Vivre avec la dépression de son conjoint: comment réagir?

[bennou]

S'il est un peu comme tu le décris kadine63, alors il est un peu comme moi j'étais: "je m'en sortirai tout seul", "j'y arriverai" etc. Jusqu'à ce que j'admette qu'il me fallait de l'aide, et ce n'est que depuis quelques mois que je consulte régulièrement un psy. Avant je ne voulais jamais en entendre parler.

[Diana]

Bonjour,
j'ai trouvé le message de Claudine quelque chose que j'aurais pu dire moi même.
Vos compagnons ont de la chance à vous avoir, aussi sensibles, aussi proches d'eux, aussi touchées par ce qui leur arrive.
Comme Claudine le dit, il n'y a parfois pas de grand discours à tenir, je pense que le plus "gros" est déjà ce que vous faites: accepter ses moments de chute, qui comme vous l'exprimez sont très durs pour vous aussi....vous protéger au même temps...
C'est déjà énorme, je trouve. Après, votre seule présence et leur donner l'impression que la répétition de leurs mauvais moments et leurs discours "tristes" ne vous embête pas, c'est ce que vous pouvez faire. Et vous le faites déjà, apparemment.
Je pense que dans ma dépression, le plus dur est de me sentir (ou de m'être sentie, car j'ai changé entre temps) un "poids" pour mon enfant, mes amis, mes proches. Me sentir toujours si négative, me sentir m'effondrer, j'avais la sensation que cela les embêtait plus qu'autre chose, je me disais intérieurement ce que tous, je pense, on a tendance à se dire "Mais mince, pourquoi je n'arrive pas à me secouer et à me sortir de là, alors que les autres écoutent mes discours penibles et ont déjà leurs problèmes?".
Qu'un proche sache déjà quelle culpabilité peut saisir un malade dépressif, qu'il sache être là, tout simplement, et ne pas faire de sa maladie un poids pour tous....c'est extrêmement rassurant et ça fait déjà un bien fou

Par la suite, comme il m'est arrivé à moi, il arrivera un moment pour eux de réagir, de se sentir mieux, selon les thérapies, les personnes. Mais vous aurez été là, c'est le principal

[Arya]

Bonjour Jeanne,

Ton mari eprouve sans doute comme mon ami, un profond sentiment de culpabilité, de dégoût de lui-même

Malheureusement, la seule chose que tu puisse faire, c'est d'être là, de le serrer dans tes bras, de l'écouter, parfois, de provoquer le dialogue, de l'encourager à se confier à toi s'il en éprouve le besoin.

N'hésite pas à lui répéter que tu es là pour lui, que le fait qu'il te parle et te décrive ses sentiments et ses crises ne te dérange pas, mais bien au contraire, t'aident à le comprendre...

C'est ce que je fais depuis quelques mois maintenant, et mon ami a appris à me faire confiance et se sens moins coupable d'être mal lorsqu'il est avec moi car il sait que je le comprends (autant que l'on puisse comprendre quelqu'un de dépressif sans vivre la maladie )

J'espère que ces petits conseils t'aideront à avancer un peu avec ton mari.
N'hésite pas à poser toutes les questions qui te feront envie, nous répondrons de notre mieux. Lire les fils déjà créé pourra t'aider grandement également.

Un jour, peut-être bientôt, ton mari sera pret à accepter la maladie et peut-être arrivera t'il à consulter et se faire soigner... A-t'il déjà parler de ses symptomes à son généraliste ou un autre médecin ?

A bientôt et bon courage Jeanne.

[fautQuCaCesse]

Je crois que le mieux c'est de ne pas trop en parler. J'ai eu une amie qui n'arrêtait pas de m'en parler pour essayer de m'aider, mais en fait ça m'enfonçait. Tandis qu'une amie d'internet avait trop le feeling. Elle m'écoutait juste ce qu'il faut et ensuite partait dans d'autres sujets qui me changeaient les idées, et ça ça m'aidait. Mais c'est pas explicable, c'est vraiment un feeling.

