Troubles panique agora-phobique et dépression

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iWrote
Messages : 1
Enregistré le : jeudi 21 juin 2018 19:59

Troubles panique agora-phobique et dépression

Message par iWrote »

Bonjour à tous,

Le sujet a déjà certainement été abordé, mais je dois avoué que je n'ai pas lu tous les articles et puis j'avais besoin de parler de mon parcours de vie. Pour ceux qui auront le courage de tout lire, si l'envie vous dit de partager vous pouvez le faire via ce poste.

Alors, j'ai 31 ans, et je souffre de troubles panique agoraphobique depuis l'âge de 14 ans environ. Ma première crise est survenue dans un parc d'attraction après être descendu d'un manège. J'ai commencé à ressentir tout ce que l'on ressent lors d'un pic de stress : coeur qui s'accélère, respiration pareil, sensation de devenir fou/mourir/... face à un danger qui n'en est pas un: j'avais l'impression que tout allait se retourner, que nous allions "tomber" dans le ciel (un peu comme cette pub qu'il y avait pour une voiture, mais je ne sais plus laquelle). Je me souviens m'être accroché au banc d'un snack du parc comme si je tombais à la renverse, en voyant le ciel bleu et cette grande attraction qui allaient me gober. J'étais avec un ami de la famille et mon beau-père qui n'ont pas compris ma réaction et l'ont en quelque sorte "banalisée" (c'est du moins l'impression que j'en ai aujourd'hui) prétextant une mauvaise faim pour me rassurer. Je me suis calmé petit à petit même si le restant de l'après-midi s'est déroulé dans le stress et le contrecoup de ce genre de crise.

Après cet épisode tout est allé très vite. Ma mère étant une grande nerveuse également, elle me comprenait, me soutenait, me rassurait, que ça soit avec des mots ou des cachets. J'ai vu différents psy. Durant l'adolescence on m'avait dit que je m'en sortirais et que j'étais sur la bonne voie. Je ne sortais pas beaucoup car cela me faisait peur. Mais je le faisais tout de même pour aller à l'école ou faire quelques sorties dans le coin. Rien d'extravaguant, les grands voyages me faisaient peur et l'extérieur en général faisait naître en moi une certaine appréhension. Je ne m'en sortais pas du tout, mes peurs étaient fort présentes et je tentais de les maîtriser quand je pouvais, sans pour autant parvenir à retrouver mon insouciance d'avant ma première crise.

Un cap a été franchi durant mon premier boulot. Je devais avoir 22 ans. Nous étions en bus pour faire une excursion avec des enfants (je suis éducateur spécialisé). Et là, ça m'a repris. J'avais toujours continué a avoir des paniques et j'avais appris à les dompter dans certaines situations. Mais le fait de conduire ou de me faire conduire (et donc d'être en mouvement) et ce même dans des espaces ouverts comme les autoroutes ne m'avaient jamais posé de problème à quelque chose près. Là, je me retrouvais un insécurité totale. Plus aucun moyen de contrer ces vagues de stress. J'ai tenu ces voyages quazi hebdomadaires durant 2 ans avant de les éviter, prétextant un malaise durant les longs voyage en bus (ce qui n'était pas faux). Lorsque j'ai perdu mon boulot, j'ai pris une année pour me soigner par suivi psy qui n'a rien donné. J'ai ensuite entamé des études pour décrocher le diplôme d'éduc. que j'ai eu avec grande dis' ce 30 mai. A l'heure actuelle je suis en recherche d'emploi et je me rends compte que rien ne va, ou très peu.

Depuis mes 14 ans je me suis caché de mes peurs dès que je pouvais malgré quelques exceptions. Mais elles n'ont fait qu'empirer, grignotant petit à petit mes repères, mes zones sécures. Je suis quelqu'un qui aime le jeu sous toutes ses formes (jeux-vidéo, jeux de plateau, jeux de rôle,...) et je trouvais un substitut de vie dans tout ceci. Ce n'était d'ailleurs pas compliqué puisque j'étais quelqu'un de solitaire à la base. Quand un sentiment de solitude pointait son nez, je pouvais le recouvrir d'un semblant de vie sociale par le biais d'internet.

Aujourd'hui, j'ai 31 ans. Comme beaucoup de personnes de ma génération j'ai connu les difficultés économiques dûes au crash boursier de 2008. Je n'ai jamais pu avoir d'emploi stable et j'ai fais une reconversion professionnelle ce qui fait que je vis encore chez mes parents. Le temps passe, j'ai l'impression d'avoir pris 10 ans dans la figure sans les voir passer, je vois mes parents vieillir, mes anciennes connaissance faire leur vie,... et moi qui, aujourd'hui, aimerais construire quelque chose, avoir une vie de famille, avoir une vie plus ouverte à l'extérieur, je me rends compte que je ne suis pas capable de grand chose: je ne peux pas faire de grands trajets, j'évite la foule, ma dernière relation j'y ai mis fin à cause de ma nervosité, et surtout j'ai l'impression d'être passé à côté de mes vingts ans et que je n'aurai jamais une vie normale. Cette accumulation de pensées et de faits m'ont amené lentement à un état dépressif depuis un ans. Je ne sais plus où j'en suis, je ne sais pas ce que je dois faire ni comment le faire. Je pleure beaucoup, je tente de retrouver un certain plaisir de vivre dans mes anciennes habitudes, mais rien y fait. C'est comme si j'étais pris entre le besoin de m'ouvrir à autre chose et la crainte extrême de sortir d'une zone de confort qui devient étouffante.

En me relisant je me rends compte que mon texte peut paraître un peu découvu ou manquant de détail. Désolé si c'est le cas et merci si tu m'as lu.
Nosia
Messages : 1
Enregistré le : vendredi 03 août 2018 19:36

Troubles panique et dépression

Message par Nosia »

Hello iWrote, ta phrase correspond bien à ce que je ressens depuis tellement longtemps: "C'est comme si j'étais pris entre le besoin de m'ouvrir à autre chose et la crainte extrême de sortir d'une zone de confort qui devient étouffante."
Ma première crise d'angoisse ressemble à la tienne. Sauf que j'étais dans un train et que j'ai subi de fortes nausées. Je ne connaissais pas ce que je vivais. On m'a diagnostiqué un problème d'oreille interne à cause des vertiges et nausées qui persistaient. Les problèmes médicaux se succèdent depuis. C'était il y a 12 ans. Il y a eu un avant et un après cet épisode dans le train. Depuis je survie dans une dimension bizarre, sans intérêt, douloureuse, flippante.
Voilà ce que j'arrive à partager pour l'instant. Courage à toi. :bye:
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