sait que c'est moi, expresionniste bien sur , les gens ne connaissent pas trop cette façon de peindre

et tous les autres, datés, signés, intitulés, ça fait partie de mon héritage culturel ........ :fleur:

Vous n'allez pas me croire j'ai fais pousser des orties dans ma chambre oui de belles orties, attention elles piquent :rire2: elles poussent , se fanent et repoussent, comme moi elles ne meurent jamais, c'est un symbole de continuité, enfin elles me rassurent je sais, c'est dingue non ?? :blink:
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ayglon
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Enregistré le : dimanche 14 septembre 2014 21:19

La formation permanente du personnel hospitalier

Message par ayglon »

Violette 😊 :offre:
" quand vient la nuit
toujours cette angoisse
à voir mourir la lumière "

Ch.Juliet
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