Combien de temps dois-je être arrêter pour ma dépression ?

[linette]

Alors voilà, même si je vais mal depuis un moment, le "diagnostique" de dépression est tombé cette semaine. en tous cas, j'en ai pris conscience il y a peu.

au boulot, je suis très mal. je suis assistante sociale et mon boulot, c'est d'écouter, de conseiller, de guider... et là, je ne suis plus capable! je me sens inutile, voire même toxique pour les parents que je reçois, car je ne peux rien leur apporter, vu mon état!

une collègue psychiatre m'a conseillé de me faire arrêter au moins trois mois! mais moi, ça m'angoisse terriblement. c'est long, trois mois!

en plus, je travaille dans deux établissements, et je ne suis titulaire que d'un seul poste. l'autre est un remplacement qui se termine début mai 08...

alors même si je sens que j'ai besoin de m'arrêter (j'angoisse terriblement depuis hier à l'idée de retourner travailler demain), je pensais plus à une ou deux semaines. le temps que le traitement que j'ai commencé fasse effet...

mais paradoxalement, être à la maison est difficile. je n'ai plus le gout que j'avais pour certaines activités (lire, faire du crochet, de la mosaique)...

je tourne en rond!

et je ne sais plus trop!



linette

[eternelletristesse]

Bonjour Linette,

je voulais juste te dire que je t'avais lu. Concernant un éventuel arrêt, je ne crois pas qu'on puisse savoir à l'avance de combien de temps la personne aura besoin. Parfois en 15 jours, les gens se relèvent, parfois il faut plusieurs mois. çà çà dépend de chacun et de son histoire. Il me semble qu'un médecin voit progressivement comment se comporte son patient. Il renouvelle l'arrêt si nécessaire mais ne prescrit jamais d'emblée un certain nombre de mois (enfin je crois pas).

[bennou]

Bonjour linette,

Un arrêt de travail peut nous angoisser (surtout au début), mais s'il est proposé par le médecin c'est qu'il juge que cela s'avère utile. Quinze jours c'est peu en réalité. Il faut savoir que suivant le traitement qu'on prend il faut presque un mois pour qu'il soit efficace (anti dépresseurs).

Ensuite reste à savoir si avec le traitement on peut encore travailler "normalement" ou si l'on est fatigué. On a également moins de concentration et de patience lors d'un état dépressif (ce n'est pas lié au médicament), alors peut-on encore à ce moment là venir en aide aux familles ?

De plus, suivant le traitement il est hors de question de conduire un véhicule (ou alors en ne prennant pas les médicaments au moins 10 heures avant de conduire).

Pour ma part je suis en congé de longue durée depuis fin septembre 2006 et ce n'est pas fini. D'ailleurs je ne pourrais pas travailler en ce moment. Je n'arrive plus à me concentrer.

Donc, discutes en avec le médecin, lui seul pourra te dire ce qu'il y a lieu de faire.

[linette]

en fait, je suis tiraillée entre le besoin que je ressens de m'arreter et toute la culpabilité que ça engendre chez moi.

je sais bien que je ne suis pas indispensable (je penserai même plutot le contraire en ce moment...) et que je bosse dans le médico-social, donc mes collègues sont compréhensifs. mais je ne me sens pas assez "installée" dans la vie pour être sure de retrouver dans trois mois ce que j'ai maintenant... je ne sais pas si je me fais comprendre (tout est tellement brouillé dans ma tête)...

je pense que le gros souci, c'est que j'ai peur qu'on me juge... mon estime de moi est tellement basse aujourd'hui que je souffrirai encore plus de sentir une désapprobation au boulot...

je sais qu'il faut que je pense à moi: mais c'est bien là le problème... je n'ai pas l'habitude!!

au fait, j'ai une question: à partir de combien de temps d'arret passe-t-on à des indemnités inférieures à son salaire?

[eternelletristesse]

Bonsoir Linette,

je crois que l'on culpabilise tous au début de devoir s'arrêter, mais devons nous culpabiliser d'être malade?

Pour ton arrêt, dis toi que çà te permettrait de te remettre sur pied, et puis rien ne t'oblige à expliquer la raison exacte de ton arrêt! on peut être arrêté pour des tas de raisons. Tes collègues ne sauront pas pourquoi tu es absente, non?

Tu dis ne pas être sûre de retrouver dans 3 mois ce que tu as maintenant. Mais ce que tu as maintenant c'est d'être pas bien, qui dis pas bien dis ne pas pouvoir être totalement dévouée aux autres. Donc, dis toi qu'au contraire, cet arrêt pourrait t'^^etre bénéfique pour Toi, et pour aussi ton travail.

je comprends la peur du regard des autres. Moi j'ai été absente depuis fin octobre mais au boulot personne ne s'en est inquiété (pas un coup de tel, pas un message...). J'ai super peur de revenir bosser en février, mais avant tout c'est ma santé qui compte, et si les autres veulent juger, et ben j'essaierais de ne pas le voir, de ne pas l'entendre.

Prends soin de Toi, tout peut se faire faire par les autres, sauf prendre soin de Soi!

[linette]

merci eternelletristesse pour ton soutien...

ce matin, je suis partie au boulot l'angoisse au ventre... un premier entretien avec une maman, et c'est le malaise total!

je n'ai même pas tenu une matinée!!

je suis allée voir ma généraliste et elle m'a arrêtée 10 jours en me disant qu'il faudrait surement renouveller...

je suis à la fois soulagée car le boulot devenait un vrai calvaire, et à la fois très inquiète de me retrouver face à moi-même tout ce temps ou mon fils est à l'école... au moins, j'aurai un rythme, de l'emmener le matin et d'aller le chercher le soir...

et sachant que je risquais de partir, j'ai mis deux-trois choses en ordre au boulot, donc je me sens un peu moins coupable...

