Avec le temps, j'ai commencé a avoir peur d'une chose assez.... paradoxale vu ma situation.
Depuis le début de ma dépression, j'ai commencé a avoir peur d'aller mieux.
C'est étrange. Mais le fait d'etre dans ma situation de déprime aussi forte depuis aussi longtemps fait qu'un retour a une situation de personne guérie me fait peur.
C'est comme si tous les mauvais sentiments que je ressens je ne pouvais pas imaginer qu'on me les enlève, c'est ma personnalité, ça fait partie de moi. J'ai peur de ne plus être vraiment moi-même en allant mieux. Peur de changer, de ne plus avoir les même gouts, ne plus aimer autant les gens que j'aime en ce moment, ne plus aimer les même choses.
J'ai aussi peur d'avoir la tête vide. Je me dis : Le jour ou j'irais mieux, je n'aurais plus toutes ces images et ses phrases dégradantes en tête, plus de mauvais sentiments, plus de sensations oppressante, plus d'addiction. Mais alors, j'aurais quoi dans ma tête, je penserais a quoi ?
Et cette peur est renforcée par la peur horrible d'aller mieux pour ensuite rechuter. Puisqu'etant dans une situation ou la sensation d'etre aussi basse est toujours presente, comme ca serait, si j'allais mieux, si je me mettais a être bien et pleine de courage et d'espoir..... rechuter me semblerait fatale ?
D'autres personnes ont-elles aussi la peur de finir par aller mieux ?
Un angoisse particulière : la peur d'aller mieux
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R'lyeh
- Messages : 64
- Enregistré le : samedi 15 septembre 2012 2:04
- Localisation : Rennes
Un angoisse particulière : la peur d'aller mieux
J’aimerais bien qu’on me brise, j’aimerais bien avoir une raison de souffrir, quelque chose de trop grand et de trop fort, et pas cette douleur minable qui s’installe en moi et qui me regarde en riant.
J’aimerais avoir des cicatrices, avoir une raison de craindre la foule, l’enfermement, les contacts, les cris, les bousculades, l’amour, aussi.
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Archaos
- Fondateur/Administrateur
- Messages : 17841
- Enregistré le : mardi 06 juin 2006 21:20
Un angoisse particulière : la peur d'aller mieux
Bonsoir R'lyeh ,
Aller mieux signifie aussi devoir affronter la vie "de face", faire des projets...c'est peut être ça aussi qui te fait peur, non ?
Aller mieux signifie aussi devoir affronter la vie "de face", faire des projets...c'est peut être ça aussi qui te fait peur, non ?
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R'lyeh
- Messages : 64
- Enregistré le : samedi 15 septembre 2012 2:04
- Localisation : Rennes
Un angoisse particulière : la peur d'aller mieux
C'est possible aussi, même avant, je n’étais pas vraiment capable de faire des projets. Je veux dire, du début a la fin, et encore moins maintenant. Et la c'est sur, ça me fait peur aussi.
J’aimerais bien qu’on me brise, j’aimerais bien avoir une raison de souffrir, quelque chose de trop grand et de trop fort, et pas cette douleur minable qui s’installe en moi et qui me regarde en riant.
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Shingami
- Messages : 1248
- Enregistré le : samedi 16 juillet 2011 13:23
Un angoisse particulière : la peur d'aller mieux
Je me reconnais totalement dans ce que tu dis RYleh...
Je sus mélancolique et taciturne depuis mes 12 ans, et en dépression depuis deux ans, diagnostiquée bipolaire depuis un an et ayant fait trois TS, des attaques de panique, de fortes angoisses, des crises d'hystérie et j'en passe.
J'ai repris mon travail de prof des écoles. Je suis dans une école très sympa avec des élèves pas trop embêtants, une équipe qui me soutient.
Et comme toi je deviens nostalgique de mes bonnes vieilles crises d'angoisse, de mes sentiments de fortes angoisses, et le reste.
Je ne sais pas quoi faire de toutes ces choses censées montrer que je commence à aller mieux. Et oui je n'ai plus de crises d'angoisse, juste de petites bouffées, je me sens clouée au lit le matin mais j'arrive à me lever.
Et comme Archaos l'a dit, aller mieux c'est aller au-devant de choses qui font peur: c'est ne plus être excusable à cause de sa maladie, c'est commencer à faire des projets, c'est ne plus être dans son cocon. Et ça fout franchement la trouille. Moi c'est affreux et je ne sais pas trop pourquoi, mais je donnerai n'importe quoi pour retourner à mes états de cyclothymie que mon régulateur d'humeur a enlevé, retrouver mes sensations que les AD m'ont ôté. Parce que ma cyclothymie ça faisait partie de moi, parce que souffrir c'est le propre de Shingami.
Où en es-tu dans ce vécu maintenant? As-tu accepté d'aller mieux?
Je sus mélancolique et taciturne depuis mes 12 ans, et en dépression depuis deux ans, diagnostiquée bipolaire depuis un an et ayant fait trois TS, des attaques de panique, de fortes angoisses, des crises d'hystérie et j'en passe.
J'ai repris mon travail de prof des écoles. Je suis dans une école très sympa avec des élèves pas trop embêtants, une équipe qui me soutient.
Et comme toi je deviens nostalgique de mes bonnes vieilles crises d'angoisse, de mes sentiments de fortes angoisses, et le reste.
Je ne sais pas quoi faire de toutes ces choses censées montrer que je commence à aller mieux. Et oui je n'ai plus de crises d'angoisse, juste de petites bouffées, je me sens clouée au lit le matin mais j'arrive à me lever.
Et comme Archaos l'a dit, aller mieux c'est aller au-devant de choses qui font peur: c'est ne plus être excusable à cause de sa maladie, c'est commencer à faire des projets, c'est ne plus être dans son cocon. Et ça fout franchement la trouille. Moi c'est affreux et je ne sais pas trop pourquoi, mais je donnerai n'importe quoi pour retourner à mes états de cyclothymie que mon régulateur d'humeur a enlevé, retrouver mes sensations que les AD m'ont ôté. Parce que ma cyclothymie ça faisait partie de moi, parce que souffrir c'est le propre de Shingami.
Où en es-tu dans ce vécu maintenant? As-tu accepté d'aller mieux?
"Celui qui est privé de savoir est comme celui qui ne voit pas." (Hugo Chávez).
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Erratum
- Messages : 294
- Enregistré le : mardi 15 janvier 2013 11:53
- Localisation : Lyon, Rhône-Alpes
Un angoisse particulière : la peur d'aller mieux
J'ai aussi cette peur là, cette peur de devenir une tout autre personne et ça m'angoisse. J'ai remarqué que ma dépression me conduisait à la créativité, mes écrits ne sont pas fantastiques et optimistes mais je les aime pour ce qu'ils sont. J'ai peur de perdre cette fibre artistique qui donne à mes textes cette atmosphère si particulière, cette atmosphère qui met mal à l'aise la plupart des personnes qui me lisent. Certaines disent que j'ai du talent, mais si tout ça n'était du qu'à la dépression ? Parce qu'après tout ce que j'écris, c'est moi, chaque mot, chaque phrase est une confession de mon mal être. J'ai du mal à m'imaginer dans un autre état d'esprit, de me projeter dans un futur proche, j'ai du mal à me concevoir en train de vivre "débarrassée" de ma dépression. J'ai l'impression de n'avoir connu que ça toute ma vie.