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ne plus etre un esclave de cette M....,
calculer les minutes nécessaires qu'il faut pour se cacher et boire!
ne plus se sentir "hors zone" le matin lorsque 'on se lève
ne plus trembler le matin
ne plus avoir l'impression d'avoir avaler un camion poubelle dans la bouche le matin,
pouvoir fréquenter n'importe qui sans avoir peur qu'il remarque que t'es bourré
Des raisons il y en a encore, moi mon moteur pour arreter fut cela et mes deux enfants, Isobel FAIS TOI AIDER, il existe des médicaments, des thérapies de groupe si c'est ton truc, mais fais toi aider, seul, c'est quasi impossible.
Quant à toi ma Lilith chérie, toutes mes félicitation pour ce nouveau jour sans alcool,
Ma fille prépare son bac, elle va bien, elle t'embrasse d'ailleurs
Moi je continue mon petit bonhomme de chemin, et mon moral se stabilise (croisons les doigts pour que cela dure).
D'abord chapeau pour ton pseudo, je n'y avais pas pensé à celui là. L'humour est un bon rempart contre la déprime. C'est pour ça que je suis sur ce forum pour une dépression qui dure depuis 6 mois avec une "rémission" de deux mois.
Ton sujet m'a vraiment ému. Je suis un ancien alcoolique, j'ai arrêté depuis mai ou juin 98, je ne sais plus, pendant la coupe du monde quoi! C'était mon 4ème sevrage je crois depuis 95 où j'ai passé noël à l'hosto. A chaque fois j'y suis allé de moi même. La première fois, le médecin m'a convaincu de me soigner.
La dernière fois je suis allé aux urgences, il n'y avait pas urgence, je n'étais pas en pré-délirium mais pour moi qui avait rechuté après quelques mois il fallait absolument que j'y aille à ce moment là. J'ai dû insister un peu mais comme je n'étais pas le moins du monde agité...
Voilà je suis sobre depuis. On appelle ça une résilience je crois. Depuis ma vie est normale. Arrêter l'alcool ne signifie se débarasser de tous les problèmes de la vie et je fais une dépression suite à une rupture et des angoisses existentielles. Mais je t'assure que depuis, j'ai eu une vie normale avec beaucoup de moments de sérénité et même de bonheur. Tu vas voir que plus tu vas prendre de distance avec le produit plus tu vas mieux vivre.
Par contre je vois que tu es encore en lutte et encore tentée. Il faut que tu trouves la solution. Ne t'inquiète pas pour le tranxène moi je prends du lexomil, ce n'est pas si grave. Evidemment faut pas non plus augmenter les doses à l'infini mais ce n'est pas un problème pour vivre. Le problème c'est la tentation. Après mes trois premiers sevrages, j'avais encore souvent envie de boire. C'est difficile ça. Il y a de l'alcool partout. Je ne sais pas comment j'ai fait mais j'ai trouvé ma solution. Je venais de trouver un travail et la directrice m'a donné ma chance, je la remercie, il y a des anges sur notre chemin.
J'ai replongé une fois et elle m'a dit qu'elle ne pourrait pas me redonner d'autre chance. Elle a eu raison. Il faut mettre des limites. Ca m'a aidé. Je vivais à la campagne, j'étais relativement bien entouré par ma famille bien que certains aient légitimement pris des distances. J'étais un grand garçon d'une trentaine d'années qui vivait avec sa maman et son chien. Tout doucement je me suis mis à trottiner dans la forêt pour me rendre à un parcours de santé toujours le même à trois kilomètres de là. Je fumais à l'époque. C'était un peu difficile, je n'avais plus aucune condition physique, je n'avais jamais pratiqué régulièrement un sport de ma vie entière, j'étais plutôt un littéraire, un pouet-pouet qui bossait comme aide-soignant dans une maison de retraite et qui continue d'ailleurs mais en psychiatrie.
De juin à décembre 98 j'ai donc continué à faire du sport de temps en temps, il fallait que je me pousse encore beaucoup mais bon... en 1999 tout doucement sans coach, sans conseils j'ai continué mon petit rituel. Ma vie c'était boulot-sport-dodo et pas grand chose d'autre, pas franchement réjouissant à 32 ans mais bon, je n'étais pas déprimé J'aidais ma môman dans le jardin, je me levais très tôt quand j'étais du matin, je rentrais, parfois je faisais une petite sieste et j'allais faire mon sport avec mon chien derrière moi tout content. Je luis dois beaucoup puisque parfois, je n'avais pas très envie de sortir par temps froid mais lui oui!(je n'étais même pas équipé correctement, je ne savais rien des tenues de sport, je me souviens que j'allais en forêt en short et t.shirt avec des baskets de mes neveux qui n'en finissaient pas de grandir en accéléré).
Donc voilà je faisais mes trois kilomètres pour aller au parcours de santé vita, je commençais à faire plus d'exercices qu'il y avait marqué sur les affiches et parfois en dépit du bon sens et de façon même abérrante quand j'y repense. Pour exemple, au panneau des flexions c'était un parcours "vita" j'ai fait jusqu'à 450 flexions puis enchainé avec des fentes et tout le parcours comme ça). Les tractions j'en faisais jusqu'à 200 , c'est à dire que par exemple j'en faisais une série de 15 pour commencer puis 12-10-7-6-3-3-3-2 en me reposant entre jusqu'à ne plus pouvoir me soulever du tout quasiment.