[stardust]

linette surtout ne culpabilise pas d'être mal, la santé avant tout

[claudine]

Bonjour linette,

Nous sommes tous passés par la case "culpabilité" par rapport au travail et je peux t'assurer, avec le recul, que si c'était à refaire, je prendrais le temps de m'arrêter et de me soigner
Courage et essaie de te reposer au maximum

[chaussadas]

Je comprends tout à fait ce que tu ressens, moi aussi j'aimerais m'arrêter de travailler (au moins trois mois). J'ai déjà essayé un semaine ou deux mais ce n'est pas suffisant.
Je pense que trois mois est un minimum car j'ai lu sur internet que c'est le temps pour que le système nerveux se remette en place. Est ce vrai? Je ne peux te le dire j'ai pas expérimenté.
Profite bien de tes 10 jours d'arrêt pour te reposer et t'occuper de toi.

[linette]

c'est un sentiment bizarre de se dire qu'on a besoin de s'arreter mais qu'en même temps on a besoin du boulot.

le plus dur, c'est d'être à la maison et de broyer du noir... mais je sais qu'actuellement, je ne pourrais pas bosser... et c'est très désagréable comme sensation...

aujourd'hui a été ma première journée. j'ai essayé de m'occuper le plus longtemps possible (ménage ), mais au bout d'un moment, je fatigue, et je me pose... et alors là... dur dur!

coup de grace, ce soir, j'ai eu un coup de fil d'une banque que j'avais contacté il y presque un an pour un projet immobilier... ce projet n'est bien sur plus d'actualité puisque mon mec me quitte...

pffffff

et toi, chaussadas, pourquoi ne t'arrêtes-tu pas? qu'en dis ton médecin...

ma collègue psychiatre m'a bien dit que ce serait le minimum pour me recentrer sur moi vu mon état actuel...

[chaussadas]

C'est une très bonne question que tu m'as posé Linette.
Le problème est que je ne peux pas m'arrêter car je ne suis pas vraiment malade. Je suis handicapée au quotidien par mes phobies.
Le psy que je vois n'a pas jugé bon de m'arrêter. Un jour je lui ai demandé si cela pourrait se faire, il m'a répondu "oui".
Mais il ne pense pas que le fait de m'arrêter va me guérir, il croit que je vais m'enfoncer encore plus.
Enfin si je ne me suis pas arrêtée c'est à cause des proches. Mon copain ne comprendrais pas que je m'arrête ni mes parents (je travaille dans une mairie et ma mère connait quelques personnes même Madame Le Maire).
Il faudrait que je trouve des excuses et franchement je n'en vois pas.
L'année dernière en décembre 2006 ma généraliste m'a arrrêté 5 semaines car j'étais au bout du rouleau. Cela m'a permis de reprendre des forces mais ne m'a pas guéri de ma maladie. Les premières semaines de reprise ont été difficiles car j'avais peur de replonger.
D'après ce que tu me décris tu as vraiment besoin de te reposer. Ne force pas trop sur le ménage. Essaye de ne pas culpabiliser pour profiter au mieux de ces 10 jours.
Quand je ne vais pas bien que je suis épuisée si je ne vais pas travailler j'essaye de me détendre au maximum, d'abord dormir (c'est comme cela que le corps récupére) puis si tu n'y arrive pas regarder la télé ou lire çà détend.
Et puis essayer de réfléchir sans trop se prendre la tête au pourquoi du comment tu en est arrivé là.

e plus dur, c'est d'être à la maison et de broyer du noir... mais je sais qu'actuellement, je ne pourrais pas bosser... et c'est très désagréable comme sensation...

T'inquiètes çà m'est arrivé aussi je pense que c'est normal car nous sommes contrariées de ce qui nous arrive.
Cà m'est même arrivé un jour de grêve alors que je faisais la grêve non par conviction mais pour prendre une journée de repos!

[eternelletristesse]

Se faire arrêter n'est pas une chose facile mais parfois nécessaire! il faut accepter que l'on ait besoin de temps pour SOI;

C'est vrai que l'arrêt en lui même comporte plusieurs facettes: on a pas les contraintes de devoir affronter les difficultés du travail, les embrouilles à gérer etc.. mais de l'autre, on est confronté à Soi même, à ses échecs et ses désirs, et parfois c'est aussi anxiogène.

Par ailleurs, pour être dans ce cas aujourd'hui, reprendre après de longs mois d'absence est une épreuve difficile car j'ai peur du retour, du regard, et je sais qu'ils n'auront pas pris conscience que c'est à cause d'eux que j'ai chuté.

Courage, et prends soin de Toi

[Procrastina]

Chaussadas

Je crois que ton psy à raison
que t'arrêter risquerait de t'enfoncer
je suppose qu'il préfère tenter de maintenir ta socialisation
le plus longtemps possible

Je comprends ce que tu vis
je l'ai vécu aussi

mais depuis que j'ai tout arrêté
forcé de constater que je me suis enfoncée....
très très dur de revenir "parmi les vivants"
même si être dans ma bulle me permet de souffler
en fait les situation causant mes crises d'angoisses se sont multipliées
mon seuil de tolérance s'est abaissé en quelque sorte...

je t'envoie plein de courage
je sais que tu en as besoin....

[chaussadas]

Merci pour ton message procrastina.
Tu as sans doute raison mais ma tête n'arrête pas de me dire de me reposer.
Qu'au moins au repos je prendrais moins de "risques".
Tu me semble douée pour les poèmes.
Encore merci pour ton message.