[Arya]

C'est exactement ce que j'ai voulu dire : il faut montrer que l'on est là si besoin, montrer que l'on peut avoir confiance sans être trop envahissant ...

[claudine]

il faut montrer que l'on est là si besoin, montrer que l'on peut avoir confiance sans être trop envahissant ... :

Je suis entièrement d'accord avec toi, Arya. Mais il est bien difficile de savoir conserver un juste milieu dans son aide à son conjoint quant on est soi-même très perturbé(e) par cette situation.

[Arya]

En effet Claudine, il faut pouvoir jongler entre ses propres peurs, ses propres sentiments et ceux de celui que l'on veut aider.

Mais je crois qu'il n'y a que comme cela que l'on peut véritablement "aider".

Mais sache Jeanne, que le simple fait que tu sois là, que tu ne l'abandonne pas, peut lui faire beaucoup de bien. Fais lui simplement savoir que tu es là, que tu essais de le comprendre. Je pense que c'est déjà beaucoup.

[kadine63]

Faut-il que je sois forte...et j'ai l'impression qu'il se repose bcp sur moi.
S'il était suivi, je me setnirais bien moins seule. J'avais envie de l'alerter, de lui dire "attention, je ne suis plus heureuse". Peut-être que face à ces mots, il se rendra compte que les choses vont mal et qu'il faut qu'il aille voir qqu'un qui l'aide.
Je ne sais plus. Et chacun réagi tellemet différemment...

[claudine]

Il se repose sur toi parcequ'il a besoin de toi, même s'il n'est pas encore en mesure de le reconnaître.
Et toi, tu peux te reposer sur nous.

[Diana]

Bonjour, Kadine,
je confirme aussi que tu peux t'appuyer sur nous. Nous sommes là.
Cela dit, si tout cela te dépasse, n'hésite pas à demander toi même de l'aide, par ton médecin traitant par exemple, ou qui tu souhaiteras.
Il ne faudrait pas non plus que tu sombres avec lui, cest important pour tous les deux et être là dans ces conditions n'est pas toujours facile, comme tu le dis.

[kadine63]

Et bien voilà, j'ai vidé mon sac
je ne sais pas si c'était une bonne manière mais ça fait du bien de pouvoir dire "arrête d'appuyer, je touche le fond aussi".
j'ai demandé une nvelle fois d'aller voir qqu'un. peut-être va t-il y réfléchir
en tt cas, il a écouté, écouté, écouté...
et ce matin, il m'a tel, plein de douceur. cela fait du bien de se lacher, d'avouer que l'on est pas la + forte. j'ai un caractère costaud, je le sais, mais je ne suis pas inhumaine...
et je me sens plus apte maintenant à le soutenir
C'est à rien y comprendre....
Jeanne

[claudine]

Bonjour Jeanne,

Cela fait parfois du bien de "vider son sac", comme tu dis. Je crois beaucoup au pouvoir du dialogue.
Et en plus, il semble t'avoir écouté

Une mise au point est quelquefois nécessaire dans un couple. J'espère que la situation va aller en s'améliorant entre vous.

[Diana]

Coucou, Kadine,
c'est tout à fait normal que "ça aille mieux"... Comment aider sans s'aider soi même? Tu avais besoin d'être écoutée aussi, c'est aussi simple que ça. Et la maladie de l'autre, aussi terrible que la dépression, n'efface pas tes malaises et tes chutes.

Tu as bien fait. Je suis contente pour toi.

[Arya]

Bravo Jeanne,

Je suis heureuse pour toi.

J'espère que cette mise au point aura servie aussi bien à te soulaer qu'à le faire réfléchir.

N'hésite pas si tu as besoin, nous somme toujours là !

[Hope]

Bonjour !

Si je vous ais rejoins aujourd'hui, c'est parce que mon conjoint est dépressif et que je ne sais plus quoi faire. Pardon si c'est un peu long mais il y a pas mal à dire ...