Mes séances de sport duraient parfois 3heures ou même 4heures je me souviens en avoir fait 2 dans la même journée... c'était exagéré bien sûr, je ne savais même pas qu'il fallait boire beaucoup et je n'emportais rien. Elle est longue mon histoire et ennuyeuse sans doute mais c'est délibéré. UN jour je me suis regardé dans une glace (quand je buvais je ne me regardais pas dans le miroir, j'avais peur de me voir et crois moi je serais mort aujourd'hui avec une pèriode vraie alcoolisation de seulement 4-5 ans mais jusqu'à 1litre de rhum tous les jours!)... donc je me suis regardé dans cette glace et j'ai remarqué un changement, j'avais des protubérances là et puis là, j'avais des muscles!
Dès lors je n'ai plus arrêté et je me souviens du regard de certaines personnes qui connaissaient mon problème, bronzé, musclé, la couperose disparue, je n'étais plus le même. J'ai commencé à m'acheter des T.shirt à manches courtes et un équipement plus approprié. J'aimais ce que je voyais dans le miroir et bien sûr on peut en sourire mais en l'espace de quelques mois le changement était spectaculaire.
Après j'ai rencontré une femme par petites annonces comme ça ne collait pas tout à fait ...une deuxième avec qui j'ai vécu jusqu'à maintenant et qui me quitte parce que j'ai fait une grave erreur. Je m'en veux énormément mais c'est un autre sujet. Donc voilà, après je n'ai jamais arrêté de faire du sport ça fait partie de mon hygiène de vie, j'ai appris pas mal de choses grace à ça, je pratique de façon plus intelligente, j'essaye d'en faire profiter d'autres personnes qui elles mêmes sont malades, j'ai toujours mes T.Shirt à manches courtes comme vous mesdames vos décolletés mais l'aspect Narcissisme je l'ai un peu dépassé.
J'ai réalisé et c'est là que je veux ENFIN en venir que c'était une des phases les plus importantes de ma vraie victoire sur l'alcool. J'étais content, je pouvais me regarder dans la glace, le regard des femmes avait changé aussi (question d'assurance ou de muscle je ne sais pas), j'avais un pouvoir de changement!
Voilà ce que je veux te dire, tant que tu luttes c'est très dur. Quand tu n'as plus à lutter que tu passes sans sourciller devant les rayonnages de liqueur diverses et variées ou les rangées de bouteille de vin dont quelques médecins assassins et idiots font la promotion en disant qu'un demi verre de vin est excellent pour ci ou pour ça en oubliant que même si c'est vrai ça fait le bonheur des ivrognes que nous sommes en les déculpabilisant.
Au passage ils font aussi le bonheur des viticulteurs, le vin curieusement n'étant pas considéré comme à consommer avec modération et ils continuent leur bienfaits sur la santé économique du pays en faisant gonfler les bénéfices des pompes funèbres (40 000 ou plus décès par an directement liés à l'alcool). Merci docteur.
Je ne peux pas m'empêcher de faire des digressions, ce sujet me tient trop à coeur, moi je veux te dire que si moi j'ai trouvé une solution qui en peu de temps finalement, 1an peut-être a totalement changé ma vie, tu vas la trouver aussi parce que toi tu admets que tu as un problème et tu as envie d'en sortir.
La solution c'est de trouver la clé de sa résilience, la vie est un trousseau géant de clés pour ça. Toi ça peut-être le bonheur de tes enfants mais ne t'oublie pas , fais toi du bien, développe les choses en toi que tu aimes, reprends contact avec la nature, si tu en as envie fais du sport, tu trouveras des exercices partout sur internet mais saches que les sports aérobie (vélo, course à pied, roller, nage...) sont ceux qui aident le plus et dégagent le plus d'hormones bienfaitrices comme la Taurine qui une des substances que nous créons quand nous buvons de l'alcool!!! Plus les endorphines, plus les bienfaits cardio-vasculaires etc..
N'y va pas trop fort, fais pas comme moi, c'était dangereux ce que j'ai fait mais on a tous je veux le croire un Ange gardien qui veille d'autant plus sur nous que nous faisons des efforts. Marches! Retrouve des bonheurs simples, penses à toi sois un peu égoïstes, tes enfants comprendront. Pas la peine de chercher ta clé, fais des choses et elle tombera dans ta main, il y a tellement de choses qu'on peut faire! Quand on boit, notre univers se rétrécit, on voit les choses par le c.. de la bouteille.
Je sais que l'alcool est un enfer moi je le sais, moi je te comprends. Il y a aussi les associations d'anciens buveurs, il y a le jardinage, la création artistique... tu vas trouver. Si tu as besoin d'un tranxène prends le, culpabilise pas pour ça. L'alcool c'est mille fois plus dangereux, évites l'excès, trouves ta mesure. Essayes, pendant un temps au moins même si ce n'est pas ton caractère d'avoir une vie bien réglée. Avec des rituels, des balises, des repères rassurants. YEs you can!
Voilà j'ai écrit un très long message pour des personnes qui vont bien mieux. Je me sens un peu idiot du coup, j'ai lu les premiers messages et je n'ai pas tenu compte des autres.
En tous cas maintenant j'ai quasiment lu toute votre histoire et je trouve ça remarquable. Bravo à tous, bravo à vous tous admirables acteurs de cette tragédie qui finit bien et dont on pourrait presque faire une adaptation cinématographique.
Ca pourrait donner des idées à des cinéastes de lire des histoires comme ça.
En tous cas c'est avec de bons acteurs, qu'on fait de bons films. Moi je ramène ma fraise avec mon histoire quand le rideau est tombé mais quelqu'un tombera peut-être un jour dessus qui sait?
Continuez moi ça fait onze ans mais ne croyez pas que je m'en glorifie, ne tentez pas le diable. Il y a un mauvais génie au fond des bouteilles.
Salut à tous et merci pour le film!
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