je rase les murs, traîne les pieds,
d'un geste signale ma présence,
attend qu'on vienne me chercher,
pesant du fond de ma souffrance,
les mots que je vais employer.
Chaque semaine, à la même heure,
toujours dans le même bureau,
le même rituel face au malheur,
la seule solution à mes maux,
je décortique à contre coeur,
souvenirs, rêves et idéaux.
je pense, je parle, ecoute aussi,
parfois je pleure ou bien me tait,
ou bien d'un regard je suplie,
quand j'ai trop mal, que rien n'y fait.
arret sur image de ma vie,
pour un mirage à moindre frais.
bien trop souvent la colère monte,
me noue la gorge, me fait blêmir
car mes bourreaux, sur eux la honte,
n'ont pas ces efforts à fournir,
quand encore et encore je raconte,
que chaque jour me voit mourir.
et puis soudain, l'instant magique,
quand sur une parole, je m'arrête,
et que se produit le déclic,
et que tout s'éclaire dans ma tête,
quand je perçois dans le tragique,
la possibilité de renaître.
Et, quand fatigué mais ravi,
d'avoir emporté sur la haine,
une bataille et un répi,
avant que le doute me reprenne,
enfin ma thérapeute me dit,
"voyons nous la semaine prochaine!"
Sincères amitiées à toutes et à tous.
Ne lachez pas la barre, on voit au loin le phare
Nomade