Pour vous raconter mon histoire, il faut revenir 5 ans en arrière. J'ai rencontré mon conjoint à mon ancien lieu de travail. Il venait de divorcer et était forcement très éprouvé par cette expérience, non pas parce qu'il aimait encore cette personne mais plus par rapport à un sentiment d'échec. Il avait l'impression d'avoir tout raté dans sa vie ! Nous avons d'abord été amis mais nous avons vite emménagé ensemble et quelques mois plus tard, nous avons eu un fils. Bien sur personne n'a apprécié notre relation car nous avons une bonne différence d'âge (15 ans) et que je n'avais que 19 ans à l'époque. Moi je m'en fichais, j'étais sure de moi.
Cet enfant, désiré, ainsi que notre relation, lui a redonné gout à la vie. Nous avons été heureux pendant 3 ans, malgré les petites crises d'angoisses qu'il avait depuis longtemps.

En mai 2006, nous avons déménagé pour un appartemment plus grand, et là les choses ont commencés à se gâter ... Nous avons eu des voisins très desagréables et violents qui nous ont fait vivire un enfer (altercations, police, plaintes ...) Heureusement ils ont finis par déménager quelques mois après, mais le temps où nous avons du cohabiter à été une période ou mon mari tentait à tout prix de fuir la maison, ou il se renfermait car peur de ne plus se controler un jour et d'aller les voir ... Il a également perdu son emploi. Mais le pire arriva ensuite ... En décembre 2006, quelques jours avant Noel, il a perdu sa maman. Il l'adorait, n'étant pas proche de son père, il s'est tjs tourné vers elle. Il l'a forcement vécu comme un drame, et s'en est surtout voulu de ne pas avoir été présent lorsque c'est arrivé (ils vivent dans une autre région) et comme ça a été soudain, nous n'avons pas pu arriver à temps. Il a donc passé une première nuit à l'hopital à cause de crises d'angoisses qu'il n'arrivait plus à gérer, mais il n'a pas voulu rester. En sortant, les choses se sont empirées, tournant en rond et pour ne pas pensé, il a commencé à passer ses journées dans un café et à boire ... Je n'ai pas tout de suite compris qu'il s'agissait d'alcoolisme, mais c'était bien ça. Et ça a continué à empirer, j'ai essayé de le raisonner, de l'envoyer voir des médecins mais il n'écoutait rien. Je l'attendais à la maison avec angoisse, ne sachant jamais quand il rentrerait ... Il ne se rendait lui même pas compte qu'il était tombé dans l'alcoolisme. Jusqu'au mois d'octobre ou il est allé trop loin ... Il avait tellement bu et pris son traitement AD avec qu'il délirait littéralement, je l'ai donc fait interner dans un hopital spécialisé. Ca peut paraitre horrible mais aujourd'hui je m'en félicite et lui aussi.
Il y est resté 1 mois et demi, il est sortit le 1er décembre dernier. J'avais placé tellement d'espoir en ce séjour, et aujourd'hui je ne sais plus ... Bien sur les fêtes se sont très bien passées, il n'a pas rebu une goutte d'alcool depuis, il était de nouveau souriant, détendu .... J'avais placé bcp d'espoir dans cette nouvelle année, et là je déchante ... Depuis 1 semaine et demi il recommence à avoir des crises d'angoisse, il n'est pas bien je le vois, à peur de ne pas être assez fort pour tenir le coup et recraquer et ressombrer dans l'alcool ...
On essaye de faire des projets, mais je n'y crois plus trop ...

De mon côté je me rend compte que je n'y arrive plus trop, je craque aussi (pas devant lui si possible) mais je suis dépassée, le psy, les médicaments, rien n'y fait plus ... même pas notre amour à notre fils et à moi ...
Je me rend compte que j'arrive au bout de ma patience, que parfois je lui répond mal ou en tout cas pas de façon compréhensive et patiente. Je perd patience pour un rien, surtout avec mon fils, ce que je ne veux pas du tout ! J'ai tellement envie de lui épargner ça ... J'ai tellement pris sur moi toute cette année que là je ne supporterais pas que ça recommence, j'ai envie de vivre et j'aimerai que lui aussi ... On avait tant de projets pour cette année, mais je sais déjà que ça n'est pas demain la veille qu'ils se réaliseront, s'ils se réalisent un jour ...
Je l'aime tant mais je ne sais plus quoi faire, je le sens faible et j'ai peur qu'une autre hospitalisation pointe bientot son nez ...
Je me sens faible, perdue et fragile aujourd'hui alors que je voudrais être forte pour nous tous.

Merci de m'avoir lue.

[sOs-pourquoi]

merci pour tes reponses ca m'aide beaucoup je comprend ce que tu ressens et tu as les bonnes méthodes je crois... bon courage encore merci

[eternelletristesse]

je voulais juste dire que je t'avais lu. Je ne saurais que dire, je sais à quel point mon conjoint souffre de ma situation, à quel point il se sent impuissant. On lutte de toutes nos forces, et l'on ne veut pas faire souffrir nos conjoints, c'est souvent grâce à eux qu'on garde cette infime espoir de remonter la tête au dessus de l'eau

[Hope]

eternelletristesse, je le sais, mais merci.
Mais j'ai mis du temps à comprendre aussi ... aujourd'hui je regrette certaines paroles du début du genre : "tu ne peux pas m'aimer, on ne fait pas souffrir comme ça ceux qu'on aime" .... Je sais, c'est horrible, je l'ai regrétté immédiatement mais c'est quand même sortit. J'ai fais un long travail sur moi pour faire en sorte d'accepter ses remarques parfois blessantes ou déplacées, sachant qu'au fond ça n'était pas dirigé contre moi ... J'ai aussi mis longtemps à me maitriser quand une situation m'exaspérait, quand je ne parvenais à ne rien tirer de lui ou lorsque je me sentais mal j'ai finis par prendre du recul et le lui cacher pour ne pas qu'il culpabilise ...

Là il est hospitalisé et j'avoue que ça me soulage un peu même s'il me manque, mais j'étais trop fatiguée il me fallait aussi un "break" pour recharger mes batteries et ne pas penser sans cesse, ne pas avoir peur sans cesse surtout !
Merci à toi !

[toujoursprésente]

Bonjour Hope.......

Comme je te comprend et comme je te soutiens, vivant moi aussi avec un homme dépressif chronique....et je sais que la vie quotidienne est trés difficile......

La dépression est une terrible maladie, tant pour le malade que pour ses proches, mais je penses qu'il faut lutter avec lui pour votre bien etre a vous trois.
Pour les paroles que tu as prononcées a l'égard de ton mari je suis certaine qu'il ne t'en tient pas rigueur car au fond de lui il sait tout comme toi que ces paroles n'étaient que des 'soupapes' pour lacher la pression.

Pour l'hospitalisation c'est parfois un mal nécessaire.......Prend soin de toi pendant cette période, recharge tes batteries.

Je t'envoie tout mon courage et si jamais tu as besoin de parler n'éhiste pas a me joindre en mp.

[Hope]

Merci toujoursprésente !

Ton conjoint est dépressif depuis combien de temps ? As tu des enfants ? Comment gères tu la situation ?

Au jour d'aujourd'hui ça fera ça deuxième hospitalisation, je sais que c'est nécessaire, d'ailleurs je le sais soigné et ça me fait du bien même s'il me manque, ce qui est plus dur c'est de gérer le petit parce qu'il me fait la misère, je lui explique et je le rassure, il parle à son père au téléphone mais il est pas là et il a pas l'habitude quoi, et il en profite pour me tester encore plus ... Je sais qu'il me faut beaucoup de patience, j'essaye de la divertir au max mais là depuis qu'il est partit je suis en plus malade comme pas possbile alors c'est vrai que je suis moins dispo aussi, vivement que ça passe !